J'étais nominé, c'était injuste et pourtant, je l'avais mérité. J'avais cru bon de "défier" cupidon en jouant les garçons sensés et bourrés de convictions... en jouant les malins quoi ! j'étais juste un imbécile, un énorme boulet. Par ma faute, par ma folie, j'allais peut-être déjà quitter la maison à la fin de la semaine et franchement, ça me désolait. Je n'avais pas fait tout ce voyage pour repartir au bout de 7 jours, il était peut-être encore temps de faire bonne impression au près du publique pour les inciter à me laisser continuer l'aventure, mais j'avais perdu espoir. Lorsque mon prénom avait été prononcé, j'avais juste eu envie de m'enfermer, de me cacher, de m'enterrer. J'étais un boulet ! J'avais quitté le salon pour ne pas déprimer d'avantage les autres, et puis, l'avantage d'être invisible dans une maison comme celle de FL, c'était que personne ne m'avait pratiquement vu partir. J'avais rejoins ma chambre, en toute intimité, j'avais ôté mon t-shirt et mon pantalon, je m'étais enfilé sous la couette et j'avais fermé les yeux... espérant trouver le repos de l'âme et un peu de paix. J'en avais marre de tout ce boucan autour de moi, finalement, ce n'était peut-être pas si grave si je partais vendredi... Je ne manquerai de toute évidence à pas grand monde

J'étais tout seul, enfin. Il en avait fallu du temps pour pouvoir me retrouver enfin seul quelque instants. Je savourai le silence passionnément, même si à l'étage du dessous, j'entendais des voix se chamailler quelque peu. Je n'en prêtais pas attention, allongé sous ma couverture, je fixais le plafond. J'avais besoin de me recentrer sur les choix et les raisons qui m'avaient porté à venir m'inscrire ici, ce qui m'avait poussé à faire parti d'une aventure aussi absurde. Je ne comprenais pas, je ne savais plus... Les émotions se mêlaient, tout perdait son sens, plus rien ne me semblait juste. Moi qui voulais juste être droit, j'avais écopé d'une punition que j'estimais peut-être un peu trop rêche et froide. Mais il en était ainsi, et je n'allais pas faire une petite rébellion, pas maintenant, c'était inutile et trop futile. J'étais au dessus de tout ça, il fallait faire bonne figure et croiser les doigts pour que le publique me sauve, vendredi, ou pas. J'étais en pleine réflexion quand soudainement Austin ?, une voix masculine. Je ne levai pas la tête, je ne voulais pas de compagnie, pas maintenant. Je fermais les yeux d'avantage, plus longtemps, espérant que la personne en question en déduise que je dormais et qu'il me laisse tranquille. Mais si j'avais su qu'il s'agissait de Franz, je n'aurai sûrement pas eu la même réaction, oh non ! Malheureusement, j'avais été trop bête pour ne pas faire attention à l'identité de la personne arrivée. Je suis navré pour ta nomination. Il fut trop tard pour l'envoyer poliment balader lorsque je le sentis se glisser vers moi, à califourchon. Lorsque je baissai les yeux vers son visage et que je le reconnus, je fus pris d'un mouvement de recul. Je me braquais ! Et comment aurais-je pu réagir autrement tout en sachant ce qu'il s'était passé entre nous, déjà. Je m'étais montré ridicule une fois, pas deux ! Ramenant la couverture sur moi, je me redressai sur mon séant et le dévisageait... Qu'est-ce... Qu'est-ce que tu fiches ici Franz ? J'avoue que j'avais été froid, très froid, mais je me sentais ridicule devant lui, surtout après le geste que j'avais eu à son égard, quelques jours plus tôt.

C'était le comble ! Non seulement je devais supporter d'être nominé mais en plus de ça, Franz avait déboulé dans la chambre. Je ne lui en voulais pas, mon dieu ! Loin de moi cette idée, j'admirais énormément ce petit bout d'homme. Il était adorable à sa façon, et j'avais beaucoup apprécié notre échange ce matin là, pourtant, depuis, je m'étais braqué à chaque fois que je l'avais croisé. Nous avions dû nous embrasser par défi, une simple musique et j'avais vu ma fougue s'allumer et brûler d'un désir ardant pour un jeune homme dans lequel je me retrouvais, finalement. Quand j'y repensais, c'était simple, j'avais les joues rouges et la boule au ventre, l'idée de l'avoir en face moi, lui qui m'avait aperçu si faible, si lâche et si ridicule, quelle image devait-il avoir de moi ? Je m'en voulais personnellement de m'être laissé emporté tout simplement parce qu'il m'avait plu, parce qu'un matin, comme un autre, il avait été, comme le soir de mon arrivée, le seul à m'avoir remarqué et à s'être intéressé la moindre à celui que j'étais. Assis, sur mon lit, lui en face de moi, c'était pire qu'une séance d'abdo... mon ventre gargouillait tant j'étais apeuré, et il le sentait. Tu penses que je suis venu ici pour quoi? Te violer? Loin de moi cette idée t'inquiète pas, je voulais simplement t'apporter soutien et réconfort, mais apparemment tu n'as pas l'air très enclin à la conversation., me répondit-il sur la défensive, avant de se reculer, à son tour, de se lever, tête baissée et de rajouter à mi-voix, déçu par mon comportement Je voulais aussi m'excuser pour le baiser de la dernière fois, j'ai conscience de t'avoir humilié et je m'en mords les doigts depuis. Maintenant que c'est fait, bonne sieste Austin.... Je l'observais, j'avais honte, honte de moi et encore plus maintenant que j'avais agis comme le derniers des cons. Je soupirai, poussai la couverture de mon corps et m'assis au bord du lit, enfoui mon visage entre mes mains avant d'avouer, lourdement Je ne t'en veux pas Franz, au contraire... C'est à moi que j'en veux ! je levai les yeux vers lui, puis, dans un air de supplique, je lui dis Tu veux bien rester un moment avec moi, allongé là ? Sans ambiguïté, sans équivoque, juste pour que je ne sois pas tout seul... Je m'allongeai sur le lit, et de ma main, je lui indiquai la place à côté de moi... à mi-voix, je rajoutai alors J'ai peur Franz !, peur de partir sans avoir pu lui dire combien j'étais désolé de mon comportement...

S'il devait y avoir un concours établi pour savoir lequel de nous deux était le plus mal à l'aise, je n'aurai pas parié sur moi, je pense. Même si j'étais pas franchement à l'aise de le côtoyer après m'être montré si vulnérable et fragile, je dois avouer que de son côté, il devait s'en vouloir catégoriquement d'avoir su me faire craquer. D'autant plus qu'il devait ressentir l'angoisse perpétuelle de me faire souffrir en restant trop proche de moi ! C'était un dilemme auquel je n'étais pas soumis, puisque de mon côté, tout ce que je voulais, c'était un brin de compassion et de tendresse pour m'aider à y voir plus clair. Même si j'avais refusé toute compagnie jusqu'à présent pour accuser le coup de ma nomination tout seul, je dois bien avouer que l'arrivée de Franz m'aidait énormément, à me recentrer. J'aimais sa compagnie, elle m'était agréable, mais j'avais peur de le mettre tout aussi mal à l'aise que moi, si ce n'est plus. Pourtant, lorsque je lui expliquai que j'avais besoin de lui, il céda, à son tour et vint s'installer près de moi, toujours avec une certaine retenue qui aurai pu être drôle si ça n'avait pas été aussi extrême. Il refusait tout contact physique, je ne pouvais que le comprendre et je n'avais certainement pas la tête à céder encore. Il ne fallait pas que Cupidon balance sa musique tout de suite, sinon, là, c'est sur que le mal aise aurait été total entre lui et moi. Lorsque je lui avouai mon angoisse pour le second prime, il me fixa, interloqué, puis, me dit sur un ton un peu surpris mais pour le moins sincère Mais pourquoi enfin? Tu sais bien que tu ne partiras pas Vendredi, le public ne peut pas laisser une personne aussi adorable et sexy, en prime, quitter la maison. Tu seras sauvé, tu n'as rien à craindre. et je m'empourprai. Je détournai mes yeux, lui aussi, et je fixai un point dans le vide, face à moi. Quelle calamité ! Nous étions tous les deux aussi à l'aise que si nous étions deux bombes prêtes à exploser si nous nous approchions de trop près. La distance était même considérable entre son corps et le sien, mais je ne tenais pas à soulever ce détail, j'étais trop gêné pour ça. D'un geste laconique, j'attrapai mon t-shirt au bord du lit et l'enfilai avec aisance avant de lui dire Je te remercie Franz ! En attendant, je suis pas sur que tout le monde pense comme toi ici, mais je suis content de voir que je t'ai pas complètement "perdu" l'autre jour...