La salle du surveillance demeurait encore un mystère pour l'italienne. Loin d'être fan ds nouvelles technologies et d'ailleurs très loin de s'en sortir dans ce domaine, Carmen avait de loin préféré s'adonner aux joies des visites plus naturelles et communes, évitant avec soin cette salle. Seulement, difficile de passer à côté sans ne vouloir s'y arrêter, la contempler et espionner. Aussi, la demoiselle poussa la porte en bois lourde afin d'y pénétrer et découvrir la dite salle avec émerveillement. Une moue curieuse sur le visage, les yeux écarquillées en deux billes bleues épiant les moindres mouvements des habitants, un large sourire mesquin se dessina sur ses lèvres fines. Elle détenait le saint Graal, ce qui lui permettait de constater de chacun des gestes des candidats et d'ailleurs.. l'un d'eux se dirigeait avec détermination jusqu'ici. Préparant sa tirade afin de l'accueillir comme il se devait, Carmen resta plantée devant les caméras jusqu'à ce qu'il ne soit proche d'elle. « Je t'ai vu te déshabiller dans la salle de bain, sympa le spectacle. » ronronna-t-elle d'une voix mielleuse et un peu trop poussé pour être vraie, une pointe de mutinerie et un accent tout aussi rocambolesque, de quoi avoir l'air totalement ridicule. « Sinon, moi c'est Carmen. » ajouta-t-elle joyeusement, de cette gaieté lui étant propre, qu'elle remettait aisément sur le dos de la pauvreté. Pauvre, revenait à profiter de la vie comme il se devait. Du moins, c'est ce que l'italienne imaginai avec force et véhémence. Et lui d'ailleurs, qui était-il ? A part être plutôt à son goût évidemment. Mais ça, Carmen se garda bien de le lui avouer, les compliments lui arrachant les lèvres.

Nadan l'aurait certainement prit mal, ce qui n'était pas le cas de Fitz, vraisemblablement. Tant mieux. Il était vrai que l'humour de l'italienne se révélait plutôt douteux et parfois un peu noir mais qu'importe, elle s'appréciait comme ça, appréciait ses blagues vaseuses toujours dites armée d'un visage toujours mutin et d'un sourire angélique. « Oh génial, dis-moi à quelle heure tu comptes te lever demain, je viendrai te voir. » répondit-elle, constamment souriante, ses billes bleues plantées dans celle de son interlocuteur. Carmen était, ce soir, de très bonne humeur, mutine et joueuse et Fitz aurait pu, s'il n'avait su, se sentir bien heureux tout en sachant que la jeune femme ne possédait clairement pas cet état d'esprit tous les jours. Habituellement hautaine et cassante, elle était pourvue d'une double personnalité difficile à appréhender mais ce soir, le jeune homme continuait à nourrir cette joie de vivre et cette envie de rire. « Enchanté Fitz qui.. rien, en fait. » Mais peut-être allait-il devenir un peu moins mystérieux dans quelques minutes, jours, heures ? La jolie blonde haussa joliment ses épaules seulement vêtues d'un pull en laine et reposa son regard sur les caméras se trouvant près d'eux. Ne connaissant que très peu de candidats encore, Carmen s'était plutôt concentrée sur son partenaire, le seul qu'elle connaisse – s'il était possible d'utiliser ce mots un peu cru encore – ici, son pilier, en somme. Bien que ce mot soit, lui aussi, un peu trop dur, un peu trop cru et que Carmen imagine n'avoir besoin de personne pour s'en sortir. « Sauf si parmi nous se cachent des nymphos ? » se contenta-t-elle de répondre d'une voix devenue soudain beaucoup plus sensuelle, chaude du soleil d'Italie, son regard faussement en feu et sa poitrine faussement affolée. Elle s'approcha de Fitz, qu'elle connaissait depuis deux secondes à peine, sans ne jamais le frôler, jouant avec le feu tout comme son humour pouvait être pourris, un sourire laconique au coin des lèvres. « Si action il doit y avoir, autant le faire ici, au moins, personne ne peut nous voir. » ajouta-t-elle, mutine.