Un nouveau rire me secoua la gorge lorsqu'elle laissa échapper son exclamation, tandis que ses lèvres entrouvertes quelques instants se refermèrent en ce pli boudeur que j'adorais voir chez elle. Sa langue cependant vint en forcer la barrière pour me narguer et je souris charmeur tout en pinçant ses fesses tandis qu'elle bascula après un regard sombre, se retournant pour bouder dans son coin tandis que j'étais secoué d'un rire qui n'avait rien d'innocent. Franchement, j'adorais la situation. Une jeune femme exquise en sous vêtement sexy en train de bouder les bras croisés et en chien de fusil. Dommage que je n'avais pas de portables pour prendre quelques photos. Me redressant, je finis, trop tenté, par claquer ses fesses rebondies avant de me pencher vers elle. Mordillant sa joue joueur, je lâchais la voix chaude.

-Arrête de bouder!

Relevant la tête, je pris ses bras pour les décroiser, la poussant sur le dos pour qu'elle s'allonge. Ses cheveux blonds étaient dénoués sur l'oreiller, et son regard était mordant. Il fallait qu'elle cesse de me fixer ainsi parce que c'était plus attirant et excitant que jamais. Pinçant ses lèvres entre mon pouce et mon index, je souris lentement.

-Tu cours plus vite que ton ombre mio angelo.

Betty boudait quand même un peu. Le mot lourde était abusé tout de même, surtout qu’elle était vraiment fine et légère. Faisant toujours la moue, Betty eut un petit sursaut accompagné d’un léger cri de surprise lorsqu’une main loin d’être innocente vint claquer ses jolies fesses. Cependant, elle ne bougea pas, fixant le mur en face d’elle, les sourcils toujours froncés, mais déjà Alcéo se rapprochait d’elle, penchant son corps vers elle, et alors qu’elle tentait de lui donner des coups d’épaules, il se mit à lui mordiller la joue. Drôle de façon de faire pour se faire pardonner, Betty restait avec son expression boudeuse, même s’il fallait avouer qu’elle avait bien envie de rire à cet instant. Arrêter de bouder ? « Non. » Un non catégorique, telle une enfant campée sur ses positions. C’est alors qu’il s’appliqua à la remettre sur le dos, lui décroisant les bras et la faisant atterrir près de lui, allongée sur le dos, ses yeux dans les siens. Elle resta un moment à le fixer, oubliant de jouer la gamine boudeuse, reprenant une expression bien plus sérieuse. Il s’amusa à lui pincer doucement les lèvres, tandis qu’elle le laissa faire, incapable de résister à ses beaux yeux. Elle l’écouta, puis avec un soupir, elle tourna sa tête sur le côté, rompant ce lien qui unissait leur regard, préférant ne pas craquer pour l’instant. Elle adressa ensuite un murmure pour elle-même, presque imperceptible. « Si je cours c’est pour que tu me rattrape.. » Qu’il ait entendus ou non, qu’importait au fond. Elle ne voulait pas de questions, ni d’actions. Elle posa l’une de ses mains sur son torse, comme pour mettre une barrière entre elle et lui, jouant avec le tissu de son t-shirt de son autre main. Au fond, il resterait toujours le dominant. Elle reprit la parole, comme pour qu’il soit informé de l’état des choses actuelles. « Je te boude toujours hein. »

-Non?

C'était catégorique certes, assez déterminé mais prononcé d'une voix si légère que je peinais à le croire. Cependant, je ne savais plus trop si elle jouait, ou si elle était sérieuse, bien que je penchais pour le dernier choix. Plongeant dans son regard, ses traits se détendirent tandis que je jouais des doigts sur ses lèvres. Mais détournant la tête, elle murmura quelques paroles, trop faibles pour que je ne les entende avec distinction. Levant un sourcil intrigué, je cherchais une explication sans la trouver sur ses traits. Peut-être l'avais-je blessée avec ma remarque. Sans trop savoir pourquoi, je n'aimais pas franchement être la source de sa tristesse. Ses mains se posèrent sur mon torse, jouant avec le tissu, mais j'avais l'impression qu'il n'y avait plus rien de provocant dans ses gestes. Pourquoi ressemblait-elle autant à une petite fille en ce moment même? Je ne pouvais pas jouer avec elle dans l'état actuel des choses. J'étais tellement surpris que je ne savais comment réagir. M'allongeant finalement près d'elle, je posais un bras sur son ventre, la fixant intensément. J'étais déstabilisé. Je n'avais sans doute jamais rencontré femme plus lunatique et j'avais l'impression d'avoir à faire à une femme toute fragile. Caressant sa hanche du pouce, je finis par glisser la main dans son dos pour l'attirer dans mes bras, la pressant contre moi tout en caressant ses reins en douceur. Ce n'était pas provocant, ce n'était pas un jeu cette fois, j'avais juste suivit une impulsion devant le spectacle offert. La faiblesse. Que pouvais-y faire.

-Tu es étonnante.

Embrassant sa joue, je finis par la relâcher avant de pincer doucement son nez.

-Maintenant arrête de bouder. Tu as réussit à me faire faire un câlin, je me suis racheté non?

La clarté de la situation ne m'apparaissait pas, tandis que le brouillard s'obstinait à aliéner toutes formes de rationalité aux secondes qui se déroulaient sous mes yeux impuissant. Ma connaissance des femmes n'était pas parfaite, mais j'avais l'impression d'en savoir encore moins à cet instant que d'ordinaire. Des jeux de séductions, j'en avais fait de nombreux, la plupart se terminant au lit, parfois par la fuite, si l'on pouvait la qualifier ainsi. Mais jamais je n'avais constaté encore la métamorphose d'une femme séduisante et entreprenante en une petite fille fragile et adorable. C'était déstabilisant, c'était frustrant d'un côté également surtout que l'habitude de voir une situation m'échapper n'était guère existante. Si bien qu'après avoir victime d'un geste qui ne me ressemblait guère, je tentais de sauver quelque peu la situation, de la relever et d'en retrouver un minimum une logique en utilisant de nouveau cet humour qui ne savait me quitter, jamais. Cependant, son visage ne changea guère, et loin d'être mordu d'un sourire, ses lèvres se pincèrent en une nouvelle moue dont les clefs n'étaient pas en ma possession. Elle bougea légèrement, s'éloignant quelque peu pour se recouvrir d'une couverture, tandis que ma première idée fut que la timidité l'avait envahit quant à sa tenue, la chaleur de l'envie s'étant dissipée pour faire face à une femme plus prude. Une hypothèse certes qui perdait son sens quant le prénom de la jeune femme en question était rappelé. Elle n'était certes pas prude, sans être libérée non plus, du moins pas à mon sens vu ses réactions quelques peu craintives à mon égard. Mais la suite inattendue me fit perdre le cours de mon raisonnement, alors qu'elle se blottissait contre moi telle une enfant en quête d'amour et de protections contre ces cauchemars qui ne cessaient de l'envahir. Je n'avais jamais eu de petites sœurs, ni d'enfants à charge pour comprendre ce qu'elle était en train de faire. Son visage se nicha dans mon cou, et je n'osais bouger pris par surprise, sa voix s'élevant bientôt dans la chambre. Dormir? Je n'avais pas sommeil. Levant un sourcil et prenant conscience de son étreinte quelque peu dissuasive quant à une fuite, ce qui n'était pas non plus mon genre, je finis par poser une main sur sa chevelure, pressant mon visage à la blondeur de ses mèches. Son effluve était délicate, agréable, me laissant à penser que dormir ainsi ne pouvait être qu'apaisant et chanceux. Bougeant légèrement, elle vint effleurer la commissure de mes lèvres, bien que davantage sur ma joue tandis que je murmurais d'un ton légèrement bourru, comprenant que mes choix étaient restreint face à mes désirs et aux siens.

-D'accord.

Je ne pouvais guère y redire, sachant que le premier soir, je lui avais offert également l'étreinte de mes bras, bien que la situation ne m'avait jamais apparut aussi... tendre? Je n'étais pas un tendre, ni un homme qui se contentait de câlins doux comme pour rassurer. Mais il n'y avait pas plus persuasive que cette jeune fille qui me semblait déjà loin de la réalité et prête à se laisser aller dans les bras de Morphée... et indirectement dans les miens. Regardant les murs tapissés de la chambre, je soupirais faiblement pour moi même.


-Elle me fera faire tout et n'importe quoi …