Y'a pas un bon truc là dedans? {6.12 à 15h}

(Alisk)

Aujourd'hui, c'était la saint Nicolas, en tant que grande enfant, j'avais espéré le voir courir vers eux avec des chocolats, mais non, ce n'était pas le cas. J'oubliais totalement la maison, ouvrit une porte, hum, cette cave, je cherchais tout autour de moi après un interrupteur, avant de refermer la porte. « PUTAIN IL ETAIT LA CE CON ! » Oui oui, je parlais bien de l'interrupteur, celui qui allumait la lumière de la cave, si j'avais été plus intelligente la semaine précédente, j'aurais évité à Rafael de me porter secours. Je descendais doucement les marches, trébucha tout de même dans le matelas que j'avais oublié « Tu ferais bien de ne plus être là quand je reviendrais toi » Oui, je venais de menacer un matelas sans défense. Je commençais à explorer la cave, à la recherche de .. de quoi déjà? Peut être un bon vin se trouvait là ou même des chocolats, il fallait que je sache

Le week-end était passé et nous avions eu l'agréable surprise de voir des flocons de neige tourbillonner autour de notre Nid. Je m'étais levée tard ce matin, constatant avec une pointe de désolation que la couche blanche qui recouvrait le jardin fondait lentement sous de minces rayons de soleil. Il n'y avait pas d'animation particulière ce matin là et la maison était encore bien calme en début d'après-midi. Ne sachant que faire, j'errais un long moment dans les couloirs austères puis poussai la porte de la cave pour y fumer une cigarette à l'abri du vent glacial. Je descendis les escaliers grinçant sous mes pieds nus à la lueur de mon briquet et allai m'asseoir dans un coin isolé de la pièce. J'allumai mon bâton de nicotine et en inhalai la fumée dans un calme presque trop beau. Et effectivement, quelqu'un vint alors troubler ce paisible moment de solitude de sa voix criarde, presque vulgaire. Je reconnus en elle la jeune Alice avec qui j'avais brièvement échangé quelques mots à la piscine. Elle avait l'air d'un tempérament plutôt pétillant et réactif mais j'avais eu écho, et le prime l'avait mis en avant, qu'elle était une candidate simplette. Ce n'avait pas été mon ressenti lors de notre première rencontre et il ne fallait pas me fier aux dires de chacun. Nous étions tous hypocrites, nous nous détestions tous ici et agissions dans notre propre intérêt, la soirée de vendredi l'avait là encore démontré. Je me levai en direction de la jeune femme, effleurant les murs humides pour me guider. Arrivée à sa hauteur, je donnai un coup virulent sur la roulette de mon briquet et le portait à quelques centimètres de nos prunelles qui se faisaient face.

Nerveuse. déclarai-je d'un ton amusé.

Je déposai ainsi ma main froide sur sa peau aussi enflammée qu'elle, de façon à la calmer temporairement.

Alisk une de ses mains sur ma peau, comme pour ma calmer après m'avoir demander si j'étais nerveuse. Je souris, à la lueur de son briquet « Non pas neuveuse .. Non .. Mais tu fumais ?? » Il y avait beaucoup de fumeurs dans cette maison, je ris en voyant Alisk se planquer dans la cave pour le faire alors que d'autres ne s'embêtaient pas pour fumer dans n'importe quelle pièce de la maison, se fichant pas mal des non-fumeur. Alisk était douce et ne faisait aucun reproche, c'était plaisant, oui, elle n'était à vrai dire pas comme les autres, elle se faisait sa propre opinion en cherchant à connaitre les personnes, non pas dû à des rumeurs infondées. « Regardes, j'ai trouvé un truc cool .. » Je remontais doucement, actionnant la lumière de la cave. « J'étais persuadé qu'ils avaient fait exprès de la laisser sans lumière pour qu'on puisse abuser les uns des autres sans savoir à qui nous avions affaire » Je revins vers Alisk, souriante

La question d'Alice vint me heurter comme une évidence et je levais les yeux au ciel pour le lui faire comprendre.

Évidemment; que je fumais. Dis-je un peu trop sèche.

J'accompagnai ma réplique d'un sourire décontracté pour nuancer mon ton puis reportai toute mon attention sur les lèvres de la jolie blonde. Un léger gloussement entrouvrit ma bouche lorsque la candidate désigna l'interrupteur comme étant sa découverte majeure. Je ne pus m'empêcher de rétorquer.

Je connais déjà cet endroit comme ma poche, essaie encore de me surprendre. Négligeant cela, ton raisonnement est fondé, il y a un matelas non loin si tu veux.

J'empoignai dès lors sa main et l'amenai alors dans mon coin de refuge. Sortant ma cigarette d'où elle était logée, je tirai quelques lattes dessus avant de reposer mes yeux sur Alice.

Moi aussi je suis là pour découvrir des choses. Ton choix s'est porté sur un interrupteur; le mien sur ton secret.

Séchement, un peu trop à mon goût, Alisk me répondit simplement « Évidemment; que je fumais. » Je haussais les épaules, ne répondant alors rien à cette évidence même, chacun était libre de fumer ou non, c'était mon cas, mais occasionnellement, lorsque je n'avais plus envie d'avoir cet esprit si occupé. Et puis, alors que j'actionnais la lumière en guise de découverte, Alisk me rétorqua « Je connais déjà cet endroit comme ma poche, essaie encore de me surprendre. Négligeant cela, ton raisonnement est fondé, il y a un matelas non loin si tu veux. » Je souriais bêtement à Alisk qui me proposait de nous installer sur la matelas, chose que je fis rapidement en déblatérant « Je ne suis venue qu'une fois ici, apparemment tout le monde squatte ce pauvre matelas, il a une sale tête » Je ne pouvais m'empêcher de parler et de sortir des conneries, j'étais ainsi, je parlais trop vite, beaucoup trop vite. Je m'installais aux côtés d'Alisk qui lança un sujet épineux « Moi aussi je suis là pour découvrir des choses. Ton choix s'est porté sur un interrupteur; le mien sur ton secret. » Je souris, nous étions dans un jeu, certes, mais loin de moi d'être si directe, même si la chasse aux secrets avant commencé pour moi dès le premier soir. « Mon secret ne te servira à rien dans la vie comparé à celui d'autres personnes » Je fixais assidûment Alisk pour y déceler toute trace d'émotion

M'enfonçant dans le matelas déplumé, je tirai encore quelques lattes sur ma cigarette avant de répondre à Alice, profitant d'un rare moment de silence, et pour cause la jeune femme ne disait pas mot. Consciente qu'elle avait du mal à retenir sa langue bien longtemps, je réponds alors, sans réellement m'adresser à aller, mon regard dirigé à son opposé.

Tu rates quelque chose.

J'aurais pu passer des heures entières ici, entre ces murs froids et ce silence inquiétant, me rappelant des mémoires d'enfance. Adoptée très jeune, je n'avais que de vagues souvenirs de ma vie en Serbie, dans ma petite masure chauffée à feu de bois. A six ans, on m'avait enrôlée dans le luxe d'une maison authentique autrichienne, puis ensuite j'avais suivi quelques mois mes parents adoptifs finalement installés en Floride. Trop de luxe tuait le luxe, m'évader en Irlande était sans doute la meilleure chose qui aurait pu m'arriver. J'étais de nouveau perdue dans ces songes lorsqu'Alice me rappela sa présence. Un sourire satisfait se dessina sur mes lèvres.

Ton secret me servira à empocher une forte somme d'argent. Tu as raison, ça ne changera rien à ma vie. En revanche, il te sert à toi, ton secret. Au moins à forger la personne que tu es. Non ?

Certes, j'avais cherché loin mais le moindre des détails était considérable pour nuancer le mensonge de la vérité.

Alisk était en recherche de secrets, cette fois ci, j'étais sa cible c'est pourquoi elle me demandait « Ton secret me servira à empocher une forte somme d'argent. Tu as raison, ça ne changera rien à ma vie. En revanche, il te sert à toi, ton secret. Au moins à forger la personne que tu es. Non ? » Je répondis sans même réfléchir « Tout secret nous forge, tu ne trouves pas? Mais si tu veux une réponse personnelle, oui, mon secret a forgé la personne que je suis. Ce n'est pas ton cas? » Je partais moi aussi sur cette chasse, après tout, qui ne tente rien n'a rien, et j'avais besoin de savoir, de chercher, il n'y avait aucun secret de trouvé dans cette maison, il était temps de faire tomber des masques, c'était obligatoire. J'avais cherché seule durant deux semaines sans n'avoir de réelles pistes, je décidais de faire comme Alisk, pourquoi ne pas directement poser des questions aux personnes concernées.

Mon attitude passive ne cessait de s'agrandir pendant qu'Alice débitait ses paroles. J'avais l'impression qu'elle n'était pas la même Alice à qui j'avais parlé de nombreuses fois. Fraîche, spontanée, et surtout irréfléchie. Certes, ce n'était pas un défaut que d'être perspicace mais chez la jolie blonde, il en résultait un manque de naturel évident. Elle était bien plus amusante altruiste, presque plus charmante. Ce n'est pas ton cas ? La voix fluette d'Alice transperça pour de bon mon ouïe et je tournai alors mon visage pâle vers elle.

Disons qu'il n'y a pas vraiment eu d'avant-après. Une fatalité.

Comme devenu un automatisme, mes lèvres se courbèrent pour arborer un sourire complètement inutile. Je me relevai finalement, puis appuyai mes avant-bras contre le mur de briques. Posant mon regard sur Alice, je décidai enfin à avouer, maladroitement.

T'es mieux, en drôle. Pas que les blondes devraient être connes mais, on dirait que tu te forces à être diplomate. Enfin c'est qu'une impression. J'suis fatiguée ça doit être pour ça. Mais bon, j'taime bien.
Tu sais... si j'avais eu à choisir, j'aurais préféré être un peu plus... "cool" ?

J'étais quelqu'un de toujours différents, je pouvais me taire et agir mais souvent, beaucoup trop souvent, je parlais. J'étais comme excitée, saoulante, je débitais des paroles qui ne voulaient rien dire, j'étais ainsi. Elle me donna son indice sur son secret, du moins, ce qu'elle pensait être un indice, quelque chose qui pourrait me mettre sur la voix, ou pas .. « Disons qu'il n'y a pas vraiment eu d'avant-après. Une fatalité. » Je hochais la tête, une fatalité, c'était ça, oui, c'était une fatalité, mais c'était la vie, il fallait faire avec ... Et puis Alisk donna son avis quand à mon comportement « T'es mieux, en drôle. Pas que les blondes devraient être connes mais, on dirait que tu te forces à être diplomate. Enfin c'est qu'une impression. J'suis fatiguée ça doit être pour ça. Mais bon, j'taime bien.
Tu sais... si j'avais eu à choisir, j'aurais préféré être un peu plus... "cool" ? » Lorsque j'avais rencontré Alisk, nous n'avions pas parlé, juste joué dans la piscine comme deux enfants, peut-être n'aimait-elle pas les filles trop bavardes, elle ne l'était pas elle même. Pour toute réponse je lui demandais « T'aurais pas une cigarette? » Je n'avais pas l'habitude de fumer, sauf cette dernière semaine où j'avais repris goût petit à petit, comme un vice, j'avais un paquet secours dans la valise, il me faudrait quémander pour le reste.

Mon interlocutrice ne prit peine de me répondre. Ce n'était pas nécessaire mais encore une fois, cela prouvait sa métamorphose progressive. J'aurais parié qu'elle l'aurait pris avec amusement, ou alors au contraire, qu'elle se soit vexée. Ni l'un, ni l'autre, elle restai silencieuse. Je fus alors concertée dans l'idée qu'Alice avait changé pour plaire à Austin, ce qui rendait encore plus ridicule cette amourette absurde. Comme seule réponse, je lui offris ma cigarette partiellement consumée un sourire poli tentant de s'accrocher à mes lèvres. Je traversai finalement la cave avant de remonter les escaliers pour enfin en sortir.

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