ft. baptiste

Ce n'est pas pour prier que je me suis rendue jusqu'à la chapelle ce soir. L'envie de m'isoler dans un lieu calme et apaisant étant plus forte que le froid hivernal qui règne au dehors, je me suis figurée que l'endroit était suffisamment protégé pour m'y abriter malgré les basses températures. Les mains enfoncées dans les poches de ma doudoune, j'arrive aux abords du petit sanctuaire de pierre et escalade avec aisance la fenêtre qui en donne l'accès. Personne ne s'y trouve, et ce n'est pas étonnant, plus d'un serait effrayé par l'aspect lugubre du lieu, l'étrange poids qui nous pèse sur la poitrine lorsque l'on y pénètre. Je navigue entre les bancs, longe la rangée centrale et m'installe au milieu de celle-ci, de manière à me retrouver au centre de la bâtisse, sous sa voute. Je laisse aller ma tête en arrière, et repense à toute cette semaine qui a déjà débuté, et les précédentes qui se sont enchainées plus vite que je ne l'aurais cru. J'ai envie de brûler un cierge, mais les bougies ont été débarrassé avant notre arrivée. Tant pis, j'en ramènerai une la prochaine fois. Ainsi, dans le silence religieux des lieux, je me permets de sortir les écouteurs de mon baladeur que je visse à mes oreilles pour ne plus rien entendre autour de moi. Les bras noués l'un sur l'autre, je m'appuie sur le dossier face à moi et ferme les yeux.

C’est dingue, depuis le début de l’aventure c’était la troisième fois que je me retrouvais dans la chapelle, je n’avais rien contre cet endroit. N’étant juste pas croyant je me voyais juste mal passer ma vie là-dedans. Pourtant, aujourd’hui, comme la semaine dernière et la semaine d’avant je décidais d’aller y faire un tour. Si cet endroit n’avait qu’une entrée qui, suscitait d’ailleurs un minimum d’endurance pour escalader le bon mètre et demi, voire plus, de haut c’était bien pour quelque chose. Bizarrement j’étais intrigué par cet endroit, je cherchais une trace, mais de quoi ? Honnêtement je n’en savais rien. Peut-être un indice ? Une porte ? Quelque chose, parce qu’il y avait vraiment un truc qui nous induisait en erreur. Dans mon envie de découvrir ce mystère je me dépêchais donc de rejoindre la chapelle, escaladant la fenêtre. Je n’avais même pas vu que Madeleine était là, immobile, comme une momie en plein milieu de l’un des bancs. Dans un film d’horreur ce moment serait surement celui où l’on retrouvait un cadavre, assis avec la moitié du visage en moins. Je m’approchais tranquillement, passant ma main contre son bras pour pas qu’elle ne soit trop surprise par mon apparition. « Ça va ? » Si ma coéquipière n’allait pas bien je voulais le savoir et lui venir en aide.