Deux jours déjà, ou trois nuits -à vous de voir- que, comme la plus part l'appelle, le "nid douillé" avait ouvert ses portes. Barbara préfère pourtant nommer cet univers "la prison dorée", plus parlant, n'est-ce pas. Et oui, pour le moment, le plastique du décors représentait à merveille la qualité du jeu; il ne se passait strictement rien; inactif, passif, mort, dead. A part, bien sûre, quelques autistes qui se couraient après... comme il y en a toujours... Enfin bon, les activités ne se bousculaient franchement pas, et l'imagination dans ses conditions ne nous servaient qu'à tourner en rond. Quoique, en cette journée frileuse et nuageuse, Barbara ne pouvait se plaindre du manque d'activité : la belle pouvait enfiler sa tenue de ménagère, sa chambre étouffait sous les vêtements, poussières et... c'était le bordel quoi. C'est sûre que partager sa chambre avec six/huit personnes ne facilite pas à la propreté constante... et donc forcément, quelqu'un allait devoir se coltiner le ménage. Barbara était motivée pour le faire (une première), dans ces conditions, qui pourrait l'en empêcher. Et sans attendre elle s'y mit, commençant par arranger ses propres affaires, son lit... finissant par trébucher malencontreusement sur une valise qui trainait par là, se retrouvant à quatre pattes au sol, le nez dans un sous vêtement masculin. « putain ! » simple réaction humaine après tout. Et parce que cela ne suffisait pas, il se trouve qu'à ce moment même un jeune homme débarqua. Elle arqua un sourcil; était-ce normal qu'elle avait la sensation de passer pour une renifleuse de "culottes masculines". Pervers et écœurant, beurk. Elle se releva rapidement, remettant d'une main ses cheveux et son accoutrement en place. « écoutes, je ne sais pas à quoi tu penses... mais... doit y avoir un mal-entendu là dedans... » Elle ne savait ce qu'il pensait, pourtant, elle s'en doutait, et autant barrer les mauvaises possibilités tout de suite...

Avec précaution, je fais glisser la lame de mon rasoir sur ma joue, profitant de ce petit moment de solitude dans la salle de bain pour m'occuper de moi. Torse-nu face au miroir, de la mousse à raser plein la face, je tâche de me débarrasser de la barbe qui commençait à pousser aux limites de l'acceptable ces derniers temps. Je me rince le visage alors à l'eau fraiche, séchant celui-ci dans une serviette prise au hasard dans un placard sous l'évier avant d'enfiler de nouveau mon t-shirt, me dirigeant d'un pas trainant vers la chambre où je m'apprête une fois de plus à glander toute la sainte journée. Je crois que je n'ai jamais autant dormi depuis que je suis entré dans la maison. J'en viendrais presque à prier Cupidon afin qu'il organise une kermesse pour nous tous. Désespérant. Je pénètre alors dans la pièce, constatant avec délice le bordel qui semble y régner, et progresse ainsi entre vêtements, chaussures et affaires de toilettes.

Putain ! Je me retourne, surpris, et aperçois alors sur le sol une candidate près de mon lit, à quatre pattes dans une position plus que curieuse. Je m'approche alors, un sourcil arqué, intrigué, et distingue finalement sous son nez un caleçon qui semble d'ailleurs m'appartenir.

Ça sent bon j'espère?

Écoutes, je ne sais pas à quoi tu penses... mais... doit y avoir un mal-entendu là dedans...

Oh, je ne pense rien... Je m'accroupis alors à ses côtés, ramassant mon boxer que j'avais malencontreusement laissé trainer sur le sol avant d'aller à la douche. Je constate juste qu'une petite perverse occupe ses après-midi à renifler mes caleçons.

Je ris alors franchement face à son expression, me doutant bien entendu qu'il doit y avoir un mal-entendu entre ce que je lui laisse penser et ce qu'il s'était vraiment passer.

Et dire que tout cela partait d'une bonne intention, dommage. M'enfin, d'un certain côté, ça ne fait qu'appuyer le fait que le rangement... ça manque dans les parages. Bien que, ça ne change rien au fait que cette situation est des plus embarrassante, et ce n'est le jeune homme qui allait y changer quelque chose. « Ça sent bon j'espère ? » que répondre ? "Oui extrêmement, voilà pourquoi j'avais le nez dedans", et bah voyons. Pour la peine, elle ne répondit rien, une bien simple mimique reflétant un soupire suivit sourire gêné suffirait. « Oh, je ne pense rien... » Trop beau pour être vrai dites-vous ? En effet, se serait étrange qu'il ne vienne guère la juger, mais bon. Elle le laissa approcher, attendant le point final qui ne tarda. « Je constate juste qu'une petite perverse occupe ses après-midi à renifler mes caleçons. » Well, alors en plus de s'être fait choppé dans une situation compromettante, il s'avère qu'il était en fait l'un des premier "concerné"... presque humiliant. Elle arqua alors un sourcil, à la limite de le dévisager avant de se laisser entrainer par son rire. Elle le poussa d'une bien faible main au niveau de sa clavicule, reprenant. « sérieusement, j'ai une tête à être une vierge en rute et en total fantasme sur... toi ? » Elle hocha alors négativement la tête sous de lents mouvements, ce même sourire en coin graver sur son visage. « et en attendant, tout ce que je constate moi, c'est que tu es le plus bordélique de cette pièce. Laisse moi t'avouer que c'est pas franchement romantique. »

Soit il était sur un putain de délire pour le moins lourd, soit il se voyait d'humeur jouissive de "surprendre" quelqu'un le nez dans ses sous-vêtements. Pauvre de lui, dans tous les cas. « Tu m'as plutôt l'air d'une grosse cochonne. » Une nouvelle fois, n'allons pas dire que le romantisme plane très haut, dommage, dommage, physiquement il avait pourtant marqué un bon point. « ah vraiment ? Pourtant je n'ai pas la sensation de te ressembler... » en répondant, elle pencha sa tête sur le côté, de même, ce sourire effronté aux lèvres. Pourri, avouons le, mais nous nous justifions en répétant que... c'est à son niveau hein. Du "blâmage" niveau marelle. Mignon, n'est-ce pas. Au moins ça appuiera la gentillesse et l'ironie enfouies de ses propos . « Laisse moi te certifier que je suis l'homme le plus romantique de cette terre! Il suffit juste de creuser un peu la carapace, tu aurais du venir me voir directement au lieu de chercher des réponses à tes fantasmes dans mes caleçons. Je suppose que tu as aisément desceller l'animal qui sommeille en moi ahah ! » Elle ne répondit pas, ne fit qu'observer l'attitude à la limite du provoquant du jeune homme. « Cette demoiselle aurait-elle besoin d'un peu d'aide ? Mon panier à linge peut-être ? ! » Comique jusqu'au bout dira-t-on. Elle se prêta alors au jeu, le flattant par un rire qui semblait des plus naturels à vrai dire. « ha ha ha » s'arrêtant finalement sur une expression qui voulait en dire bien assez sur ses pensées actuelles, qui n'étaient pas pour toutes, extrêmement flatteuses. « décidément, ton humour est... affligeant. » Comment le nier. Et malgré l'humour bêta qu'il exerçait, elle ne pouvait s'empêcher d'avouer qu'il arrivait à l'amuser. Un bon point. « enfin bon, rachètes toi et prouves moi que tu es celui que tu te dis être... sur lequel j'aurais raison de "fantasmer", parce qu'en attendant, le destin aurait mieux fait de me mettre le caleçon de... Nolan sous le nez. » Nolan, Nolan ? Qui est déjà Nolan ? Courte idée de son identité, mais d'après ses souvenirs il était l'un des seuls avec lesquels elle avait engagé une conversation qui avait eu le don d'être retenue. Après, c'était un des premiers et seuls prénoms qui lui vint à l'esprit...

Susceptible dites-vous ? Allez, on le lui pardonnera. Après tout, il avait surement de quoi l'être, et à sa place, elle n'aurait pas terminer sa réplique par un de ces rires, au contraire. Enfin bon. « aller... ne m'oblige pas à t'avouer que tu ne m'affliges pas. » Elle n'afficha qu'un bien simple sourire en coin pour une simple trêve de plaisanterie. Elle le vit alors s'éclipser. Il était si susceptible que ça ? Le hasard, peut-être, peut-être -à remarquer, il aurait fait bien des choses en cette journée. Ne cherchant guère à se trouver des ennemis -surtout qu'après tout, qu'a-t-elle à lui repprocher ?-, et le croyant entrain de franchement déguerpir, elle reprit de haute voix, sans pour autant le poursuivre. « non mais je peux le dire si tu veux. Sérieux me laisse pas, puis, euh...t'as oublié ton truc en plus. » par truc veillez comprendre caleçon. Elle soupira longuement avant de revoir le jeune réapparaitre, avec en prime, l'accessoire parfait à l'homme de ménage... : une corbeille ! Parfait, parfait, étonnant mais juste parfait, oui ! « Aboule la sauce ma poule, on va apprendre à ces gueux ce qui arrive quand on ne range pas ses affaires ! » Elle se baissa pour attraper le premier vêtement qui pourrait trainer par là, le mettant en boule avant de viser la corbeille. « t'as raison ma Brenda, faut pas se laisser aller. » reprit-elle, plus motivée que jamais, sous un clin d'œil suivit d'un rictus bêta et enfantin. Et finissant enfin ce qu'elle avait commencé, elle tira la boule de fringue dans la corbeille dédié à ce genre de saleté. Elle choppa ensuite tout ce qui pouvait trainer dans ses environs, finissant jeter fermement l'intégrale dans la corbeille en bois. Elle s'approcha ensuite du jeune homme, jusqu'à arriver face à lui, recoiffant à ce moment, d'une main, ses cheveux en arrière. « Je te laisse tout de même ramasser tes propres fringues hein, on va encore raconter que je fantasme sinon... » à ajouter à cela son sourire malicieux qui depuis lui coller au visage.