Elle se contentera de ça parce qu'elle ne peut même pas imaginer ne rien avoir du tout et se passer de lui pas une seule seconde. Alors avec une aisance presque magique elle arrive à passer à autre chose au presque. Parce qu'en réalité y a toujours une partie de son cerveau qui pense à tout ça mais le reste arrive à s'apaiser et elle préfère passer le plus de temps en sa compagnie encore plus lorsqu'elle a la chance de l'avoir rien que pour elle. Alors il a pas à se sentir coupable. Moins de ça et plus de sourires. Elle s'est calé près de lui et entremêle ses doigts dans les siens avant de l’entraîner au centre du pont pour l'inviter à danser enfin lui demander s'il sait danser mais bon c'est la même chose puisqu'enfin de compte il a clairement pas le choix il dansera avec elle. « J’sais pas faire, Valentina... » Qu'il lui dit. Et elle alors il croit qu'elle a prit le temps de danser ? Non pas vraiment à part la leçon expresse d'AJ elle est pas vraiment une habitué de ce genre de choses et pourtant elle a bien l'intention de danser là maintenant avec lui et il pourra lui donner toutes les raisons du monde pour ne pas le faire elle trouver toujours une parade. « A la rigueur un slow, c’est pas trop compliqué, mais... Y a même pas de musique, et j’sais pas chanter non plus. » Elle le regarde un sourire en coin c'est tout ce que tu as Loxias allé pas d'autres arguments parce que là tout de suite ça va être super facile de les mettre K.O un a un. Aller un petit effort. « T’es pieds nus, en plus... » Dit-il comme si c'était la pire chose au monde comme s'il lui apprenait qu'il avait une maladie incurable. Elle laisse un petit rire s'échapper de ses lèvres. C'est ça ton ultime argument ? Et bien ça va être plus facile que prévu. « Je sais pas danser non plus. » Lui apprend-t-elle dans un premier temps lâchant sa main pour aller déposer ses mains sur ses épaules. « Y a pas de musique ? Et le pluie alors ? Et le tonnerre ? Et le vent ? C'est pas de la musique à l'état naturelle ? Il paraît que c'est moi qui manque d'imagination mais là Loxias tu as un sérieux problème. » dit-elle sourire mutin tapotant le bout de son nez avant de reposer sa main sur son épaule. Maintenant manque plus qu'à le rassuré sur la nudité de ses pieds. Elle garde le silence souffle une mèche de cheveux le sourire aux lèvres et dépose son pied droit sur son gauche et le gauche sur son droit. Comme ça ses pieds devraient survivre non ? A lui de mener la danse maintenant. Ses yeux brillent son sourire est plus que lumineux il va tout de même pas lui refuser cette danse. Il a pas le droit et de toute manière elle sait bien qu'il ne le fera pas. Pas parce qu'il ne peut rien lui refuser... ou peut être à cause de ça. Mais surtout parce que ses arguments sont imparables maintenant il n'a plus aucune raison de dire non. Ses bras viennent encercler son cou et sa tête se niche dans sa nuque en une caresse. « Maintenant faut danser. » dit-elle dans un chuchotement. Elle sourit et attend les premiers mouvement, le tonnerre, la pluie, le vent, le clapotis sur le lac, sur le plastique des pédalo en forme de cygne, les battements de son cœur devraient suffire à lui donner le rythme non ?

Danser... Quelle idée. Surtout sans musique, sans chaussure et avec le partenaire le plus moisi du monde. J’ai jamais foutu les pieds sur une piste de danse, et il ne vaut mieux pas, d’ailleurs, parce que je serais capable de transformer la piste en domino day, avec grand-maman la tête dans la sangria. Mais elle insiste, et ne semble que très moyennement réceptive à mes arguments. Je ne sais pas danser ? Elle a l’air de s’en foutre complètement. Y a pas de musique ? Elle lève les yeux au ciel sans quitter son petit sourire en coin. Elle n’a pas de chaussures ? Elle s’en moque au point de lâcher un rire qui se veut amusé. Non, mais elle est sérieuse, là ? Elle est podo-suicidaire ? Quand elle finira sans orteil, ce ne sera plus un rire qui s’échappera d’entre ses lèvres, mais un râle de douleur. « Je sais pas danser non plus. » me dit-elle. Bah voilà, un argument de plus pour annuler le massacre, non ? Non, visiblement pas, puisqu’elle poursuit comme s’il s’agissait d’un argument allant dans son sens. « Y a pas de musique ? Et le pluie alors ? Et le tonnerre ? Et le vent ? C'est pas de la musique à l'état naturelle ? Il paraît que c'est moi qui manque d'imagination mais là Loxias tu as un sérieux problème. » Non, mais elle est sérieuse ?! Le vent, la pluie, le tonnerre ? Mais c’est pas de la musique, ça, ce sont des mises en garde nous poussant à aller nous abriter, pas à entamer une valse sur le pont, nom d’un chien ! Et elle ose critiquer mon imagination ? Putain, si elle voyait ce qui se passe dans mon crâne en cet instant, et la mort annoncée que j’imagine, elle ne remettrait pas en question la puissance de mon esprit... Il est juste un peu morbide et sur le qui-vive, en cet instant, c’est tout, alors désolé si je ne parviens pas à entrevoir les papillons et les ziozio censé accompagner notre danse bucolique. Mais je n’ai pas le temps d’émettre le moindre commentaires, que la voilà grimpant sur mes pieds, une main sur chaque épaule, et le sourire triomphant aux lèvres. Quoi ? Mais quoi ? J’suis censé faire quoi, maintenant ? « Maintenant faut danser. » répond-elle a ma demande silencieuse en venant caler son visage dans le creux de mon cou. « Si tu voulais un câlin, il suffisait de demander, Bambina... » Je souffle, railleur, en déposant mes mains sur sa taille, avant de les faire glisser pour aller les nouer dans son dos. Bah oui, parce que pour moi, c’est pas vraiment une danse, c’est juste un câlin mouvant, parce qu’en plus, je suis censé bouger... Et alors que je pense à ça, j’ai un petit beug du lobe frontal... Un câlin mouvant, ça s’apparente pas à une toute autre activité moins innocente ? Je secoue la tête pour virer cette idée sournoise, et tente de me mettre en branle, soulevant un pied puis l’autre, au rythme d’une mélodie imaginaire. Parce qu’il faut bien se rendre à l’évidence, le tonnerre, le vent et la pluie, sont totalement dissonant et absolument pas accordé... Alors, doucement, sans trop m’en rendre compte, je me mets à fredonner, sans trop reconnaitre l’air que je chante, jusqu’à ce que les paroles me reviennent en mémoire, et que laisse échapper un rire. Et devant le regard interrogateur de la Bambina, je me sens obligé de lui expliquer en chantant : « On a qu’une seule vie, viens tu me donnes trop chaud, allez viens vite te glisser dans mon lit. Y s’agit pas de se marier, mais de kiffer ensemble le temps d’une nuit. Dehors il fait froid, et j’entends même le bruit de la pluie. Allez viens te mettre à l’abri, baby...» Et j’accorde mes pas sur le rythme pseudo zouk, avant de rire à nouveau. « Désolé, je viens de m’auto-surprendre, si ça peut te rassurer. » Ouai, ou pas, hein, parce que le mec qui arrive à se surprendre lui-même, c’est pas ce qu’on a connu de plus rassurant quand même. Et dire que je connais tout Brel et Piaf par coeur...

Il est pas convaincu part ses arguments plus que géniaux ? Oh mais c'est pas possible de toute manière il va fondre tout de même pas le choix, elle est trop mignonne. On est tous d'accord là dessus qui refuserais une danse à cette blondinette au sourire radieux?Elle est bien calé la tête niché dans son cou, ses lèvres caressant sa peau dans un sourire elle attendant les premiers pas de danse. Parce qu'au final c'est lui qui danse et pas elle, mais puisque monsieur à peur pour ses orteils y a pas d'autres solutions. « Si tu voulais un câlin, il suffisait de demander, Bambina... » Dit-il presque moqueur. Non mais oh ? C'est pas un câlin qu'elle demande, c'est une danse et elle l'aura sa danse. Il secoue sa tête vivement donnant quelques coups dans celle de la blonde. Elle comprend pas pourquoi il secoue sa boute crânienne avec tant de vivacité. Elle relève la tête le regard sévère. « Arrête de maltraité ton cerveau de cette façon. » Et sourire fin. Il se concentre sur un rythme pas vraiment calé sur celui du vent, du tonnerre et du reste. Peut être parce qu'il trouve pas ça très harmonieux mais l'italienne elle, elle trouve ça bien plus agréable et doux à l'écoute que leur musique de sauvage ces jeunes qui passe leur temps en discothèque. Oui comme les petits vieux elle dit discothèque et pas boite de nuit. Elle est un peu archaïque dans le genre, comme ses « gros mots » dont toujours très classe et très poussiéreux. Elle love de nouveau sa tête contre son épaule et se laisse bercer part ce rythme étrange et cet air qu'il fredonne. C'est pas trop un slow ça si ? Puis il éclate de rire. Bon là faut lui expliquer elle a du mal à suivre. Elle écarte de petite tête bien rempli pour mieux le contempler et pour mieux comprendre surtout.  « On a qu’une seule vie, viens tu me donnes trop chaud, allez viens vite te glisser dans mon lit. Y s’agit pas de se marier, mais de kiffer ensemble le temps d’une nuit. Dehors il fait froid, et j’entends même le bruit de la pluie. Allez viens te mettre à l’abri, baby...» Ses yeux s’écarquillent doucement en comprenant la teneur des paroles. Qu'est-ce que c'est que cette chanson sérieusement ? « Désolé, je viens de m’auto-surprendre, si ça peut te rassurer. » S'auto surprendre ? Elle rit à son tour. Il est fou. Mais rapidement son rire laisse place à une moue faussement offusqué. Ouais parce que le mec là il « danse » avec elle et il pense à une chanson qui en quelque sorte trahisse ses pensées les plus... lubrique. « Tu danses avec moi et la première musique qui te viens c'est une qui fait l'apologie du sexe pour le sexe ? » dit-elle fronçant les sourcils. Au départ elle devait faire la fausse offusqué mais une fois dit ça tout haut y a de quoi s'inquiéter ? Attendez il va pas comme Andreas être prit d'une espèce de pulsion et l'embrasser dans le cou hein ? A son tour de l'auto surprendre à imaginer la scène et à se dire que ce ne serait pas si dérangeant que ça. A son tour de maltraité son cerveau en effaçant cette image de son esprit à l'aide de secousse bien mérité. « T'aurais pu penser à une chanson plus cool tout de même je sais pas une chanson d'amour! » dit-elle avant de se rendre compte ce qu'elle vient d'insinuer malgré elle. Maintenant va falloir que tu te sorte de cette situation sans bafouiller, sans rougir et en parlant distinctement montrant à quel point tu es coooool. Sans rougir c'est raté. « Enfin pas que ce serait plus apro-proprié. Mais tu vois les chansons d'amours c'est toujours plus mieux que ta chanson bizarre. » Elle bafouille et parle comme une gamine de cinq ans. C'est clairement pas gagné. Dernière arme le sourire ultra détendu qui brille aussi fort qu'un éclair. Sauf que là ça donne quelque chose de crispé genre elle a sourit au moment d'une rafale de vent et elle est restée coincé.. à vie. Stupide, stupide, stupide fille. « Hm. » reste cool. Elle retourne se caché dans son cou espérant que temporairement il soit devenu sourd. C'est possible hein, ou peut être que le tonnerre à couvert sa petite voix fluette ? Non y a pas de risque mais l'espoir fait vivre comme on dit.

Malheureusement, je suis le genre de mec à entendre une chanson une fois, et à la retenir à vie. Il parait que la mémoire auditive est la plus difficile à acquérir, et que c’est une excellente chose de l’avoir. Sauf que tout irait bien si en plus de cette faculté, je n’avais pas la mauvaise habitude de sortir n’importe quelle chanson au moment le moins opportun. Genre là, par exemple, alors que la jolie blonde me demande une danse, et que ce moment pourrait être bien poignant comme il faut, je me mets à fredonner la chanson la plus improbable qui soit, certainement écrite un soir de beuverie, entre deux pintes, sur un coin de table, en moins de soixante secondes chrono. Et non content de simplement fredonner l’air, lorsque je prends conscience des paroles, j’en fais profiter Valentina, avant de m’excuser platement pour mon cerveau aux blagues moisies et lourdingues. Evidemment, dans un premier temps, elle partage mon hilarité, mais tout ceci est de courte durée lorsqu’elle prend conscience du cassage de moment que je viens d’opérer. « Tu danses avec moi et la première musique qui te viens c'est une qui fait l'apologie du sexe pour le sexe ? » Oui, dit comme ça, ça peut paraître étrange, voir insultant, mais sachant que je ne suis même pas capable de pratiquer, moi-même, le sexe pour le sexe, elle devrait être en mesure de comprendre que mon cerveau en mode shuffle, s’est arrêté de manière totalement aléatoire sur une chanson, sans en étudier au préalable les paroles ou ne serait-ce que l’a propos dans le contexte. Non ? Ha bah non, à la distance restreinte entre ses deux sourcils, et à son nez qui se retrousse, je pense être en mesure de dire que non, non, l’est pas contente du tout, la bambina. Et là, brusquement, ses sourcils se défroissent, son regard s’élargie, et sa tête se met à onduler en tout sens. J’aimerais bien savoir quelle image elle tente de chasser, elle. « T'aurais pu penser à une chanson plus cool tout de même je sais pas une chanson d'amour! » m’annonce-t-elle enfin, et en même temps qu’elle prend conscience de ce qu’elle vient de dire, mon visage s’éclaire d’un sourire amusé. Et plus elle rougie, et plus mon sourire s'aggrave. « Enfin pas que ce serait plus apro-proprié. Mais tu vois les chansons d'amours c'est toujours plus mieux que ta chanson bizarre. » tente-t-elle de se défendre, et moi tout ce que je suis capable de faire, c’est de soulever un seul sourcil, l’air de dire “mais encore ?”. Oui, j’suis salaud, j’en ai conscience, mais c’est une façon comme une autre de rétablir l’équilibre. Une connerie partout, la balle au centre. « Plus mieux ? » j’insiste, malgré tout, avant de lâcher le rire sonore que je ne parviens plus à réfréner davantage. Elle est déjà retournée se planquer dans mon cou, et moi, je tente de ravaler mon rire, espérant qu’elle ne le prendra pas pour ce qu’il n’est pas. Je ne me moque pas d’elle, juste de sa maladresse ponctuée de rougissements. « Bon, on va tenter autre chose, alors. » je troue le silence en espérant l’apaiser, une main cajolant son dos, l’autre sa nuque... « Qu’est-ce que tu penses de... » attention, Pavarotti ! « Dans la forêt un grand cerf, regardait par la fenêtre, un lapin venir à lui, et frapper ainsi... » et voilà que mon rire éclate à nouveau. J’suis désolé, me frappe pas, je le ferais plus !

La honte, tout simplement la honte elle vient de dire la pire chose au monde et surtout réagir exactement comme il ne fallait pas réagir. Clairement honteuse elle se cache dans le cou de Loxias pendant que lui se marre. Elle ne s'en vexe pas parce qu'elle est pas si susceptible et surtout elle reconnaît volontiers que la situation est quelque peu drôle. Le sourire qui se dessine sur ses lèvres cachées dans le cou du brun le prouve parfaitement. « Plus mieux ? » Ouais bon on peut lui pardonner cette faute de langage du au stresse et au mal aise qui s'est emparé de son petit corps ? Ouais on peut lui pardonner tout de même faut dire que c'est pas souvent qu'elle parle de cette façon. Elle relève sa tête vers lui et lui lance un regard faussement noir. Depuis quand monsieur se permet de se moquer d'elle ? Elle s'en fiche en réalité elle laisse un petit sourire taquin se profiler sur son visage histoire de la rassurer qu'elle n'est point vexé. « Bon, on va tenter autre chose, alors. » Lui dit-il. Sentant sa main caresser son dos elle retourne se blottir contre lui fermant les yeux attendant quelque chose de beau de doux et de super agréable. Mais on parle de Loxias là elle devrait s'attendre à une autre connerie du genre sa musique sur le sexe pour le sexe. Mais non elle se laisse berner. « Qu’est-ce que tu penses de... » Une jolie chanson française ?« Dans la forêt un grand cerf, regardait par la fenêtre, un lapin venir à lui, et frapper ainsi... » Ah bah non. Un rire franc s'échappe de ses lèvres alors qu'elle relève la tête l'assénant d'un léger coup sur l'épaule. Un peu de sérieux tout de même. Son carnet de bal est bien chargé s'il croit qu'elle a le temps de danser avec tout le monde. Non là elle lui fait une fleur alors du sérieux bon sang. Elle joue la vexé mais tout le monde sait qu'elle ne peut pas lui en vouloir pour rien. « Cette chanson n'est pas « plus mieux »! » dit-elle rieuse. Ok si monsieur n'est pas capable de chanter quelque chose de satisfaisant pour la petite blonde et bien il va falloir qu'elle s'y mette non. Elle retrouve le sol quittant les chaussures de Loxias. « T'as pas intérêt de me marcher sur les pieds, cette fois on va vraiment danser. » dit-elle d'un air qui veut dire qu'il n'a pas le choix que ce n'est vraiment pas discutable. Elle prend un moment de réflexion. Elle tente de se souvenir de l'air et des paroles de la chanson d'amour part excellence, la la chanson française part excellence. Elle dépose sa main gauche sur son épaule droite et entremêle les doigts de sa main droite dans ceux de sa main gauche un fin sourire sur le visage. Elle a toujours cette voix douce, en chanson comme lorsqu’elle parle tout simplement. Ce n'est donc pas quelque chose de trop désagréable à écouter qu'elle s'apprête à lui offrir sans pour autant avoir une talent particulier. « Le ciel bleu sur nous peut s' effondrer Et la terre peut bien s' écrouler Peu m' importe si tu m 'aimes Je me fous du monde entier Tant que l' amour inondera mes matins Tant que mon corps frémira sous tes mains Peu m' importent les problèmes Mon amour puisque tu m' aimes... » Edith Piaf c'est autre chose que ses merdes sans nom. Elle retourne dépose sa tête sur son épaule continuant de chanter dans un français impeccable bien que son accent reste prononcé. Le rythme est lent et agréable. Elle en oublierait presque qu'elle risque de perdre à tout jamais l'usage de ses doigts de pieds. Mais elle lui fait confiance, il fera de son mieux pour ne pas les lui massacrer n'est-ce pas?

« Cette chanson n'est pas « plus mieux »! » m’assène-t-elle, faussement vexée. Pourquoi faussement ? Simplement parce que juste avant, elle a laissé échapper un rire, et ma buriné l’épaule de son petit poing, alors niveau crédibilité, ça aurait éventuellement été mieux sans tout ça. Du coup, je ris comme un con, fier de ma bêtise. Sauf que je retrouve immédiatement mon calme lorsque je la surprends entrain de quitter mes pieds pour rejoindre le sol. Mais qu’est-ce qu’elle fait ? Elle ne va tout de même pas vraiment bouder pour ça ? « T'as pas intérêt de me marcher sur les pieds, cette fois on va vraiment danser. » Quoi ? Non ! J’crois que je préférais l’option boudage, en fait, c’était bien moins dangereux que... ça ! « Val... Val... Val ! » je tente d’attirer son attention, la forcer à me regarder, à s'intéresser à moi, et à ce que j’ai à dire, mais rien à faire, elle semble accaparée par la préparation de notre danse, à savoir la mise en place de nos corps respectifs. Une main sur mon épaule, elle case la mienne sur sa taille, avant de récupérer mon autre main pour y caler la sienne. Et moi, je suis tout ça, incapable de stopper la machine infernale, subissant le désastre, le cataclysme à venir. « Val, je sais pas danser !! » je tente de l’implorer à nouveau, inapte à autre chose. Et je vois ses petites orteils gigoter, impatients de se mettre en branle, si seulement ils savaient qu’ils n’ont plus que quelques minutes à vivre, peut être qu’ils seraient moins festifs ! Elle prend une inspiration, et c’est tout mon corps qui se tend, craignant le pire et surtout l’imminence du combat. Merdeuh ! Et soudain... « Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer Et la terre peut bien s'écrouler Peu m'importe si tu m'aimes Je me fous du monde entier Tant que l'amour inondera mes matins Tant que mon corps frémira sous tes mains Peu m'importent les problèmes Mon amour puisque tu m'aimes... » Edith. J’ai un instant d’hésitation devant son français impeccable rendu plus sensuel encore par cette pointe d’accent qui ne la quitte jamais, pas même en anglais. Je ne critique pas, je sais que j’en ai un également, sauf que le mien est indéfinissable et clairement pas identifiable, il a subit bien trop d'altérations depuis de début de mon errance à travers le monde, pour qu’on puisse en reconnaître la provenance et l’origine. Du coup, il est juste bizarre, mon accent, et ne rivalisera jamais avec celui de la bambina... Elle cale sa tête contre mon épaule, et je la sens entamer, amorcer un mouvement de balancier, que je stoppe net, tout comme son chant. « Attends. » je la coupe doucement, l’écartant de moi tout aussi doucement. « Je ne veux vraiment pas la mort de tes orteils, et je sais que tu ne le souhaites pas non plus. » je me justifie, en me penchant en avant pour délasser mes chaussures. Je me dis que, pieds nus, ça lui fera moins mal, enfin j’espère. Alors, je balance mes grosses pompes dans un coin, et lui offre à nouveau mes bras. « Apprends-moi. » je lui demande alors, resserrant l’écart entre nos deux corps, en veillant à n’empiéter sur aucun orteil. « Et pour rester dans le Piaf... » dis-je avant de me racler la gorge... Je sais que je ne ferais jamais aussi bien qu’elle, clairement pas, mais... « Seul... Dans le désert et brûlé par le soleil de Jérusalem, de Jérusalem. Seul... Un homme en blanc, au loin, assiste au réveil de Jérusalem, de Jérusalem. Dans Ses yeux, il y a bonté du monde. Dans Son coeur, il y a tout l'amour du monde. Dans Ses mains, il y a la magie du monde. Tout l'univers est là grâce à Lui dans ce désert... » je ne sais pas si elle connait, mais ce n’est pas le plus important, l’important réside ailleurs...

« Val... Val... Val ! » Quoi quoi quoi ? Y a pas de Val qui tienne. Elle l'écoute bien entendu d'ailleurs ça la fait sourire mais elle préfère se concentrer sur le danse et l'ignorer platement parce que sinon ils vont partir dans des débats sans fin alors c'est même pas la peine autant être ferme et ne pas lui laisser le choix. Alors elle place leur corps pour la danse. « Val, je sais pas danser !! » Autre chose ? Parce que là c'est foutu mon grand. Tu va danser elle est persévérante si elle en est là maintenant c'est parce qu’elle a écouté tout les gens qui ont tout fait pour la stoppé dans ses idées alors c'est pas maintenant qu’elle va commencer. Et puis c'est qu'un danse. Maintenant faut trouver une chanson alors elle oublie de lui répondre à cette nouvelle plainte et c'est voulu autant le précisé. Elle oublie et se concentre sur Edith, inspiration et elle chante. Pas une once de timidité dans son regard qui l’eut crut ? Elle.. chanter devant.. lui sans, rougir, sans bafouiller avec une assurance à toute épreuve dans le regard c'est juste du jamais vu. Et en plus elle se sent bien, comme sur un petit nuage le cœur léger, heureuse, épanouie. Elle ne serait pas mieux ailleurs qu'ici. Tout naturellement elle dépose alors sa petite tête blonde au creux de son épaule poussant la chose jusqu'à fermer les yeux et entamer le mouvement signe de la danse. Mais ce fut stoppe. « Attends. » Elle le regarde interrogative alors qu'il l'écarte avec douceur de lui. Attendre quoi ? Que le bon dieu lui donne le don de la danse ils vont attendre longtemps dans ce cas.  « Je ne veux vraiment pas la mort de tes orteils, et je sais que tu ne le souhaites pas non plus. » Ah mais il est fétichiste ou bien ? Elle sourit autant de prévenance, c'est vrai qu'ils sont beaux ses orteils. Une fois les grosses chaussures balancé dans un soin il n'a plus aucun prétexte pour stopper la danse et mieux encore il semble presque enthousiaste à ce sujet. Elle sait pas si elle doit s'en réjouir ou pas puis finalement elle s'en réjouie. Ils se remettent en position. « Apprends-moi. » Euh. Elle va faire de lui le plus mauvais danseur de tous les temps. Parce que le professeur il est censé maîtrisé la chose au moins un minimum... Mais bon elle devrait réussir à les faire danser de manière à peut près correcte non ? « Et pour rester dans le Piaf... » Attends ! Faut qu’elle mette en place une méthode d’apprentissage ça va pas se faire comme ça en un claquement de doigt ! Faut qu'elle trouve part quoi commencer.. et c'est bien compliqué. « Seul... Dans le désert et brûlé par le soleil de Jérusalem, de Jérusalem. Seul... Un homme en blanc, au loin, assiste au réveil de Jérusalem, de Jérusalem. Dans Ses yeux, il y a bonté du monde. Dans Son coeur, il y a tout l'amour du monde. Dans Ses mains, il y a la magie du monde. Tout l'univers est là grâce à Lui dans ce désert... » Elle est étonnée part le choix dans le chanson. C'est Edith certes mais elle reste étonnée tout de même. Un message caché ? Elle met ça de coté un instant. Elle s'occupe de leurs pieds. Elle pense à la valse mais 'est bien trop dur pour les maladroit qu'ils sont alors ben ils vont se contenter de tourner en rond faisant des pas sur le coté suivant le rythme de la chanson. « Et l'Homme seul, Transfiguré, va, guidé par l'oiseau blanc Vers Jérusalem, vers Jérusalem, Là... Il marche parmi les soldats et les gens De Jérusalem, de Jérusalem Dans les yeux, il y a la misère du monde. Dans les cœoeurs, il y a la douleur du monde. Dans leurs mains, il y a la colère du monde Mais l'Homme en blanc sourit, le regard posé sur eux... » continue-t-elle de mémoire sans lâcher du regard leurs pieds nus qui de temps à autre s'entrechoquent.. elle est bien contente au final qu'il est enlevé ses chaussures. « Pourquoi cette chanson ? » finit-elle part demander regardant un instant de plus leur pieds avant de relever le visage vers lui une mine radieuse attendant une réponse, et une bonne réponse. Pas une réponse déguisé, pas un renvoi de question, non une réponse claire et net. Si elle est pas satisfaite elle donne un coup sur son orteil. Oui bon ok, elle en est pas capable mais... au pire elle boude ça marche aussi.

Piaf... Ça me rappelle Paris, ça me rappelle Montmartre, ça me rappelle ces heures passées à croquer des touristes ventripotents venus s’enivrer d’un Paris de carte postale. J’ai mon coin attitré. Au début, je croquais debout, et puis, petit à petit, l’habitude et l’acceptation aidant, j’ai eu une place, un endroit à moi, où poser mon chevalet et mes fusains... Sur ma droite, Pierre, de son vrai nom Ernesto, vend des aquarelles des grands monuments qu’il produit à la chaine. Sur ma gauche, Jules, de son vrai nom Sergei, s’efforce de refourguer ses figurines du Sacré Coeur, dont l’ombre plane au-dessus de nos têtes. Au centre, les terrasses de cafés et restaurants, où les serveurs rivalisent pour donner de la voix... Et dans un coin, à l’angle de la rue qui monte, la vieille Giselle et son violon, fredonnant de sa voix éraillée, tout le répertoire de la seule qui compte à ses yeux : Piaf. Quand je suis arrivé, je ne connaissais que les grands titres, la vie en rose, padam, mon dieu, mon légionnaire... Ces mêmes chansons qu’elle jouait en boucle pour plaire à la foule... Et puis, le soir venu, lorsque les badot se font plus rares, les amoureux plus discrets, elle se mettait à chanter pour nous, rien que pour nous, des airs plus méconnus, des airs que je m’appropriais, m’attardant toujours un peu plus que nécessaire, juste pour l’entendre chanter... Et j’attendais toujours la même chanson, celle, qu’à force, elle ne chantait plus que pour moi, me souriant de ses lèvres trop rouges, son chignon oscillant au rythme de son archet : Jérusalem. Sa voix, sa musique, sa façon de m’observer me soulevait le coeur à chaque fois... Et bientôt, cette chanson est devenue mienne, comme si elle avait été écrite pour moi... Aussi, quand j’entends la voix douce et mélodique de Valentina la chanter pour moi, je me mords la lèvre... Et mes mains quittent leur emplacement initial pour enserrer sa taille fine, la rapprochant de moi, pour ce qui ne ressemble en rien à une valse, mais plus à ce câlin qu’elle voulait, que je voulais, que nous voulions... Je tourne toujours sur moi-même, simulacre de danse, mais plus rien d’autre ne compte que ce qu’elle fredonne à mon oreille, et que je reprends en choeur... « Le tambour bat pour annoncer que s'accomplit le destin de Jérusalem, de Jérusalem. Car... Un homme est tombé sur les pierres du chemin de Jérusalem, de Jérusalem. Dans ses yeux, il y a le pardon du monde. De son cœur, se répand tout l'amour du monde. De ses mains, a surgi la Lumière du monde. C'est un soleil nouveau qui renaît dans le soleil... De Jérusalem... De Jérusalem... » Tout un monde se dessine sous mes yeux voilés. Je ne suis plus là... Ai-je jamais été là ? Mon menton se pose sur le sommet du crâne de Valentina, puis, sur la dernière note, ce sont mes lèvres... Je voudrais rester ainsi, je pourrais rester ainsi, mais bientôt elle se détache, relevant, révélant son sourire et ses yeux. « Pourquoi cette chanson ? » demande-t-elle innocemment, et j’ose un sourire. Si je lui réponds que j’aime simplement Piaf, ça ne suffira pas, pas vrai ? Alors mon index s’élève et vient caresser ses lèvres, lui intimant le silence et le secret. « C’est moi l’homme en blanc... » je lui confie dans un chuchotement. Non, je ne suis pas con, non, je ne suis pas fou, et oui je sais à quoi et surtout à qui font référence ces paroles, mais peu importe, j’ai décidé de les prendre autrement, de les faire miennes et d’y voir ce que je souhaite y voir. Alors oui, dans mon imaginaire productif, je suis l’homme en blanc.