25 octobre. (19h) Wendy
En fin d’après-midi, je m’étais décidé à sortir. Cependant, je m’arrêtais dans le jardin, n’ayant pas envie de marcher jusqu’à la plage. J’espérais trouver quelqu’un à l’extérieur, mais personne. Mon seul espoir était que quelqu’un se présenterait dans les minutes qui viendraient. Je restais donc là, m’allongeant dans l’herbe et regardant les nuages alors que le soleil commençait doucement à se coucher leur donnant une teinte rosée. C’était incroyablement beau, et j’étais pleinement heureux de pouvoir profiter d’un tel spectacle. Je sifflotais doucement, cassant le silence. Je pianotais doucement sur le sol, seuls mes doigts s’agitaient. J’étais parfaitement calme, trop calme. Je n’aimais pas particulièrement cet état totalement passif, préférant exprimer mille et une émotions avec quelqu’un à mes côtés. J’entendis des pas se rapprocher. Je me mis sur le ventre, et un grand sourire étira mes lèvres. Je sautais sur mes pieds et m’élançais vers la nouvelle venue que je pris dans mes bras. « Coucou Wendy. » Je lui déposais un léger baiser sur la joue avant de la laisser enfin respirer.

Il fallait vraiment qu'elle arrête la clope, c'était pas bon pour elle. Ni pour les autres. Mais eux, à la limite, elle s'en fichait pas mal. Bref, armée d'un briquet et d'une cigarette qui, comme d'habitude, avait été volée au premier abruti qui avait osé laissé trainer le paquet qu'elle desciendit les étages, cherchant l'endroit parfait pour laisser la fumée faire des dessins dans l'air. Le balcon ? Trop haut. La plage ? Trop loin. Le jardin ? Trop nul. N'ayant pas d'autres endroit en tête et n'était pas tentée de fumer à l'intérieur pour ne pas se faire taper sur les doigts, elle sortit en direction du jardin, pensant n'y voir personne, surtout à cette heure-ci, où le vent se faisait de plus en plus frais. Mais, quelle ne fut pas sa surprise en voyant la petite frimousse de son partenaire adoré, qui d'ailleurs n'hésitait pas à s'approcher d'elle et de la serrer tellement fort dans ses bras qu'elle arrivait à peine à respirer. La cigarette, allumée, était d'ailleurs tombée. Tant pis. Souriant lorsqu'il lui fit un baiser sur la joue, elle regarda la cigarette. « Tant pis, de toutes façons c'était pas pour moi. » Elle tourna la tête vers Dion, souriant de plus en plus. « Coucou ! » C'était marrant. Elle qui n'avait pas le sourire facile, du moins pas si facile que la plupart des gens, Dion arrivait à la faire sourire comme un rien. Elle aimait vraiment beaucoup ce mec. Il était sa meilleure rencontre du jeu, elle le considérait vraiment comme un bon ami. Et oui, elle s'attachait vite. Très vite. Trop vite, parfois, mais cela était une autre histoire. « Que me vaut tant d'enthousiasme ? » Non pas que cela la dérangeait, mais il devait vraiment se faire chier pour l'avoir accoster comme ça. Eh bien qu'il se fasse chier plus souvent ! Elle ne disait pas non aux câlins. Au contraire, elle en demandait. Tout le temps. Partout.

Je jetai un regard vers le sol découvrant sa cigarette. Je n’avais même pas remarqué qu’elle la tenait en main. Ca me rappela que je n’avais jamais fumé. Trop rangé ? Non, juste par manque d’envie. C’était drôle en y repensant, puisque tous mes amis – et même mon frère – fumaient comme des camionneurs. Enfin, ça ne m’avait jamais attiré, et puis de toute façon, c’était comme si je fumais finalement. Oui, j’étais un gros fumeur passif. Mes amis allaient finir par ruiner ma santé. Etait-ce grave ? Pas dans l’immédiat en tout cas. « Il y a besoin d’une raison pour être enthousiasme ? » Je lui fis un petit sourire taquin. Je devais être l’incarnation de l’enthousiasme sur terre, ou quelque chose d’approchant. De toute façon, je ne savais pas comment faire pour être moins joyeux. J’agissais toujours ainsi – sauf quand la flemmardise prenait de la place dans mon esprit, alors là je devenais le parfait mollusque. Seulement la réponse ne devait pas la satisfaire, et elle n’était pas totalement complète non plus. Je me décidai donc à ajouter. « A vrai dire, je me sentais un peu seul, alors je suis content que tu sois là. En plus c’est toi ! » Comme pour appuyer mes dires, je lui fis à nouveau un bisou sur la joue avant de la tirer vers moi et de l’entrainer à me suite alors que je m’asseyais dans l’herbe. « Et maintenant, je te kidnappe, tu es condamnée à rester ici jusqu’à ce qu’il fasse trop froid pour mon petit corps fragile. » Je lui fis un grand sourire.