feat Rory

Le prime vient de finir, je laisse Rory quelques minutes pour aller féliciter Oona, je discute quelques minutes avec le petit groupe formé de Oona, Artie, Sixtine, Moore et même Ruben et je m'apprête à aller retrouver la jeune femme lorsque je m'aperçois qu'elle n'est plus là. J'arque un sourcil, et mène mon enquête auprès des candidats restant et fais chou blanc. Je m'excuse auprès des candidats et pars à sa recherche. Qu'est-ce qu'il lui a prit ? Je doute qu'elle ait déjà rejoins son lit. D'ailleurs, j'sais pas qui va se résoudre à déménager. J'veux bien le faire de toute façon, je m'en fiche. Si elle préfère garder le lit ce n'est pas un problème, j'vais peut être même devoir changer de chambre, j'ai même jamais fait attention à savoir si Sonny et Siomha occupaient la même chambre ou non. J'aime pas l'autre, beaucoup trop claire. Merde. Perdu dans mes pensées, je rejoins le nid, où je suis toujours entrain de chercher Rory. J'ai une idée, elle n'est pas dehors puisque je l'aurais sans doute vu en quittant le plateau. Elle ne peut être qu'à un seul endroit. Si le cimetière est un peu mon repère, le sien est incontestablement la salle de musique. Je descends les escaliers qui mènent au sous sol et je pousse la porte. Elle est bien là, au beau milieu de coussin. Toute tristounette. Je m'approche doucement, la tristesse c'est contagieux puisque mon sourire s'efface quand je croise son regard. « Si tu voulais te cacher, il va falloir faire plus original la prochaine fois. » Je dépose un baiser sur son front et m'installe à ses côtés. J'ai comme un sentiment de déjà vu, sauf que la situation était inversée. Elle est mal, et ça me rend mal par conséquence. « J'suis encore là, et on a le droit de passer autant de temps qu'on lui ensemble. On ne dort simplement plus ensemble. » On l'avait déjà fait durant une semaine lorsque les couples avaient été échangés et ça allait plutôt bien à ce moment. D'autant que j'avais grappillé jour supplémentaire en dormant avec Sixtine une nuit de plus, j'avais un peu de mal à comprendre, pourquoi elle semblait le vivre aussi mal maintenant. J'ouvrais un bras, l'invitant à se coller contre moi si elle le souhaitait.

Le prime terminé, Rory eut quelques mots de félicitations pour Oona et Evey mais assez rapidement elle s'éclipsa. De manière tout à fait différente, elle n'était pas plus enthousiaste que la semaine dernière. C'est fou ce que les primes commençaient à avoir une fâcheuse tendance à foutre une sale ambiance. Elle se dirigea presque instinctivement vers la salle du musique, sachant qu'elle serait normalement vide. Elle alluma l'un des spots, pas tous histoire de garde une ambiance plus cocon pas trop flash. Elle avança le long de la grande collection de vieux disque bien rangés, y faisant passer son doigt négligemment avant de venir s'installer face au piano. Elle pianota quelques notes, quelques trucs qui lui restait de ses cours de solfège, mais surtout des notes et de petits accompagnements appris au cours de sa carrière naissante. Elle arrêta, se releva, hésita entre Bob Dylan et Janis Joplin afin de finalement jeter son dévolu sur un morceau de Dolly Parton : Jolene. Un titre, pour une raison étrange, qu'elle avait toujours adoré. Elle ôta ses talons et s'installa dans le gros sofa et se noya presque dans le nombre de coussins plus moelleux les uns que les autres. Le regard fixé au plafond elle tenta un instant de comprendre pourquoi l'annonce de ce soir la concernant elle et Connor l'avait tant marqué. C'était presque puéril et pourtant, elle était là, boudeuse, attristée. Il fallait avouer qu'elle n'avait jamais aimé les contrariétés qu'elles que soient leur nature. Cela faisait partie de son caractère, de son hyperactivité à tendance capricieuse. Mais elle réagissait d'autant plus fortement lorsque pour une raison ou pour une autre, le sujet la touchait plus particulièrement, plus intimement. Au fond, si elle cherchait bien, elle savait exactement pourquoi cela l'ennuyait autant de devoir déménager de son lit ... Et non ce n'est pas ce que vous pensez ! Rory n'est pas transie d'amour pour Connor ou folle amoureuse du jeune homme. Enfin techniquement "amoureuse" dans le sens où elle l'entend généralement , si peut-être. Mais cela n'engageait à rien, elle tombait amoureuse de n'importe quel mec un peu sympa, ce n'était à ses yeux rien de plus qu'une forte amitié, un coup de coeur plutôt. Ce n'était pas pour ça qu'elle revait de couple, de bisous ou d'intimité quelconque. Avec Connor c'était différent. Ce qui la dérangeait c'était cette impression de perte, de vol. Rien n'avait jamais été bien stable dans sa vie et ses parents même l'avaient tout bonnement renié. Bien que soit disant parfaitement ok avec ce sujet, il ne faut pas être devin pour comprendre que cela puisse laisser des marques. Alors depuis, lorsqu'une personne à laquelle, elle se sent vraiment accrochée semble lui être retirée, elle flippe. Exagérément certes, (surtout en ce cas) mais elle ne peut le contrôler. C'est ainsi qu'en pleine pseudo réflexion, le dit Connor fit son entrée. Elle décrocha un petit sourire en coin à sa première remarque. Le jeune homme prend alors place à ses côtés, dépose un bisous sur son front, presque protecteur et l'invite à venir se lover tout contre lui, ce qu'elle fit sans se faire prier. Elle écouta ses mots justes. Il avait raison, elel le savait, ce qui était d'autant plus frustrant de se mettre dans un état pareil. Je sais. J'suis juste ... pas normale ! C'est que ça m'énerve voilà. C'est pas la fin du monde et pourtant, pffff, j'sais pas, je dois être plus atteinte que ce que je ne pensais. Je suis vraiment débile ! Dit elle en se tappant la paume de la main contre le front.

Même si on essaye de se persuader du contraire, ici on s'attache vite aux autres. Beaucoup plus rapidement qu'à l'extérieur du moins. L'enfermement sûrement, oui j'suis sûr que c'est à cause de cela. Et puis on vit ensemble tout le temps, nos émotions se décuplent. Enfin j'parle de moi, parce qu'en temps normal je me fous royalement des gens, en général. J'ai bien quelques amis, mais les autres, c'est pas trop ma tasse de thé. Ici c'est différent, je me suis senti tellement mal face au départ de Sixtine que je m'étonnais moi même, et puis Rory, j'crois que j'deviendrais dingue s'il lui arrivait quelque chose. C'est pour cette raison que je n'avais pas hésité à donner son nom à Syssoï dans notre échange muet. C'est super étrange cette sensation, cette attachement. Rory ne s'est pas fait prier pour venir se coller contre moi, et à vrai dire, cette proximité me réconforte en un sens. Peut être pas pour la même raison, mais elle m'apaise. Elle réussit à retirer toutes les tensions de mon corps en un rien de temps. Je l'écoute me répondre tandis que je joue avec une mèche de ses cheveux. Je souris quelques peu en entendant ses révélations. « N'importe quoi, j'trouve ça adorable. C'est mignon de savoir que j'vais te manquer à ce point... sans être parti en plus. » Je souris, en essayant de détendre l'atmosphère. J'aime pas voir quelqu'un que j'apprécie dans un état pareil, ça me trouble. « Oh et puis entre toi et la nympho, y'a pas photo... » A non ça c'était clair, Rory était adorable, elle ne bougeait pas trop la nuit, en plus elle m'avait apporté un petit déjeuner au lit, alors que l'autre folle. La seule chose que je soupçonne qu'elle m'apporte c'est un lot de m.s.t durant la nuit. Quelle horreur !