Je vois bien qu'Elise meurt d'envie de commenter mais tenue, mais si un seul mot sort de ses lèvres à ce propos, je la tue, et puis, vu la sienne, elle n'a pas interet. D'ailleurs, franchement, c'est quoi cette tenue de chaudasse là ? Je la détaille, puis je soupire. C'est pas l'image que j'avais de Wendy mais bon. Je lui emprisonne sa main, et j'e l'entraine dans mon sillon, sans lui laisser une seule chance de résister, elle s'arrête une fois, je me retourne, elle parle à un candidat, puis je la tire finalement, et en deux en trois mouvements on est près de Katell et de son partenaire. «tu trouves?» me demande t-elle avec un air faussement innocent alors que mes yeux se reportent sur sa perruque bas de gamme. C'est même pas du rouge en fait, c'est du rouge, tout simplement. « Non, j'te préfère en blonde, franchement. » je lui réponds en souriant. «tu m'avais caché ton côté masculin, ou bien?» Je souris discrètement. « Non, c'est toi qui es aveugle je pense. » lui dis-je en cherchant des yeux ma Wendy de la soirée. Je la vois entrain de parler de gateau au chocolat avec Sami, perturbant quand même. Je crois que je suis encore à la ramasse en fait. Puis Sami s'approche du chat et la prend dans ses bras. Pauvre petite sirène.

J'avais mis prématurément fin à ma conversation avec Ariana, ayant été pris d'une envie plus que pressante qui n'aurait pu attendre. J'avais d'ailleurs tout intérêt à me rendre d'un pas rapide aux toilettes, car pour le coup je ne désirais pas franchement pisser dans ce si fabuleux costume, à savoir celui de Shrek. Après m'être éclipsé cinq petites minutes du salon, je revins finalement dans celui-ci avant de ne me diriger vers le buffet. Non seulement il y avait à boire, mais en plus se trouvaient disposées sur celui-ci bon nombre de friandises. J'étais du genre gros gourmand, voilà pourquoi je n'hésitai pas à me saisir d'une poignée de bonbons en tous genres - après tout, ça n'était jamais que quelques sucreries. Et je pouvais me le permettre ; n'oublions tout de même pas quel bel homme se voyait temporairement dissimulé derrière une apparence des plus dégueulasses d'ogre vert embonpoint et crado. J'aurais ma revanche, oh oui c'était certain. Car pour le coup et d'après ce qu'il m'était donné de voir tout autour de moi dans cette pièce, je me coltinais juste le costume le plus affreux de la soirée. Une bien belle crasse de la production dont je ne manquerais pas de me souvenir, soyez-en surs. Je finis par me saisir d'un verre, avant de ne me rappeler que j'étais dans l'incapacité de boire quoi que ce soit avec ce foutu masque sur la tronche. Bon et bien j'allais devoir me déshydrater dans mon coin et en silence. Oh bordel ce que je rêvais déjà de la fin de cette soirée pour retirer cet accoutrement. Je devais d'ailleurs être sujet de moqueries un peu partout aux alentours, mais qu'importe ! Rien ne pouvait m'atteindre, si ce n'est peut-être cette ceinture en cuir qui me serrait le bide et ce caleçon qui me rentrait littéralement dans le cul. Wouhou, bonne soirée en perspective.

Sochanna tu es censé faire acte de présence à cette fête, qu'importe le peu de motivation qui te portes, tu dois être là bas. Saleté de fichue conscience. Le problème lorsque l'on a été élevé comme une adulte bien trop tôt c'est que l'âge de 26 ans on se permet rarement de suivre ses humeurs, préférant toujours désamorcer les éventuels conflits en faisant ce que l'on attendait de vous. Bien sur comme tous les êtres humains il lui arrivait de péter un plomb et de n'écouter que ses mauvais instincts mais, elle ne devait pas oublier qu'elle ne se trouvait plus seule, pour l'instant. Elle était "en couple" au sein de cette aventure et pour Hamad elle se devait d'être au moins là ce soir. Connaissant un peu mieux Loxias et certains d'entre eux, elle s'en aurait voulut de l'abandonner lâchement à son sort. Aladdin risquait de se faire bouffer tout cru par Shrek ou assommer à coup de poêle à frire par Raiponce. Se servant de la semelle de ses babouches pour écraser sa cigarette Sochanna se décida à revenir au sein du salon pour porter secours à son compagnon. Elle se demanda combien de rêves de petite fille elle venait de briser en fumant ostensiblement clopes sur clopes avec la régularité d'un camionneur en manque. Alors qu'elle poussait la porte du salon elle manqua de se retrouver dans les bras de Shrek en le heurtant de plein fouet. Génial le destin semblait avoir décidé de réunir dans des positions improbables les personnages de dessins animés. Autant dire que se retrouver nez à nez avec Shrek ne faisait pas partie des fantasmes de la blonde devenue brune pour la soirée. Enfin pour ce qu'il restait de sa natte, après le passage de Loxias. "Whaou... C'est fou ce que ce masque fou les pétoches. C'est peut être ça que je devrais mettre pour Halloween ça m'éviterais d'avoir a nettoyer la porte de mon appart' quand j'ai pas de bonbons." Sochanna le retour. "Où est passé Fiona ? Elle discute avec Raiponce de leçon de maniement de poêle ?" Elle se demanda ce qu'Anabel aurait pensé de cette petite plaisanterie spirituelle qui n'aurait pas manqué de lui rappeler leur conversation de la première nuit. Sochanna s'autorisé un sourire, le premier depuis le début de la soirée. Elle pouvait maintenir ses sombres pensées loin de son esprit pour quelques heures, tout du moins elle pouvait essayer, la nuit lui apportait rarement la paix.

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La barbe à papa, ça collait. Sans blague. En tout cas, ça n'était certainement pas Tweedy qui irait vous dire le contraire. Car la jeune femme se demandait désormais comment elle pourrait toucher quoi que ce soit sans y rester collée. Oh mais bien sûr, elle avait pu compter sur l'aide précieuse de son camarade Finnick. Un vrai chou à la crème, celui-là. Le jeune homme lui tendit alors une serviette que la jeune femme utilisa pour s'essuyer les mains. Voilà qui était beaucoup plus pratique désormais. Par contre, un détail avait tendance à chagriner la jeune femme. La Production avait pensé à tout, sauf à engager quelqu'un pour interpréter Mushu. Okay, c'était peut être un poil exagéré, mais comprenez bien que Mulan sans Mushu n'était pas véritablement Mulan. Mais était-ce pour autant une raison de bouder ? Aux yeux de Tweedy, oui visiblement. Elle assumait son comportement, sachez-le. Mais voilà que son partenaire s'improvisait consolateur en passant un bras autour de ses épaules, un contact qui surprit légèrement la jeune femme mais qu'elle accepta volontiers. Pourquoi pas, après tout. « T'es canon Shang, mais pas aussi chou que Mushu, tu comprends » fit-elle alors, riant non seulement parce qu'elle taclait gentiment Finnick mais aussi parce qu'elle venait de faire une rime des plus nases. Et donc, ça l'amusait. « M'enfin, vu que t'es quand même très très très canon, je vais m'en contenter » reprit-elle, en plaisantant toujours et en donnant une gentille petite tape sur le torse bombé de son camarade. Oh qu'elle était drôle. Pas vrai ? Non, laissez tombez.

J’étais sans complexe. Vraiment sans complexe. Mais je ne pouvais m’empêcher de me mordre la lèvre alors que je me regardais pour la millième fois dans le miroir : la tête ceinte d’un bandeau, l’armure en cuire, mais surtout la jupette. Elle révélait mes jambes fines et les rendait mille fois plus féminine malgré la paire de sandales qui remontaient jusqu’à mes mollets. J’avais l’air d’un Hercule assez peu convainquant, un peu enfantin surtout, pas encore dans l’âge mûr et pourvu de toutes ses forces physiques. Je n’avais pas honte, je me demandais seulement ce que diraient mes amis quand je rentrerais à Paris, et je pouvais facilement imaginer toutes les plaisanteries dont j’aurais le droit. Mais en même temps, ça m’amusait de me voir comme ça, moi, sans un petit bout de muscle, me prenant pour un Hercule accompli. Ca avait le don de me faire sourire avec enthousiasme. Après mettre décidé que mon amusement valait bien plus que quelques moqueries, je me jetais dans la fosse. Déjà beaucoup de personnes étaient présentes. Je détaillais les différents costumes avec amusement, prenant le parti de me rapprocher du buffet où je me jetais hardiment sur les différentes sucreries. Bordel, j’adorais le sucrée. J’avisais une fontaine de chocolat qui commença franchement à me faire de l’œil, mais j’avais déjà la bouche pleine. Je sentais que j’allais m’endormir avec le ventre rebondi cette nuit.

« Est-ce que j’ai une tronche à monter sur autre chose que de l’excellente qualité ? » J'arque un sourcil moqueur, face au double sens que peut prendre la phrase du jeune homme, avant de hocher la tête d'une manière intéressée, parce que je suis sûre que les personnages de conte de fée ne comprennent pas les allusions sexuelles. « Avant de parler de ma condition - irréprochable, cela va de soi -, parlons un peu de la tienne. Elle s’élève à combien ta dot ? » Je me mordille la lèvre, avant de lui répondre en minaudant:« J'ai bien reçu une maison de pain d'épices à la mort d'une vieille sorcière... Mais on a investi nos joyaux dans une firme de gobelin, qui avec la crise s'est avérée être un très mauvais choix économique. » Pardon ? Sortie de son contexte, ma réplique était des plus étranges. Hansel et Gretel n'étant que des enfants de bûcheron, il est clair qu'on pouvait rêver d'un meilleur parti. Je cligne des paupières, tortille une mèche de cheveux issue de ma tresse blonde du bout des doigts, avant de croiser les bras derrière mon dos, pour jouer la carte de la demoiselle tout à fait innocente et charmante. « Mais je suis jolie et je fais divinement bien la cuisine. » Faux. Mais qu'est-ce qu'il peut en savoir ? Avec un peu de chance, je serais mariée et pourrais me prélasser sur le trône d'un château avant qu'il ne s'en rende compte. Ou pas. Je plonge mes yeux brillants de fille bien sous tout rapport dans les siens.

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« J'ai bien reçu une maison de pain d'épices à la mort d'une vieille sorcière... Mais on a investi nos joyaux dans une firme de gobelin, qui avec la crise s'est avérée être un très mauvais choix économique. » Plus son explication avance, plus elle s’enfonce, et plus je semble méditatif de perplexité... Si, ça se dit ! La moue songeuse, les traits froissés, je fronce un peu plus les sourcils à chaque addition à son discours. Elle est qui, au fait ? Visiblement pas une princesse. Super, j’me tape la grouillot de service. La maison en pain d’épices me semble vaguement familière, et je suis entrain de chercher le conte s’y rattachant lorsqu’elle reprend la parole. « Mais je suis jolie et je fais divinement bien la cuisine. » Et vas-y que j’entortille une mèche autour de mon index, et vas-y que je me dandine en rangeant mes mains dans mon dos. Elle a tout de la pucelle estampillée Marc Dorcel, quand même. Ce qui fait naître un sourire sur mes lèvres. Niveau crédibilité, on a fait mieux. « Comme si j’avais besoin d’une cuisinière. J’ai déjà Peau d’Âne pour la popote, Cendrillon pour le ménage et Ariel pour nettoyer la piscine. J’ai le Chaperon rouge pour tout ce qui est beurrage de tartine, Jack pour le potager, Mario pour la plomberie, et... » Je compte sur mes doigts, les yeux dans le vague comme si je cherchais réellement à me rappeler les noms et affectations de tous mes gens. « Et Claude François pour l’électricité. » Voilà, je crois qu’on a fait le tour, non ? Je médite sur la question encore un instant, avant de reporter, enfin, mon regard sur elle. « Alors, certes, t’es pas mal, mais va falloir autre chose pour me convaincre, ma jolie... J’vais pas filer mon royaume à la première arriviste venue sous prétexte que son côté face n’a d’égal que son côté pile. » Oui, je parle bel et bien de son arrière-train auquel, bien évidemment, je n’ai pas jeté le moindre regard. Je suis un Prince, moi... N’est-ce pas ? Mais merde, je suis qui, bon sang ? Est-ce que quelqu’un pourrait m’éclairer à ce sujet avant la fin de l’aventure ?

Alors là j'comprends plus rien. Assailli par je n'sais combien de candidats, j'écoute Ariana me répondre d'une oreille, surveille d'un œil Swann et Loxias avant que Valentina ne vienne s'échouer lamentablement à nos pieds. Tout le monde accourt pour la relever, elle y parvient seule, j'me retrouve avec une natte en plastique entre les mains, je la regarde béatement en me demandant ce que je vais bien pouvoir en faire, me fais spolier de cette même natte que sa propriétaire noue dans ses cheveux de nouveau, et me voilà planté au milieu de la salle tandis que tout le monde s'est dispersé autour de moi. J'me sens con d'un coup, est-ce que je suis stone? Les éclairages, sûrement, le bonbon périmé aussi, j'suis sûr. Mes mains tentent de se frayer un chemin dans les poches de mon sarouel avant de s'échouer sur mes cuisses, parce qu'en réalité ce costume n'en a pas. Je fouille dans la poche intérieure de mon gilet et en sors mon paquet de clopes, parce que de toute manière je n'ai plus grand chose de mieux à faire que d'm'isoler à l'extérieur pour fumer un peu. J'me fraye un chemin entre les princes et princesses. J'me glisse sous le bras odorant de Shrek. J'arrive enfin dans le hall d'entrée, le front perlé de gouttes de sueurs, et vient m'adosser à la porte grande ouverte du château, la clope coincée entre les lèvres, que je m'empresse d'allumer d'un air absent. Il faut croire que l'euphorie est retombée, mais je ne sais pas si c'est le fait de me retrouver lâché par ma partenaire ou de voir Loxias fricoter avec Anouck qui m'embête le plus. Alors pour toutes réponses à mes questions j'me contente de contempler le silence de la nuit tout en tirant lattes sur lattes dans un geste cyclique et ponctuel. Bon, et la suite? Vu le nombre de pleupleu qui fument dans cette maison, y'en a bien un qui va venir me tenir compagnie et accepter un tour de tapis volant avec moi? J'penche la tête dehors. « Ouhouh, y'a quelqu'un? » Un oiseau s'étouffe en écho. Ok, je suis bel et bien seul. J'me mets à fredonner le célèbre thème d'Aladdin tout en contemplant mes babouches. « Je vais t'offrir un monde, aux milles et une splendeurs, dis moi princesse n'as-tu jamais laissé parler ton cœur... » Je chante comme un chauffeur routier.