FINNICK

J'étais armé. Genre armé jusqu'aux dents. Déposant toutes mes munitions au coeur de la foret. J'étais genre un kamikaze en fait. Et j'avais donné rendez-vous à mon frangin.Parce que mine de rien, ça faisait longtemps qu'on s'était pas amusé ensemble, que j'lui avais pas mis une bonne pâtée pour lui rappeler que j'étais le plus fort des deux, haha. N'lui dites pas que j'vous ai dit ça, il le prendrait mal. Donc, après avoir convoqué mon frère, genre vous savez, à la va vite, lui donnant les coordonnées exact du point d'rendez-vous -ça fait trop mission secrète, vous savez, le rendez-vous qui tue tout, entre deux acolytes, deux suspects. Comment ça je regarde trop de films ?- j'avais filé direction la salle de bain. Là, j'avais sélectionné une trousse de maquillage de hum... elle était à qui celle la ? Anabel. Genre elle se maquille elle, réellement ? Putain, elle ressemble tout le temps à une gamine, c'est fou. Bref, passons. Regarde sérieux, j'me fixe dans le miroir. Et là je dégaine l'arme. Un rouge à lèvre rose. Ouais, et je trace un trais horizontale sur chaque joue. Maintenant j'suis un vrai warior. Et j'suis presque près pour la bataille finale. Ouais, je pique juste le foulard d'mémé de Nora, l'enroule pour qu'il ne soit qu'un simple filet et entoure mon front de celui ci. Hounga ! J'suis prêt. Hounga c'est mon cri de guerre. Là je commence à partir, Finnick doit déjà être arrivé aux réserves et je ne tarde pas à le rejoindre, me cachant derrière un arbre pour ne pas qu'il me trouve. Il doit très certainement se demander pourquoi y'a autant de bouffe au milieu de la forêt et la réponse va directement lui être crachée à la gueule. J'veux dire littéralement. Car j'lance un oeuf et celui ci vient s'écraser sur le front du frangin. « Hounga ! » petite pause. « C'mon cri de guerre, Hounga. Faut que t'en trouves un toi aussi. »

Y’a Jamie qui passe dans le salon quand j’suis en train de bouquiner, il me donne rendez-vous dans la forêt dans un peu moins d’une heure et se casse sans plus d’explication. J’arque un sourcil, ça pue le traquenard ça quand même, non ? Bon, c’est mon frère, il ne peut pas non plus me faire le pire coup de pute de la planète, non ? quoi que… Ouais j’ai un doute. Pendant un instant je me dis que j’irai après lui, en retard quoi, comme ça si jamais il tente de me surprendre avec un truc il sera déjà là et je pourrai le voir avant qu’il me voit. Donc je m’enfonce dans le canapé avant de continuer à lire mon livre, jusqu'à la fin du chapitre et quand j’en suis rendu là je referme le bouquin et le pose à coté de moi. Là je me lève, je jeté un œil à l’horloge, c’est presque l’heure mais le temps que j’arrive, que je m’en grille une, il sera déjà en train de m’attendre. De toute manière tout le monde le sait, je suis pas bon en ponctualité, y’a qu’a voir les primes : je suis arrivé à l’heure deux fois sur dix. Quand j’arrive au lieu de rendez-vous je vois un tas de bouffe devant moi, immédiatement je pense à Hunger Games, le film, où les gosses avaient entreposé leur bouffe en pyramide avec des mines autour. Je passe une main dans ma nuque, j’essaie de comprendre mais franchement je pige quedal… Jusqu'à ce qu’un œuf vienne s’éclater contre mon front. Putain il est pas sérieux. Je m’essuie le front comme je peux, c’est dégueulasse mais j’ai vu pire, hein. « Hounga ! » Marsupilami ? Relever la puissance de la référence quand même. Ah non le marsupilami c’est Houba… Soit. « C'mon cri de guerre, Hounga. Faut que t'en trouves un toi aussi. » J’attrape une tomate sur le tas de bouffe et m’approche de lui. « J’vais te tuer, c’est ça mon cri de guerre ! » Je fais en écrasant la tomate sur son crane, le jus coule le long de son visage, ça me fait rire mais je sens la riposte arriver, autant choper des munitions et se planquer derrière un arbre, il a aucune chance la stratégie ça me connait : des heures sur Call of’ mon pote ! J'avise un paquet de farine, oh putain ce truc, quand il sera bien mouillé avec des trucs dégueu, ce sera trop parfait, hop j'le chope aussi.

Et PAM dans le mile, hahaha. Putain j'ai toujours été un bon tireur en fait. Au jeu de fléchettes j'suis le meilleur, on ne croirait pas comme ça, mais ces yeux translucide serve plus qu'à vous transpercer du regard. Ils sont avisés, vils, ils ont et ont toujours été mon arme fatale. Finnick lui, il a besoin d'être plus près pour pouvoir s'en sortir, moi, la distance, ça me connait. Bon il est cependant meilleur que moi niveau stratégie, d'ailleurs quand on joue ensemble, on forme un super duo, imbattable. Un contre un on doit se valoir -avec une légère supériorité de mon côté, il en va de soit. Il s'approche donc, une tomate à la main. Zone rouge si j'puis dire. « J’vais te tuer, c’est ça mon cri de guerre ! » un léger rire s'échappe de mes lèvres « Même dans tes rêves t'oserais pas, fillette. » et puis il écrase sa fameuse juteuse sur mon front. Une mine faussement choquée se dessine sur mon visage avant qu'il ne se défile. Il recule le cochon, il recule. Heureusement pour sa virilité, personne ne saura jamais quelles parties de lui j'roulerai pour faire mes saucisses. La seule chose dont il pourra se vanter, c'est que son gout n'en sera que trop fameux, n'est ce pas Tweedy ? Mon regard navigue jusqu'à la montagne -tout dans l’exagération- de bouffe qui trône à côté de nous. Moi, j'ai eu le temps de me concocter une arme. Un lance pierre. Tu peux rien contre moi Finnick. Je sors un nouveau oeuf de ma manche. Ouais, j'ai des oeufs dans ma manche dont un qui a du exploser car celle ci se tache à vue d'oeil. « Filou' tu sais bien que je n'rate jamais mes cibles ! » et plocs, dans la bouche. Ark affreux, j'ai mal pour lui. Non j'déconne. Je rigole en fait. « Reste plus qu'à te passer à la casserole. Si c'est pas déjà fait. » là j'me planque derrière un arbre, marque une petite pause et reprend. « Tu te l'ais envoyé la naine d'ailleurs ? » bah quoi, c'est juste une question.

De l’œuf, c’est dégueulasse. Mais je peux remercier intérieurement Jamie pour une chose : ce sont des œufs frais. Imaginez l’odeur sinon, pour sur plus personne ne m’approcherais pendant trois mois. Au moins. L’odeur de l’œuf pourris c’est comme le putois, ça rentre dans ta peau, ça devient TON odeur corporelle et c’est impossible de s’en débarrasser. Ouais bon ok j’exagère un peu. « Même dans tes rêves t'oserais pas, fillette. » En attendant je lui écrase la tomate sur la tête avec délice. Sauf que Jamie le tireur d’élite ne va pas me louper si je ne me tire pas d’ici vite fait. « Filou' tu sais bien que je n'rate jamais mes cibles ! » Juste ce que je disais. Quel vantard j’vous jure, remarque c’est un point commun entre nous, hein. Je recule à moitié abaissé pour choper deux trois trucs dans la bouffe et bim, j’me prends un œuf en pleine bouche. Putain ! Bon tant pis pour le pull hein, je m’essuie le visage avec la manche et cours derrière les arbres, lentement, je me faufile dans les bois, je tourne autour de lui, je suis certain qu’il ne me voit déjà plus d’ailleurs je le vois me chercher du regard. « Reste plus qu'à te passer à la casserole. Si c'est pas déjà fait. » Je ne réponds pas, ne pas faire de bruit pour ne pas dévoiler ma position, en attendant il cause et moi je vois son dos, c’est presque trop beau, pas une branche qui craque sous mes pieds y’a que de la mousse, muahahaha. « Tu te l'ais envoyé la naine d'ailleurs ? » Ah ouais vraiment il va me parler de Tweedy, là, tout de suite alors qu’on est en plein troisième guerre mondiale ? Je chope le petit pot de miel que j’avais attrapé un peu au hasard et fourré dans ma poche avant de commencer a en verser dans son cou. Bon évidement, il ne se laisse pas faire alors je tire sur son pull pour que ça coule bien le long de son dos, bien collant, bien dégueu. Miam. « Pourquoi tu crois qu’elle m’aime autant, hein. » Je réponds avec un petit sourire. Evidemment que c’est parce que je suis un dieu au lit, bien meilleur que l’autre vieillard si vous voulez mon avis. J’ai pas testé, mais Tweedy elle a choisit et c’est pas Keelan l’élu et non, c’est moi, normal j’suis plus beau, plus cool, plus riche, plus doué au lit, parfait quoi. Ah ouais le paquet de farine, c’est le moment de m’en débarrasser si je veux pouvoir déguerpir après tranquillement. Je lâche le pull de mon frère et lui balance la farine dessus, en espérant lui brouiller la vue pour repartir vers la bouffe et prendre d’autres trucs genre le restant de purée dans un tupperwear, putain y’a carrément un cuiller attachée avec du scotch ! ‘sont fous les gens qui planquent des restes ! « Et sinon, Malo ou Santi ? » Je demande, bah quoi, chacun son tour, j’ai le droit de m’informer. « T’as le droit de te rendre si tu veux, l’honneur de la famille sera sauf puisque je vais gagner. » Mais oui bien sur, comme si on en avait quelque chose à foutre de la famille alors qu’on leur a foutu LA honte de leurs vies en direct à la télévision.