Sive & Santiago

Okay, c'est bon, je venais de me rappeler que nous nous trouvions dans un château. Non pas que j'eus failli l'oublier, pas du tout... seulement les quelques cent cinquante marches que j'eus à grimper pour accéder à la fameuse chambre secrète, à laquelle Santiago, Sive et moi avions ce soir accès, ne firent que me le remémorer comme si j'avais reçu un boomerang dans la tronche. Bref, autant de marches, ça faisait souffrir le mollet même pour un habitué du foot. Désormais je me trouvais au sommet d'une tour, tandis que mes camarades semblaient prendre leur temps eux. Remarquez il n'était pas spécialement tard, et puis je n'avais pas non plus spécialement sommeil d'ailleurs. Je restai donc devant l'imposante porte, ne me décidant pas à pousser celle-ci sans la présence de mes deux acolytes. Et puis quelques instants plus tard, ces deux-là se firent voir. Ah bah ils étaient aussi essoufflés que je l'avais moi-même été quelques minutes auparavant. « Vous auriez aussi très bien fait de n'pas venir. Ça m'aurait pas dérangé d'avoir la chambre pour moi tout seul, hein. » Oui mais justement, ils étaient là. Alors bon, autant faire avec. « La logique veut que ce soit au plus costaud d'ouvrir cette porte - c'est que ça pèse quelques tonnes quand même, ce machin. » En gros c'était à moi d'entrer le premier, simplement. Ce soir, pas de galanterie qui tienne. Je me plaçai ainsi devant la grande porte et entrepris de pousser celle-ci de toutes mes forces. Enfin nous nous trouvâmes à l'intérieur de la dite chambre - pas mal celle-ci d'ailleurs. Très... baroque, mais j'aimais le style. Je me tournai finalement vers Santiago et Sive ; ne les oublions tout de même pas ces deux-là, ils avaient comme qui dirait le mérite d'exister. « Bon et bien on s'fout à poil maintenant ou tout de suite ? » Car nous étions là pour forniquer, non, j'imagine ? Ah non ? Bah si ! Non ? Si ! Merde. Au pire je gardais la demoiselle pour moi et Santiago nous regardait, hein, je pouvais bien lui accorder ce plaisir des yeux. Non mais sérieux, on s'était tout de même pas cassé le cul à monter jusqu'ici pour ne faire qu'y dormir. Moi je voulais de l'action. Et puis, il n'était jamais que vingt et une heures... d'ici à ce que le jour se lève, on pouvait en faire des choses... Mmmmm.

Deuxième fois que je dois me rendre dans la pièce secrète. La chambre Maid Maleen. J’y ai déjà passé la nuit avec Jamie à cause du dilemme. Hum.. Bizarrement, j’y ai plutôt bien dormi. Cela peut s’expliquer par le fait que le lit était confortable et qu’on était que deux à dormir dans la même pièce. Le calme complet quoi. Mais ça ne me fait pas tellement plaisir non plus de retourner en haut de la tour. Je dois affronter à nouveau toutes les marches. Miséricorde. J’ai plus de jambe une fois arrivé en haut une nouvelle fois. Sive non plus visiblement. C’est rassurant. « Te plains pas, c’est la deuxième fois que je me les tapes ces putains d’escaliers. » Je ris jaune également. J’espère que l’expression « jamais deux sans trois » est infondée. Puis voilà qu’on retrouve Andreas qui fait son intéressant. Attention, comme on dit, qui fait le malin tombe dans le ravin. Mais je préfère ne rien dire et le laisser parler. Qu’il ouvre la porte avec sa soit disant force Herculéenne tiens. Je préfère rire avec Sive qui m’indique qu’il n’a pas tout comprit au jeu. Effectivement, je suis bien d’accord. Moi non plus, ça ne m’enchante pas de passer la soirée avec le zigoto. Si je l’aime bien, il devient très vite gonflant. Heureusement que Sive est là. Quoi que… Je fais des gros yeux quand je la vois s’approcher du jeune homme dangereusement. Euh.. sérieux ? Ils comptent réellement faire un plan à trois là ? Non, car ça sera sans moi hein. « J’hallucine. » que je marmonne avant de soupirer. Puis là, retournement de situation, Sive menace de couper les coucougnettes d’Andreas s’il les sorts. J’entends le chuchotement bien évidemment. Moi aussi j’ai des oreilles bioniques. La classe, hein ?! Quoi qu’il en soit, je comprends que la candidate n’a jamais eu l’intention de forniquer avec lui ou moi. Tant mieux. Je ferme la porte puis part allumer le radiateur discrètement. Il ne fait pas tellement chaud dans la pièce. « Oui ! Du bon vin. » Je fonce attraper la bouteille que j’avais repérée la veille. Et oui, la prod’ a pensée a satisfaire les candidats. Quoi qu’un peu poussiéreux tout ça. J’imagine que la bouteille y était déjà avant finalement. Pas grave. Après tout, les vieux vins sont les meilleurs. Du moins j’espère que celui-ci le sera. Allez hop, j’attrape les verres, eux fourni par la production et le tire-bouchon. Je m’essaye alors à ouvrir la bouteille. Mais le bouchon est tenace. Je donne alors le tout à Andreas. « Tiens, ouvre ça au lieu de faire le pitre. » Et hop, je me rassoie sur le lit en donnant un verre à Sive et en gardant les deux autres encore vides.

Nous avions cette chambre pour nous trois toute la soirée durant, alors autant en profiter non ? « J'crois qu'il pas tout compris au jeu lui... » Attendez, "lui" signifiait Andreas ? Mais ma poulette, c'était pas un jeu tout ça. Enfin, sauf si bien sur ils se décidaient à jouer à mon "jeu", bien sur. Celui-ci demandait néanmoins de se foutre à poil. Et oui, pour y jouer, c'était la condition première. « J’hallucine. » Ah Santiago semblait désapprouver l'idée. Au pire rien ne l'obligeait à participer, hein. Il pouvait tout aussi bien jouer les voyeurs. « On est là pour ça non ? Enfin un peu de tranquillité... » fit-elle tout en s'approchant de moi de façon... sensuelle. Elle entreprit alors une marche langoureuse, tandis que bientôt l'une de ses mains vint se saisir de mes bijoux de famille, avec poigne sans pour autant écraser celles-ci bien sur. Coup de chaud quand même, hein. « Avise-toi de la sortir de sa cachette, et je vais te trouver ton occupation de la soirée : ramasser les morceaux de ta bien-aimée sur le sol. » Enfin elle les lâcha. Putain mais elle était cinglée elle ou bien ?... « Avise-toi de parler à nouveau de mes petits trésors de la sorte et je te les ferai bouffer, chérie. », rétorquai-je, sans prendre le soin de chuchoter par contre. Sans déconner, j'en étais capable. Mmmm, bon appétit bien sur. « Bon, on a quelque chose à boire au moins ? » Quelque chose à boire, quelque chose à boire... Je scrutais tout autour de moi quand d'un coup Santiago se saisi d'une bouteille tout en affirmant « Oui ! Du bon vin. » Eh bah voilà, nickel. La bouteille qu'il tenait alors entre ses mains ne tarda cependant pas à atterrir entre les miennes. « Tiens, ouvre ça au lieu de faire le pitre. » Et alors, monsieur n'avait même pas la force d'ouvrir une bouteille de vin ? Y'avait franchement pas de quoi être fier là. J'eus un léger rictus, et débouchai finalement cette fameuse bouteille. « Mais à quoi te servent tous ces muscles, mon pauvre Santiago ?... » Alala, tant de gâchis, s'en était désolant. Je m'approchai enfin de Sive pour déverser un peu de vin - mais pas trop - dans son verre, pour ensuite remplir les deux autres que Santiago tenait présentement. La bouteille posée, je lui arrachais quasiment l'un des deux verres des mains histoire de me l'approprier, avant de ne lever celui-ci un peu en l'air. « Et bien, santé mes amis, non ? » Comprenez : "on trinque aujourd'hui ou demain ?".