DIANA+EMILIEN
D’une main, il tenait un paquet de petits biscuits. Sa denrée pour ce quatre heures. Depuis tout petit, Emilien n’avait jamais loupé aucun de ces quatre heures… c’est comme le petit déjeuner, le déjeuner et le diner, c’est un repas très important et qu’il ne faut pas louper. Le quatre heures, c’était sacré merde. Et de l’autre main, il tenait sa peluche. Sa précieuse peluche. Les gamins appellent ça un nin-nin, les adultes ne donnent pas de non particuliers à ça. C’était une peluche, un objet qu’ils associaient à leur enfance, c’était un truc pour les petits quoi. A croire qu’Emilien n’était pas un adulte, mais bien un enfant. Silencieux, il fit les cents pas dans le salon. Il regardait à droite, à gauche d’un air évasif, tout en grignotant le biscuit qu’il était entrain d’engloutir. Puis il grimpa les escaliers à vive allure, il ne savait pas vraiment où il comptait aller avec son paquet de gâteaux et sa peluche, mais il savait bien qu’il trouverait bien quelque part un peu de compagnie. Bien sûr, il espérait tomber sur une bonne compagnie. Puis c’est alors qu’il atterrit sur le balcon. Il crut apercevoir une silhouette de dos, assise dans l’un des fauteuils. Emilien ne perdit pas une seconde et approcha de la jeune fille. Oui, parce qu’il remarqua que c’était une jeune fille. Face à elle, il la regarda avant de lui adresser un sourire. « Tu veux un gâteau ? » lui demanda-t-il d’un air innocent. Il lui tendit alors le paquet de gâteaux qu’il tenait dans sa main, avant de s’asseoir juste à côté d’elle. Le regard naïf et innocent d’Emilien dévisagea la jeune fille dont il ignorait éperdument le nom. Pourtant, il l’avait déjà repéré au sein de la maison. Mais son nom lui avait échappé.

Me trouvant sur le balcon, je profitais de ce moment de tranquillité. Bon pour être honnête, je faisais passer le temps puisque je n'avais pas de quoi m'occuper à ce moment précis. La température baissa légèrement et la neige avait cessé de tomber pendant un certain moment, mais il n'était pas dit que ce dernier serait de retour ce soir. Je profitais alors de ce froid en regardant cette neige assise sur l'un des fauteuils que j'ai sagement pris la peine d'essuyer avant de poser mon derrière dessus. Je fus coupé par une voix masculine, cela me forçait à poser mon regard sur la personne qui portait cette voix. Je fus surprise de constater que le jeune homme n'était pas seul, il était accompagné d'une peluche, c'était sa peluche, sûrement. Avait-il l'habitude de l'emmener partout avec lui ? Je n'en savais rien. Aurais-je raté cela si c'était le cas ? « Tu veux un gâteau ? » Gentille proposition, mais je n'avais pas faim en ce moment, il aurait pu débarquer quelques heures plus tôt pour que je les accepte. « Non, merci. » Répondis-je avec un sourire désolé avant de reprendre afin de faire un petit commentaire sur le jeune homme. « T'es mignon avec ta peluche. » Je le pensais, un homme avec une peluche, c'était bien rare et je trouvais cela mignon, ne me demandez pas pourquoi, je n'en savais rien. J'observais le jeune homme prendre place à mes côtés tout en gardant un petit oeil sur cette peluche, nous pouvions croire qu'elle m'attirait plus que le jeune homme. « Elle a un nom ? » J'haussais légèrement les épaules en attendant une réponse de la part du jeune blond dont je ne connaissais pas toujours le prénom, je devrais lui demander à un moment où à un autre.

Elle ne voulait pas de gâteau qu’il lui proposait. Tant pis. Il laissa malgré tout le paquet entre eux deux, lui faisant remarquer que « je le laisse là, au cas où tu changerais d’avis. Tu n’pourras pas résister bien longtemps quand ils crieront ton nom, crois-moi ! ». Et ça, il en était certain. Qui pourrait résister à la vile tentation de la nourriture ? Ni elle, ni lui. Personne. Mais bon, il n’allait tout de même pas la forcer à en prendre un. Emilien se résigna alors à s’installer à ses côtés. Au même moment où la jolie jeune fille reprit la parole. Il était mignon avec sa peluche (peut-être que sans, il ne l’était pas, mignon.), lui dit-elle alors. Un sourire gêné se peignit dés lors sur les lèvres d’Emilien. Il posa sa peluche, son petit chat, son mini-lui en quelque sorte, à côté de lui, de façon à ce qu’elle ne soit pas visible. En vain. Ladite peluche semblait attiser la curiosité de cette jeune fille, qui finit par lui demander si elle avait un prénom. Emilien aurait pu croire qu’elle se fichait un peu de lui en disant qu’il était mignon avec, en cherchant à connaitre son nom. Mais elle n’avait pas l’air si moqueuse que cela, cette fille. Elle avait plutôt l’air sincère. « Oui, mais… c’est secret ça. » lâcha-t-il d’un air naïf et innocent. Confier le nom de sa peluche, c’était en quelque sorte devoir confier une partie de lui à cette inconnue. Il n’aimait pas vraiment cette idée là, Emilien. Puis ne pas lui dire dés le début, ça laissait une part de mystère autour de sa créature inanimée, et un peu autour de lui aussi. « Et si tu commençais à me dire le tien ? A moins qu’il soit secret lui aussi… ». Emilien arbora un sourire légèrement amusé, tout en lançant un petit regard à interlocutrice.