w/ milou
Le ventre vide. Faim. Lhoas ne s'était levé de son lit - son seul compagnon du moment - que pour ça. La faim qui taraudait son estomac. Lhoas a toujours eu l'habitude d'ailleurs, de quand il avait une grosse et mauvaise faim, de se faire des pâtes à la sauce tomate. Avec du gruyère en prime. Visiblement et c'était d'ailleurs étonnant, il était d'humeur à cuisiner. Plus qu'à parler aux gens du nid, en tout cas. Après avoir enfilé un training ainsi qu'un t-shirt simple, il était descendu en cuisine, les cheveux encore ébouriffés, dus à sa nuit. Il s'affaira ça et là, entreprit de prendre les ustensiles dont il avait besoin, casserole, grande cuillère par exemple. Une fois la popote mise à cuire, il patienta appuyé contre le plan de travail, son pied battant la mesure, signe de son attente impatiente. Milan déboula alors dans la cuisine, ses cheveux aussi ébouriffés que ceux de Lhoas étirèrent un sourire sur le visage de ce dernier. Remarquable. Restant toujours sur son lieu de pose-fesses, Lhoas prit la parole, n'oubliant pas pour autant son met sur le feu. « Demain soir, je te rejoins sur le banc des nominés, mon pote. » Malheureusement, ça allait surement et statistiquement être le cas.

Ça n'allait pas. Ça n'allait pas du tout. Sérieusement, il allait finir totalement dingue, si ça continuait comme ça. Il était tranquille, roupillant comme un bébé, quand un con l'avait réveillé il ne savait comment, en claquant la porte, peut-être, mais vers les six heures du mat. Qui pouvait bien être debout à six heures du mat, putain ? Même Milan pionçait encore, à cette heure-là, c'est fou. Du coup, il s'était retrouvé allongé dans son lit, réveillé, et bien réveillé, incapable de fermer l'heure encore une heure ou deux. C'est malin. Il n'avait plus d'autre choix que de mettre fin à sa nuit. Il se traînait, encore et encore, et n'y tenant plus, retourna finalement s'affaler sur son lit, qu'il avait alors pour lui tout seul, Oona s'étant déjà levée, vers les dix heures et demi. Deux heures plus tard, environ, il rouvrit l'œil, à peine plus frais et dispo que plus tôt dans la journée. Sautant sur ses pieds, il bâilla longuement, la main dans la crinière, et sans prendre la peine d'enfiler quelque chose de plus que son caleçon et un vieux tee-shirt Radiohead, il descendit dans la cuisine. De là, une voix l'interpella, une voix qu'il reconnut comme celle de Lhoas. Tournant la tête vers lui, il s'approcha machinalement. « Tu finiras par t'y faire. » Pas réveillé depuis assez longtemps que pour se montrer diplomate. S'appuyant néanmoins sur l'un des meubles tout près, il ajouta « allez, tout n'est pas perdu, d'ailleurs, j'préférerais que tu sois pas nominé, j'ai pas envie de sauter au prime. » Un vague sourire se peignit sur ses traits. Évidemment, puisqu'il nominé, encore une fois, et il ne donnait plus trop cher de sa peau. Enfin, il ne se plaignait pas non plus, c'était le jeu et il l'avait accepté. « Tu comptes tout bouffer à toi tout seul ? » questionna-t-il finalement, zieutant le plat de sauce qui bouillonnait sur le feu.

« Tu finiras par t'y faire. Allez, tout n'est pas perdu, d'ailleurs, j'préférerais que tu sois pas nominé, j'ai pas envie de sauter au prime. » Comme si Lhoas pourrait faire le poids, en fait, quelle boutade. L'homme avait dit ça en se dandinant dans la cuisine, en caleçon et en t-shirt. Et quel t-shirt d'ailleurs. « Cool ton t-shirt, tu me le files? » dit Lhoas ironiquement, et surtout pour changer de sujet, les nominations c'était pas trop ça en fait. « Tu comptes tout bouffer à toi tout seul ? » demande finalement alors Milan, lorgnant sur les casseroles qui étaient sur le feu. Lhoas se mit à sourire, Milan était un vrai profiteur mais il ne lui en voulait pas. « D'habitude j'suis un estomac sur pattes, mais j'pense qu'il devrait t'en rester. Par contre, je me prononce absolument pas sur le goût. » En effet, Lhoas n'était pas vraiment un fin cuisinier, loin de là, il cuisinait juste pour survivre, la plupart du temps. Il adressa alors un sourire à Milan, avec qui il s'entendait bien désormais, alors qu'au début de l'aventure, ils se crachaient dessus comme des lamas.

(remarquez la belle comparaison )

Machinalement, Milan avait commencé à triturer un pan de son tee-shirt, distraitement, sans vraiment y penser, simple réflexe à la réflexion de Lhoas sur le vêtement. Ouais, il était dégueulasse et alors ? C'était un tee-shirt Radiohead, ça rattrapait le fait qu'il soit vieux et délavé. Bref, l'attention du blond était surtout retenue par l'odeur de la sauce tomate, le genre qu'il était capable de capter et reconnaître à un kilomètre à la ronde. Les pâtes bolo, c'était toute sa vie. Sans rire. « C'est bon, j'te le laisse. J'ai même pas faim, c'est juste parce que je suis un klepto et un connard en vrai, mais j'essaie de me contrôler. » Pas qu'il avait pas confiance en les talents de cuisto de Lhoas - encore que - mais en fait, c'était juste par gourmandise qu'il ne pouvait s'empêcher de viser la casserole. En vrai, il aurait été incapable d'avaler quoi que ce soit. C'était l'une de ses mauvaises habitudes, impossible de devenir raisonnable. Il ne mangeait jamais le matin, ou du moins, au réveil, et depuis que sa madre avait arrêté de l'obliger à avaler ses tartines, pensant qu'il était assez grand et raisonnable pour le faire sans qu'on ne le lui rappelle, il ne l'avait plus jamais fait. Naïveté... Marre de rester debout, alors il alla s'assoir face à Lhoas, coude sur la table, joue appuyée sur le poing. Putain il avait toujours aussi sommeil. Il devait s'être fait piqué par une mouche tsé tsé ou truc du genre. « Réveille-moi si je m'endors... » marmonna-t-il, les yeux fermés. Peut-être aurait-il du préciser de pas le faire genre à coup de cymbales ou avec l'alarme des secrets ou en lui foutant le petit doigt dans de l'eau ou quoi, mais naaaan, Lhoas pouvait pas être ce genre de conn... Endormi.


(j'avoue jerry )