La soirée c’était terminée tard et on avait tous ou presque fini dans les limbes. Je n’avais pas eu l’occasion de parler à tout le monde, vous me direz « normal » vu qu’on est 28. Impressionnant comme nombre n’est-ce pas. Tous différents en plus, la production avait bien choisi. Ca aller donner et la bonne entente du début allait peu à peu s’estomper j’en étais persuadée. Non mais imaginez 28 personnes différentes confinées dans une même maison. La colocation allait être sympathique. J’avais hâte. Non que j’étais maso mais disons qu’une atmosphère champêtre.. Voilà quoi. Bref. Je m’étais levée tôt contrairement à mes habitudes du week-end, surement le bruit que faisaient certains en se levant. Une chambre partagée, ouais tu parles d’une chance. Je tentais de me rendormir, vainement, je soupirais avant de me lever, de me trainer vers la salle de bain. Je n’étais pas du matin c’était un fait. Et j’espérais qu’ils n’allaient pas faire ca tout les jours, sinon ca allait sérieusement chier. Je poussais la porte d’un geste las sans trop me poser de question avant d’y apercevoir, quelqu’un, une jeune femme qui commençait à se déshabiller. « Merde. Désolé » m’exclamais-je avant de lever les yeux aux ciel me disant que je n’avais pas le choix et que j’avais encore moins envie d’attendre. Tant pis pour elle. « C’est-ce qu’on va appeler la coloc’ » ajoutais-je simplement en entrant tout de même.

Non que j’étais pudique ou quoi loin de là. C’était surtout une question d’espace. Oui j’aimais, non adorais, m’étaler, c’était presque pathologique chez, et j’avais tendance à être bordélique, éparpiller mes effets personnels était devenu presque un art chez moi. Voilà pourquoi la colocation pouvait s’avérée compliquée avec les plus maniaques. « Fille unique ou salle de bain privée ? Dans les deux cas, je t'envie chérie ! » demanda-t-elle pendant que je regardais dans le miroir, esquissant un sourire. « Les deux » répondis-je malgré tout, mon esprit voguant rapidement vers le souvenir de ma sœur avant que son éclat de rire rompe mes cogitations. « Sache que ces mots ne font pas parti de mon vocabulaire, et ça fait plus de trois minutes que je suis presque nue devant toi, Honey ... » dit-elle en souriant, finissant de retirer ses vêtements pour ensuite se diriger sous la douche. « Tant mieux c'est qu'ils ne font pas parti du mien non plus » fis-je en ôtant mon t-shirt avant d’échapper un rire. « Certes, certes, je te rassure ton apparence est loin d’être désagréable à regarder » ajoutais-je ensuite en rigolant, relevant mes cheveux et baillant, le peu de sommeil se faisant sentir. « Au faîte Princesse, tu t'appelles comment ? Je crois pas l'avoir déjà entendu auparavant. ». « Rusty » répondis-je montant le ton pour couvrir le bruit de l’eau qui désormais ruisselait tout en finissant de me déshabiller. « Et toi lovely ? Si je ne m’abuse je ne crois pas non plus l’avoir entendu hier seulement remarqué ton immense décolté de la veille » dis-je mutine avec un sourire, la taquinant avant d’aller me glisser sous la douche.

J’actionnais ensuite le jet, l’eau chaude martelant ensuite ma peau alors que je fermais les yeux et levais le visage vers l’eau. Gosh, ca faisait du bien. « Pas la peine de me rassurer, j'en ai jamais eu aucun doute. » répondit-elle en rigolant et j’esquissais un sourire. Comme quoi j’étais pas la seule à être satisfaite de ce que la nature nous avait généreusement offert. D’un côté c’était bien réaliste, pourquoi nier une vérité. M’enfin. « Tu n'as pas à te plaindre non plus, même si je sais pas comment tu fais pour vivre avec une poitrine quasi-inexistante. » ajouta-t-elle alors que j’éclatais de rire presque automatiquement, manquant de m’étouffer en avalant de l’eau chaude de travers. Je toussais l’espace de quelques minutes. J’aimais son franc parlé. Je vrillais mon regard vers elle, mon corps face au mur appréciant l’eau qui ruisselait et affichait un sourire. « L'expérience ma belle. Tout un art. » répondis-je en regardant ensuite ma poitrine puis souriant de nouveau. Oh non j’étais loin d’être de ce genre de fille qui se laissait déstabiliser par ce genre de remarques, ma foi bien childish. Je m’aimais trop telle que j’étais pour ça toute façon. « C'est un diminutif ou ton véritable prénom ? » « Véritable prénom. Pas commun, je l’admet » répondis-je simplement en reportant mon visage vers l’eau chaude alors que je t’attrapais le tube de shampoing pour en verser dans ma main. « Sydney. Lorsqu'on a une belle poitrine chérie c'est dommage de la cacher, mais c'est vrai que c'est quelque chose qui t'échappe. » Lança-t-elle d’un ton taquin qui eut le don de me faire sourire une nouvelle fois, alors je lui envoyais un jet de shampoing en pleine face –évitant les yeux. Presque- puis commençait à me shampouiner les cheveux l’air de rien, presque en sifflotant amusée.. Je ne comprenais pas le lien logique entre le avant et cela mais ca ne m'empêchais pas de lui répondre « Saches que les petites poitrines ont également leur charme Syd.. » rétorquais-je ensuite tombant déjà dans les diminutifs et compagnie. « Et puis je peux encore sauter, courir, danser, sans avoir peur que ça se barre dans tout les sens moi » finis-je en tirant la langue espiègle, la taquinant.