Si elle habitait en Ukraine, pays hautement sous développé pour la plupart des gens, elle n’avait jamais croisé une chèvre de toute sa vie et n’avait pas la moindre idée de comment ils étaient supposés s’en occuper. A priori ce ne devait pas être trop compliqué, un peu comme un gros chat non ? Tasha se rendit rapidement compte que ses bottes ne faisaient pas bon ménage avec la terre battue mais elle les laverait en rentrant, pour le moment elle s’avança un peu plus dans la petite cour où vivait cette fameuse chèvre. En passant près de la brouette, elle attrapa une fleur qu’elle coinça derrière ses cheveux attachés en queue de cheval. C’est sans se presser qu’elle se dirigea vers le petit poulailler. Avoir des œufs frais était vraiment sympas mais comment étaient-ils supposés les récupérer ? Il fallait qu’ils se fassent attaquer par les poules ou… ? Probablement, après tout elle ne voyait pas d’autre moyen dans l’immédiat et était à peu près certaine qu’elle n’en trouverait pas d’autre en passant trois heures à y réfléchir. « Gentilles poules. » Elles n’avaient jamais du entendre d’ukrainien mais c’était mieux que rien. Voyant qu’elles n’avaient pas bougé, elle essaya tout de même l’anglais. « Jolies poules. Je vous apporte à manger. » Elle avait dans l’idée qu’une poule mangeait comme un cochon, de tout donc. Elle leur lança quelques feuilles de salade pour les éloigner et pénétra dans le poulailler en refermant la porte derrière elle. A la vitesse de l’éclair, elle ramassa les trois pauvres œufs qu’il y avait et s’empressa de faire demi tour. A croire qu’ils avaient castés les poules de chicken run, l’une d’entre elle se faufila hors de l’enceinte fermée de sa petite maison lorsque Tasha la quitta aussi. « Non ! » Elle posa les œufs sur la petite table et sortit deux feuilles de salade tout en commençant à courir après le volatile. « Petite poule, petite poupoule, viens voir Tasha. » Elle devait avoir l’air très intelligente à courir après l’oiseau et finit par s’arrêter pour se baisser et poser la salade par terre. Reculant lentement, sans geste brusque, elle se baissa pour se cacher derrière une chaise, son piège tendu. C’était sans compter les renforts qui venaient d’arriver. Elle tira sur le bras de la jeune femme qui arrivait pour qu’elle se baisse à ses côtés. « Chut, j’essaie de. » Dans son univers, elle avait oublié de passer en mode anglais et abandonna donc l’ukrainien. « J’essaie de tendre un piège à la poule. Pas de bruit. » Lorsqu’elle se rendit compte de qui se tenait à ses côtés, elle comprit que c’était sûrement trop demandé, elle se rappelait parfaitement de la jeune femme et de son arrivée au prime. « S’il te plait. » Les yeux de chien battus arriveraient peut-être à la faire rester silencieuse. L’espoir fait vivre.

Teresa avait légèrement le moral dans les baskets. En effet, alors qu’elle s’attendait à vivre dans un château pendant trois moi, elle se retrouvait là, au milieu d’un village datant de Louis XII, les talons pleins de boues et les extensions en pagaille. Habituée à vivre dans des conditions plutôt hauts de gamme, la jolie Teresa n’avait pas le coeur d’une hippie. Non non. Non, elle n’allait pas tresser les cheveux de sa partenaire, non, elle n’allait pas dormir nue avec un homme qui ne connait pas les rasoirs, non, elle n’allait pas chanter des chansons cochonnes autour d’un feu de camps et NON, elle n’allait pas renoncer à sa douche sous simple prétexte que c’est génial pour l’environnement. Elle n’en avait que foutre des arbre, des gens et des magnifiques monuments de la ville. Tout ce qui intéressait Teresa c’était sa cousin et... LES ANIMAUX. Telle une gamine, la Coréenne n’avait dieu que pour ces êtres à quatre pattes et au derrière puant. Toujours restée à l’âge de l’enfance, elle espérait toujours que Dumbo viendrait la chercher pour l’emmener voir Mushu et qu’il la mari à Rox et Rooky. Doux rêve pour une douce jeune femme. Ou pas. Alors qu’elle courrait comme une dératée dans le village pour rejoindre la ferme, vêtue d’un ensemble Juicy Couture ultra confort, la belle ne manqua pas de se ramasser dans les orties, telle une belle merde. La réaction habituelle Térésaienne s’en suivit ; elle se mit à pleurer toutes les larmes de son corps jusqu’à ce qu’elle se rende compte de l’état de ses cheveux et là, c’était une rage sans pareille qui prit possession de son corps fin et délicat.
Toujours décidée à aller voir les animaux, elle mit de côté sa douleur et continue son chemin. Les cheveux pleins d’herbes, les UGGs pleines d’épines, HOT MESS. Une fois arrivée au niveau de la ferme, elle ne pu s’empêcher de remarquer qu’une autre candidate, dont elle ne connaissait pas le nom, était assise sur le sol, en train de parler à une poule. Teresa ne l’avait pas vraiment remarquée pendant la soirée d’ouverture, elle se souvenait juste d’avoir croisée son regard et d’être restée bouche bée face à de tels yeux... Naturels en plus.

« OMG je croyais que j’étais la seule à parler aux animauuuuAAAAAH ! » Telle une sauvage, la brune aux yeux bleus tira Térésa vers le sol lui priant de ne pas faire de bruit. Un défi? Han, Térésy kiffait ça. Mais alors qu’elle se forçait à garder la bouche fermer, elle ne pu s’empêcher d’écarquiller les yeux d'émerveillement. C’était la toute première fois de sa vie qu’elle voyait une poule en vraie, et même un animal de la ferme. Le seul animal de la ferme qu’elle a vu, c’est le porc qui était dans ses raviolis vapeurs, et le cuir du manteau de tepu’ de Nicole. Alors en voir une VRAIE et qui était VIVANTE, c’était juste extraordinaire. Elle ne put s’empêcher de murmurer à la brunette aux gros seins :

«Psssssssssst, appelle la HuaYang, elle vient de me dire qu’elle était chinoise et qu’elle se tapait le coq un peu plus loin... Mais il se tape aussi sa copine ce salaud ! »

Elle aurait du se douter qu’elle était un boulet avec les animaux de la ferme. Après tout en général les poulets qu’elle fréquentait étaient en morceaux. Et sans plumes. Elle devait cependant avouer ressentir une fascination quelque peu morbide à connaitre son repas alors qu’i lest encore vivant. C’était le tout début de la chaine de fréquentation. Elle n’avait aucune tendance violente, du moins pas de tendance meurtrière mais elle avait mangé tant de fois du poulet que c’était chouette de le voir évoluer dans son état naturel, enfin presque. Cela aurait été tout aussi bien de le voir à l’intérieur du poulailler mais il n’en avait assurément rien à faire. Il vivait sa petite vie de poulet enfin libre des chaines de l’oppression. D’un côté elle pouvait comprendre mais de l’autre elle ne pouvait pas non plus tous les libérer. Et puis elle en avait envie elle, de ces œufs. Sven comme elle décida de renommer cette volaille volubile avait décidé de faire fi des quand dira-t-on et de s’égayer joyeusement dans la cour. Encore heureux qu’un poulet ça ne vole pas. Enfin, ça ne volait pas n’est ce pas ? Elle n’en était pas tout à fait persuadée mais il lui semblait que ce n’était pas le cas. Sinon elle pourrait dire adieu à Sven. Le poulet. Il s’était déjà éloigné de la salade lorsqu’une grande perche s’approcha de Tasha mais cette dernière s’empressa de la cacher à ses côtés. Dieu du ciel, obligée de faire de la surveillance de poulet. La loose. Le poulet s’ébroua violemment en entendant la voix haut perchée de la nouvelle arrivée. A vrai dire, Tasha eut envie de faire de même mais elle avait un minimum de savoir vivre aussi se contenta-t-elle de lui adresser un regard noir. Non, elle ne parlait pas vraiment aux animaux. Enfin si mais c’était juste pour… Enfin oui, elle avait l’air d’une grande débile à parler à une poule. Ainsi soit-il. C’est avec plaisir que la brune constata que sa camarade restait cachée et silencieuse. Elle ne s’y attendait pas et trouvait ça étrangement réconfortant. Elle lui adressa un léger sourire au moment où sa voix lui parvint de nouveau. Mais à voix basse, pour épargner le poulet. Un léger rire secoua le corps de la frêle ukrainienne aux paroles de sa camarades. Il ne lui fallait guère plus d’une seconde pour décider d’entrer dans son jeu. « Elle nous a fait part de ses demandes. Elle dit que tant qu’il ne sera pas exécuté pour ses crimes, elle refuse de rentrer chez elle et menace de tout faire cramer. » Elle lui parla sur le même ton. « Tu comprends, ça ferait du poulet rôti après. » Ok, il n’y avait pas de doute, elle était vraiment hilarante. « Sergent Tasha au rapport. » Elle tendit la main à sa coéquipière du jour, un sourire aux lèvres.