STARRING MALO AND TWEEDY
she's a material girl

Le château était redevenu animé. L'ambiance était plus détendue tandis que la finale approchait à grands pas. Le blond s'était réveillé avec cette impression agréable que cette aventure l'avait amené à se redécouvrir. Une aventure qui lui avait tant apporté sur le plan humain. Il garderait un souvenir mémorable des différentes échanges qu'il avait eu et des personnes en général. Il se tenait près de son armoire. Il songeait à ranger quelques uns de ses affaires. Mais ce n'était pas le moment. Il était toujours en pyjama. Il était temps pour lui de se mettre des vêtements plus adéquats. Il sortit de quoi s'habiller. Il enfila une chemise blanche et un pantalon noir. Une tenue sobre et élégante qu'il arborait avec beaucoup de prestance malgré la simplicité des matériaux. Il mit ses lunettes de vue et se dirigea vers son "atelier". Il s'approcha et découvrit que sa table de couture n'avait pas été rangée depuis des jours. Il devait remédier cela. En véritable maniaque du rangement, il s'affaira à nettoyer activement le bureau, à jeter tissus et feuilles inutiles. Il rangea ses crayons et feutres dans un pot et entreposa ses dessins dans son carton prévu à cet effet. Il entendit une personne monter à l'étage. Il aperçut Tweedy se diriger vers son placard, portant une jolie tenue aux couleurs chatoyantes. A l'image d'une jeune fille dynamique et enjouée. Il claudiqua vers elle en souriant sa canne à la main. Il arriva près d'elle et dit d'une voix chaleureuse : - Je vois que tu appliques mes conseils aux pieds de la terre. Je te félicite car tu as d'excellents progrès. Elle était sur la bonne voie. A sa sortie, il espérait qu'elle en profiterait pour refaire sa garde robe. Si il venait à la revoir à Paris, il s'en chargerait. En tout cas, il devait l'avouer qu'elle commençait à plus prendre soin d'elle et surtout de son apparence. Elle faisait moins fillette à présent. C'était ce qu'elle souhaitait après tout.

Bon sang, et dire que tout cela était sur le point de s'arrêter. Juste quand Tweedy en venait à la conclusion qu'il ne lui déplairait pas d'emménager ici et d'y séjourner pour toujours - ouais, au moins - voilà qu'on était sur le point de mettre un terme à cette aventure hors-du-commun. Pas cool du tout, ça. Parce qu'elle s'était habituée à cette drôle de vie en communauté, à ses camarades, mais aussi et surtout à cet environnement, à ces lieux étonnants et qu'elle n'aurait assurément aucune chance de revoir un jour. Tout prendrait fin très bientôt, et très honnêtement, la perspective de retourner à sa petite vie parisienne ne l'emballait qu'à moitié. D'accord, elle serait tout à fait ravie de revoir ses parents, sa petite sœur, sa ville, son petit appartement et ses amis. Mais tout cela lui manquerait terriblement, elle le savait. Comment voulez-vous qu'il en soit autrement, de toute manière ? Parce qu'à s'être habituée à tout cela, Tweedy avait aisément compris qu'il lui serait plus que difficile de s'en défaire ensuite. Et donc, elle redoutait plus que jamais cette fin d'aventure. De vous à nous, elle espérait sincèrement que l'une de ses plus proches connaissances ici, au moins, irait en finale, histoire de pouvoir perdurer ici une semaine de plus et retarder le dur retour à la réalité. Oui, elle pensait à tout. Ou presque. Car en cette fin de matinée, la jeune femme avait encore perdu l'un de ses biens. Oui, encore. Parce qu'après avoir égaré une barrette Hello Kitty - Jamie s'était moqué d'elle ce jour là, elle en était encore toute traumatisée - et avoir perdu un bracelet offert par son père - que Finnick lui avait heureusement retrouvé - voilà que la petite brune avait égaré un foulard, et pas n'importe quel foulard, celui de sa mère. Oui parce que Tweedy portait souvent les affaires de sa mère. Déjà parce que celle-ci était jeune et plutôt bien vêtue - du moins, c'est ce qu'on lui répétait souvent - mais aussi parce que ça avait un coté pratique. Mais n'était-ce pas pour ça, justement, qu'on critiquait souvent les tenues de Tweedy, hm ? Quoi qu'il en soit, rassurez-vous, la jeune femme avait suivi les conseils de son ami Malo et avait veillé à porter des choses plus flatteuses pour sa silhouette, mais surtout pour son âge. Et aujourd'hui, elle portait une tenue plutôt portable, ce qui changeait. Mais alors qu'elle entra dans le dressing et s'approcha de son placard dans l'espoir d'y trouver le foulard de sa mère, voilà qu'elle entendit une voix familière. Malo, justement. Souriante, elle se retourna alors pour lui faire face. « Tout ça, c'est véritablement grâce à toi. » Et c'était bien vrai. Sans lui, elle en serait encore à porter des tenues improbables, c'était certain. « Quand on a un aussi bon conseiller, on ne peut que nettement s’améliorer. » Parce que si elle avait du compter sur, hm, son partenaire ... ça n'aurait sans doute pas été le même rendu, hm.

Au début de ses études de stylisme, il pensait faire carrière dans le professorat. Il aimait instruire, parler de ses expériences. Son ambition était plus grande. Il voulait devenir comme son idole de toujours, Yves Saint-Laurent. Il était son modèle et l'un des meilleurs créateurs de sa génération. Il mit au placard ses rêves d'instructeur au profit de la renommée et du luxe. Il pensait se reconvertir. Pour une autre profession. Enseignant serait plus approprié pour lui. Des horaires plus flexibles pour se consacrer à autre chose, pour prendre soin de lui. Il avait voué toute sa vie à la haute couture. Il était désormais temps de penser à lui. Étant un travailleur acharnée, cela allait être difficile de cesser toute activité. Surtout que sa boutique et sa petite marque étaient sur la bonne voie. Il ne voyait pas s'arrêter de travailler. Du moins, pas tout de suite. Il voulait encore aller plus loin. Quand elle se retourna, un sourire s'était dessiné sur ses lèvres. Elle répondit : - Tout ça, c'est véritablement grâce à toi. Ce n'était pas uniquement grâce au professeur, mais aussi à l'élève. Elle avait été une excellente élève. Attentive et assidue. Elle avait appliqué ses conseils. Voilà le résultat. Il suffisait d'un petit coup de pouce. - Quand on a un aussi bon conseiller, on ne peut que nettement s’améliorer. Il acquiesça. Elle cherchait quelque chose dans son armoire avant qu'il ne l'interrompe. De quoi pouvait-il s'agir ? Sûrement un vêtement ou une babiole quelconque. La jeune fille était souvent tête en l'air. Elle avait tendance à perdre beaucoup de ses affaires. D'ailleurs, cela lui rappela qu'il avait vu un foulard récemment. Il était à même le sol. Il s'était dit qu'il appartenait à une des candidates. Mais à qui ? Il avait cherché des heures l'identité de la propriétaire. Il revint à son placard, l'ouvrit et en sortit le fameux foulard. Il le montra : - Ce foulard ne serait pas à toi, par hasard ? Je l'ai ramassé l'autre jour.

Bon, pas de panique, Tweedy allait finir par retrouver le fameux foulard qu'elle avait égaré. Vous savez, celui qui appartenait à sa mère. Une affaire de plus qu'elle avait trouvé le moyen de perdre en ces lieux, hein. A croire qu'elle était bien trop tête en l'air pour se souvenir de la place qu'était censée avoir chaque chose, hm. Justement, la place de ce foulard était censée être dans sa valise, toujours à l'abri. Alors vous pensez bien que lorsqu'elle ne l'y trouva pas, le premier réflexe qu'eut la jeune femme fut de partir en direction du dressing, de son placard plus précisément, afin de se mettre à fouiller celui-ci. Peut être avait-elle simplement déplacé ce foulard, sans le faire nécessairement exprès, sans vraiment s'en rendre compte ? Oui, peut être. Quoi qu'il en soit, la petite brune se sentit quelques peu obligée de remettre ses recherches à plus tard, tout simplement parce qu'elle entendit la douce voix de Malo s'adresser à elle. Il était alors question du relooking qu'avait subi la jeune femme, et qui semblait commencer à porter ses fruits. Tout cela, c'était naturellement grâce à l'aide très précieuse de Malo. Comme quoi, elle avait eu bien raison de s'adresser à lui, hein. Elle lui avait immédiatement fait confiance, et ne s'y était pas trompée visiblement. Mais voilà qu'en plus, tenez vous bien, il avait semble-t-il retrouvé son foulard. Le foulard de sa mère, celui auquel elle tenait tant, celui qu'elle avait surtout trouvé le moyen de perdre, hm. Est-ce que ce foulard était à elle ? Oh bon sang, oui, c'était bien son foulard. « Oui, c'est le mien, enfin ... celui de ma mère » déclara-t-elle alors, un large sourire étirant ses lèvres. Elle s'approcha alors de Malo pour le serrer dans ses bras - l'émotion, les amis, l'émotion - avant de se reculer. « Qu'est-ce que je ferais sans toi, hein ? Tu sais que j'étais sur le point de déclencher une alerte enlèvement pour ce foulard, hm ? Je me voyais déjà préparer les avis de recherche ... » L’exagération ? Hm, jamais entendu parler. « En tout cas, merci Malo ... merci beaucoup. » Voilà qui était mieux.

Malo n'aimait pas voir des vêtements traîner au sol donc il les ramassait, les pliait voire même les ranger. Il était un véritable maniaque. Il était une personne organisée et aimait particulièrement les endroits propres et nettoyés. C'était en nettoyant le dressing qu'il avait découvert le foulard. Il avait interroger toutes les filles du Nid. Cela n'appartenait à aucune d'entre elles. La seule personne à qui il n'avait pas demander, c'était la bienheureuse Tweedy. Il était rassuré. Il n'avait pas envie de jeter un si beau matériau. De toute façon, il l'aurait garder au cas où son propriétaire ferait son apparition. Il se trouvait que le foulard appartenait à la jeune femme. - Oui, c'est le mien, enfin ... celui de ma mère., s'exclama-t-elle. Un énorme naquit sur ses lèvres, illuminant tout son visage. Elle s'approcha du créateur. Elle le serra dans ses bras. Le blond se laissa faire. Il la serra davantage contre lui et s'écarta doucement. - Qu'est-ce que je ferais sans toi, hein ? Tu sais que j'étais sur le point de déclencher une alerte enlèvement pour ce foulard, hm ? Je me voyais déjà préparer les avis de recherche ... Un rire s'échappa de sa bouche. Tweedy avait l'art d’exagérer les choses. C'était par hasard qu'il avait trouvait son foulard. Néanmoins, il comprenait son attachement à cette étoffe. Cela appartenait à sa mère à l'origine. Il ne pouvait que comprendre le soulagement et la joie d'avoir retrouver un objet aussi précieux. Il lui sourit. Elle le remercia du fond du cœur. - Je t'en prie. Il lui fit un léger clin d’œil. - Ta mère sait que tu l'as pris avec toi ?, demanda-t-il d'un air faussement suspicieux. Peut-être qu'elle le lui avait emprunté sans lui demander son accord. - Tu devrais prendre plus soin de tes affaires, petite Tweedy. Tu as de la chance que c'est moi qui l'ais trouvé. Sinon il serait parti à la poubelle, jeune fille Il prit un ton légèrement cassant. C'était de la comédie évidemment. Il voulait juste la taquiner un peu. Soudain, son regard devint mélancolique - Ma mère avait ce genre de foulard. Elle s'attachait souvent les cheveux avec. Il sourit en repensant à ce souvenir qui paraissait tellement lointain maintenant.

Bon, après cette petite frayeur, il était certain que Tweedy ferait un peu plus attention à ses affaires. Car déjà qu'elle avait traumatisé sa barrette et l'un de ses bracelets, elle pouvait peut être éviter de se mettre à dos l'ensemble de ses biens, hm. Quoi qu'il en soit, la petite brune avait grandement de la chance que son camarade Malo soit tombé sur le foulard qu'elle avait perdu. Car, grâce au jeune homme, celui-ci lui fut alors restitué, ce qui ne manqua pas de nettement la soulager. Parce que ça n'était pas n'importe quel foulard. Non, ça n'était pas un foulard comme les autres. C'était tout bonnement le foulard de sa mère, l'un de ses préférés d'ailleurs. Alors vous vous doutez bien que Tweedy s'en serait beaucoup voulu, et même qu'elle aurait eu beaucoup de mal à s'en remettre si elle avait définitivement égaré ledit foulard. Mais fort heureusement, grâce à Malo, et à condition de faire bien attention à l'avenir, ça n'arriverait pas. « Et bien ... non, en fait, elle n'en sait rien. Elle sait que j'aime beaucoup ce foulard, que j'aime le lui emprunter quand je viens chez elle, mais ... non, elle ignore que je l'ai apporté dans le jeu. Quoi qu'elle a du s'en rendre compte lors des premiers jours, quand elle a réalisé qu'il n'était plus à sa place ... Mais de toute manière, je sais qu'elle ne m'en voudra pas ... » Tweedy, ou l'art de nous pondre un monologue quand un simple « Non » pourrait tout à fait suffire, hm. La suite des paroles de Malo inquiétèrent dans un premier temps la petite brune, avant qu'elle ne réalise qu'il prenait un ton faussement moraliste. « Pauvre petit foulard qui se serait retrouvé à la poubelle par ma faute ... Je ne m'en serais jamais remise, c'est certain. » Et, là encore, l'on avait droit à une pointe d’exagération. Mais vraiment trois fois rien. Malo évoqua par la suite sa mère et le fait que celle-ci portait ce genre de foulards. Un tendre sourire naquit alors sur les lèvres de Tweedy. « Parle-moi de ta mère » demanda-t-elle doucement, avant de nuancer ses propos. « Enfin, seulement ... seulement si tu veux. » Parce que c'était à lui de le vouloir, évidemment.