Jamie - le 12/07/12 à 19h45

La journée se termine. Je l’ai passé à la plage. Mais à présent, quasi tous les candidats l’ont déserté pour aller manger. Moi, je n’ai pas faim. Du moins pas pour le moment. Je suis d'humeur maussade. J’ai besoin de faire le point. Sur ma vie, mon job, le jeu, les candidats, tout. Assis sur le sable, je commence à avoir froid. Je décide alors de remettre mon short et mon tee-shirt par-dessus mon maillot. Si la température extérieure reste toujours convenable, un léger vent s’est installé. Je me lève aussitôt pour marcher. Je me dirige alors en direction du pont. La vue est splendide. Le ciel légèrement rosé, donne un air paradisiaque au lieu. Je ne me croirai vraiment pas en Irlande. Me voilà donc perdu dans mes pensées. Je décide sans réellement m’en rendre compte de m’asseoir dans un pédalo. Puis pendant plusieurs minutes, j’observe les lieux. Soudainement, je constate qu’un appareil photo a été oublié dans la barque. Je décide aussitôt de m’en emparer puis d’immortaliser quelques images. L’eau, le lac, les arbres, une libellule, les pédalos, tout y passe. Même Jamie. Oups. Vu que je me suis mis en mode rafale, j’ai dû le flasher. En attendant, celui-ci s’immisce dans le bateau. « Hey. » Je me montre un minimum enthousiaste face à sa présence. En fait, je ne sais pas réellement comment me placer vis-à-vis de la dernière fois avec lui. J’imagine qu’on est censé oublier ce qu’il s’est passé. Mouai. « Ça te dis un tour du lac en pédalo ? » Moi et mes idées farfelues. En attendant, je décide sans prévenir de prendre une nouvelle photo du jeune homme.

Il faisait beau aujourd'hui. Enfin j'veux dire, inhabituellement beau, dans le genre soleil levé, frappant, ciel bleu, ouais, ce n'était clairement pas une journée lors de laquelle il fallait rester enfermé. Enfin j'dis ça, mais je crois que j'avais du passer les dernières heures à lire un bouquin ou à parler à je ne sais trop qui, faire la vaisselle, bref, le tout m'empêchant clairement de goûter aux délices de ce merveilleux temps. Pourtant j'avais finalement décidé d'oser m'aventurer dehors, m’étirant légèrement une fois le palier franchi. N'étant vêtu que d'un débardeur et d'un short, je me baladais alors, seul, mains dans les poches et sourire aux lèvres, comme un gosse aimant aller jouer au parc. Ouais, c'était vraiment cool. Alors naturellement, plus j'avançais et plus je me rapprochais du fameux lac, franchissant le pont, shootant dans un caillou, le faisant rouler tout le long de celui ci avant de le ramasser et de l'envoyer à l'eau, puis, arrivant de l'autre côté, remarquais Santiago, disposé sur l'un des pédalos. Finalement lorsque je m'approchais de lui, un même sourire amusé aux lèvres, celui ci ne tarda pas à me prendre un photo. En un léger rire, je repris alors la parole « Ah Santiago, je savais que t'avais flashé sur moi ! » mon rire raisonna encore quelques instants alors que je prenais place à ses côtés. « Hey. » bon je suppose qu'avec l'épisode de l'autre soir, les choses entre nous n'avaient fait que se compliquer, mais j'avais juste envie de ne pas me prendre la tête, de me laisser aller. Voir où les choses me mènent. Ou plutôt où les courants le feront. « Ça te dis un tour du lac en pédalo ? » mon sourire s'étira un peu plus « Pourquoi pas ? A vrai dire, j'crois que je n'y ai encore jamais touché depuis le début de l'aventure. » c'était d'ailleurs drôle d'appeler cette compétition une aventure, non ?

L’avantage avec les appareils photos jetables, c’est qu’on ne voit le résultat qu’au final et on peut bombarder sans se prendre la tête. Ce n’est également pas encombrant et ça ne coute pas cher. Bon, après, le résultat n’est pas garanti et la qualité non plus. D’ailleurs, je préfère ne pas imaginer la photo de Jamie. Elle doit être toute floue puisqu’il était en mouvement. En attendant, sa réflexion me décroche un sourire. Je m’apprête à lui répondre qu’il n’en a pas idée mais je me retiens. Je me contente de le saluer sobrement. Après tout, j’ai encore des images en tête et ma relation avec lui me laisse perplexe. Je ne sais pas comment agir alors je me contente de rester naturel. Je crois que lui en fait de même. Il ne semble pas être le genre de mec à se prendre la tête. Il vit probablement au jour le jour et advienne que pourra. D’ailleurs, j’ai décidé de nous laisser guider par le lac en lui proposant un tour de pédalo. « Dans ce cas, c’est parti ! Je suis l’as du pédalo tu vas voir ! » En réalité, je n’en suis pas un. Je crois même que je n’en ai jamais fait de ma vie. Mais pas question de le lui faire savoir. Je préfère pédaler de toutes mes forces jusqu’à épuisement. Le petit bateau avance donc. « Ça me saoule. Cette fin d’aventure. » Tout en continuant à épuiser mes pieds, je décide de me délivrer le plus naturellement possible au candidat. « Devoir quitter le château et ces lieux magiques. Retourner à la réalité. Peut-être replonger dans l’anonymat. » Je crois que je ne lui en laisse pas placer une. Autant me taire dès maintenant pour écouter ce qu’il pense de tout cela. En espérant qu’il comprenne.