cooper.
19 mars 2012, 01h16.

Le prime se termine enfin, et Alix ayant annoncé le sort des nominés, je n’ai plus aucune raison de rester au prime. Je connais plus ou moins les trois sortant, enfin, d’avantage Baptiste que les autres, mais en dehors d’un au revoir forcé, fait par pur politesse, leur sort des candidats sortant ne m’intéresse plus. Par contre, celui de Cooper, qui s’éclipse tel un voleur, sans un mot, ne m’est pas indifférent. Je jette à peine un coup d’œil aux alentours avant de le suivre, prenant moi aussi la porte du plateau. Mes pauvres nerfs ne pourraient pas supporter bien longtemps le trop plein d’émotions qu’il y a ici. Ceci dit, suis-je prête à tolérer celle de Cooper, qui est loin d’être dans son assiette ce soir ? J’imagine. Et puis, même si je ne suis peut-être la meilleure personne au monde pour lui tenir compagnie en ce moment, je me sentirais presque mal de l’abandonner comme ça. Il reste quand même l’un des candidats dont je suis le plus proche dans ce château. Et ils se comptent sur les doigts d’une seule main, alors j’ai intérêt à leur faire attention. Je le vois descendre au sous-sol, j’arque un sourcil, me demandant s’il n’aurait pas l’intention d’aller se noyer dans la piscine – hm – lorsque, de ma position dans les escaliers, je vois qu’il bifurque vers la cave. Je m’y dirige donc, entrant à sa suite. Il ne semble pas surpris de me trouver là : ce n’est pas comme si je m’étais montrée discrète en lui suivant. « Tu préfères peut-être rester seul… je peux partir, si tu veux. » Je ne lui ai pas demandé son avis avant de le suivre jusqu’ici. Peut-être que j’aurais mieux fait de le faire. S'il me le demande, je partirai. Je ne vais pas m'imposer si ça lui déplaît. Après tout, je ne sais pas dans quel état d'esprit il se trouve vraiment. S'il ressent ce besoin viscéral d'être seul, ou si un peu de compagnie lui ferait le plus grand bien. Je l'apprendra bien vite, je crois.

Fin du prime. Alléluia. J'ai bien cru qu'il n'allait jamais se terminer. Alix le faisait exprès de balancer les noms uns par uns, rien que pour nous faire chier. Moi ça ne me faisait pas monter le stress, juste l'agacement. Et puis badaboum, on apprit que c'était Artie, Baptiste et Winifried les victimes de la soirée. Mouais. Je n'étais lié avec aucuns des trois, donc bon perso, ça ne m'atteignait pas vraiment. En revanche, l'ambiance devint très vite insoutenable. Sérieusement s'en était limite pathétique tous ces pleurs, ces débordements d'émotion. Un peu de retenue tout de même ! Personne n'était mort, ça va. A croire que le château était en deuil. M'étonnerait pas que demain ils se mettent tous à porter du noir, et nous fassent une minute de silence. Je décidai donc de quitter immédiatement le plateau, ne pouvait guère supporter plus longtemps ces conneries. Il me fallait trouver un endroit où je pourrais être tranquille, et ne pas risquer de croiser des indésirables. J'optai pour la cave. Ouais, personne n'aurait l'idée de venir ici juste après le prime. Même pas 30 secondes que je me trouvais dans la pièce, qu'une tête blonde fit son apparition. Evey. Je me disais bien qu'on me suivait. Il allait falloir qu'elle revoit ses techniques de filature. « Tu préfères peut-être rester seul… je peux partir, si tu veux. » N'importe qui d'autre je l'aurais surement envoyé bouler, mais bon c'était Evey. Et puis si elle était venue jusqu'ici pour me tenir compagnie, je ne me sentais pas de la virer.  « Non c'est bon, tu peux rester. Je voulais surtout échapper à tout ce mélodrame... A croire que c'est la fin du monde. » J'avais l'impression qu'on était en train de revivre la fausse élimination de Sixtine. Bien évidemment Evey se doutait bien que tout ceci n'était pas les seules raisons de mon humeur. Juste un facteur aggravant.

« Non c’est bon, tu peux rester. Je voulais surtout échapper à tout ce mélodrame… À croire que c’est la fin du monde. » Je levais un moment les yeux au ciel en soupirant. « J’suis pas la seule de cet avis, alors... » C’est le genre de choses que j’avais pensé en voyant l’effusion de sentiments au prime, quand les nominés déchus avaient été annoncés. Contrairement à Siomha, par contre, j’avais appris à me la fermer : il fallait savoir quand se l’ouvrir… ou quand valait mieux ne rien dire. La pauvre demoiselle l’avait appris à ses dépends, mais ne crois pas que ça lui ait fait quoique ce soit. C’est à se demander si ressentait quelque chose, celle-là… J’en doutais parfois. Mais s’il y avait bien une chose dont je ne doutais pas, c’est que Cooper, lui, ne semblait pas dans son assiette. Ça se voyait rien que dans son attitude – faut dire qu’à force de passer du temps avec lui, je m’étais faite à l’idée de sa personnalité. Et ce que je voyais là ne cadrait pas du tout avec mes images habituelles. « Libre à toi d’me répondre, mais… qu’est-ce qui s’est passé pour que tu sois dans cet état ? » Je n’avais pas l’habitude de tourner autour du pot pendant des heures. Mieux valait cracher le morceau tout de suite, s’en débarrasser et ne plus y penser ensuite. « Il est arrivé quelque chose avec Esther, non? » Je savais quel était le problème, je savais que son comportement était en majeure partie liée à celui d’Esther. Mais il me manquait ce qui s’était passé depuis la semaine dernière pour avoir toutes les pièces du puzzle… même si je me doutais de sa réponse.

« J’suis pas la seule de cet avis, alors... » Non en effet. Il restait quand même quelques personnes censées dans ce château. Pour le coup j'étais même d'accord avec Siomha. A la différence près que j'avais l'intelligence de le garder pour moi. Se mettre à dos la moitié des candidats n'était pas très recommandé. Pas dans un jeu où le social avait une grande importance. Bien que j'avais probablement pas mal de progrès à faire de ce côté là. Mais bon, je n'allais pas changer de personnalité. Pas même pour ce jeu. « Libre à toi d’me répondre, mais… qu’est-ce qui s’est passé pour que tu sois dans cet état ? Il est arrivé quelque chose avec Esther, non? On ne pouvait pas dire que la demoiselle y allait par quatre chemin. Remarquez j'étais pareil.  « C'est si évident que ça ? » Fallait croire que oui. En même temps ce n'était pas comme si Esther était très douée pour cacher ses émotions. Et de toute manière, rien que le fait qu'on ne se parlait plus suffisait à être suspect.  « Il s'est passé que je suis un connard. Elle l'a juste découvert de manière un peu...brutale. » Wouah, ça c'était du résumé. Mais je n'avais pas envie de rentrer dans les détails.  « Je l'ai blessée, dégoutée, surement choquée...Je voulais qu'elle me déteste, et je crois que c'est réussi » Quel charmant tableau je dépeignais de ma personne.  « Ça a le moindre sens pour toi ce que je te raconte ? » Non parce que peut être qu'elle ne comprenait rien. Mais je présumais qu'elle savait déjà pour les sentiments d'Esther à mon égard. A tort peut être

« C’est si évident que ça ? » Je lève les yeux au ciel devant l’évidence. Pourquoi me questionne-t-il alors qu’il se doute bien que, comme d’autres, j’ai remarqué que quelque chose n’allait pas entre eux. « Il s’est passé que je suis un connard. Elle l’a juste découvert de manière un peu… brutale. » J’arque un sourcil, me demandant s’il aurait… osé agir avec violence avec elle. Peut-être dans certains gestes, peut-être dans certaines paroles, mais je ne me résous pas à croire qu’il aurait pu, je ne sais pas, la frapper peut-être. De toute façon, Cupidon n’aurait pas pu laisser passer une chose pareille. « Je l’ai blessée, dégoutée, surement choquée… Je voulais qu’elle me déteste, et je crois que c’est réussi. » Je comprends qu’il ne veut pas entrer dans les détails, mais voilà… qu’a-t-il pu faire pour que leur relation se dégrade ainsi. Pour détruite cette belle complicité qui les unissait, et qui, à certains points, me faisait légèrement envie. Quoi? Ce n’est surement pas avec Jackson que j’aurais pu avoir autant de plaisir, soyons sérieux. Je n’avais pas vraiment le genre de partenaire idéal pour ça. « Ça a le moindre sens pour toi ce que je te raconte? » D’un léger mouvement de tête, j’acquiesce alors qu’il me le demande. Oui, je crois comprendre de quoi il parle, ou du moins, ce qui pourrait l’avoir… pousser à agir de la sorte. Après tout, quand on parle d’Esther, il y a bel et bien une certitude vis-à-vis sa relation avec Cooper. « Il y a un moment que je sais ce qu’elle ressent pour toi. Peut-être même avant qu’elle ne s’en rende elle-même compte. » Depuis que je l’avais confronté à ses sentiments lors de notre rencontre au cimetière, les choses avaient changé chez elle. Car elle l’avait finalement admise. Car elle s’était faite à l’idée. Alors que tout ça se passait sous les yeux d’un Cooper qui n’avait jamais rien remarquer. « Tu ne t’en étais pas rendu compte. » Ce n’est pas une question, mais bel et bien une affirmation. Car c’est la stricte vérité. De toute façon, les hommes sont, la majorité du temps, aveugle quand vient le temps de leur mettre sous le nez ce genre d’évidence. Et comme il semble avoir plutôt mal réagit à la chose, le choc a dû être terrible. « Pourquoi tu as fait ça ? » ne puis-je m’empêcher de le questionner, quand à son comportement. « Je croyais que tu l’appréciais. Vous aviez l’air… tellement proche, tous les deux. » Qui ne l’aurait pas remarquez, dites-moi ? Autant lui et moi pouvions avoir bien du plaisir ensemble, ça n’égalait pas ce qu’ils partageaient… ou ce qu’ils avaient partagés. À croire que j’étais jalouse de ça.

Evey hocha la tête. Oui, apparemment, ce que je racontais avait du sens pour elle. « Il y a un moment que je sais ce qu’elle ressent pour toi. Peut-être même avant qu’elle ne s’en rende elle-même compte. » Hm, et cela ne lui était pas venu à l'idée de m'en faire part ? « Tu ne t’en étais pas rendu compte. » Clairement non. En même temps je n'avais pas l'habitude qu'une fille comme elle puisse s'éprendre ainsi de moi. Généralement, j'étais celui avec qui on prenait du bon temps. La personne qu'on venait voir quand on ne recherchait rien de sérieux. Mais pas quelqu'un avec qui on pourrait ne serait ce que considérer un futur. Alors oui, j'avais dû mal à concevoir ce qu'Esther pouvait bien me trouver. J'étais bien loin d'être le gendre idéal, j'étais bourré de défauts. « Ça ne t'a pas effleuré l'esprit de m'en parler ? » Remarquez, je crois que j'étais bien dans l’ignorance. C'était beaucoup plus simple quand je ne savais rien. « Pourquoi tu as fait ça ? » Très bonne question. Normal qu'elle se le demande. Toute personne extérieure devait avoir beaucoup de mal à comprendre mon comportement. Pas très rationnel en apparence j'en convenais. « Je croyais que tu l’appréciais. Vous aviez l’air… tellement proche, tous les deux. » En effet. Malheureusement je craignais que notre complicité ai complètement disparue. Je voyais mal comment on pourrait revenir en arrière. Impossible.  « Oui on l'était, mais je ne sais pas... Je crois que ses sentiments m'effraient. Je suis comme ça, dès que quelqu'un veut entrer dans ma vie, j'ai tendance à le repousser. » Mais ça, je crois qu'elle était bien placée pour le comprendre.  « Et puis je me suis dit que ça serait plus simple qu'elle me déteste. Qu'elle passera à autre chose plus rapidement. Que ça valait mieux de faire ça maintenant, avant qu'elle ne s'attache trop. » M'enfin ça j'avais bien peur que ça ne soit trop tard.

« Ça ne t’as pas effleuré l’esprit de m’en parler ? » J’arquais un sourcil alors qu’il me posait cette question. « Pourquoi l’aurais-je fait? » Bon d’accord, nous étions proches tous les deux, mais entre vous et moi, ça aurait été des plus déplacé d’aborder le sujet entre deux parties de jambes en l’air, vous ne trouvez pas ? Et de toute façon, ça n’était pas à moi de le lui dire. Cette tâche revenait à Esther, et à personne d’autres. « Quand elle m’en a parlé, elle m’a fait promettre de ne rien te dire. Et s’il y a bien une chose que je sais faire, c’est tenir mes promesses. Alors non, je ne t’en ai pas parlé, car je considérais que, d’un, ce n’était pas de mes oignons, et que deux, vous étiez assez… matures pour gérer tout ça comme des adultes. Visiblement, je me trompais. » Car vu le dérapage qu’avait apporté cette révélation, j’aurais mieux fait de lui en parler… Quoique, ce n’était peut-être pas une bonne chose à faire non plus. Que ce serait-il passé, si j’étais moindrement intervenu dans leur petite histoire ? Mieux valait que je n’y pense pas. « Oui on l’était, mais je ne sais pas… Je crois que ses sentiments m’effraient. Je suis comme ça, dès que quelqu’un veut entrer dans ma vie, j’ai tendance à le repousser. » Je comprenais ce dont il parlait, car j’agissais de la même façon. « Tu ne m’as pas repoussé, du moins… pas encore. » sentis-je néanmoins le besoin de préciser. Remarque déplacé, au vue du contexte, mais qui s’était pointé là sans nécessairement que je la vois venir. « Et puis je me suis dit que ça serait plus simple qu’elle me déteste. Qu’elle passera à autre chose plus rapidement. Que ça valait mieux de faire ça maintenant, avant qu’elle ne s’attache trop. » Je fermais légèrement les yeux en secouant la tête devant l’absurdité de ses propos. Ironique, puisque je me reconnaissais dans ces gestes. « Et tu considères que de lui faire mal, de la blessée, c’est la meilleure chose à faire ? Plutôt que de lui dire le fond de ta pensée, comme tu viens de le faire. » Il n’est surement pas du genre à s’ouvrir aux autres, à vraiment aller au fond de ce qu’il ressent, parce qu’il craint ce qu’il y trouvera. Je suis comme ça, aussi. Je parle en connaissance de cause. « Elle aurait sûrement compris. »

« Pourquoi l’aurais-je fait? » Très bonne remarque. Elle me raconta alors qu'Esther lui en avait parlé. Hm. Je ne savais pas qu'elles se confiaient de telles choses, ou parlaient de moi en mon absence. A vrai dire, j'avais un peu de mal à imaginer les deux ensemble, discutant de ma personne. Très bizarre. Et dérangeant.  « T'as raison. De toute manière ça n'aurait probablement rien changé... » A vrai dire, si elle me l'avait confié, j'aurais probablement tenté de faire comme si de rien n'était. Je fis part alors à la demoiselle de ma tendance à repousser les gens qui désiraient entrer un peu trop dans ma vie. Et là, elle me sortit une remarque que je n'avais ps vu venir. « Tu ne m’as pas repoussé, du moins… pas encore. » Hm c'était censé vouloir dire quoi ça ? Elle voulait faire parti de ma vie ?  « C'est vrai. Mais tu ne m'as pas encore déclaré ta flamme, donc bon. » répliquais je sur le ton de l'humour. Comme si je l'imaginais faire une telle chose, ou ressentir quoi que ce soit à mon égard. « Et tu considères que de lui faire mal, de la blessée, c’est la meilleure chose à faire ? Plutôt que de lui dire le fond de ta pensée, comme tu viens de le faire. Elle aurait sûrement compris. » Plus facile à dire qu'à faire. Il s'agissait de moi là, il ne fallait pas s'attendre à ce que je fasse les bons choix.  « J'ai pas dis que c'était la meilleure solution. C'est juste la mienne. » Très contestable, il fallait l'avouer.  « Et puis je ne voulais pas la blesser. Juste qu'elle prenne conscience que je ne suis pas un type fait pour elle. » Du reste, l'étais je pour qui que ce soit ?  « Mais assez parler de moi. » lachais je.  « Il se passe quoi entre toi et Zhara ? » Ma question pourrait paraître suspecte à cet instant présent, mais peut importait.

Il était vrai qu’Esther et moi, nous étions lion d’avoir l’air de deux copines qui s’entendent à merveille. Au contraire. Elle jalousait ma relation avec Cooper, et je lui enviais son partenaire. Si elle m’avait fait ses aveux, c’est bien parce que je l’avais poussé à faire des confidences, et non parce qu’elle avait ressenti le besoin de se confier. « T’as raison. De toute manière ça n’aurait probablement rien changé… » Si c’est ce qu’il croit. Aurait-il continué de prétendre qu’il ne savait rien ? Je suis persuadée du contraire, car il aurait enfin vu tous les petits détails, toutes les petites attentions qui ne mentent pas, et probablement qu’il aurait cherché à s’éloigner, sans qu’elle comprenne pourquoi il agissait ainsi. Feindre de ne pas savoir, plus facile à dire qu’à faire. « C’est vrai. Mais tu ne m’as pas encore déclaré ta flamme, donc bon. » Un léger sourire prend naissance sur mes lèvres. Non, c'est vrai. Et ce n'est pas dans mes intentions. « Tu n’irais quand même pas abandonner ta Juliette, non? » Il semble d’humeur plus joyeuse lorsqu’il me répond, voilà pourquoi je m’y mets aussi. Disons que c’est plutôt contrastant avec la discussion sérieuse que nous tenons depuis quelques minutes. Loin de nos habitudes, dirons-nous. « J’ai pas dis que c’était la meilleure solution. C’est juste la mienne. » Aduler au pied du mur, je doutais qu’il ait cependant été apte à réfléchir trente secondes au geste qu’il allait poser. C’est l’impulsivité du moment qui avait parlé, son système de défense personnel qui avait prit le dessus, peu importe les conséquences que ça apporterait. Et voyez le résultat, aujourd’hui… Discutable. « Et puis je ne voulais pas la blesser. Juste qu’elle prenne conscience que je ne suis pas un type fait pour elle. » En lui montrant le pire de lui-même ? C’était ça, ça solution miracle. Encore une fois, je préférais me taire. Qui étais-je pour le critiquer alors que j’avais probablement commis ce genre d’impair à maintes reprises dans ma vie. Que j’avais moi aussi blessée des gens à qui je tenais, rien que pour me protéger. Je disais vivre sans regret, mais dans le fond, est-ce réellement possible de regarder derrière soi et d’être vraiment fier de tout ce qu’on a accomplit ? Je ne crois pas non. Mais c’est plus facile d’agir ainsi, et de feindre une satisfaction de soi qui en fait n’est qu’apparence. « Mais assez parler de moi. » J’arque un sourcil en l’entendant s’énoncer ainsi. À vrai dire, je redoute un peu ce revirement de situation. « Il se passe quoi entre toi et Zhara ? » Soupir. Est-ce que j’ai envie de lui répondre ? Non. Mais après tout ce qu’il vient de me dire… je me sens presque obligé de le faire. Mais quoi lui dire. Parce que je ne suis pas plus avancé que lui sur la question, là est le problème. « En fait… c’est une bonne question. J’aimerais pouvoir te le dire clairement, mais franchement, je ne le sais pas moi-même, donc… » J’hausse les épaules. « J’ai fais un truc qui… j’imagine, lui a déplut. Et j’ai été incapable de lui expliquer pourquoi. On s’est engueulé et on en est là, aujourd’hui. » Presqu’une semaine que l’on ne s’était pas adresser la parole. Un record, quand on songeait que la dernière fois que cela s’était produit, c’était sous les ordres de Cupidon. « J’imagine que Sonny l’a bien consolé. » Oui, parce que même sans savoir qu’ils s’étaient embrassés, je me doutais bien qu’ils se passaient quelque chose entre eux.

« Tu n’irais quand même pas abandonner ta Juliette, non? »  J'esquissai un sourire à cette référence. Allusion à notre petit remake de la fameuse scène de Roméo et Juliette au balcon. Hm d'ailleurs, ne lui avais je pas promis des retrouvailles dignes de ce nom ? Une entrevue dans la cave à discuter sérieusement n'était pas vraiment ce que j'avais en tête.  « Voyons, jamais. Comment peux tu penser une chose pareille ? A la vie, à la mort. » Et ouais, c'était aussi fort que ça entre nous deux. On pouvait bien entrecouper cette conversation d'un peu d'humour non ? Finalement, je retourne l'attention sur la demoiselle. A elle un peu de partager. Parce que j'avais bien vu qu'il se tramait quelque chose entre les deux demoiselles. Quand il ne s'agissait pas de ma propre personne, là j'avais un peu plus conscience des choses. Cela ne semblait pas être un sujet qu'elle désirait aborder, seulement elle répondit quand même. « En fait… c’est une bonne question. J’aimerais pouvoir te le dire clairement, mais franchement, je ne le sais pas moi-même, donc… » Elle en savait quand même plus que moi. « J’ai fais un truc qui… j’imagine, lui a déplut. Et j’ai été incapable de lui expliquer pourquoi. On s’est engueulé et on en est là, aujourd’hui. » Evey se montra évasive. Tout ce que je pouvais dire c'était que cette situation l'affectait. Je vous avouerais que je n'étais pas beaucoup plus avancé. « J’imagine que Sonny l’a bien consolé. » conclut elle. J'avais comme le sentiment que cette idée la dérangeait. « Et qu'est ce que tu as fais qui lui a déplu ? » Bon d'accord, c'était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité là. Moi même je n'étais pas entré dans les détails concernant mes actes envers Esther, mais chut. Sauf qu'au moins elle savait que je m'étais comporté en salaud. Mais elle ? Quelque chose qui lui avait déplu ? Dans quel sens ? « Laisses tomber, t'es pas obligée de me répondre » dis je finalement. Ouais, enfin, elle n'avait pas besoin de mon autorisation pour ça.  « Mais dois je en déduire que votre relation ne s'apparente pas à celle de sœurs ? » Parce que c'était logiquement à quoi on pourrait s'attendre. Elles partageaient en quelque sorte les mêmes parents, étaient nées le même jour...Pour autant, ça ne me semblait pas très fraternel tout ça.