Dites donc, Keelan avait une dent contre elle aujourd'hui ? Non parce qu'il ne faisait pas tellement preuve de délicatesse à son égard, hein. Après l'avoir jeté à l'eau comme une moins que rien, voilà que l'irlandais se défaisait de son emprise en n'hésitant pas à lui causer une infime douleur au bras. Infime douleur que ne manqua tout de même pas de ressentir la petite brune, hm. A croire qu'il ne mesurait pas sa force, celui-là. Quoi qu'il en soit, Tweedy avait quelques peu du mal à comprendre pourquoi son camarade réagissait de la sorte. Est-ce que c'était de sa faute ? Est-ce que Tweedy avait fait quelque chose de mal ? Est-ce qu'il lui en voulait ? Tant de questions qui restèrent alors sans réponse, surtout lorsque le jeune homme plongea sous l'eau pour disparaitre de sa vue. Ah non, pas ça. Tweedy avait besoin de le voir, de lui parler, d'avoir quelques explications quant à son comportement. Il trichait en disparaissait sous l'eau, hm. Ainsi donc, la française ne manqua pas de l'y rejoindre, finissant par l'en extirper délicatement, dans la mesure où elle avait bien moins de force que Keelan et que son but n'était de toute manière pas de lui faire mal. Une fois tous deux remontés à la surface, la jeune femme s'approcha alors de lui, une main posée sur son épaule, pour lui faire savoir qu'il lui faisait peur, mais aussi afin de s'excuser. Parce qu'au fond, elle s'en voulait. D'avoir fait preuve d'autant d'insistance, de l'avoir collé de la sorte, de l'avoir probablement agacé ... Oui, elle s'en voulait. Clairement. Ce fut ensuite au tour de Keelan de s'excuser, prétextant que sa camarade ne se rendait pas compte de la portée de ses gestes. Celle-ci prit alors un air quelques peu étonné. « Je m'en excuse, tu sais bien que je ne pense jamais à mal ... » fit-elle alors, comme si c'était la seule chose qu'elle avait trouvé à répondre face à ce semblant d'accusations, qui ne manquait d'ailleurs pas de l'embarrasser. Puis finalement, ils entreprirent tous les deux de regagner la plage, parce que c'était préférable afin d'éviter de choper la mort. « Je crois que ... que pour moi, c'est déjà fait » s'amusa-t-elle doucement, avant de se mettre à tousser quelques peu. Voilà ce qui arrive quand on reste dans une eau trop fraiche, surtout en soirée, hm. Sauf que lorsque Keelan tendit une serviette à la jeune femme, qu'elle attrapa avec un sourire, il lui posa une drôle de question. Si elle n'avait pas compris ? Hum ... « Euh, à vrai dire, c'est là que je ne comprends pas » avoua-t-elle doucement, pour lui signifier que sa question la perturbait. Compris quoi, hm ? Non, décidément, tout cela lui échappait.

« Je m'en excuse, tu sais bien que je ne pense jamais à mal ... » Hm, voilà que je m’en voulais, qu’elle s’en veuille. Parce que dans le fond elle n’avait rien à se reprocher, si ce n’est une trop grande innocence. « Je sais, c’est moi… » Oui c’était moi le problème. On regagna finalement le rivage où je lui donnais une serviette pour se réchauffer. « Je crois que ... que pour moi, c'est déjà fait » Vraiment, cela avait été une mauvaise idée sur tous les niveaux de la jeter dans ce lac. Que m’était il passé par la tête ? Ça m’apprendra à vouloir jouer ainsi. Je lançais alors à Tweedy qu’elle ne comprenait rien. Ce n’était pas tant une question, plus une affirmation. Sauf qu’apparemment, la théorie du « elle a juste été gonflante à s’acharner ainsi » semblait la satisfaire. Elle ne se posait pas de questions outre mesure. Merde, j’aurais mieux fait de me taire. Elle se serait contentée de croire qu’elle m’avait juste agacée. Maintenant il me semblait difficile de pouvoir revenir en arrière. Car justement, la connaissant, elle ne me lâcherait pas jusqu’à obtenir une réponse satisfaisante. « Tu ne t’es pas demandé pourquoi je ne voulais pas répondre à ta question ? » Elle savait très bien de laquelle on parlait, vu qu’elle me saoulait avec ça depuis une semaine. « Ce n’était pas juste pour t’embêter, c’est qu’il y avait une bonne raison… » Une très bonne même. « En fait, je te l’ai donné ma réponse en quelque sorte. Je ne plaisantais pas... » Peut être que ma dernière phrase n’était pas forcément très clair pour une personne qui n’aurait rien suivi. Je faisais évidemment référence au fait, que j’avais donné l’hypothèse, que ça pourrait être elle la personne dont j’avais un coup de cœur. Sauf qu’elle avait trouvé l’idée complètement ridicule, dans le genre pas crédible pour deux sous. Ouais, sauf que…Bon, j'espérais maintenant qu'elle comprenait où je voulais en venir. Qu'elle ne me force pas à dire les choses clairement. C'était déjà assez gênant comme ça.

Bon, pas de panique. Keelan n'en voulait probablement pas tant que ça à Tweedy. Quoi que ... si, sans doute. Parce qu'elle avait du royalement le saouler à force de faire preuve d'acharnement, de détermination. A force, il avait probablement du en avoir assez. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il s'était défait de son emprise pour disparaitre sous l'eau, hein. Bah oui, pour quelle autre raison aurait-il pu faire une telle chose, sinon ? Non, définitivement, Tweedy avait tendance à penser que c'était pour cela, et pour nulle autre chose. En tout cas, la jeune femme pouvait maintenant se rendre compte qu'il semblait s'en vouloir autant qu'elle même s'en voulait. Bon, ils s'en voulaient donc. Intéressant. Mais voilà que Keelan eut quelques paroles qui ne manquèrent pas d'intriguer la jeune femme. Il disait qu'elle n'avait toujours pas compris. Euh oui, mais encore ... ? Compris quoi, au juste ? Non parce que, pour le coup, c'était à cet instant précis qu'elle était tout bonnement larguée. Donc une petite traduction ne serait pas de refus, disons. C'est alors qu'elle eut droit à un semblant d'explications de la part du jeune homme. Et là, elle commença doucement à comprendre. Oui, il était temps. Ainsi donc, il était possible qu'il n'ait pas souhaité répondre à sa question parce qu'elle lui ... plaisait ? Non, sans doute pas. Ça ne devait pas être ça, non. Après tout, il n'avait fait que plaisanter la dernière fois à ce sujet, c'est tout ... Hum ... Quoi que là, il semblait dire qu'il n'avait pas plaisanté, en fait ... La jeune femme l'observa longuement, arrêtant de greloter et surtout de tousser, pour rester totalement stoïque. Elle ne savait ni quoi dire, ni quoi faire. Tellement de pensées se bousculaient dans son esprit à cet instant précis. Est-ce que Keelan la faisait tout simplement marcher ? Est-ce qu'il était sur le point de s'écrouler de rire, si elle prenait la peine de marcher à sa petite plaisanterie, hm ? Oui mais non, elle avait tendance à penser qu'il était plutôt sérieux, et très honnêtement, cela l'apeurait autant que ça la surprenait. Parce qu'elle avait toujours été à mille lieux d'imaginer une telle chose. « Keelan, est-ce que ... » commença-t-elle, faisant toutefois une pause pour bien peser ses mots et s'assurer qu'elle ne dirait pas de bêtises. Puis finalement, elle continua sur sa lancée. « Est-ce que tu veux dire que je te plais ? » demanda-t-elle doucement, comme si c'était absurde à dire, autant qu'à envisager. Parce qu'à ses yeux, ça l'était. Après tout, ils étaient amis, et jamais elle n'avait soupçonné quoi que ce soit de ce genre. A croire que Finnick n'était peut être pas si paranoïaque que cela, finalement.

Les expressions sur le visage de Tweedy commencèrent à changer peu à peu, à mesure que la lumière semblait se faire dans son esprit. Attendez…se pourrait il qu’enfin elle comprenne la situation ? Oui, cela serait fort possible. Alléluia. En même temps, après ce que je venais de lui avouer, si elle ne comprenait toujours pas, là je ne pourrais plus rien faire pour elle. Un cas désespéré. Ceci dit elle n’était toujours pas très sure de ses conclusions. Ou peut être avait elle dû mal à réaliser ce que je sous-entendais. Rappelez vous que pour elle, ça lui semblait improbable que je puisse m’intéresser à elle, autrement qu’en amie. Pourtant, j’avais bien couché avec elle non ? Rien que ça, cela aurait dû être un signe. Keelan, est-ce que ... » Elle fit une pause dans sa phrase. Comme si elle craignait le ridicule. Que ce qu’elle allait dire pourrait prêter à rire tellement ça serait absurde. « Est-ce que tu veux dire que je te plais ? » Voilà, elle avait donc besoin que je lui dise clairement. Je pris plusieurs secondes, avant de lâcher un simple. « Oui. » Oui elle me plaisait. Bien plus que je n’avais voulu me l’avouer ces derniers temps. Je n’arrivais pas à me l’expliquer, mais c’était pourtant le cas. « Tu vois, finalement, tu aurais préféré ne pas la connaître la réponse » Elle devait bien regretter d’avoir tant insisté non ? Oh oui parce que la réponse ne devait guère être celle qu’elle aurait désiré entendre. Elle n’avait carrément pas besoin qu’un type comme moi vienne s’amouracher de sa personne,

Comment décrire la présente situation ? Et bien, tout d'abord, nous pourrions dire qu'un profonde malaise était perceptible entre nos deux protagonistes. Il faut dire que cette simple entrevue avait pris une drôle de tournure au fil des minutes. Car après avoir passé un petit moment dans l'eau du lac - ce qui leur coûterait probablement de décéder dans d'atroces souffrances cette nuit, tant elle était fraiche - les deux jeunes gens étaient revenus sur la plage. Et là, Keelan avait lâché une bombe. Tweedy ne comprit pas tout de suite où il voulait en venir, tant cela lui semblait difficilement compréhensible, mais lorsque ce fut le cas, l'on peut dire qu'elle tomba de haut. Ainsi donc, et si l'on suit bien ce que Keelan essayait présentement de lui dire, Tweedy lui plaisait. Bah, en tout cas, c'était ce qu'avait cru interpréter la petite brune, hein. Qu'elle plaisait à Keelan et que celui-ci n'avait pas fait que plaisanter, l'autre soir dans la chambre secrète. En fait, il avait même été on ne peut plus sérieux. Vous vous doutez bien qu'à cet instant précis, Tweedy était non seulement choquée - parce que ça surprend un minimum, ce genre d'aveux - mais aussi effrayée. Car elle craignait de voir son amitié avec Keelan s'envoler sous le coup de ces étonnantes déclarations, chose qu'elle ne voulait pas le moins du monde. Surtout qu'il lui confirma qu'elle lui plaisait. Là, il n'y avait donc plus aucun doute possible. Oh bon sang, c'était si surprenant, si inattendu. Vraiment, Tweedy n'en revenait pas. Est-ce qu'elle aurait préféré ne pas connaitre la réponse ? Hum, dans un sens, peut être. Parce que maintenant, elle était bien embêtée pour trouver quoi répondre, hein. C'était tout de même infiniment délicat, si bien que ses joues se mirent à rougir très clairement et qu'elle sentit sa voix se barrer avant même d'avoir tenté d'articuler le moindre mot. Il lui fallait donc se calmer, sinon elle ne serait capable de rien. « C'est pas ça, c'est juste que ... » Que quoi ? Hein, que quoi ? « ... que ça me surprend. J'étais vraiment à mille lieux de m'imaginer une telle chose, je ... je n'ai rien vu venir, je ne me suis rendue compte de rien ... je suis vraiment désolée ... » Donc là, Tweedy s'excusait de n'avoir pas su se rendre compte qu'elle plaisait à Keelan, hein. Tellement logique, évidemment. « Je ne sais tellement pas quoi te dire, Keelan. Je ... A mes yeux, tu es une personne exceptionnelle, vraiment ... Et je dois dire que je suis fière, oui fière, que tu t'intéresses à moi ... » Sans qu'elle s'en soit rendue compte, quelques petites larmes étaient venues perler ses joues, alors qu'elle entreprenait déjà de reprendre la parole. « Finnick m'avait... il m'avait fait savoir qu'il était possible que tu en pinces un peu pour moi, et je t'assure que je ne l'ai pas cru un seul instant ... C'est vrai, ça me semblait si impensable ... » Elle se revoyait encore s'amuser de la pseudo paranoïa de son compagnon. Bon sang. « Je te jure que je ne comprends pas comment c'est possible. » Tweedy essuya finalement la joue qu'elle sentait désormais humide avant de fixer Keelan du regard. Elle lui plaisait. Sérieusement. Incroyable.

Tweedy s’excusait pour ne pas s’être aperçu que j’en pinçais pour elle. C’était ridicule. Surtout que malgré les dires de Finnick ou d’Andréas, il ne me semblait pas que c’était évident. A vrai dire cela ne l’était même pas pour moi, alors c’est pour dire. « Tu ne pouvais pas savoir. Je suis plutôt doué pour intérioriser mes sentiments… » Et tout garder pour moi. A vrai dire, à la base, j’avais l’intention que ça continue ainsi jusqu’à la fin de cette aventure. Je n’avais pas prévu de lui avouer quoi que ce soit. Mais les choses ne se déroulaient jamais comme on l’avait prévu. Tweedy ne savait pas tellement quoi dire face à mes révélations. Ce que je comprenais. De toute manière, je ne m’attendais pas à autre chose que ce qu’elle était en train de me dire à l’instant présent. Voilà que les larmes commençaient à perler ses yeux. Ah non. Qu’est ce que j’avais dis à propos des larmes ? C’est à bannir ! Interdit. Alors hop hop hop, elle allait me faire le plaisir de les renvoyer d’où elles venaient. « FInnick est un crétin, trop possessif et jaloux pour son bien, mais non il n’avait pas tort sur ce point…A de ça près, qu’il n’a pas de raisons de s’inquiéter, puisque je ne tenterais jamais rien de déplacé envers toi. » Et de toute manière, à quoi bon ? Puisqu’elle ne voulait pas de moi. La brunette semblait avoir beaucoup de mal à comprendre comment une chose pareille était possible. « Je te rassure, je ne comprends pas non plus. » Avant d’ajouter. « T’as 10 ans de moins, on est de milieux tellement différents… » T’as 10 ans de moins... « Enfin peut importe comment, c’est le cas. Crois bien que je préfèrerais comme toi, ne te voir que comme une amie. Ça serait bien plus…simple » Et moins douloureux.

Bon sang, cette situation devenait affreusement gênante. Car, voyez vous, Tweedy venait tout juste d'apprendre que son ami Keelan avait un petit faible pour sa personne. Et naturellement, c'était une chose à laquelle elle ne s'était pas le moins du monde attendue. Il faut dire que sa relation avec Keelan ne lui avait jamais semblé ambigüe. Même après avoir passé une nuit ensemble, il lui avait paru évident qu'ils n'étaient restés que des amis. Mais voilà que son camarade lui faisait cet aveu déroutant et qu'elle ne savait plus du tout où se mettre. Le pire, probablement, c'était encore de trouver quoi répondre. Car que voulez-vous dire à quelqu'un qui vous avoue son attirance pour vous, hein ? Pensez-vous que c'est une situation facilement gérable ? Et bien non, loin de là. Voilà pourquoi Tweedy eut bien du mal à trouver les mots justes pour s'adresser au jeune homme. Car son but n'était ni de le faire souffrir, ni de le laisser espérer inutilement. Keelan disait alors être plutôt doué pour intérioriser ses sentiments, ce à quoi Tweedy hocha doucement la tête. Elle ne s'était après tout doutée de rien. D'ailleurs, ça n'était pas pour rien qu'elle avait pris sa déclaration de l'autre jour avec humour. A ses yeux, ça n'avait rien eu de sérieux. Et pourtant ... Mais voilà que quelques larmes trouvèrent le chemin des joues de la petite brune. Il faut dire que tout cela était très dur pour elle nerveusement. Elle n'avait pas envie de risquer de mettre en péril son amitié avec Keelan, comme elle ne voulait pas qu'il souffre de tout cela. Malheureusement, une chose comme l'autre était probablement inévitable. Keelan se mit alors à parler de Finnick, et Tweedy ne put s'empêcher de ressentir une petite boule au niveau du ventre. Parce que ce qu'il disait lui faisait mal. Il parlait de l'homme qu'elle aimait, n'oublions pas. « Finnick agit comme ça parce qu'il m'aime, Keelan » déclara-t-elle doucement, toujours émotionnée par la situation. Keelan disait maintenant qu'il ne tenterait rien vis à vis de Tweedy, et la jeune femme ne sut absolument pas quoi ajouter à cela. Sans doute devait-elle simplement se taire à ce propos. « Keelan, je ... j'aimerais te poser une question, mais ... enfin, dis-le moi si tu la trouves un peu déplacée ... » Autant dire qu'elle prenait là un risque. Car Tweedy voulait à tout pris éviter de tout gâcher, surtout maintenant. « ... est-ce que tu ... tu te serais intéressé à moi s'il n'y avait pas eu Finnick ? Je veux dire ... est-ce que ce n'est pas justement le fait que je sois indisponible qui a tendance à te plaire, au fond ? » C'était une simple question, une question qu'elle se posait légitimement. Parce que tout cela était véritablement si impensable, tout de même.

« Finnick agit comme ça parce qu'il m'aime, Keelan » Evidemment qu’elle allait le défendre. Et peut être que je n’étais pas complètement objectif, mais même sans tout cette histoire, il resterait vraiment un con. « Ce n’est pas une raison » Qu’il l’aime ou non ne lui donnait pas le droit d’agir tel un crétin. « Si il est tout le temps comme ça…Je te souhaite bien du courage dans le futur. » Si ce qu’on avait vu n’était qu’un avant gout de ce qu’il lui réservait… Après peut être trouvait elle ça attirant autant de possessivité et de jalousie. Perso c’était bien une chose que je ne pourrais pas supporter chez ma partenaire. J’avais besoin de ma liberté. Etre libre de mes gestes, sans avoir à m’inquiéter de me faire tomber dessus un peu plus tard. Tout n’était qu’une histoire de confiance. Ma femme était tellement parfaite de ce côté-là. En fait elle était parfaite tout court. « Keelan, je ... j'aimerais te poser une question, mais ... enfin, dis-le moi si tu la trouves un peu déplacée ... » Hm, je m’attendais au pire. Dans le genre embarrassant. « ... est-ce que tu ... tu te serais intéressé à moi s'il n'y avait pas eu Finnick ? Je veux dire ... est-ce que ce n'est pas justement le fait que je sois indisponible qui a tendance à te plaire, au fond ? » C’était une question que jusque là je ne m’étais même pas posé. Cela me semblait ridicule comme idée. « Peut être… » C’était un mensonge. Mais c’était mieux de croire cela non ? Et puis peut être avait elle raison, allez savoir. Même si j’en doutais fortement voyez-vous. Et puis sinon j’aurais pu tout aussi bien m’éprendre d’Adie, d’AJ…Et puis même. Franchement, comme si la seule chose qui pouvait me plaire chez elle, était le fait qu’elle ne soit pas libre. Bien que…Il ne fallait pas oublier aussi, qu’avec le décès de ma femme, j’étais devenu un handicapé des sentiments. En trois ans, je n’avais pas été prêt à m’engager émotionnellement, ou physiquement d’ailleurs, avec qui que ce soit. Alors certes, j’avais fais du progrès ici, ne serait ce qu’en me laissant aller aux plaisirs charnels…Mais pour le reste. J’étais endommagé, pas que je pourrais être réparé un jour. Alors peut être le fait de savoir que cela ne pourrait jamais mener à rien y était pour quelque chose. « On ne le saura jamais, de toute façon. » Elle ne comptait pas redevenir dispo dans un futur proche, donc. Conclusion pas moyen de savoir si mon intérêt baisserait à ce moment là. « On…On peut faire comme si je ne t’avais rien dis ? J’ai pas envie que ça devienne bizarre entre nous… »

Des deux protagonistes ici présents, l'on était clairement en droit de se demander lequel était le moins objectif. Keelan, qui dépeignait Finnick comme le pire des salauds, sans doute à cause d'une certaine jalousie ? Ou Tweedy, qui défendait l'homme qu'elle aimait auprès de Keelan, simplement parce qu'à ses yeux, il demeurait un être exceptionnel ? Quoi qu'il en soit, la petite brune dépréciait assez que son camarade se permette de parler de Finnick en ses termes. A l'entendre, on croirait que le jeune homme étai d'une jalousie absolument maladive, alors que ça n'était pas non plus le cas. Non, aux yeux de Tweedy, ça n'était qu'une preuve d'amour, voilà tout. Mas selon Keelan, ça n'était pas une raison. Bien, chacun son avis sur la question. Sauf qu'il alla jusqu'à dire qu'il souhaitait bien du courage à Tweedy pour la suite. La jeune femme le dévisagea alors longtemps, d'abord dans le silence, avant de répliquer. « Je l'accepte comme il est, même s'il est un "crétin, trop possessif et jaloux pour son bien", comme tu sembles le croire » fit-elle alors, sans pour autant paraitre énervée. Parce qu'elle ne l'était pas. C'était simplement une façon de faire savoir à Keelan que quelques soient les défauts de Finnick, et dans la mesure où elle avait elle-même les siens, elle les acceptait. Mais vint ensuite une drôle de question de la part de la jeune femme. Est-ce que Keelan pouvait s'intéresser à elle uniquement parce qu'elle n'était pas libre ? Après tout, il est généralement courant que l'on courtise quelqu'un simplement parce qu'on ne peut pas l'obtenir, et la plupart du temps sans même s'en rendre compte. Keelan lui répondit que c'était possible, ce qu'elle avait tendance à croire, dans la mesure où elle ne voyait aucune raison de douter de sa parole. Il disait maintenant qu'ils ne le sauraient jamais, et Tweedy hocha doucement la tête. « Ça te passera. L'intérêt que tu peux avoir pour moi, ça te passera ... » lâcha-t-elle alors. Peut être était-ce un peu cru, dit de la sorte, mais c'était surtout pour le bien de Keelan. Parce qu'une fois sorti d'ici, il rencontrerait l'amour de sa vie et ne repenserait plus jamais à elle. Et ce serait assurément une excellente chose. Keelan demanda alors s'il était possible d'oublier tout ça, ce qu'il venait de dire. Hm, délicate requête. « Je n'ai pas non plus envie que ça devienne bizarre entre nous, mais ... » Mais ? Avec Tweedy, il y avait souvent un "mais". « ... mais il me semble difficile de faire comme si de rien était. Je veux dire, tout ça me gêne beaucoup ... Je ne sais pas si ce sera évident à gérer ... » Autrement dit, elle était perdue. Vis à vis de sa relation amicale avec Keelan, de sa capacité à gérer son aveu, oui, elle était perdue.

« Je l'accepte comme il est, même s'il est un "crétin, trop possessif et jaloux pour son bien", comme tu sembles le croire » Bon, j’ y étais peut être allé un peu fort avec lui. D’autant qu’il ne fallait pas croire, je ne le trouvais pas si mal Finnick dans le fond. Enfin, pour un type qui couche avec son frère s’entend. Bien que Tweedy allait l’accepter tel qu’il était. Elle acceptait tout le monde de toute manière. Ezéquiel en avait été la preuve. Je ne répondis rien, cela ne servait à rien. « Ça te passera. L'intérêt que tu peux avoir pour moi, ça te passera ... » lâcha t’elle finalement. Hm elle aimait se dire ça pour se sentir mieux. Que ça me passera, donc il n y avait pas lieu de s'inquiéter. Qu'en définitive ce n'était pas grand chose, si ce n'est un coup de cœur d'ado qui disparaitra dans deux jours. Cela l'arrangerait bien, comme ça elle n'aurait pas à se sentir mal pour moi, à éprouver de la peine pour ma personne pathétique. Mais la réalité n'était pas forcément celle qu'on espérait. « Je sais. » répondis je avec une assurance feintée. J'acquiesçais à tout ce qu'elle disait. Comme si elle savait mieux que moi ce que je ressentais. Mais j'avais opté pour le choix de ne lui dire que ce qu'elle désirait entendre. Parce que non, je n'en étais pas si sur que ça allait me passer comme ça... Mais j’espérais qu’elle avait raison. Car sinon, ça craignait. « Mais si ça pouvait me passer maintenant, ça serait pas mal. » Parce qu'en attendant, je devais supporter de la voir au quotidien déborder d'amour pour son Finnick. Son précieux Finnick. Parfait, merveilleux. Le tout sans rien dire, sans même sourciller, faisant croire que la situation ne me dérangeait pas le moins du monde. En fait c'était à moi qu'on devrait remettre l'oscar du meilleur acteur. Je lui demandais donc, si on pouvait oublier tout cette histoire. « Je n'ai pas non plus envie que ça devienne bizarre entre nous, mais ... » C’était très mal engagé. Je détestais les mais. « ... mais il me semble difficile de faire comme si de rien était. Je veux dire, tout ça me gêne beaucoup ... Je ne sais pas si ce sera évident à gérer ... » Tout ça la gênait beaucoup ? Et moi alors, qu'est ce que je devrais dire. « Je savais que je n'aurais rien dû dire. » Je regrettais déjà de l'avoir fait. Qu'est ce que ça avait apporté ? Ce n'était pas comme si je m'attendais à ce qu'elle me déclare que c'était réciproque ou quoi. Bien sur que ça ne l'était pas. Moi j’étais Keely, le bon pote. Rien de plus. A la limite le mec avec qui tu couches quant t'as un coup dans le nez, et que tu te sens rejetée par le type que t'aime. « Tu…Tu veux qu’on prenne nos distances ? » C’était peut être préférable.