Ambrosia était montée dans une des chambres, elle revenait du salon. La brune n'avait pas fait grandchose de la journée, à part papoter à gauche à droit, écouter un peu de musique, rien d'interessant. Sa seule activité était d'être allée tôt ce matin faire du sport à la salle..de sport. Ambrosia s'était dépensée, défoulée, elle en avait besoin et cela lui avait fait du bien.
La brunette monta les escaliers pour arriver dans la suite don juan, elle venait de voir que dans la casanova il y avait déjà pas mal de candidats, qui piquaient un somme. Puis l'hispanique apperçut, de dos, Cassidy allongé sur un des lits. Ambrosia ne lui avait pas parlé depuis leur fameuse discussion dans la cave, elle ne l'avait même presque pas vu, depuis quatre jours quand même. Cela fait beaucoup. La jeune femme s'approcha de lui, hésitante, il ne pouvait pas la voir puisse qu'il était allongé sur le côté. Elle se glissa à côté de lui, et se colla à lui doucement. Elle posa sa main sur l'un des ces avants bras. « Drapeau blanc. » annonça t-elle doucement, même si sa phrase sonnait plus comme une question que comme une affirmation. Qui sait, il n'avait peut-être plus envie de lui parler, ni de la voir..

Il était dans les environs de dix-neuf heures et pris d'un petit coup de fatigue, Cassidy décida de s'allonger sur son lit. Il venait de passer un bon moment dans la piscine, avait fait un bon paquet de longueurs avant de décider que ses muscles en avaient assez subit pour la journée. Il s'était donc installé sur sa couverture, de côté, sans penser forcément à réellement dormir à cette heure-ci, il avait juste eu besoin de se poser quelques instants. Ça avait été plus une envie qu'une nécessité.
La chambre était calme à une heure pareille, si bien qu'il aurait bien vite pu sombrer dans le sommeil. C'est alors qu'il sentit quelqu'un dans son dos, une personne qui n'hésita pas à se coller contre lui et sans même avoir entendu sa voix, il savait très bien de qui il s'agissait. Ambrosia. Qui d'autre? Cela faisait déjà plusieurs jours qu'ils s'étaient disputés (acte IV, scène III) et qu'ils avaient bien fait en sorte de ne pas se revoir depuis (c'était le cas de Cassidy en tout cas) si bien que l'entendre lui demander un moment de paix était quelque peu étonnant. A son tour, elle soufflait le chaud et le froid. « Qu'est-ce que tu fais, Ambrosia? » lui demanda-t-il en restant dos à elle. Il se sentait comme une petite marionnette parfois. Loin de lui l'idée de se faire passer pour la victime dans cette histoire, mais devoir se faire aux humeurs des autres devenait assez agaçant. Il avait vraiment l'impression qu'on le promenait comme une poupée.

A vrai dire, elle s'était un peu attendue à ce qu'il l'accueille comme cela. C'était assez prévisible, si on prennait en compte ce qu'il s'était passé entre eux recemment. Ambrosia faisait rarement la girouette, revenir sur ces décisions, changer d'avis toutes les cinq secondes, ce n'était pas son truc. Au contraire, elle détestait cela, et cela agaçait la demoiselle au plus au point. Mais là, c'était différent. Elle ne pouvait pas faire autrement. Elle se voyait mal ne plus parler à Cassidy, ni le plus le voir pendant loigtemps. Elle n'y tenait pas. La jeune femme retira son bras, supprimant leur contact, avant d'appuyer son front contre le dos de Cassidy. Ambrosia laissa quelques secondes de silence, avant de répondre. « Je n'ai pas envie qu'on se fasse la gueule, ça sert à rien..J'ai pas envie qu'on continue comme ça. » lâcha t-elle en fin de compte. La belle brune avait raison, cela leur faisait plus de mal que de bien (c'était une évidence). En tout cas, elle ne voulait pas que leur relation se dégrade..

Ils se compliquaient vraiment la vie pour pas grand chose. Il ne savait pas ce qui faisait qu'ils se disputaient autant (l'enfermement peut-être?), mais ça marchait plutôt bien. Ils étaient doués en dispute, il n'y avait pas à dire. Et ils étaient plutôt doués aussi pour regretter, quelques jours plus tard et de se retrouver pour recommencer à s'engueuler quelques temps après. Elle se décolla légèrement de lui et il s'empêcha vraiment très fort de penser qu'il aurait voulu qu'elle reste comme elle était. Elle disait ne plus vouloir se disputer, ne plus vouloir être éloigné de lui. Lui non plus n'en avait pas envie, mais c'était tellement plus difficile que ça. Il se tourna afin de se retrouver face à elle, ce qui était bien plus pratique pour parler, malgré cette proximité qui n'allait probablement pas jouer en leur faveur. « Alors, qu'est-ce qu'on fait? » qu'il lui demanda. Ils ne pouvaient pas être éloignés, ils ne pouvaient pas être amis, ils ne pouvaient pas être plus. Ça réduisait tout un tas de possibilités, c'était dur de savoir ce qu'ils pouvaient être. Si elle avait la solution, si elle savait ce qu'ils pouvaient faire maintenant, il serait ravi de l'écouter. Mais en attendant, c'était plutôt chaud, juste de savoir.

Cela ne menait à rien. Si on résumait leur aventure, Ambrosia et Cassidy repétaient en boucles le même shéma, enfin sauf les deux premières semaines, où tout s'était plutôt bien passé. Enfin pas vraiment si on y repensait, car il avait eu cet élément déclencheur, le premier baiser, dicté par Cupidon - ce sadique-. La plupart du temps, ils s'enguelaient, s'évitaient quelques temps, puis revenaient l'un vers l'autre. Pour tout recommencer une nouvelle fois. Cela finissait toujours de la même façon. Normalement on apprend de ces erreurs, par exemple ne pas se facher pour quelquechose de futile, apparemment ce n'était pas le cas pour les deux candidats. Cassidy se retourna, elle l'avait en face. « Si seulement je le savais.. » soupira t-elle en un léger froncement de sourcils, avant de se détendre. Si seulement elle savait, ils n'en seraient pas là, c'est ce qu'elle pensait. Ambrosia se rapprocha de Cassidy, et se logea entre ses bras. Elle ne savait plus quoi faire.

Ils étaient bien dans la mouise. Ils étaient coincés dans cette situation et ne semblaient pas pouvoir s'en sortir. Il avait suffit d'un simple baiser au coin des lèvres. Un simple baiser qui avait mis le bazar dans leur relation et pire encore, dans leurs têtes. Depuis ce jour-là, tout était confus. Ils ne savaient plus ce qu'ils étaient l'un pour l'autre (l'avaient-ils su un jour?), ce qu'ils voulaient, ce qu'ils devaient faire. C'était le bordel, en soit. Elle lui confirmait qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'ils allaient bien pouvoir faire pour se sortir de ce pétrin. Elle se blottit alors contre lui et il eut beau se faire violence, il n'arriva pas à s'empêcher de la serrer doucement contre lui, caressant ses cheveux d'une main. Pas facile de réfréner une telle envie. Impossible, à vrai dire. « Ça va être comme ça tout le temps? On s'engueule, on se réconcilie, on s'engueule, on se réconcilie... Je crois qu'on va finir par saturer au bout d'un moment.» demanda-t-il à voix basse. Lui-même commençait à être lasser de ce petit jeu, il s'était accroché, oui, parce que la belle comptait beaucoup pour lui et que c'était dur d'être séparé d'elle, mais à un moment ou à un autre, ça serait inévitable, si ça continuait comme ça, ils finiraient par s'éloigner, pour de bon, parce qu'ils ne pourraient plus se supporter. Et il préférerait que ça n'arrive pas.

Ambrosia sentit l'etreinte de Cassidy autour d'elle, ce qui fit naître un sourire sur les lèvres de la jeune femme, elle écouta avec attention Cassidy, avant d'hocher doucement la tête. Elle était absolument d'accord avec lui.
« Non, on ne peut pas continuer comme cela.. » lâcha t-elle, très sérieuse. Ces disputes la fatigaient, elle en avait marre. Marre de s'engueuler avec lui, ce n'était pas une partie de plaisir, évidemment. Ces disputes mettaient ses nerfs à fleur de peau, c'était sûr que s'ils continuaient dans cette direction les nerfs d'Ambrosia risquaient de lâcher. C'est ce qu'il risquait probablement d'arriver. « On arrête.» dit-elle, sincère. Bon, comme si c'était possible sur un coup de tête de tout arrêter, mais en tout cas, la brunette essayerait de les éviter, et de minimiser les disputes. « Je n'ai pas envie qu'on s'éloigne ..définitivement.» lâcha t-elle en attrappant la main de Cassidy qui se baladait dans ses cheveux, pour enlacer ses doigts avec les siens. C'était une habitude qu'avait prit la belle demoiselle.

Il ne comprendrait jamais comment certains moments pouvaient être si agréables (comme celui-ci, malgré la dernière dispute, c'était tellement bien de la sentir près de lui et de l'entendre dire que ça n'était plus possible de se disputer), alors que par moment, c'était le chaos total. Certes, c'est exagéré, mais l'idée est là. Parfois, ça partait complètement en n'importe quoi pour vraiment rien du tout et il avait peur que ses mauvais moments finissent par gâcher tous les bons qu'ils pouvaient avoir. Donc oui, ils devaient arrêter de se comporter ainsi. Comment cela pourrait-il se produire? Bonne question. Il ne savait vraiment pas comment ils pourraient s'empêcher de se crier dessus quand ça partait en dispute. Cela dit, elle ne souhaitait pas s'éloigner. Pas définitivement, disait-elle. Savoir qu'ils pourraient être éloignés durant une certaine période ne rendait pas les choses plus simples. « Moi non plus. » murmura-t-il, quelque peu pensif, appréciant le contact de leurs doigts entremêlés. Il n'arrivait pas à rester loin d'elle de toute façon. Si vraiment ils devaient le faire, peut-être qu'il s'y forcerait, mais pour le moment, il n'était pas très motivé. Un peu comme quelqu'un qui veut arrêter la clope sans vraiment avoir envie d'y arriver. Comparaison étrange, mais ouais, c'était un peu ça, sa motivation, elle, n'avait pas décidé d'arrêter avec Ambrosia. Il ne pouvait pas rester loin d'elle. De là à savoir ce qu'ils pourraient faire, il y avait un énorme fossé, cependant, il savait déjà une chose: s'éloigner était exclu.

Au moins, ils étaient d'accord sur plusieurs points; ils voulaient que leur disputes cessent -fallait y croire- mais ils ne savaient pas trop comment faire. Cassidy et Ambrosia étaient impulsifs, rien de nouveau jusque là, et lorsqu'ils étaient en colère, ou énervés, agacés, ils leur arrivaient de dire des choses qu'ils ne pensaient pas. Enfin c'était le cas pour Ambrosia, il lui arrivait de dire tout simplement n'importe quoi, et ces mots dépassaient souvent sa pensée. Enfin, toujours plutôt. Cela serait dur de son contenir, mais il le fallait car s'ils continuaient comme ça, comme l'avait dit Ambrosia, ils risquaient de se séparer définitivement..Et ce n'était pas possible.
La brunette soupira longuement, avant de reserrer son emprise sur la main de Cassidy, comme pour se rassurer. « Mais où cela va nous mener... » lança t-elle, elle pensait tout haut maintenant. C'était une question sans réponse. Peut-être droit au mur? Ou alors...Toutes les solutions étaient envisageables. « Tu te rends compte que cela fait presque deux mois qu'on est ici, je me demande comment on fait pour ne pas devenir fous, quoique.. » dit-elle, en changeant de sujet, avec un petit sourire.