~ starring malo and swann

Ce matin, il ouvre les yeux au son d'un réveil qui diffuse un morceau de Bach dans toute la chambre. Musique qui le tire délicatement d'un sommeil agité. Ses cauchemars encore. Il se redresse et passe une main dans ses cheveux blonds et ébouriffés. Il s'étire et se lève pour ne pas réveiller sa partenaire qui dort. Il soulève les draps jusqu'aux épaules d'une Laoise endormie. Il lui caresse le front avant de se diriger vers le dressing. Il s'approche de son armoire où est inscrit son nom. Il prend hasard une veste et un pantalon qui s'accordent parfaitement. Il les enfile, puis sort une paire de lunettes de son étui qu'il pose sur son nez. Il range son pyjama qu'il plie dans un panier à linge, situé juste à côté de lui. Il se masse le cou et soupire. Il ne sait pas quoi faire aujourd'hui. Il regarde sa machine à couture du coin de l’œil. Il sent la fainéantise le gagner. Il préfère ne pas travailler. A la place, il décide de flâner dans le château pour trouver de quoi s'occuper. D'abord le petit-déjeuner : le repas le plus important de la journée. Et comme tous les matins, il n'avale rien. Il ingurgite seulement du thé. Il n'est pas habitué à manger le matin. Mais ce matin-ci fait exception, il fait griller quelques toasts, puis les tartinent d'une délicieuse marmelade. Un magazine de mode traîne sur le plan de travail. Sûrement, appartenant à une des candidates du Nid. Il reconnaît la couverture. Celle de Flare. Il la feuillette tout en mangeant son toast. Le ventre bien rempli de nourriture et de Earl Grey, il lave sa vaisselle. Ensuite vient l'après-midi pendant lequel Laoise et lui ont joué aux cartes pour passer le temps. Il termine la partie par la victoire de la jeune femme. Il la laisse prendre sa douche. Il profite de son absence pour se préparer encore du thé. En préparant l'eau à bouillir, il a une idée. Il prend un panier en osier dans lequel il dépose un thermos rempli de thé et avec quelques gourmandises pour un goûter improvisé dans le parc. Il se dirige vers la sortie. Ses pas le mènent à la bonne destination. Il trouve le coin idéal. A l'orée des arbres naturellement. Il entrepose une nappe au sol sur laquelle il vient s'asseoir. Soudain, il entend des craquements de branches, puis des pas se diriger vers lui. Il se retourne, un sourire aux lèvres et demande à son visiteur : - du thé, mademoiselle ? , lui demande-t-il d'une voix aimable.

Je m’ennuie. Terriblement, atrocement, douloureusement. J’ignore si cela est du au dernier prime particulièrement agité ou si cela est normal au bout d’un certain temps dans ce genre d’émission, mais j’éprouve comme une lassitude à être enfermée dans ce château malgré le décor particulier. Mon environnement et mes actes sont limitées, et mon quotidien devient relativement répétitif. Je me lève, passe trente minutes à la salle de bains, trouve une âme généreuse pour me cuisiner un repas, bouquine, flâne à l’extérieur, mange à nouveau, discute avec d’autres candidats, puis je me couche. Et le lendemain, rebelote. Bien sûr chaque semaine amène son lot de surprises et de moments uniques, mais pas celle-là. Elle me semble bien terne comparé aux premières, vide de toute excitation. C’est donc légèrement tourmentée que je parcours le parc de long en large, mon magazine de Flare à la main. Pas vraiment pour le lire, plutôt comme un prétexte puisque je l’ai déjà parcouru des dizaines de fois et je le connais par cœur. Je suis sur le point de faire demi-tour pour aller à la rencontre d’un candidat à embêter lorsque Dieu en place un sur mon chemin dans un heureux hasard. Malo, le jeune veuf qui a ému l’assemblée lors de sa révélation, et qui s’est préparé un pique-nique anglais royal. J’écarquille les yeux, puis je plisse les paupières à sa proposition, mes pupilles se posant sur le thermostat. « Oh, c’est donc toi qui tâché mon Flare ce matin, petit voyou ? » Je lui demande en le menaçant du magazine que je tiens dans la main, puis j’esquisse un sourire pour lui faire comprendre que je plaisante. Enfin, si ça se trouve c’est bien lui, mais je m’en moque. Ce n’est pas comme si c’était une pièce de collection. « J’accepte volontiers. » J’affirme en m’installant sur l’herbe, étendant mes jambes. En voilà un galant homme. J’ai entendu dire que certains se moquaient de ses manières, mais je les soupçonne d’en être en réalité jaloux. « Enfin, si tu préfères être seul je peux aussi aller me faire du thé dans la cuisine . . . Je ne voudrais pas t’importuner. » Je précise comme si je venais soudain de réaliser que sa politesse l’oblige peut-être à me proposer sa boisson alors qu’il désire rester seul pour profiter de cet après-midi. Bon à vrai dire j’ignore totalement comment préparer du thé, mais peu importe, je m’engloutirais quelques gâteaux.

C'est une Swann, pétillante de vie, s'avance vers lui. Un magazine Flare dans la main. La couverture lui rappelle vaguement quelque chose. Il se souvient de l'avoir lu ce matin au petit-déjeuner. Alors, elle est en la propriétaire. Il la regarde d'un air désolé. Elle plisse les yeux et le dévisage d'un regard réprobateur. Elle lui demande d'un ton menaçant. Presque convaincante, la petite : - Oh, c’est donc toi qui tâché mon Flare ce matin, petit voyou ? Ses traits s'adoucissent. Un sourire amusé naît sur les lèvres de la candidate. Cette scène n'est qu'une plaisanterie. Soulagé, il soupire. Pendant une minute, il y a cru. Mais il ne peut s'empêcher d'être gêné d'avoir lu le magazine sans demander la permission. D'un côté, elle n'était pas dans les parages. Il n'a connu aucun crime. Il esquisse un petit sourire avant de porter sa tasse de thé à ses lèvres. Il manque de se brûler la langue. Elle accepte de se joindre à lui pour un après-midi thé. Il en est heureux. Il lui fait place à ses côtés sur la nappe. Il sort du panier une deuxième tasse, qu'il a pris au cas où si quelqu'un voulait être de la partie. - Enfin, si tu préfères être seul je peux aussi aller me faire du thé dans la cuisine ... Je ne voudrais pas t’importuner. Il hoche de la tête négativement, puis sourit de nouveau. Cela ne le dérange absolument de partager son thé avec celle-ci. Elle est la bienvenue. Il tapote la place vide à sa droite. - Allez, viens. Ne fais pas ta timide., dit-il d'une voix calme. Il lâche un petit rire. Il tend la main vers le panier en osier qu'il soulève et l'attire vers lui. Il sort une boîte hermétique remplie de mignardises : des macarons, des petits éclairs au chocolat et des mini-tartes à la fraise. Il ouvre le thermos et verse de l'eau dans la tasse. Ensuite, il sort du panier la boîte à contenant des sachets de thé à différentes saveurs. Sa réserve personnelle. - Alors en saveurs, j'ai à la framboise, à la cannelle, aux fruits rouges, au caramel et le traditionnel Earl gray, mon préféré. Choisis le parfum de thé que tu veux. C'est du thé de bonne qualité 100% british. Il reprend sa propre tasse dans sa main. - Je crois que je mets en danger mon secret, si je reste trop près de toi. Je dois dire que tu es une enquêtrice hors pair. , dit-il d'un ton amusé. Ce petit bout de femme est une redoutable chasseuse à secrets. Cela met d'avantage sur ses gardes. Comme dit l'adage, l'habit ne fait pas le moine. Il ne doit pas se fier au caractère candide de la belle.