J'me fais chier. C'est clair qu'ici les journées sont longues et que rapidement on ne sait plus comment passer le temps. Ne connaissant pas encore tous les recoins du nid, j'ai la chouette idée de faire une visite auto-guidée. Je me lance donc à l'assaut que chaque pièces de cette maison gigantesque. Je termine par atterrir dans les sous-sols. C'est vraiment glauque ici. Je dirais même, flippant. Je me continue ma route et tombe nez à nez avec une nouvelle porte. Curieux, je l'ouvre. Je découvre alors une pièce tout à fait étrange. Ça ne ressemble à rien, mais d'un autre côté ça impose le silence. Je m'y aventure doucement et voit que la pièce est vide. Je suis impressionné. C'est bien la première fois que je pénètre dans un tel endroit. Je continue avant de faire face à un drôle de mec. Celui-ci est clouté sur une croix. Je lui lance un vilain regard et lui sort. « Qu'est-ce que t'as à me mater comme ça ! ». Après avoir fait le tour de la pièce, je décide de m'installer sur un des bancs installer. À quoi servent-ils ? Franchement cet endroit est à chier. On s'ennuie. Mais l'homme là haut m'intrigue. Je reste donc à le fixer. Tellement absorber, que je ne fais pas gaffe à la personne qui entre et intervient. Je finis par lui répondre. « Hum ... non. Je n'ai pas mangé de pêches aujourd'hui.» Pourquoi elle me demande si je suis là pour purger mes pêches. Étrange. Cela ne m'empêche pas de reprendre. « Mais j'me demande ce qui peut bien pousser un mec à se clouter. Faut vraiment être con, tu ne trouves pas ? ». Si je paraîs si inculte, c'est que j'ai beaucoup séché l'école.

Je ne suis pas con. Peut être un petit peu. Mais je n'ai jamais été un cerveau. À l'école, je n'étais pas doué, en plus je suis parti travailler assez jeune à l'usine, alors bon on ne peut pas me blâmer pour mon manque d'éducation. Puis l'école, c'est nul. Je fixe toujours ce mec sur sa croix et un tas de questions me turlupinent. Je sais qui c'est, faut pas déconner. C'est dieu, ou, non, non son fils, cheesus, ou non, non Jésus. Preuve que je ne suis pas totalement dénué de connaissances. Je sais qui c'est, mais après sa vie, il ne faut pas trop m'en demander. Je détourne un quart de seconde mon regard vers la candidate et lui avoue. « L'histoire ..., moi j'suis pas moine, prêtre ou nonne, fin t'sais alors son histoire ... ». J'hésite puis finalement m'avoue vaincu. « Bon non je ne connais pas son histoire à ce type ! ». J'ai limite honte. Non mais c'est vrai quoi, c'est peut être le mort le plus connu de la planète et je ne suis pas fichu de connaître son histoire. D'un côté je ne me suis jamais intéressé à quoi ce soit, alors bon (...). Puis je m'en fous de sa vie, j'ai la mienne à gérer et c'est déjà du taff.

Je m'apprêtais à lui répondre, à lui dire que mes parents n'ont jamais été très portés sur la religion ou même l'éducation, ce qui explique mon manque de culture. Un manque assez conséquent car je ne connais même pas l'histoire de ce type. D'un côté ce sont des choses qui ne m'ont jamais intéressé. Elle peut, par contre m'interroger sur les films pornos, la bouffe, et c'est un peu près tout. Je ne suis pas un homme de culture, intelligent, le truc qui fait craquer habituellement les femmes. Je suis con et je l'assume. Tellement con que lorsqu'une musique s'enclenche, sur le coup je ne capte même pas que c'est pour le jeu. En fait je ne me rappelle même pas d'un jeu. Mais la musique m'empêche de lui répondre et j'émets un son étrange. « arg .. ». Je ne comprends pas. D'un coup elle me semble toute bizarre et gênée. Elle a quoi ? Elle a envie de pisser ? Non. Elle me regarde, avant de s'approcher et de m'embrasser furtivement. Wouah, kiffant. Je reste un peu sur les fesses avant de l'entendre parler à nouveau. « Ne t'excuse pas et recommence quand tu veux .. » lui sors-je tout sourire. À ce moment précis j'suis comme aux anges. Les filles peuvent m'avoir facilement, et ici, un baiser suffit pour me rendre totalement gaga. Pour un jeu ou non, cela reste un baiser. Je suis tellement déboussolé que je ne me rappelle plus du sujet de notre conversation. Et là, comme un con, je sors. «Je peux te toucher les seins ... », je reprends rapidement, «... enfin tes seins sont jolis, enfin ... excuse, tu m'as grave chamboulé là .. », et malgré ma maladresse, et la baffe que je risque de recevoir, je reste souriant.

Elle y pensera. C'est mieux que rien. En tous cas, mes paroles qui suivirent la surprenne. J'ai envie de dire, normal. Mais je ne suis pas le genre à réfléchir avant de l'ouvrir. Je partage mes pensées, et même les plus cochonnes. Cela a tendance à décontenancer la gente féminine et mes joues sont devenues aussi rouges que les siennes à cause des claques reçues lorsque ça arrive. Je peux passer pour un pervers, ou un cochon, mais je le suis et je ne vais pas me cacher. Dommage pour moi que pour cette saison il ne semble y avoir que des nonnes. Des nonnes tout à fait gentilles cela dit. Je lui réponds. « Ma façon de complimenter est généralement incomprise des femmes …, mais n'empêche tu as de beaux petits ..enfin je me tais. » Je me tais et lui souris. Depuis mon arrivée j'apprends à la boucler de plus en plus, mais je ne pense pas que je pourrais tenir bien longtemps sans sortir mon lot de conneries habituel. « Tu sais, j'aime être chamboulé. C'est une sensation agréable alors chamboule moi quand tu veux ! ». En voilà une par exemple que je n'ai pas pu retenir (...)