FT. EMILIEN

Si il y avait bien une chose pour laquelle Neila n’était pas douée c’était la cuisine. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas apprendre mais plutôt qu’elle n’avait absolument pas le don pour ça. Ainsi lorsqu’elle se trouvait devant le fourneau pour faire son repas du soir elle se trouva totalement désemparée et désespérée à l’idée de manger – encore – des pâtes. Elle s’apprêtait à laisser tomber et à faire bouillir de l’eau quand un candidat entra dans la pièce. Elle se tourna vers lui et lui sourit, presque charmeuse. « Salut toi. » Il était désormais évident qu’elle avait quelque chose à demander, sinon elle n’aurait peut être même pas pris la peine de se tourner pour regarder le nouveau venu. « Dis, serais-tu du genre à sauver les demoiselles en détresse ? Je… Je ne sais faire que des pâtes et j’en ai marre de manger ça. » Papa, maman, les collocs, tout le monde avait toujours fait la cuisine à sa place.

Emilien se baladait à l’intérieur du grand chalet, il n’avait rien à faire. Tout du moins pas grand-chose. Les mains dans les poches, il passait à tout hasard dans la cuisine. Pour une fois, il ne s’y arrêta pour y grignoter quelques denrées volées à l’arraché. Mais il fallut qu’une voix l’interpelle. Deux petits mots, pas plus. Juste histoire de nouer la communication certainement. Emilien porta ses yeux azurés à hauteur de la jeune femme, lui répondant d’un bref « salut ». Il aurait bien pu continuer son chemin, ou lui demander si elle avait besoin de l’aide. Même s’il se doutait qu’il pouvait lui venir en aide, surtout en cuisine. Mais il fallait croire que cette jeune fille anticipa les paroles d’Emilien. Lui demandant alors s’il n’était pas du genre à sauver une demoiselle en détresse, ça faisait un peu phrase tirée par les cheveux quand même. Il hocha la tête. Toujours là pour aider son prochain. Serviable comme toujours. C’est alors qu’elle lui demanda de façon subtile s’il ne pouvait pas l’aider à se faire à manger, ou qu’il lui fasse tout simplement son repas. Dans les deux cas, elle avait choisi la mauvaise personne. « Tu peux faire du riz si tu veux ? ». Riz, pâtes, c’était un peu la même chose, non ? Aussi simple à faire l’un comme l’autre. « Tu veux de l’aide ? » finit-il enfin par lui demander.