Scoop du jour : j'avais dans ce château une admiratrice secrète. Je n'inventais rien, hein, car c'était véritablement ce que j'avais trouvé d'écrit sur un bout de papier laissé par une inconnue au beau milieu de mes fringues. Ce petit mot me demandait également de me rendre au spa à dix-neuf heures, ce soir. Un rendez-vous, comme dans les films ! C'était presque excitant. Je jetai alors un rapide coup d'œil à ma montre et me rendis vite compte qu'il était déjà l'heure d'y aller. J'ignorais depuis quand ce mot se trouvait posé là mais de toute évidence, je l'avais trouvé un peu tard. 19H05 ; je quittai seulement ma chambre. Il en fallait bien plus pour me faire presser le pas. Faire attendre les demoiselles ne me dérangeait aucunement. Mais qui en aurait douté... 19H08 ; après avoir papoté en chemin avec un Loxias qui ne retrouvait plus sa deuxième chaussette, je me rendis finalement au lieu indiqué, à savoir le spa. En entrant, je découvris Laoise, parée d'une serviette blanche et affichant ce sourire que je lui connaissais tant. Ah parce que le mot venait d'elle ? Que de déception. « J'avais demandé un véritable masseur, visiblement, la production n'a pas tout compris. » Je fis de gros yeux globuleux. « PARDON ?! » Non mais oh, c'était elle-même qui l'avait dégoté, son masseur. Alors elle allait s'en accommoder, hein, car en plus mes talents n'étaient plus à prouver dans ce domaine. « Allez, on se taie et on s'allonge. » Car j'étais censé lui prodiguer un massage, n'est ce pas ? Dans ce cas j'allais le faire. Se trouvaient disposées tout autour de nous bon nombre d'huiles et soins en tous genres. Je me saisis alors d'un flacon au hasard, avant de n'en lire l'étiquette, intrigué : « "Huîle de massage à la mandarine rouge. Bien-être et sensualité." » Eh beh, ça ne rigolait pas. « Ils ont oublié d'préciser "aphrodisiaque", j'crois bien. » Une chose était certaine, le massage auquel aurait droit Laoise d'ici quelques minutes ne la laisserait pas de marbre. Bien au contraire, elle risquait même de s'en souvenir... un bon bout de temps.

Comment ça je n'avais rien d'un véritable masseur ? Non mais ce qu'il ne fallait pas s'entendre dire, parfois. Elle n'en pensait pas un traître mot en plus. Et puis c'était quand même elle qui l'avait choisi, son masseur. Pourquoi s'en plaindre alors ? Et bien, encore et toujours dans l'unique but de me taquiner et de me charrier. Je conviai Laoise à s'allonger sur la table de massage ce qu'elle fit aussitôt. En grande pudique, elle n'ôta pas sa serviette et se contenta de la faire glisser. Bah, tant que j'avais accès à son dos... Par la suite je m'étais saisi d'un flacon d'huile de massage dont l'étiquette était probablement un peu mensongère. Il manquait à celle-ci une certaine indication, voyez-vous. « Étrangement, je pense qu'ils ont bien fait de ne pas le mettre, justement. Aphrodisiaque ? Pff, ça se saurait. » Mais bien sur que le pamplemousse rouge était aphrodisiaque enfin ! Que d'ignorance, vraiment. « Tu changeras d'avis sur le sujet d'ici quelques minutes. J'en mets ma main à couper. » Mes massages ne laissaient de marbre aucune demoiselle, pas même celles qui se faisaient autant violence, à l'image de Laoise, pour ne pas succomber à mes charmes. Ah ça n'était pas aphrodisiaque alors ? Et bien c'est ce que nous allions voir. Tandis que je déposai bientôt un peu d'huile sur mes paumes, la demoiselle rétorqua « Alors, dis-moi, qu'est-ce que le téléphone rose a bien pu te demander pour que tu me choisisses, moi ? » Ah, le fameux téléphone rose. J'avais du mal à percevoir si elle m'en voulait encore. Mais vu qu'elle semblait ignorer certaines choses, j'allais mettre de côté ma sincérité pour ce soir. « Cupidon m'a d'mandé de donner l'nom de la candidate qui était la plus susceptible de cacher son attirance pour moi,... et tu connais la suite. » Pffff n'importe quoi Andreas, vraiment. Allait-elle en croire un mot, ou ne serait-elle au contraire dupe de rien ? En attendant, je déposais mes mains huileuses sur son dos. Avec douceur. Je lui avais promis un massage dont elle se souviendrait...

Puisque je lui affirmais que cette huile de massage à la mandarine rouge était aphrodisiaque ! On pouvait me dire ce qui la poussait à ne pas en croire un mot, alors que résidait là une évidence certaine ? Elle semblait constamment déterminée à ne pas prendre au sérieux le moindre des mots que j'étais amené à lui sortir. Je lui avais alors signifié que d'ici quelques minutes, elle serait amenée à changer radicalement d'avis. Car mes mains faisaient des merveilles, qu'on se le dise. « Oh, vraiment ? J'en doute. » Le contraire m'aurait étonné franchement. Pffff. J'étais de toute façon disposé à lui prouver que j'avais raison. Une fois encore. « Tu connais pas le célèbre dicton qui dit que "la vérité sort toujours de la bouche d'Andreas" ? » Tout le monde le connaissait enfin ! Elle comme les autres. Comment ça je ne me sentais plus ? Comment ça je m'y croyais ? Ah donc vous non plus vous ne connaissiez pas ce dicton avant cela ? Mais quelle bande de troufions alors. Par ailleurs Laoise avait cherché à savoir ce que Cupidon avait bien pu me demander au téléphone, dimanche soir, pour que j'eus été amené à donner son nom et non celui d'une autre. Cela semblait évident, pourtant. Celui-ci avait cherché à connaitre l'identité de celle qui était la plus à même de succomber à mes charmes. « Ah, oui, c'est vrai que toutes les autres te sautent dessus. » Ces paroles-là puaient le préjugé à plein nez. Ou comment se faire une opinion sur les gens rien qu'en se basant sur leurs derniers faits et gestes en date. Visiblement, mes coucheries n'avaient pas tardé à faire tout le tour du château mais d'un autre côté, les deux foufous n'avaient pas manqué de les exposer lors du prime. « Ouep, et il s'trouve que t'es la prochaine. » J'étais vraiment sur de moi pour le coup, ou plutôt sur du pouvoir qu'aurait le massage que j'allais lui prodiguer. Sans parler des effets de celui-ci que j'imaginais déjà très bien. N'oubliez pas que cette huile était... aphrodisiaque. Après m'avoir enduit la mains de cette fameuse substance, j'avais déposé celles-ci sur le dos de la jeune femme avec douceur. J'entrepris alors de les faire rouler sur ce dernier, veillant à ne pas lui briser une omoplate au passage quand même. « Là, tu aimes ? » Comment pouvait-elle ne pas aimer un massage exécuté par un expert dans le domaine, je vous le demande.

La vérité, je ne savais dire que ça moi. Non, je ne mentais jamais. Et oui je restais per-sua-dé du fait que d'ici peu, la demoiselle me mangerait dans la main. Ça n'était pas possible autrement, avec les moyens déployés pour l'occasion. Un massage, des bougies parfumées, une huile aphrodisiaque... Quelle demoiselle, normalement constituée, ne craquerait pas avec tout ça ? Visiblement j'étais très drôle - sinon pourquoi aurait-elle éclaté de rire comme à l'instant ? « Bien sûr. » On rigole, on rigole... Mais avait-elle seulement conscience de ce qui l'attendait au juste ? Car je n'avais pas manqué de lui signifier qu'elle et moi serions prochainement amenés à entreprendre de grandes choses. Vous... saisissez ? Elle oui vraisemblablement, seulement elle ne semblait pas grandement y croire. « Tu es sûr de toi ? Moi qui pensais que tu préférais les blondes... » Alors là, on ne pouvait pas plus donner dans le cliché. Genre je préférais les blondes. Et au nom de quoi ? Quelques coucheries à droite à gauche, avec des candidates à chevelure dorée ? Vous savez, je n'avais aucune préférence en matière de femme. Même, j'étais pour la mixité des cuirs chevelus. « Pas du tout ! J'ai tout connu dans ma vie, tu sais ; des brunes, des rousses... Même, une fois, dans une cabine d'essayage avec une petite punkette aux cheveux roses, pffouu,... c'était chaud bouillant. » Oui bon, sans doute se passait-elle volontiers des détails alors je n'allais pas évoquer les percings de celle-ci ainsi que ses tatouages. Pendant ce temps là, j'exécutai mon massage. Et au fait, ce dernier lui plaisait-il ? « Oui, c'est sympa. » Mouais, cache ta joie poupée. Alors que j'avais dans l'idée de m'enduire à nouveau les mains avec la fameuse huile, j'ouvris le flacon dans la précipitation et la quasi totalité de celui-ci se trouva déversé sur le dos de la demoiselle. « Dirne ! » C'était malin Andreas, bravo. Si je foutais les mains dedans, je risquais d'en mettre partout. Je ne souhaitais pas que cela soit amené à dégouliner jusqu'au carrelage, quoi. J'étais comme dans une impasse là. « J'sais que c'est pas agréable, mais t'évite de bouger hein. Le temps qu'je trouve de quoi remédier à ça. » Pauvre Laoise qui se retrouvait pleine d'huile sur le dos. Oh mais au fait ! « Ta serviette est toute huileuse tu... devrais l'enlever. » Moi, un gros coquin ? Parfaitement et j'assumais. Néanmoins c'était aussi pour son confort personnel que je disais ça, hein. Se retrouver enroulée dans une serviette pleine d'huile de massage, y'avait certainement plus confortable.

J'avais eu droit au cliché du type préférant les blondes car n'ayant couché qu'avec des blondes depuis le début de l'aventure. Allais-je devoir lui prouver qu'une telle affirmation était fausse en jetant mon dévolu sur une rousse ou une brune ? Certes dans ce château ce serait une première,... mais j'avais à mon actif de nombreuses expériences avec des jeunes femmes aux couleurs de cheveux variées, allant du roux à l'auburn en passant par le rose. Une petite punkette, dans une cabine d'essayage... une histoire d'il y a quelques années si mes souvenirs étaient bon. « Merci pour les détails, c'est tout ce qui me manquait justement. » C'était le fait de savoir que j'avais pris mon pied avec cette demoiselle qui la gênait autant ? Car elle était gênée, cela se voyait. Oulala, mais c'est qu'elle en deviendrait presque toute rouge. Ou alors elle était jalouse, ce que je pouvais tout autant concevoir. Elle qui ne cachait clairement plus son attirance pour moi, hmm. Je me mis à rire, puis continuai le fameux massage auquel elle avait droit depuis une minute ou deux. Tout allait bien, je me démerdais sans trop de difficultés, quand une chose absolument affreuse, terrible, abominable arriva : ayant ouvert le flacon d'huile de massage comme un manche, le contenu de celui-ci s'était déversé sur le dos de Laoise. Autant dire que ça coulait dans tous les sens, et que sans doute pour la demoiselle ça n'était pas très agréable. Il lui fallait, à mon sens, retirer cette serviette actuellement enroulée autour de sa taille et toute dégueulassée. « Tu crains ! » Tout de suite les grands mots. Quoi, elle ne s'était jamais montrée maladroite peut-être ? Bon, j'avais peut-être légèrement fait en sorte de tenir le flacon très incliné au dessus de son dos, mais sinon c'était bien sur involontaire et on ne pourrait que me croire là-dessus. « Ça peut arriver à tout le monde, oh, ce genre d'incidents. » Non mais. Elle fini par retirer sa serviette et épongea avec celle-ci la flaque d'huile avant de ne me la balancer dans les mains. Eurk. Je la lâchai presque immédiatement, ne désirant pas franchement avoir de l'huile partout car en plus celle-ci coulait de la serviette, devenue une grosse boule huileuse. Non je ne comptais pas la ramasser. Laoise enfila alors un t-shirt XXL qui recouvrait ce corps qu'il m'était désormais impossible d'admirer. Quel gâchis, y'avait trop de tissus sur tout ça. « Tu sais, j'me disais que je pourrais peut-être te remercier de ce massage avec un baiser, ne serait-ce que sur la joue, et bien finalement, tu peux toujours t'asseoir dessus. » Tiens, tiens... j'allais m'en passer, vraiment ? C'est ce que nous allions voir. Je fis quelques pas vers la jeune femme avant de ne soulever celle-ci. Je la posai finalement sur la table de massage, qu'elle avait quitté quelques instants plus tôt, et l'y fit s'allonger. J'avais trop de force, inutile de résister. Enfin je finis par lui grimper littéralement dessus, genre normal quoi, pas gêné pour un sou et totalement à l'aise. Qu'elle se laisse faire, un peu. Désormais à cheval sur elle, j'affichai une moue boudeuse. « Noooon, je veux mon bisou moi euuuh. » Je ne bougerais de toute manière pas de là avant de n'avoir eu ce ce que la demoiselle avait prévu de me donner si cet incident avec l'huile n'était pas advenu. Un baiser, sur la joue en plus, ça n'était pas grand chose. Et puis, entre nous, elle m'avait bien volé un baiser sur les lèvres dans la forêt la semaine dernière...