C'était sombre, la lumière repoussée par les ténèbres d'une pièce préservée de l'or d'un éclairage non désiré. Je ne sais vraiment ce qui m'avait conduit ici, sans doute la curiosité d'apprendre sur l'inconnu, quant un bruit de pas résonna dans l'ombre. Tournant la tête et m'appuyant contre le mur, je suivis le son, le regard perdu derrière mes paupières closes, tandis que le parfum d'une jeune femme me parvint. Je me penchais alors, effleurant ses lèvres avant de reculer la tête, rouvrant les yeux soudainement, croisant ses prunelles.

-Désolé, je pensais à quelqu'un d'autre.

Me redressant, j'étirais mes lèvres, l'observant amusé avant de reprendre d'une voix grave et ponctuée de ce léger accent qui me poursuivait.

-J'espère ne pas t'avoir effrayée avec mes frasques?

L'observant avec un brin de curiosité, sondant ses prunelles pour percevoir la réalité, je suivais les ombres qui se mouvaient sur son visage tandis que son secret me revint en mémoire. Tout comme son prénom et les petits détails retenus.

Pour l'avoir surprise, je l'avais surprise. Je lui souris aimablement avant de la regarder intensément. Elle avait un léger accent mais je ne parvenais pas réellement à déterminer lequel. Quant à moi ,j'en possédais deux, l'un plus fort que l'autre dissimulant le second... et ce n'était pas plus mal. La fixant intensément, je la laissais parler avant de pencher la tête.

-Tu trouves que la pièce manque de charme?

Posant ma paume sur ses yeux, je lui soufflais.

-Tu n'as aucun idée de ce qu'on rangeait dans les caves à l'époque où ces maisons étaient bâties? Dans le temps, les passages secrets s'ouvraient pour faciliter les fuites, et les caves servaient de débarras ou devrais je plutôt dire de cachette. Les objets de valeurs y étaient entreposés. Ou alors les vieux meubles que l'on désirait oublié dans d'autres cas tous comme les peintures de personnes nous ayant indisposé.

Retirant ma main, je lui souris amusé.

-Autrement dit, l'intéressant demeure dans ce qui est d'apparence inintéressant.

Sa remarque m'étonna légèrement et je haussais légèrement les épaules. J'avais tellement voyagé, puis avec ….. enfin, ce n'était pas la question pour le moment. Tâtant la pierre de mes paumes, je me retournais avant de la regarder avec un éclat joueur dans le regard.

-Moi je dirais pourquoi pas. Donc ne t'excuse pas.

Éclatant franchement de rire, légèrement moqueur mais sans méchanceté, je regardais la pièce avant d'inspirer de nouveau les vieilles odeurs de meubles pour avancer de nouveau dans la pièce principale. Quelques chaises et tonneaux, il n'avaient guère fait attention à leur cave ces gens. Seul le matelas au centre de la pièce semblait plus neuf que le reste et avait été sûrement posé ici dans une attention toute particulière aux futurs amants. Quelle attention particulière.

-Pire que du bétail....

Je n'avais murmuré que pour moi, et je détournais les yeux avant de revenir vers elle, levant les mains le visage plus froid tout en revenant vers elle.

-Enfin bref, l'utilité était sans doute meilleure à l'époque qu'aujourd'hui. Comment tu t'en sors dans la maison? Pas trop difficile de garder ton secret?

La décoration manquait à cet endroit. Un simple matelas ne donnait pas particulièrement envie, c'était davantage pouilleux qu'autre chose. Tournant la tête vers elle, je percutais au terme française. Voilà d'où venait son léger accent. Je souris légèrement sans pour autant répondre, plongeant mes mains dans mes poches tout en me rapprochant d'elle pour ensuite venir m'adosser au mur. Cette cave bizarrement n'avait pas cette odeur de renfermée, mais bien une odeur de vieux meubles tout à fait intéressante. C'était une odeur qu'on retrouvait dans de nombreux endroits, et ainsi une pluie de souvenirs étaient possibles. Même si les miens étaient tâchés de sang.

-Tu dois être heureuse ici alors.

Sa seconde réponse me donna l'envie de créer quelques complications même si ce n'était ni le lieu ni l'endroit. Simplement une idée à retenir. Me laissant finalement tombé sur le matelas en tout honneur, je m'allongeais tout en croisant les mains sous ma nuque.

-C'est certes différent.

Si on évoquait pas le fait que ça n'avait même rien à voir. Tournant la tête vers elle, je souris lentement.