Tweedy n'avait rien à faire ici. Non vraiment, elle aurait mieux fait de renoncer définitivement à l'idée de revenir un jour dans ce labyrinthe. Pour s'y être aventurée quelques fois et s'y être à chaque fois lamentablement perdue, effectivement, elle aurait mieux fait de ne jamais penser à y retourner. Mais s'agissant de Tweedy, alias l'entêtement fait femme, l'on était que peu surpris de l'y trouver une fois encore. Notez que la jeune femme avait cette fois-ci tout prévu. Oui oui. Aujourd'hui, Tweedy était munie d'une lampe torche, d'un sac à dos rempli de vivres et de quoi tenir suffisamment longtemps pour ne pas craindre de pourrir ici, ainsi que de petits cailloux blancs qu'elle pourrait semer au sol histoire de retrouver plus facilement le chemin de l'entrée si elle ne parvenait pas à trouver la sortie. Haha, impressionnés n'est-ce pas ? N'ayez pas peur de le dire, Tweedy était un petit génie. Non vraiment, elle s'impressionnait elle même pour le coup. Bon, maintenant qu'elle était prête, elle pouvait sans doute pénétrer dans le labyrinthe sans la moindre frousse, hein. Ainsi donc, c'est ce qu'elle fit, veillant à regarder où elle mettait les pieds et guettant tout monstre susceptible de surgir d'on ne sait où. Mais ce qu'elle vit, c'est qu'elle n'était pas seule. En effet, Anabel se trouvait là elle aussi. Problème : Tweedy se doutait que celle-ci n'avait pas une haute opinion d'elle depuis l'épisode Keelan, hm. Mais qu'importe, elle avait peut être besoin de compagnie. Ouais, c'est beau de rêver. « Je ... si tu as faim, j'ai de quoi nourrir un régiment » lâcha-t-elle, quelques peu embarrassée. Okay, voilà l'exemple de ce qu'il ne faut absolument pas dire dans ce genre de situations. M'enfin, Tweedy étant Tweedy, on avait presque tendance à le lui pardonner, à force ...

Tomber sur Tweedy, en plein cœur d’un labyrinthe où je me retrouvais coincé depuis une bonne quinzaine de minutes n’étaient peut-être la meilleure situation à me tomber dessus. À quelque part, j’aurais dû lui en vouloir pour l’épisode Keelan. J’aurais dû, oui, car ce n’était pas vraiment le cas. En fait, comme n’importe qui dans cette aventure, elle était libre de faire ce qui lui plaisait, et avec qui ça lui chantait. J’avais eu un problème avec Keelan pour des raisons autre qu’une jalousie quelconque, c’était plus… comment dire, une question de confiance. Un d’amer déception, aussi, mais passons. En tout les cas, dès que la jeune femme m’aperçu, au détour d’un couloir, je ressentis son malaise. Aussi facile de lire ça chez elle que de lire dans un bouquin ouvert sous nos yeux. « Je ... si tu as faim, j'ai de quoi nourrir un régiment. » J’arque un sourcil. Étrange manière d’aborder quelqu’un, mais avec Tweedy, je ne suis jamais au bout de mes surprises. Je lui fais un signe de la tête. « Non, hm, ça ne sera pas nécessaire. Mais merci. » Pour tout vous dire, je n’avais pas tellement faim, pas maintenant, et même tout le temps. J’avais un appétit d’oiseau, en fait. Et il me suffisait de peu de choses pour combler mon estomac. Mais c’était tout de même bon à savoir, si tout jamais j’en arrivais à crever de faim, après avoir passer les prochaines heures à me balader, en vain, dans les dédales de ce labyrinthe. « Au fait, Tweedy… il fallait que je te dise un truc. » Ça tombait presque bien que nos routes se soient croisés, au hasard de ces chemins de haies.

Pas de panique, il ne s'agissait que d'Anabel et ... Oh non, attendez voir, cette jeune femme devait la détester. Pire que ça, elle devait secrètement rêver de la voir pendue à un arbre. Problématique, vu que Tweedy avait bien envie de s'approcher d'elle histoire de ne pas rester toute seule dans ce labyrinthe quelques peu angoissant. Et puis, entre nous, elle désirait savoir ce qu'il en était de leur pseudo-relation. Si elles n'avaient jamais été de véritables amies, la petite brune n'estimait pas qu'une réelle rivalité les unissait, ni une quelconque haine au fond. Okay, le fait que Tweedy ait longtemps pris la défense d'Ezéquiel avait du pousser Anabel à se faire une assez mauvaise opinion de sa personne, mais peut être n'était-il pas trop tard pour apprendre à se connaitre et, mieux encore, à s'apprécier. Sauf que depuis l'épisode Keelan, elle craignait justement que sa relation avec Anabel soit devenue plus fragile que jamais. Après tout, dans la mesure où elle avait bien remarqué qu'Anabel s'était rapidement positionnée du coté de Finnick, Tweedy était tout à fait en droit de penser que sa camarade la méprisait quelques peu désormais, si tant est que ça n'ait pas été le cas auparavant. Mais quoi qu'il en soit, et surtout quoi que pense Anabel de cette cruche de Tweedy, la petite brune osa s'approcher d'elle et, hm, lui proposa à manger. Ouais bon, ça n'était pas nécessairement la meilleure approche au monde, mais c'était assurément mieux que rien, non ? Visiblement, Anabel n'avait pas faim. Mais sa réponse se voulait plutôt rassurante quand on sait que Tweedy s'était imaginée que sa camarade lui sortirait quelque chose comme « Garde-la ta bouffe, guenon. » Hum. Mais voilà qu'Anabel reprenait la parole - ah, bon signe - pour faire savoir à Tweedy qu'il fallait qu'elle lui fasse part de quelque chose - ah, déjà moins bon signe. De quoi pouvait-il bien s'agir ? Vu la tête que tirait la jeune femme, ça devait être grave, voire très grave. Mais n'imaginons pas nécessairement le pire, attendons plutôt de voir ce qu'il en était, hein. « Hm, bien sûr. Et bien, je ... je t'écoute » fit alors la petite brune, dans l'esquisse d'un sourire. Là, elle devait sans doute commencer à trembler. Et bien tant mieux, parce qu'elle tremblait, justement.

Je ne détestais pas les gens. Rarement, même. Certes, il y avait toujours quelques exceptions à cette règle – par exemple, citons Andreas, qui me pourrissait l’existence par le simple fait qu’il existait. Mais généralement, je ne m’appliquais à perdre un temps fou à en vouloir à quelqu’un. Pendant un moment, oui, il était possible que je ressente quelque chose qui s’y apparente, mais ça me passait vite. Parce qu’il y avait toujours mieux à faire que de cultiver une haine quelconque envers qui que ce soit. J’avais mieux à faire que perdre mon temps de la sorte. Mes amis, ma famille, les gens que j’appréciais, je préférais leur accorder tout mon temps plutôt que de fulminer du noir envers quelqu’un qui n’en valait pas la peine. Ou envers une situation qui aurait pris des proportions démesurées, inutilement. Comme ce qui s’était passé entre Keelan et Tweedy, qui avait fait fortement réagir Finnick, avec raison… Tout ça n’aurait pas dû m’atteindre. J’accordais si peu d’importance à ce genre d’histoire, mais on m’y avait mêlée sans mon consentement. Parce que j’étais proche de Keelan, en partie. Mais il y avait autre chose. Et je risquais de mettre le feu aux poudres en décidant d’en parler avec la jeune candidate. C’est ce que je le fis tout de même. Du moins, j’avançais lentement dans cette direction. « Hm, bien sûr. Et bien, je ... je t'écoute. » Je n’étais pas tellement convaincu que ce soit la chose à faire, néanmoins, je préférais encore qu’elle l’apprenne de ma bouche, plutôt que de celle d’un candidat trop bien attentionné – hm, Andreas, je ne te vise pas – qui ne faisait que reporter ce qu’il avait vu. « Euh… bah en fait, ça concerne Finnick. Et… moi. » Je me mordis un instant la lèvre inférieure, malaise de la tournure des évènements. Ça m’avait tout l’air d’un truc anodin jusqu’à ce que tout explose au prime. Mon instinct m’avait bien servi, pour une fois, il faut croire… « On s’est embrassé, la semaine dernière… Il m’a même… hm… clairement fait des avances. » En fait, c’était carrément ça. « Mais… je l’ai repoussé. » Ma décision la plus éclairée des dernières semaines, à mes yeux. Ça ne m’empêchait de me sentir affreusement mal de cette situation. Même si en comparaison d’avec la sienne… y’avait pas de mot. « Je suis désolé, d’ailleurs… » Que pouvais-je ajouter de plus.

A cet instant très précis, Tweedy commençait à angoisser. Anabel était visiblement sur le point de lui faire part de quelque chose de plus ou moins déplaisant, à en juger par la mine qu'elle affichait sur son joli minois. Mais de quoi s'agissait-il au juste ? Et comment cela se fait-il qu'elle avait une révélation à lui faire, hm ? Après tout, elles n'étaient pas très proches, ne se parlaient pour ainsi dire que rarement, et pourtant, Anabel disait avoir à lui dire quelque chose. C'était on ne peut plus curieux, donc. Et naturellement, la curiosité de Tweedy était désormais toute éveillée. Elle craignait évidemment d'être face à un aveu difficile, à quelque chose d'insupportable. Peut être Anabel souhaitait-elle simplement lui faire savoir qu'elle avait emprunté son gloss quelques jours plus tôt, ce qui n'aurait alors rien de dramatique. Mais peut être s'agissait-il de quelque chose d'autre, de quelque chose de plus important, et surtout de moins anodin. C'est alors qu'Anabel lui fit savoir qu'il s'agissait de quelque chose qui concernait Finnick, mais également sa propre personne. Ah, étrange. Parce qu'à cet instant précis, Tweedy ne voyait pas tellement de quoi il pouvait bien être question. Les deux jeunes gens s'étaient-ils battus comme des chiffonniers ? Hm, très peu probable, surtout qu'ils avaient eu l'air assez proches lors du dernier prime. Est-ce qu'ils avaient alors parlé d'une chose qui la concernait ? Peut être oui, c'était déjà plus plausible. Mais elle s'étonnait véritablement de voir Anabel arborer une telle expression sur le visage. Cela devait être plus critique qu'une simple discussion, alors. Et justement, la bombe fut lâchée. Ainsi donc, il était question d'un baiser entre Finnick et Anabel, de quelques avances faites par ce dernier et du fait qu'Anabel l'ait repoussé. Hm, d'accord. Pour le coup, Tweedy était quelques peu, comment dire, outrée. Elle n'était pas nécessairement en colère, pas contre Anabel en tout cas, mais il est vrai qu'elle avait beaucoup de mal à y croire. « Vous ... vous êtes embrassés ... » répéta-t-elle alors, comme si cela l'aiderait à prendre plus facilement conscience de ce fait. Anabel s'excusait et Tweedy revint doucement à elle. « Oh non, ne ... ne t'excuse pas, c'est ... c'est lui qui ... enfin, il ... » Mais encore ? Okay, c'était un petit peu confus tout ça. Y'avait-il moyen de reformuler, hm ? « Je ne t'en veux pas. » Ah oui, dit comme ça, c'était beaucoup plus clair, effectivement.

Pourquoi fallait-il que je veuille à ce point soulager ma bonne conscience en avouant à la pauvre Tweedy – qui n’avait rien demandé – la vérité sur ce qui s’était passé à la piscine, ce jour-là ? Peut-être parce que je n’avais pas envie que cette image de fille facile qui semblait me coller à la peau ne prenne de l’ampleur. Peut-être pour tenter de sauver les apparences, les miennes, surtout, et ma réputation du même coup. Si j’avais vraiment été cette fille facile comme on le prétendait, bon sens, je n’aurais pas mis tous ces efforts pour tenter de prouver le contraire. J’aurai assumé, un point c’est tout. Mais je détestais qu’on m’accuse d’une chose que je n’étais pas. Avec raison, vous comprendrez. Même si entre un meurtre et un tel titre, je préférais encore supporter le second. Il y avait moins de conséquences, au bout du compte. Il n’empêche que je n’étais pas très à l’aise avec cette révélation… mais il fallait que je le fasse. Parce que Tweedy avait le droit de savoir. Finnick comprendrait surement pourquoi j’agissais de la sorte, s’il venait à l’apprendre… je l’espérais. « Vous ... vous êtes embrassés ... » Cela ne se fit pas sans douleur, et je vis dans son visage une quantité incroyable de sentiments, mais surtout, je sentais que cette vérité le contrariait. Je m’en doutais. J’étais même persuadée qu’il en serait de même. De quoi augmenter mon malaise, forcément. Me mettre à dos la candidate n’était pas dans mes plans. J’avais assez de respect pour elle pour le lui avouer, et en subir les conséquences, par contre. « Oh non, ne ... ne t'excuse pas, c'est ... c'est lui qui ... enfin, il ... » Peut-être que Finnick était l’instigateur de cet échange, mais au final, j’avais tout de même répondu à certaine de ces avances… Il faut dire que son acharnement aurait pu faire craquer n’importe quelle fille, hm. « Je ne t'en veux pas. » J’affichais un moue désolée sur le visage, impossible de me composer une autre expression. « Je… j’aurai compris… si tu m’en aurais voulu. » Je m’attendais presque même à cette réaction logique. « Mais… semble-t-il que c’est réciproque. Je… je ne t’en veux pas, pour cette histoire avec Keelan. » me sentis-je obliger de préciser. « Tu n’es pas en cause… disons plutôt que tu fais partie des dommages collatéraux… Comme moi, dans votre histoire à Finnick et toi. » J’haussais les épaules. Tweedy, Finnick, Keelan et moi, liés par toute cette histoire qui avait pris des proportions incroyables. Merci à l’anonyme et sa question inappropriée en plein prime.

Ainsi donc, Anabel et Finnick s'étaient embrassés. Mais genre, sur la bouche. Probablement avec la langue, et ... Oh ciel, elle allait s'évanouir. Parce que la simple idée d'imaginer l'homme qu'elle aimait - oui parce que bon, ça ne sautait peut être pas aux yeux depuis quelques jours, mais Tweedy l'aimait réellement - embrasser une autre femme, la mettait bel et bien mal à l'aise. Elle n'avait rien à dire, puisqu'elle avait été jusqu'à coucher avec un homme autre que lui, mais vu qu'elle se persuadait depuis quelques temps que ses sentiments pour Finnick ne seraient de toute manière jamais réciproques, disons qu'elle avait tendance à penser que c'était différent. Et donc, l'imaginer avec Anabel la déstabilisait grandement. Surtout que la jeune femme lui avait confié avoir refusé les avances de Finnick. Que devait-elle en conclure ? Que si ça n'avait pas été le cas, Finnick et Anabel auraient couché ensemble, eux aussi ? Olala, son esprit s'emballait. Car si Tweedy tâchait de garder un minimum de contenance devant sa camarade, l'on pouvait clairement dire que c'était le gros bazar à l'intérieur de son être. C'est bien simple, elle se retenait de pleurer, de hurler, de se sauver, alors qu'elle n'était clairement pas en position de faire sa jalouse. Donc c'était frustrant, terriblement frustrant. Mais aussi dingue cela puisse paraitre, Tweedy n'en voulait pas à Anabel. Bien sûr, elle l'avait mauvaise que celle-ci ait échangé un baiser avec Finnick, mais elle en voulait surtout à Finnick dans cette histoire, et pas à Anabel. Tweedy le fit alors savoir à la jeune femme, car elle ne voulait pas l'entendre s'excuser pour rien, la voir se faire du soucis. Anabel reprit alors la parole et Tweedy lui sourit légèrement. Oui, il est vrai qu'elle aurait pu lui en vouloir, mais dans cette histoire, elle avait refusé les avances de Finnick, et rien que pour ça, elle ne méritait pas qu'on lui en veuille. Mais voilà qu'Anabel lui fit savoir qu'elle ne lui en voulait pas non plus pour la nuit qu'elle avait passée avec Keelan. La mine de Tweedy se décomposa alors légèrement. Justement, elle comptait y venir. « Tu sais, je ... je ne voulais faire de mal à personne, et je sais que Keelan non plus ... Je crois qu'on en avait besoin, et ... et c'est arrivé ... » Oui bon, sans entrer dans les détails, elle tentait visiblement de faire comprendre à Anabel que rien n'avait été prévu, et surtout pas pour blesser qui que ce soit. Ah non. « Je sais qu'il pense le contraire, mais je n'ai pas voulu blesser Finnick, bien qu'inconsciemment, il est probable que j'ai cherché à le faire réagir, mais bien malgré moi ... » Ah, son inconscient lui jouait bien des tours parfois, c'en était presque effrayant. « Quant à Keelan et toi, je n'ai jamais souhaité vous éloigner l'un de l'autre ... Je déteste faire du mal autour de moi. » Voilà pourquoi elle avait basé sa vie sur le fait de faire du bien autour d'elle, justement. Pour le coup, ça n'était pas tellement réussi, hm ...

« Tu sais, je ... je ne voulais faire de mal à personne, et je sais que Keelan non plus ... Je crois qu'on en avait besoin, et ... et c'est arrivé ... » L’entendre de ce qui s’était passé, ce soir-là, me mettait légèrement mal à l’aise. Nous savions tous ce qui s’était passé, et je n’étais pas née de la dernière pluie. Mais il n’était pas nécessaire que j’en entende d’avantage. Connaître les raisons pour lesquels ils avaient… conclus, non, je ne voulais rien savoir. Ce qui était fait, l’était, de toute façon. À quoi bon s’attarder sur ce sujet. « Je sais qu'il pense le contraire, mais je n'ai pas voulu blesser Finnick, bien qu'inconsciemment, il est probable que j'ai cherché à le faire réagir, mais bien malgré moi ... » Je comprenais ce qu’elle tentait de m’expliquer… à vrai dire, toute fille amoureuse qui avait eu le cœur blessé l’aurait comprit aussi. Mais tenter de faire réagir l’autre, de se faire remarquer, en faisait quelque chose qui aurait pu être regrettable… ce n’était pas l’idée du siècle non plus. Cependant, je crois que Tweedy était consciente, de tout ça. Nulle besoin de lui signaler. « Quant à Keelan et toi, je n'ai jamais souhaité vous éloigner l'un de l'autre ... Je déteste faire du mal autour de moi. » Je passais une main dans mes cheveux, un peu surprise par cette remarque. J’offris cependant un sourire conciliant à la jeune femme. « Comme je te l’ai dis… ce n’est pas… toi. Ce n’est pas de ta faute. » Il n’y avait qu’un seul responsable, et comme je venais de le lui dire, ce n’était point Tweedy. Il ne restait donc qu’une seule personne. Keelan, évidemment. « C’est… une longue histoire, en fait. » Une histoire de confiance, de non-dits, de secrets et de révélations qui tournent mal.

- désolé, c'est médiocre -

De vous à nous, ce genre d'histoires avaient grandement tendance à embarrasser Tweedy. Il faut dire que la jeune femme n'était pas tellement habituée à parler de coucheries, de baisers échangés ... Vraiment, tout cela la mettait très mal à l'aise. Quoi qu'il en soit, elle tenait à ce qu'Anabel sache que malgré le mal qu'elle avait pu faire à Finnick en passant une nuit avec Keelan, elle n'avait jamais tenu à faire délibérément du mal au jeune homme. Bien sûr, il eut été probable que son inconscient l'ait poussée à agir de la sorte, peut être pour le faire réagir, ou carrément le rendre jaloux. Mais elle estimait ne pas avoir agi pour son mal en réalité. Car Tweedy aimait Finnick, sincèrement, et qu'elle n'aurait jamais pu lui causer volontairement du tort. De même, la petite brune n'avait jamais souhaité blesser Anabel, qui avait elle aussi souffert à cause de cette malheureuse histoire. Cette jeune femme ne méritait pas de souffrir à cause de tout cela, et pourtant, la situation entre Keelan et Anabel semblait plutôt critique depuis les faits évoqués lors du prime. Et ça, vraiment, ça avait tendance à l'embarrasser encore plus. Dans cette histoire, elle avait fait souffrir tellement de gens que ça la déboussolait complètement. Anabel avait beau vouloir la rassurer, en lui disant qu'elle n'était pas la principale responsable de tout cela, Tweedy avait quand même du mal à retrouver un tant soit peu de contenance. Selon les dires d'Anabel, le seul responsable était donc Keelan. Pourtant, il n'avait rien fait de plus que Tweedy au fond. Aux yeux de la petite brune, les torts étaient simplement partagés. Mais visiblement, tout cela relevait d'une longue histoire. Hm, curieux. « Je suppose que je suis loin d'être la mieux placée pour l'entendre. » Oh, elle supposait probablement bien. « Pour autant, si tu as envie d'en parler, de te confier, je ... je suis là. » Okay, c'était absurde de sa part de jouer les confidentes, mais comprenez que c'était une manière comme une autre de se racheter. Parce que Tweedy continuait de se sentir coupable vis à vis de sa camarade, et oui.

- Non, c'est très bien -

Même si on pense agir sans que cela ait de conséquences pour les autres, il en ait souvent tout autrement. Nos moindres faits et gestes, et mêmes paroles peuvent blesser, même si c’est loin de leur fonction de base. Mais la façon qu’on les gens d’interprète ce qu’ils voient ou entendent… la façon dont les choses sont perçues, d’un œil différent du nôtre. Tout ça joue un grand rôle dans les relations humaines. Et parfois, un simple geste anodin peut prendre un tout autre sens chez notre voisin. Si Tweedy n’avait pas cherché à blesser Finnick, tout comme Keelan n’avait pas cherché à le faire avec moi, leur petite escapade avait tout de même fait beaucoup de remous, et qu’ils le veuillent ou pas, affectés quelques personnes sur leur passage. Indirectement, ou pas. Ce qui était fait le restait, et maintenant, la seule chose à faire était encore de l’accepter et de tenter de passer à autre chose, tout en devant vivre avec les conséquences de ces actes. Plus facile à dire qu’à faire, je devais cependant m’avouer. « Je suppose que je suis loin d'être la mieux placée pour l'entendre. » J’arquais un sourcil, me demandant bien ce qu’elle tenait à me dire. « Pour autant, si tu as envie d'en parler, de te confier, je ... je suis là. » Je souris à sa proposition, mais d’un léger signe de la tête, je lui fis comprendre que ce n’était pas nécessaire. « J’ai déjà… discuté avec le principal intéressé. Et je préfère encore que ça reste entre nous, tu vois... c’est plus simple ainsi. » Inutile de mêler des gens que ça ne regardait pas à notre histoire, du moment que lui et moi étions au courant, le reste du monde pouvait s’en balancer, je n’en avais rien à y faire. « Mais merci. » Après tout, la gentille attention qu’elle avait eu à mon égard en me proposant cela mérite que je la remercie. J’y ajoutais même un sourire sincère, question de bien faire comprendre à ma camarade que ce n’était pas que du bluff, ou une façon détournée de la repoussée. Si un jour, j’éprouvais le besoin de me confier, et qu’elle se trouvait à disposition, je n’hésiterais pas. Mais pas aujourd’hui. Non, en fait, en ce moment, j’avais un tout autre souci dont nous aurions dû nous préoccuper un peu plus tôt. Puisque je venais soudainement de me rappeler l’endroit où nous nous trouvions. Le labyrinthe. « Hm… tu sais comment on sort d’ici ? » fis-je en la questionnant du regard, changeant ainsi de sujet, ce qui clôturait ce chapitre pour de bon. Du moins, à mes yeux. Si elle tenait à ajouter quelque chose, je ne l’en empêchais pas.