Voici déjà une semaine que l'aventure avait commencé pour nous, que nous vivions à 28 -enfin maintenant 26 depuis le prime d'hier- dans cette maison paumée quelque part sur une île en Irlande. Oui ce chiffre là m'impressionnera toujours. L'art et la manière de condenser autant de personnes dans une maison. Presque impressionnant. Et bien évidement j'avais déjà pris mes aises, me sentant comme "chez moi" après tout fallait bien s'y faire, on allait pas y passer la Noël non plus. J'étais donc vautrée sur le canapé, l'air de rien, discutant et riant avec les autres. Rien de bien particulier ou d'extraordinaire en somme. Il y'avait des jours comme ça où il ne se passait rien et pourtant on arborait un sourire béat, presque hagard. Jusqu’à ce que notre misérable condition d’être humain nous rappelle à l’ordre et que là, subitement, sans savoir pourquoi, l’envie d’aller aux toilettes se fit sentir. Soudainement, je bondissais presque du canapé, l’enjambant, commençant à courir dans les couloirs, braillant et agitant les bras. « PAAARDOON ! POUSSEZ VOUS ! PITIEEEE POUSSEZ VOUUUS ! J’SUIS PRESSEEEE ! » m’époumonais-je en traversant la maison au pas de course, traversant les pièces, hurlant à tout va. J’arrivais devant le couloir, dernière ligne droite, j’y étais presque pensais-je alors que je me pliais presque sur place, que voulez-vous petites vessies, petites vessies hein. Je me tenais au mur, essoufflée, puis vrillais mon regard vers la droite. C’est alors que j’aperçus Cassandre, un sourire malicieux presque narquois aux lèvres. Je plissais les yeux en hochant la tête vers la négative. « Oh mon mon coco c’est moi ! » lâchais-je entre les dents un micro sourire en coin.

« Désolé, je suis pressé. Je ne vais pas pouvoir attendre plus longtemps. Donc, c'est à moi. Et puis j'étais là avant toi. Cette place me revient de droit. » Non mais il était mignon.. mais non ! J’allais me pisser dessus sérieusement s’il ne bougeait pas maintenant. Je me retenais depuis déjà bien trop longtemps et je ne comptais pas partager ca avec lui ou lui laisser la place. Non, non et non. Par ailleurs, c'était moi qui avait traversé la maison au pas de course. Et rien que pour cela cet endroit ME revenais de droit ! Il posa ensuite la main sur la poignée et mon sang ne fit qu’un tour. Pitiééé ! Je n’en étais pas à le supplier, hors de question, au contraire, je l’encerclais de mes bras et le regardais avec un air de merlan frit. « Cassaaandre… » fis-je finalement en tentant de le prendre par les sentiments, resserrant néanmoins mes bras au tour de lui, bloquant ses bras, comme si moi et ma force de mouche pouvions y changer quelque chose.

Je pensais que j’allais devoir batailler, dans son sens premier, avec ce cher Cassandre, je m’en préparais psychologiquement, pensant que le prendre par les sentiments ne marcherais certainement pas. Et je fus presque étonnée, voire même ahurie, quand j’entendis sa réponse. « Bon d'accord. Je capitule. Vas-y. » What ?! Nan c’était pas vrai, il lâchait si facilement. J’y croyais pas. Y’avait anguille sous roche selon moi, c’était évident. Moi trop méfiante ? Peut être. Puis je relevais le visage vers lui affichant un air perplexe l’air de dire. « oh vraaiment ? » à la limite d’avoir les yeux emplis de larmes par sa grande générosité. J’exagère peut être un peu. Bref. « T’es un amour toi » lançais-je tout sourire, me hissant sur les pointes des pieds pour déposer mes lèvres sur sa joue, reconnaissante, pour une fois. Relâchant ma prise autour de ses bras, le regardant s’éloigner alors que je lui souriais et posais ma main sur la poignée. La fraction de seconde après il se retrouvait de nouveau entre moi et la porte. « Fourbe ! » lâchais-je automatiquement les traits de mon visage se crispant. J’aurais du m’en douter. La bonté était une qualité révolue dans ce bas monde. « Mais dépêches-toi. Je ne vais pas tenir longtemps. Ça sera de ta faute et je t'en voudrais pendant toute l'aventure. » lança-t-il en rigolant. Je retire ce que j’ai dis précédemment. « Comptes sur moi ! Je ferais de mon mieux » répondis-je tout sourire ma vessie hurlant son envie de se vider. Oui très fin. « Au pire on peut toujours partager » plaisantais-je hilare avant d’actionner la poignée et entrer.

J’actionnais la poignée tout sourire, pensant seulement au soulagement qui m’attendais alors que je prenais place sur le « trône ». Vidant ma vessie sur-remplie, qui avait été à deux doigts d’exploser. J’en remerciais presque le ciel, ou simplement Cassandre, de m’avoir laissé passer en première. C'est pour bientôt ? Ma patience a tout de même des limites. » s’exclama-t-il ensuite de l’autre côté de la porte, me sortant de mes pensées, ou d’un moment de solitude. « Euuh.. attend ! j’viens à peine de m’y poser ! nan mais » fis-je en fronçant les sourcils. Ouais j’avais pas eu l’impression d’y passer des heures non plus. « Dépêches-toi, Rusty ou j'entre ? » menaça-t-il ensuite et j’éclatais de rire. « Dis pas de bêtises Cassandre et puis c’est pas moi que ça dérangerais… » le taquinais-je avant de finir ce que j’avais a y faire., ma vessie dès plus heureuse et reposais une main sur la poignée. Qu'il entre tiens. Ouais, ouais je sais c'était pas cool, il m'avait gentiment laissé passer mais bon le torturer un peu hein, il n'y avait pas de mal non plus... Qui aimes bien châtie bien, c'est connu.