pour cooper

Il était tard, très tard. Pourtant, je n’avais pas sommeil. Et je n’étais pas la seule, tout le monde ou presque était encore debout à célébrer leur entrée dans le nid et à apprendre à faire connaissance avec leur partenaire. Justement, je devrais faire de même moi aussi. Ce serait tout de même important. Je parcourrai donc le château, le cherchant quelque peu, ne le trouvant cependant pas. Je fis donc le chemin jusqu’à notre chambre, me disant qu’il allait bien venir me rejoindre et je fus surprise de le retrouver déjà dans celle-ci. «Hey ! Je te cherchais ! T’as pas abusée du champagne j’espère, je déteste dormir avec un mec saoul !!» dis-je en plaisantant, allant vers ma valise qui n’attendait que d’être défaite. Se serait pour demain cette corvée, j’étais beaucoup trop crevée pour le faire maintenant. Je l’ouvris cependant pour y chercher un pyjama, souriant en voyant tous les vêtements qu’il y avait dans celle-ci. J’en avais beaucoup trop apporté, c’était incroyable ! «Alors, t’as passé une belle soirée ?» lui dis-je gentiment, mettant la main finalement sur ce que je cherchais, un grand t-shirt et un petit boxer. Les petites shorts étaient peut-être trop osées, mais tant pis, c’était tout ce que j’avais pour le moment. «Tu te retournes que je me change, s’il-te-plait...» demandais-je aimablement, ne me sentant pas totalement à l’aise qu’il me voit en sous-vêtements.

Cette première soirée au sein du château s'était plutôt bien déroulée dans l'ensemble. Franchement je me serais attendu à pire. Même si la déco était à chier, et que je ne pouvais déjà pas m'encadrer certaines personnes. Mais bon je n'avais pas encore envie de me prendre avec ma propre cravate donc ça allait. J'avais passé l'après prime à visiter les lieux, et faire connaissance avec quelques candidats par ci par là. En revanche, j'avais perdu ma partenaire qui se retrouvait aux abonnés absents. Pour tout vous dire, je ne savais même pas son prénom. Bah je le saurais bien un jour ou l'autre. Et je n'allais pas m'évertuer à la chercher partout, de toute manière, je la verrais au moment de se coucher. Et oui, parce que nous allions dormir ensemble. Ce qui m'emmerdait un peu je devais vous l'avouer, ayant l'habitude de dormir seul. Comme il commençait à se faire tard, j'avais d'ailleurs décider de rejoindre ce qui serait ma nouvelle chambre. Aux couleurs pourpres et noirs. Je n'étais pas un grand fan de la déco, mais c'était la moins pire des deux. J'étais en train de ranger mon sac, lorsque justement, ma coloc' apparut. « Ce ne sont pas trois coupes de champagne qui vont avoir raison de moi. Alors t'inquiètes, je ne vais pas te violer dans la nuit » Pour me saouler au champagne il faudrait que je m'en enfile des verres.  « Cela peut aller. J'ai vu pire. Et toi ? » Concernant ma soirée. Voilà qu'elle me demanda de me tourner pour qu'elle puisse se changer. Pudique la jeune femme. N'étant pas un pervers, j'obéis.  « Bien mademoiselle » Je lui tournai donc le dos, pour qu'elle puisse se mettre à ses aises.  « Au fait, je n'ai pas saisi ton prénom. »

Je rigolai en entendant le jeune homme m’annoncer qu’il n’avait pas l’intention de me violer durant mon sommeil, c’était déjà un bon début, non ?! Je rigolai alors, un peu nerveusement, je l’avoue, en commençant à détacher ma jolie robe rouge, alors que mon partenaire me faisait dos. «C’est Esther. Je suis un peu vexée que tu ne l’aie pas retenu !» lui dis-je automatiquement, même si je n’étais pas réellement vexée. «J’ai passé une belle soirée. J’ai un peu abusée du champagne pour ma part, mais t’inquiètes, je ne vais pas ronfler dans tes oreilles !!» plaisantais-je, enfilant mon boxer et mon t-shirt. «Voilà, tu peux te retourner !» Je lui souris grandement, prenant une brosse pour peigner mes cheveux, m’installant sur notre lit. Je le détaillai du regard, me rendant compte qu’il était vraiment très beau. J’avais de la chance. «Tu veux dormir de quel côté ?» Comme si cela avait une réelle importante. Je pouvais parfois dire n’importe quoi. La gêne j’imagine !

Esther fit mine d'être vexée que je ne me souvienne pas de son prénom.  « Je ne risque pas de l'avoir retenu, tu ne me l'as pas donné » répliquais je avec aplomb. Alors qu'en réalité je n'en savais rien. Elle aurait très bien pu me le donner, mais c'était rentré par une oreille et ressorti par l'autre.  « Esther hein? Désolée pour toi » lui dis je, comme si c'était un prénom pourri, difficile à porter. En même temps on avait pas idée de donner à sa fille le nom d'un composant chimique. La demoiselle me confia alors qu'elle avait un peu abuser du champagne, pour autant qu'elle ne ronflerait pas dans mes oreilles.  « Tans mieux, ça m'évitera de devoir t’étouffer dans ton sommeil » Oui j'avais un humour assez particulier, tout le monde n'y adhérait pas forcément. Surtout que généralement, je disais les choses d'une telle manière, qu'il était parfois difficile de savoir si je plaisantais ou non. Mademoiselle ayant fini, je pus enfin me retourner. Elle avait troquée sa robe contre un boxer et Tshirt. Perso, je trouvais qu'elle aurait bien besoin de se renflouer de quelques kilos de plus. Bref.  « A gauche » lui répondis je. Ça n'avait pas grande importance de quel côté dormir, mais puisqu'elle demandait.  « Au fait, je dors nu, j'espère que ça ne te dérange pas. » lâchais je naturellement. Chose qui était faux, mais ça, elle ne le savait pas.

Je ne lui avait peut-être pas mentionné mon prénom, mais la production, oui. C’était un peu bête tout de même de ne pas se souvenir du prénom de sa propre partenaire. Mais bon, je n’allais tout de même pas faire un cas avec ça. Ce n’était pas la fin du monde non plus. Je plissai le nez lorsqu’il me dit qu’il était désolé face à mon prénom. Je le trouvais jolie mon prénom. C’était une des belles choses dont ma mère m’avait fait dont. Je soupirai intérieurement à cette pensé. «Que tu l’aimes ou non, souvient toi de celui-ci. Je suis la fille qui partage ton lit après tout !» répondis-je alors en souriant légèrement, finissant de brosser mes longs cheveux. Il fit encore une remarque désobligeante sur le fait de me tuer dans mon sommeil. Décidément, il aimait l’humour noir celui-là. Ça ne me dérangeait pas, j’avais un bon sens de l’humour. Déposant ma brosse sur la table de chevet à mes côtés, je me plaçai au côté droit du lit, tout en me glissant sous les couvertures. « Au fait, je dors nu, j'espère que ça ne te dérange pas. » Je ne m’attendais pas à cette affirmation, et je dois avouer qu’elle me tira un grand sourire, alors que je regardais mon partenaire. «Alors t’es du genre exhibitionniste ?» lui dis-je amusée, en déposant ma tête contre l’oreiller. «Je ne suis pas du genre pudique tu sais. Je me gardais simplement une petite gêne vu que c’était la première fois que nous nous rencontrions. Mais si tu veux, je peux me mettre à poils immédiatement et on peut faire l’amour. Histoire d’étouffer les tensions sexuelles qui se créeront probablement d’ici les prochains jours.» ajoutais-je immédiatement, lui faisant un petit clin d’oeil complice. Je n’avais pas vraiment l’intention de coucher avec lui, mais s’il voulait jouer à ce petit jeu, j’étais aussi capable de le faire.

Évidemment on avait dû me donner son prénom, mais il fallait croire que je n'avais pas été très attentif à ce moment là. J'avais retenu son secret c'était déjà pas mal. Maintenant pas d'inquiétude, je ne risquais pas d'oublier. Elle marqua un point quant au fait qu'on allait partager le même lit. Quoi que...  « Oui enfin, ça ne veut dire dire » Non non je ne sous entendais absolument pas que j'avais pu partager le lit de filles dont je ne me souvenais pas du prénom. Pas mon genre. Sa réaction suite à mes propos comme quoi je dormais nu me surpris. Je devais l'avouer, je m'étais attendu à ce qu'elle nous la joue vierge effarouchée. Mais non, au contraire, elle renchérie. J'esquissai un sourire amusé. Ah elle commençait à me plaire celle là.  « Non ça ira, je passe mon tour pour cette fois. » En tout cas, je doutais qu'il y ai quelques tensions sexuelles à l'avenir. Physiquement la demoiselle n'était clairement pas mon genre. Non pas que j'en ai vraiment un en fait.  « Surtout qu'après tu ne cesseras de penser à moi, tu en redemanderas constamment...Vaut mieux éviter ça » Haha. J'ôtai alors mes vêtements pour me retrouver en boxer noir. Je me glissai ensuite à ses côtés sous la couette, prenant soin de rester à une distance raisonnable de la jeune femme. Je me mis sur le côté, ma tête appuyée sur ma main, face à Esther, pour pouvoir lui parler. La vérité, c'est que j'aurais envie d'éteindre la lumière et de dormir, mais bon, ça serait peut être un peu mal vu. Je faisais donc un effort.  « Bon alors dis moi tout. T'habites où, qu'est ce que tu fais dans la vie, ce genre de trucs » C'était bien ça qu'on demandait en premier non?

Je levai les yeux en l’air. J’avais très bien compris ce qu’il voulait insinuer. Dans le genre, je couche avec des filles mais je ne connais pas leur prénom. C’était d’un cliché fou. Mais je n’allais rien dire, puisque réellement, il n’y avait rien à dire. Il parut ensuite surpris de ma proposition. J’imagine qu’avec mon visage de poupée, on ne s’attend pas à ce que je dise de tel chose. J’avais l’habitude. C’est seulement sa deuxième remarque qui me tira un rire franc et net. Monsieur se croyait irrésistible alors ? « Elle est bonne. J’avoue, je ne saurai me passer de toi. Genre, t’es un dieu au lit et toutes les femmes sont à tes pieds. Pitié, épargne moi ce supplice alors. Je ne saurai le supporter !» lui répondis-je, rigolant encore, mes joues devenant cependant un peu plus rouge, trahissant une certaine gêne chez moi. Je déposai ma tête sur mon oreiller aussi, plongeant mon regard dans le siens, je lui fit un sourire léger, m’étant un peu calmée. «Bof... Y’a pas grand chose à dire... Je viens de Paris. Je suis pauvre. J’étudie pour devenir infirmière. J’aime la vie. J’aime être positive... J’aime aimer !» dis-je, un petit sourire gênée, contente qu’il ne m’ignore pas totalement, ce dont j’avais peur vu les premiers moments que nous avions passé ensemble. Peut-être qu’il se foutait de moi, mais au moins, il essayait de me connaître. C’est un bon début. «Et toi ?»

Certes, il m'était déjà arrivé d'oublier le prénom d'une fille avec qui j'avais couché, mais je n'étais pas un goujat. Du moins plus maintenant. Cette période de ma vie était révolue. En revanche, il est vrai, que j'aimais bien faire croire que j'étais un salopard fini. Ça m'évitait bien des tracas.  « T'as tout compris » Bien sur que suis un Dieu au lit et que toutes les filles sont à mes pieds. D'ailleurs elle n'osait pas l'avouer là, mais c'est sur, elle était complètement tombée sous mon charme. Quoi qu'il en soit j'avais remarqué le rosissement de ses joues. Comme quoi, elle n'était pas aussi à l'aise qu'elle ne voulait bien le dire. Sa description de sa personne était plutôt réducteur. Et une fille de plus qui manquait de confiance en soit, une. Ainsi elle était française. Bon ça je l'avais déjà deviné au vu de son accent. Elle aimait l'amour ? Eurk.  « Arf, me dis pas que tu fais partie des bisounours. » Apparemment si. Chacun ses défauts.  « Je viens de Limerick. Je suis pauvre. Actuellement sans emploi. Râleur professionnel. » fis je comme elle.  « Sinon j'aime les couchers de soleil, les promenades sur la plage, et passer du temps avec mes amis » Dernière phrase plutôt moqueuse, en référence aux conneries habituelles que les gens sortaient

Je n’étais pas un bisounours. C’était ridicule ça ! Et puis, j’avais décrit ma personne d’une façon assez rapide, ne voulant pas aller en détail, puisque je n’aimais pas trop parler de ma vie privée. «J’aime l’amour, mais ça ne veut pas dire pour autant que je suis une écervelée qui ne pense qu’à ça. Puis j’ai jamais été amoureuse, alors...» dis-je une fois de plus, timide. C’était une seconde nature pour moi, je n’étais à l’aise avec quelqu’un que si je la connaissais vraiment. Et ce n’était pas encore le cas de Cooper. Puis, il faut que je l’avoue, il m’intimidait quelque peu. «On a un point commun. On est pauvre tous les deux.» soupirant, je déplaçai mon pied sous la couverture, frôlant sa jambe légèrement, ce qui me fit rougir de plus belle, m’empressant d’éloigner mon pied aussitôt. «Je le savais ! Dans le fond, tu te donne une apparence de je-m’en-foutisme, mais au fond, t’es un vrai romantique !» murmurais-je en le taquinant, me disant bien que ses dernières paroles transpiraient le sarcasme. Il n’y avait pas vraiment beaucoup de mecs sur cette terre qui avoueraient se genre de chose à une parfaite inconnue. Mais j’aimais pensé qu’il était un grand sensible au fond. Je me mettais probablement le doigt dans l’oeil.

Esther ne parue pas apprécier que je la traite de bisounours. Son explication me convint encore plus qu'elle l'était. Pour moi j'entendais le genre de personnes qui pourraient faire la connerie de tomber amoureux dans cette aventure, et devenir tout mielleux et tout con. Elle m'avoua n'avoir jamais été amoureuse. Tout s'expliquait. Pas étonnant qu'elle aime l'amour, elle ne l'avait pas encore connu, mais ça ne saurait tarder qu'elle change d'avis.  « Estimes toi heureuse dans ce cas. L'amour c'est complètement con. » Moi cynique ? Nooon. Elle s'exclama alors qu'on avait un point commun, notre pauvreté. Super. Probablement l'un des rares points communs qu'on avait. Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire lorsqu'elle frôla par inadvertance ma jambe, qui eut pour résultat de la faire rougir, une fois de plus. Moi un vrai romantique ? La bonne blague.  « Chuuuut. Je te préviens, si tu le dis à qui que ce soit, je serais dans l'obligation de te tuer » Comme si je l'étais réellement.  « T'as quel âge au fait ? »