candace

En ce lendemain de prime, je ne suis pas certain de ce que je fais encore ici. Parce que bon, mon secret est dévoilé et je suis certain qu’on doit m’attendre avec grande impatience à l’extérieur. Et ce, surement pas pour me féliciter d’avoir fait partie de la plus grande supercherie de l’histoire de la musique. Mouais… Je crois que c’est la raison pourquoi je suis encore ici, profiter encore un peu du calme avant la tempête. Et Candace est en finale, je peux bien rester pour la supporter. Elle le mérite je trouve, je suis plutôt satisfait du résultat d’hier soir. Je me suis réveillé tôt, particulièrement étonnant si on prend en considération que je me suis couché aux petites heures du matin. J’ai le ventre qui crie famine et je décide de me rendre à la cuisine, en espérant que peut-être Callan serait là pour me faire des crêpes. Mais aucun signe de mon partenaire. Et je suis soudainement inquiet, parce que ça a été un coup dur pour lui hier. J’irai le voir après avoir manger, discuter un peu avec lui, s’il en a envie. Et pour le coup, comme je n’ai pas envie de manger des céréales, je me dis que je pourrais bien tenter de me faire moi-même des crêpes pour le petit déjeuner. Après tout, en regardant Callan, ça ne semblait pas si difficile. Je sors donc la farine, le lait et les œufs, ne sachant pas du tout ce que je faisais, mais essayant tout de même. Je relève la tête parce que je crois avoir entendu un son, et je ne me suis pas trompé. Candace avance vers moi et je la gratifie automatiquement d’un sourire. Bon, je crois que ça va, je suis moins choqué qu’hier, à propos de son secret, bien que je ne m’attendais pas particulièrement à ça. Je baisse les yeux vers ma préparation, ne me rappelant plus combien d’œufs j’ai cassé. Hm… un de plus, un de moins, ça ne doit pas faire une grosse différence, non ? « Faut que je m’habitue à me faire à manger seul… je crois que je n’aurai plus les moyens d’avoir un service de traiteur 24 heures sur 24… » Je fais la moue en la regardant alors qu’elle s’approche de moi. J’ai les mains couvertes de farine, alors je ne la prendrai pas dans mes bras. Je penche donc ma tête en sa direction et dépose un baiser sur sa joue. « Bien dormi… ? » Je la regarde un moment en attendant une réponse. Je crois que je voulais plutôt lui demander si les choses s’étaient bien passées avec Callan, mais je ne veux pas être indiscret. Mais ça me préoccupe, parce que finalement, leur couple est important à mes yeux et ça m’emmerde vraiment d’avoir foutu la merde au début. Mais bon, je crois que c’est définitivement du passé cette histoire.

Je suis allée me coucher tard à cause de cette révélation de secret et Callan, sa réaction. Nous sommes restés un moment sur le sol de la salle de bain tous les deux à discuter. J'ai réussi à le convaincre d'aller se coucher dans les alentours de cinquante heures trente l'aube se levait. Pourtant il avait déjà quitté le lit lorsque je me suis réveillée ce matin, beaucoup plus tard que d'habitude. Je me suis douchée et lorsque j'ai rejoins la cantine je m'attendais à voir beaucoup de monde sauf que non il n'y avait que William. Je pensais qu'il était parti hier avec Dagga, sans me dire au revoir mais ça ne m'aurait pas vraiment traumatisée. Je m'approche de lui en souriant parce qu'il semble se débattre avec une préparation sans doute de crêpes vu l'heure. Tu devrais pouvoir garder ton train de vie jusqu'à ce je je fasse cracher ton agent. J'ai déjà pensé à une ligne de défense pendant que je prenais ma douche » Je suis totalement sérieuse, il va se retrouver avec des poursuites judiciaires et même si ce n'est pas vraiment mon domaine de prédilection je pense que je suis la personne qui lui faut pour le sortir de ce merdier dans lequel il s'est foutu en dévoilant son secret. Je m'approche et il dépose un baiser sur ma joue. Et je le lui offre un en retour. Est ce que j'ai bie dormi ? Je toque fasse à sa question, il ne me demande pas si j'ai réellement bien dormi, je le connais suffisamment pour savoir qu'il s'inquiète d'autres chose. « Ça aurait pu être pire je crois. » J'hausse les épaules, au moins il a accepté de dormir avec moi et ne m'a pas demandé les papiers pour le divorce. Ça va lui passer je crois, je le connais. J'observe un moment sa préparation puis me dirige vers le réfrigérateur là où Callan laisse toujours ce qu'il me prépare sauf qu'il n'y a rien. Merde. Je reprends ma place aux côtés de William et sa pâte ne m'inspire rien de bon. « Pousse toi, laisse faire les pro. » J'aime pas faire la cuisine mais j'ai faim, j'ai faim et je me vois mal manger ce truc. Je prends son plat et jette le tout dans l'évier. « Immonde. » Mon ton est neutre, de toute façon je n'ai pas besoin d'user d'artifices, de toute façon je ne l'ai jamais vraiment fait avec William. Je récupère la farine, les oeufs, le lait et mélange le tout. Nickel. « Tu ne mesures pas la chance que tu as, je ne cuisine jamais. » Je ne suis pas sûre qu'il s'en rende compte, je mange dans l'assiette de Callan en général le matin, ou je ne mange, mais jamais je n'aurais fait de crêpe. Jamais.

« Tu devrais pouvoir garder ton train de vie jusqu'à ce je je fasse cracher ton agent. J'ai déjà pensé à une ligne de défense pendant que je prenais ma douche» Je ne peux empêcher le sourire qui vient s’étirer sur mes lèvres, alors qu’elle m’annonce en quelque sorte qu’elle accepte de m’aider à notre sortie. J’avais un peu dit ça sur un coup de tête au prime, surtout que si je me souviens bien, ce n’était pas nécessairement dans son domaine. Mais je dois avouer que savoir que je l’aurais à mes côtés durant cette épreuve qui n’allait surement pas être facile, avait quelque chose de rassurant. Elle vient déposer ses lèvres à son tour sur ma joue et je la regarde un moment avant de me remettre à ma tâche. « Merci… T’es pas obligé tu sais… » Non mais elle le sait, et elle ne le ferait pas si elle ne le voulait pas. Alors ma phrase est plutôt inutile. Je lui demande plutôt si elle a bien dormi, ou essaie de savoir si les choses se sont bien passées avec Callan. Ça aurait pu être pire n’est pas nécessairement la meilleure réponse, mais au moins, cela annonce qu’il y a de l’espoir non ? « Ça va s’arranger… Faut juste lui laisser un peu de temps j’imagine. » Je ne suis pas un grand maître de la psychologie, mais moi, à la place de Callan, j’aurais probablement réagit de la même façon. Mais s’il y a une chose que j’ai comprit de Callan, c’est à quel point il aime Candace. Alors ça va s’arranger, ça ne peut pas être autrement. Je suis la direction de son regard, qui ne semble vraiment pas certain face à ma préparation de crêpes. Ça va, je ne suis pas vraiment certain de ce que je fais non plus. J’hausse les sourcils lorsqu’elle me dit de me pousser et qu’elle qualifie ma pâte d’immonde. « Hey ! T’as pas honte ! ça aurait été excellent ! » Je proteste avec mon air faussement choqué, pourtant je suis docile et la laisse faire, profitant de l’occasion pour aller me laver les mains, me plaçant derrière elle en regardant ce qu’elle fait par dessus son épaule. « De la chance… Je sais pas. Si tu cuisine jamais, y’a des risques que ce ne soit pas très bon… » Je lui fais remarquer, alors que mon bras vient doucement entourer sa taille pour la rapprocher de moi. Je ne sais pas si mon geste est déplacé, pour moi il est plutôt naturel, puisque je me suis habitué à agir avec Candace de cette façon. C’est ce qui fait qu’à mes yeux, notre relation est particulièrement inhabituelle. Mais je l’aime ainsi. « Et puis si tu m'en fais à moi, c'est bien parce que je suis une personne exceptionnelle et que tu ne peux me résister ! » La bonne blague !

Evidemment que je ne suis pas obligée, je ne le ferais pas si je n'étais pas certaine de gagner. Parce qu'on va gagner, son producteur, agent ou je ne sais quoi va être obligé de lui verser une somme d'argent conséquente qui plus est. J'en ai la certitude. « Tu as besoin d'un bon avocat pour te sortir de ce merdier. Je suis la meilleure. » J'ai beau être orgueilleuse si je le dis c'est parce que ce n'est pas totalement faux. C'est même plutôt vrai quand on connait mon pourcentage de victoire. « C'est ce que sont censé faire les amis non ? C'est vrai que je ne suis pas particulièrement doué dans ce domaine mais tout de même. » Je souris malicieusement, l'amitié c'est abstrait, je ne la connais qu'à travers les nombreux livre que j'ai lu, les gens que j'ai pu observer. L'amitié ce n'est pas naturel chez moi, je n'ai pas d'ami d'ailleurs, c'est normal. Néanmoins si j'étais une personne traditionnelle je pourrais sans doute ranger William dans la catégorie ami proche. Très proche même. La conversation tourne ensuite sur ma nuit, que je comprends comme étant un message caché me demandant comment ça s'est déroulé avec Callan. Pas trop mal. Ça aurait pu être pire. J'hausse les épaules à sa remarque. « Je sais, il a de l'orgueil mais ça va lui passer. Et sinon, tu pourras toujours m'épouser toi. » Je ne souris pas, mon ton est neutre, presque indifférente face au sort de Callan. Ce n'est pas le cas, mais il est le seul devant qui je me montre faible au sujet de ce qu'il représente pour moi. Et puis, je suis plutôt légère avec William, ça ne devrait pas l'étonner. De toute façon, sa pâte me préoccupe pour le moment, j'ai faim et je n'accepterais pas d'avaler un truc pareil. Il feint d'être vexé. « Je te sauve d'une intoxication alimentaire, tu devrais plutôt me remercier. » Il y a des grumeaux qui ne semblent pas vouloir s'évacuer par l'évier et dans ce fichu pays les éviers ne sont pas équipé d'un broyeur, ça aurait été utile pourtant. Mais pas de panique, j'ai pris les choses en main. Et William aussi puisque déjà il encercle ma taille me collant contre lui. J'ai l'habitude ça ne me dérange pas le moins du monde au contraire. J'ai toujours apprécié cette proximité, cette ambiguïté dans notre relation. Avant cela, il s'était plaint de mes aptitudes culinaires. « J'aime pas cuisiner, mais je cuisine bien. Nuance ! » Je lève les yeux vers lui un instant, levant le fouet par la même occasion comme pour le mettre en garde que je n'aurais aucun scrupule à l'utiliser. Vraiment aucun. Et ensuite je ris face à son affirmation. « C'est vrai que j'ai beaucoup de mal à te résister ô vénérable star de la chanson dans le déclin. Mais j'ai surtout faim et c'est à mon estomac que je pense en premier votre altesse sérénissime. » Je n'hésite pas à le taquiner en retour puis détourne la tête pour embrasser sa joue par provocation. Je remue vigoureusement la préparation qui est presque prête et qui ressemble à une pâte à crêpes normale, lisse et épaisse bien comme il faut. La pâte à besoin d'un petit temps de repos alors je la pousse un peu vers l'avant et pivote sur moi même pour lui faire face. « C'est marrant, j'aurais imaginé que tu le prendrais beaucoup plus mal. » Je murmure dans un souffle, je parle évidemment de mon secret.