ELLIOT
ASMAA
NIVEAU III

Mine de rien, je n'avais jamais été dans un parc d'attraction. Les fêtes foraines, si, très peu, mais si. Je n'ai jamais mis un pied à Disneyland Paris et compagnie. Pourtant, sur d'All, j'aimais grave trop méga beaucoup les manèges, autant ceux des gamins que ceux des plus grands. C'est alors avec émerveillement que je penetrais dans cette ancienne foire, datant de très, très, très longtemps, à en croire le style rétro de l'ensemble. Comme le village entier quoi. Bon en fait, j'me disais pas tout ça. J'étais juste bloqué devant le carrousel. Yeux grands ouverts, bouche grande ouverte, à la limite d'avoir le filet d'bave qui sort d'un coin de ma bouche. J'sais pas trop en fait ce qui m'envoûtais comme ça, mis à part l'action du Khat à travers tout mon être. En fait, d'mes yeux, le carrousel était flamboyant, avec des couleurs vives, dont les cheveux blanc, marron, portaient des crinières soyeuses et voluptueuse. Avec des fleurs dans celles-ci. Je clignais des yeux et à côté, les petites voitures pour gamin se voulaient un peu plus grandes, un peu plus rouge et un peu plus rapide que normalement. Plus de piste en bois, mais une vraie piste de course. Des bolides quoi, plus des voiture de bois tractées par des systèmes de chaîne. Puis, alors que mes yeux sont attirés par la hauteur des chaises volantes, une douce, mélodieuse et magnifique voix fit bondir mon estomac. « Ça te dit une barbe à papa ? » Je regardais la source de cette voix. Une belle brune. Je fis mine de réfléchir quelques secondes. « Wouuuuhouuuu ! » Lui répondais-je avec les bras en l'air, les mains tournées vers le ciel et les doigts écartés. À la manière d'Homer le jaune. Je dandinais le haut de mon corps, par finir par piétiner le sol, avant de prendre mon sérieux, deux secondes. « Oui, j'veux bien, avec grand plaisir ! » Je lui adressais un large, très large sourire, à m'en décrocher la mâchoire et découvrant bien évidemment, par la même occasion, mes dents. Deux secondes après, je courrais comme une gamine au stand de friandise, tapant sur le comptoir. « J'veux une roooooose. Une rose. Roooose ! » J'espérais me faire servir par Elliot, c'est comme ça qu'elle s'prénomme, non ?

La fête foraine. Un petit paradis. Tout coloré. Tout merveilleux à mes yeux. Relevant plus de l'utopie que d'la vraie vie. Mais une voix et une présence auprès de moi, me prouva que je ne rêvais pas. Ces manèges étaient bien présent, tout autant que ma faim. Alors il me fallait, genre, deux ouais, même pas, une seconde pour venir réclamer une barbe à papa rose. QUE ROSE. PAS UNE AUTRE COULEUR OH NON ! Je la regardais faire tout ce qu'elle faisait avec de grands yeux brillants. Telle une grande enfant. Oh quoique, grande, grande, c'était beaucoup dire. Je n'étais pas bien grande et puis, pas bien vieille non plus. J'supposais aussi, plus jeune qu'Elliot. J'sais pas pourquoi j'pensais ça, parce qu'elle n'a pas l'air très vieille non plus. Enfin, elle prenait de quoi faire une barbe à papa, c'est-à-dire, un bâton. Puis elle mit la machine en route et là, je m'en léchais les babines, posant mon menton sur le comptoir pour mieux l'admirer encore. Elle faisait ça tellement bien. Elle s'appliquait. Et plus elle faisait tourner les filaments de sucre sur le bâton, plus je sentais mon estomac faire la fête dans mon ventre. Ouaaaaaaaai. C'était manifique, du rose pétant et un nuage de sucre rien que pour moi. « Et voilà pour vous, Mademoiselle. » Ouiiii je tapais dans mes mains, en attrapant le bâton qu'elle me tendais. Une énoooorme barba à papa, genre, j'en ai pas mangé depuis dès années et puis, j'en ai pas mangé réellement beaucoup dans ma vie. « Merciiiii madameeeuh. » Lui disais-je poliment, avec une grosse voix de petit mondtre. J'croquais dedans, d'un coup ouai, sans utiliser mes doigts, comme une grosse goinfre, c'que j'suis en vrai en plus. BAH OUAI. Ma bouche en devint même toute collante. « Alors, verdict ? » J'en repris encore un peu dans ma bouche, souriant toujours comme une gamine. Je lâchais un rire. « C'trop boooon, merci merci merci ! T'as appris à faire ça oùùùù où où? » J'étais plus qu'enthousiaste à l'idée d'être ici, d'bouffer comme une gamine et prendre un ou deux kilos de plus pour la bonne cause. J'avalais ma chose sucrée plutôt rapidement. BOOON, il m'en restait encore, quand même, j'suis pas SPEEDY GONZALES de la bouffe quand même. Alors mes yeux se tournaient vers les manèges et plus particulièrement les chevaux de bois. « Tu crois qu'on peut monter ? Dis tu veux monter ? On y va, on y va? » Lui demandais-je, toujours sur ce ton de gamine surexcitée, tapotant comme j'le pouvais dans mes mains.