IMado, Fitz, la bibliothèque sera votre lieux ce soir. Une table, deux chaises, des bougies, des pétales de roses étalées sur le sol, une musique romantique, un menu savoureux. Ce soir vous dégusterez : écrin fantaisie saumoné à l'aneth, magrets de canard au gingembre, Tartare de fruit au coquelicot accompagnée d'une petite fondue au chocolat. Grands crus et champagne sont bien évidemment de la partie. Des tables ont été disposées ça et là dans le château offrant une intimité sans égale aux couples. La lumière a été tamisée, vous serez éclairée à la lumière de bougies, un serveur vous apportera plats et boissons mais occultez le puisque ce soir c'est votre soir. L'amour frappe à votre coeur sachez le saisir.

Cupidon vous souhaite une bonne soirée.

La Saint Valentin, c'était un peu une grosse blague quand même. Disons que d'après Mado, ça ne servait pas à grand chose, pour ne pas dire à rien. Après, il va de soi qu'elle respectait le fait que beaucoup de couples en profitent pour se ruiner dans des restaurants gastronomiques ou dans des bijoux, mais elle, disons que ça ne l'avait jamais tellement concernée. La célibataire endurcie qu'elle était avait un tantinet tendance à emmerder la Saint Valentin, en fait. Du coup, oui, ça la faisait un petit peu chier d'avoir à supporter ce genre de soirées. Finalement, depuis le début, c'était bien la pire. Et maintenant qu'elle s'apprêtait à prendre connaissance du lieu et du partenaire dont elle écoperait, il est vrai qu'elle n'était pas certaine d'être satisfaite. Elle savait bien évidemment quel nom elle avait donné, en toute logique, mais se méfiait comme toujours des sales coups de la Production. Heureusement, elle fut vite rassurée, si on peut dire, en découvrant qu'on lui avait bel et bien attribué Fitz. Disons que quitte à supporter toutes ces conneries, autant le faire avec quelqu'un de sympathique et à qui elle aurait sans doute des choses à dire. Le lieu, par contre, la laissait perplexe. La bibliothèque, sérieusement ? Et dans quel monde est-ce qu'elle était censée trouver ça normal, hm ? C'était bizarre. Et complètement à chier, soyons lucides. En chemin, elle ne put alors qu'imaginer l'agencement de la pièce, voyant mal comment ils pourraient diner au milieu des bouquins. Et puis finalement, lorsqu'elle entra dans la bibliothèque, elle eut l'assez agréable surprise de découvrir un décor plutôt bien arrangé. C'était somme toute un peu trop cucul la praline pour elle, mais bizarrement, elle s'était attendue à pire. Oui, vraiment. Rassurée, donc, là aussi. Vêtue d'une tenue plutôt sobre, elle observa les lieux. Mais bientôt, son regard se posa sur Fitz, déjà présent, à qui elle adressa un sourire teinté d'embarras. Parce que oui, c'était un peu gênant tout ça. Too much, surtout. S'approchant, elle se sentit obligée de préciser une petite chose. « Ceci est une robe. » Oui, enfin, il l'avait sans doute remarqué. « Habituellement, je ne porte jamais de robes. Jamais. Mais Ezra m'a fait acheter ça à Paris, et ... et je me suis dit que ce soir, c'était l'occasion ou jamais de la porter. » Et clairement, elle n'était pas des plus à l'aise là dedans. Les robes l'avaient toujours dérangée. Ça n'était simplement pas pour elle, à la base. « Je fais des efforts. Je ne sais pas si ça se voit, mais j'en fais. » Bref, elle l'avait probablement saoulé, et bien comme il faut. Il faut dire qu'elle n'avait pas l'habitude de ce genre de "rendez-vous". Pas l'habitude du tout, non. « Je suis ravie de partager cette soirée avec toi. » Même si elle se doutait qu'on trouverait à redire de cela. « Parce qu'en plus, tu es très classe. » Ce qui, effectivement, ne gâchait rien.

Oui, Mado portait une robe. Oui, c'était une chose inédite. Et oui, elle se sentait aussi à l'aise là dedans que si elle ne portait rien. Autant dire, pas le moins du monde. Il faut savoir que la jeune femme n'avait jamais été friande de ce genre de tenues. Allez savoir pourquoi, c'était un peu l'horreur pour elle d'enfiler des collants - Jésus, Marie, Joseph - et de se foutre en robe, oui. Pour autant, ce soir, la brune avait eu envie de faire un effort. Ou disons en tout cas qu'elle avait estimé que c'était l'occasion ou jamais de faire une concession, de troquer le slim pour ce genre de tenues. Pour le moment, elle survivait, espérant alors simplement que Fitz garderait en tête qu'elle ne se mettrait pas en robe tous les jours, ni pour tout le monde. Un vrai petit privilégié ce Fitz, oui oui. Son camarade la surprit légèrement en décalant une chaise pour qu'elle s'y assoie. Non pas qu'elle ait douté qu'elle avait à faire à un gentleman - depuis le début, il lui était toujours apparu sous ces traits-ci - mais disons qu'elle n'était pas franchement habituée à ce genre de traitements. En fait, elle n'était pas le moins du monde habituée à tout ça, ce qui ne contribuait pas tellement à la mettre à l'aise non plus, hélas. Bref. Dans un sourire toujours un peu crispé, elle prit place, le remerciant d'un petit signe de tête. Et là, elle lâcha un rire, parce que Fitz commenta sa tenue, s'étonnant du fait qu'elle ait encore opté pour un peu de transparence. Roh, le rabat-joie. Alors déjà, ça n'avait rien à voir avec sa tenue du prime dernier. Ici, il n'y avait presque rien, franchement. Alors elle supposait plutôt aisément qu'il disait surtout ça pour l'embêter. Oui, voilà, sans nul doute. « Comme si ça te déplaisait » formula-t-elle, mutine. Il faisait une fixette là-dessus, en tout cas, que ce soit pour de vrai ou pour de faux. Fitz prit alors place face à elle et la complimenta en retour. Là encore, c'est en un simple petit signe de tête qu'elle le remercia, tout simplement parce qu'elle estimait que des gestes remplaçaient parfois fort bien des mots. Il y avait les regards aussi, comme celui qu'elle ne put s'empêcher de lui adresser lorsqu'elle le vit se saisir d'un petit sac. Pourquoi s'attendait-elle au pire, tout à coup ? Sans doute parce qu'elle se doutait que la Production n'avait pas lésiné sur le coté cucul du truc, et qu'elle avait mis à la disposition des candidats quelques présents d'une niaiserie imparable. Et justement, c'est ce qu'elle ne put s'empêcher de se dire lorsqu'elle sortit un petit ours en peluche rose du sac. Dans un rire, elle ne put se retenir de formuler ce qu'elle en pensait. « Merci beaucoup. C'est ... le pire cadeau que l'on m'ait jamais fait. » Si bien qu'à coté, la robe qu'elle portait était une merveille. Elle ne voulait pas le vexer, et de toute manière, il n'avait fait que choisir parmi des cadeaux qu'elle supposait être relativement pourris. Et puis, la référence au coté "mignon" de la chose l'amusait grandement, il faut bien le dire. « Je l'aurais bien donné à Aaron, mais ... déjà, parait-il que ça ne se fait pas d'offrir un cadeau que l'on a reçu. Et puis, c'est peut être un peu rose, quand même. » Sans blague. Et pour un petit homme, ça n'était pas forcément idéal, on va dire. Observant la mine rigolote de la peluche, elle tira tout de même un large sourire. « C'est vrai qu'il est mignon. » Mais assez parlé de cet ourson, ça n'allait pas leur faire la soirée. « Je n'ai rien à t'offrir, moi. Il aurait fallu que j'amène quelque chose ? » Parce qu'honnêtement, elle n'en savait rien. Elle ne connaissait rien à ce genre de diners, vraiment. Donc peut être, oui, qu'il aurait fallu qu'elle n'arrive pas les mains vides. Mais là, c'était peut être un peu tard pour y penser, hm. « Oh bon sang, les pétales de roses sont franchement de trop. » Mais qu'est-ce qui ne l'était pas, hm ?

Des efforts, Mado était amenée à en faire à certaines occasions, pour certaines personnes. Ce soir, elle avait pensé que puisque c'était la Saint-Valentin, qu'elle devait se rendre à un diner pour l'occasion et qu'il était probable que la compagnie qui lui soit offerte soit celle de Fitz, un candidat qu'elle appréciait, elle pouvait bien en faire, oui. Alors, elle s'était souvenue de cette robe noire qu'Ezra l'avait poussée à acheter à Paris, quelques temps avant qu'ils quittent la capitale française pour rejoindre le programme. Il lui avait dit ce jour-là qu'elle trouverait bien une occasion de la porter, puisqu'il comptait sur elle pour s'amuser un peu. Mado n'avait jamais tellement compris ce que lui entendait par s'amuser - étant donné que bon, ils n'avaient généralement pas la même façon de s'amuser, quand même - mais il était certain que c'était une tenue plus qu'adaptée pour la présente situation. Alors elle avait revêtue la dite robe, avait passé des collants et avait même fait l'effort d'enfiler des chaussures à talons hauts. Autant dire que Mado était une femme transformée ce soir. Parce qu'il était certain qu'elle ne s'habillait pas comme ça tous les jours. Ah ça non. Quoi qu'il en soit, elle osait tout de même espérer que sa tenue plairait à Fitz, ne serait-ce que parce que le but était d'être présentable aux yeux de l'autre. Elle ne savait décidément plus trop comment prendre ses réflexions au sujet de la transparence très relative de ses tenues - franchement, ça n'était jamais grand chose - mais elle fut bientôt rassurée par le petit sourire qu'elle vit naitre sur les lèvres de son camarade. Bon, visiblement, la tenue ne lui déplaisait pas. Mado préférait penser qu'elle avait bien fait de prendre sur elle et d'enfiler cette fichue robe, c'est certain. Et puis, c'est vrai, elle aimait penser qu'on pouvait la trouver relativement jolie là-dedans. Elle avait beau ne pas être franchement à l'aise, elle aimait se sentir un tantinet féminine quand même. Si Ezra la voyait, il serait fier d'elle, elle le savait. En tous les cas, c'était une gentille intention de la part de Fitz d'avoir pensé à lui apporter un petit cadeau. Bon, certes, ça craignait un tantinet. Un ours en peluche, rose de surcroit, ouais ça craignait dans le genre ... Mais bon, c'était un clin d'oeil sympathique et elle appréciait. Après, pas sûr qu'elle veuille franchement le garder. Ce petit ours pourrait faire un heureux. Aaron ? Mouais, mais effectivement, c'était un peu trop rose pour lui. « Ça se peint, tu crois ? » Genre en bleu. Ou en vert. Ou en jaune. Bref, elle n'en savait rien. Que ce soit coté peluches ou coté peinture, non, elle n'y connaissait franchement rien, donc bon. Okay, elle n'était pas franchement sérieuse, et son sourire amusé en témoignait quelques peu. « Roh mais j'ai passé l'âge, tu sais. » La vieille excuse. Elle savait qu'il ne se vexait pas véritablement, heureusement. Comme au sujet du fait qu'elle n'ait pas pensé à venir avec un cadeau elle aussi. Et franchement, il était gonflé de faire de l'humour alors qu'elle avait vraiment été gênée d'être venue les mains vides. Un peu de compassion, bon sang. Mais lui, il préférait ronchonner pour une peluche. Alala. « Bah, t'as qu'à prendre celle-ci ! Puisqu'elle semble beaucoup te plaire et que j'ai cru voir tes yeux se perler au moment où tu me l'as offerte ... Oui, voilà, tout le monde sera content. » Elle de ne pas avoir ça sur les bras, lui d'avoir gagné un doudou ... Non vraiment, c'était un compromis en or, elle le savait. « Mais si tu es bien sage, tu auras un vrai cadeau. » Et là, elle n'avait aucune arrière-pensée en tête, évidemment. Bon, effectivement, elle disait surtout ça pour jouer un peu, mais bon, s'il était un amour, elle tiendrait évidemment parole. Elle aurait le temps de ce diner pour y penser, de toute manière. Quant à ces pétales de roses, il est vrai qu'ils étaient de trop. C'était "too much", c'est bien le cas de le dire. Mais à la remarque de Fitz, la brune se sentit bête. Mais genre, très bête. « Si tu n'as pas prévu de la dépiauter sur le sol, je la veux bien ta rose » glissa-t-elle doucement, dans un fin sourire. Mado préférait les fleurs entières que dépouillées de leurs pétales, oui, c'était comme ça. Et bien normal, non ? « Il serait bien de trinquer à la Saint-Valentin et à tout cet amour qui nous environne, tu ne crois pas ? » Oui bon, c'était une manière un tantinet exagérée de lui faire comprendre qu'elle ne serait pas contre une coupe de champagne. C'était bien de mise dans ce genre de diners, non ?

Quand il s'agissait de cadeaux, Mado était rarement une bonne cliente. Parce qu'elle était chiante, difficile et rabat-joie et parce qu'elle trouvait toujours qu'un truc clochait. Du coup, on lui offrait très peu de choses, et c'était assurément bien mieux comme ça. Cet ours en peluche, aussi mignon soit-il effectivement, craignait quand même un tantinet. Déjà parce qu'en soi, c'était une peluche, mais aussi parce qu'il était tout rose. Donc non, il était peu probable qu'elle puisse l'offrir à Aaron. A moins de le peindre. Oh oui, voilà qui serait intéressant. Un petit coup de peinture et il en serait déjà beaucoup plus présentable, elle en était sûre. Sauf que Fitz intervint et lui brisa tous ses rêves. Pff. « Merci d'avoir cassé mon délire » ronchonna-t-elle, en affichant une moue boudeuse. « Bon et je crois que ça pourrait être dangereux, de toute manière » reprit-elle, plus songeuse. Parce que la peinture, sur les murs c'est bien, sur les jouets déjà moins. D'autant plus qu'un enfant de seulement quatre ans n'avait a priori rien à faire avec un jouet fraichement peint. D'ici à ce qu'il craquèle et à ce qu'Aaron s'empoisonne hein. Ce serait quand même un peu ballot de devoir l'enterrer pour ça, c'est sûr. Hm. Du coup, ouais, elle allait sagement oublier cette idée saugrenue. Cela valait sans doute mieux. Mado, en tout cas, n'était effectivement plus en âge de dormir avec ce genre de conneries. Une occasion rêvée pour Fitz qui, du coup, se permit de glisser une remarque presque salace. Presque, parce que bon, ça restait gentillet. « Je ne répondrai pas à cette question » s'offusqua-t-elle. En fait, c'était surtout pour qu'il ne la trouve pas ... bizarre. Parce que si elle lui avait répondu que les "peluches grandeur nature" n'étaient justement pas des habituées de son pieu, il aurait peut être trouvé ça bizarre, ouais. Bon, et sinon, il la voulait cette peluche, oui ? Quoi ?! Comment osait-il lui renvoyer en pleine tronche ce qu'elle venait de dire ? C'était facile, ça. « Oui bon, ça peut devenir l'exception qui confirme la règle, hein » suggéra-t-elle, faussement désireuse de se débarrasser de l'ourson à tout prix. Au fond, elle ne serait pas contre le garder, c'est juste qu'elle se plaisait à prétendre le contraire. « Hm, je vois. C'est vrai qu'une Everleigh, c'est plus appréciable qu'un ours tout rose, hein » glissa-t-elle ensuite, plus sur un ton plaisantin que pour revenir sur les images diffusées lors du prime. Elle y avait plus d'une fois pensé cette semaine, en fait. Elle se posait d'ailleurs quelques questions à ce sujet. Par contre, vu qu'elle n'était pas certaine de vouloir en obtenir les réponses, elle ne tomberait pas là dedans. Surtout que la soirée n'avait pas à prendre une telle tournure. « Sage comme une image, ni plus ni moins. » Autrement dit, il devra se tenir à carreaux, ne donner lieu à aucun débordement, ne faire aucune bêtise, rien de rien. Et dans ces conditions, oui, il aurait droit à un cadeau. S'il n'était pas sage ? Et bien ... « Oh, tu ne veux pas le savoir. Ce sera horrible, effroyable. Il vaut vraiment mieux que tu restes bien sage, crois-moi. » Parce que oui, elle avait prévu un truc de dingue. Ou pas. Parce qu'en fait, là non plus, elle n'avait pas du tout réfléchi. Donc ouais, ce serait horrible, mais de là à savoir ce que ce serait précisément, hm ... En tous les cas, une rose toute entière, toute belle, plairait effectivement à Mado. C'était bien, bien mieux que de vulgaires pétales dispersés au sol. Alors elle s'empara de la rose avec douceur et adressa un sourire reconnaissant à son camarade. « C'est déjà plus de mon âge, ce genre de présents » glissa-t-elle joyeusement. « Merci. » Oui, pour le coup, elle préférait le remercier comme il se doit, parce qu'une rose, c'était quand même une jolie fleur, et que des fleurs, elle n'avait pas tellement l'habitude d'en recevoir, disons. Elle soutint un instant son regard, mais ne tarda pas à l'inciter à trinquer, autant par soif que par désir de faire les choses bien. Pas sûr que trinquer à l'amour environnant soit une chose bien réaliste, mais il fallait bien trinquer à quelque chose. Se joignant à ses propos d'un simple signe de tête, elle attendit qu'ils aient trinqué pour reprendre la parole. « Au fait » commença-t-elle alors, plongeant son regard dans le sien et prenant un air des plus sérieux. « J'ai cru te voir ricaner dimanche soir. Le coup de la gifle, toi t'as trouvé ça drôle ? » C'était une vraie question, oui. Parce qu'elle n'avait pas tellement compris, sur le coup. Ni le pourquoi d'une telle gifle, ni la réaction de Fitz sur le moment. Elle ne boudait pas, hein, elle s'interrogeait c'est tout. En soi, c'était déjà presque oublié, vu qu'elle avait pardonné à Bob -contre toute attente- mais tout de même.

Non, définitivement, Mado ne peindrait pas cet ours en peluche. Ni en bleu, ni en vert. Ni pour Aaron, ni pour personne d'autre. Il était né rose et resterait rose, c'est tout. De toute manière, il n'avait pas l'air de franchement complexer de sa couleur, alors si ça lui convenait à lui, personne n'était a priori en droit de trouver à redire de ce détail, hm. Allez, elle allait sérieusement abandonner cette histoire de peluche peinte et potentiellement dangereuse par la suite, parce que ouais, ça pourrait prendre une tournure bien glauque, et personne ne voulait ça. D'autant plus que Fitz sembla lui proposer de lui acheter, à sa sortie, une peluche de la couleur de son choix. Ah, pas mal comme compromis. « Ma couleur préférée est le noir. » Et c'était vrai. Elle aimait énormément le rouge et le mauve aussi, mais il suffisait de s'intéresser un tantinet à ses goûts vestimentaires pour constater qu'effectivement, le noir s'y trouvait pour le moins omniprésent. Par contre, c'était pas franchement cool d'embarrasser Mado à coup de questions indiscrètes et tombant franchement mal au vu de sa situation, hm. Oh, et c'était particulièrement honteux d'impliquer Ezra dans tout ça ! Visiblement, Fitz ne reculait devant rien. Le saligaud. « Alors là, aucun risque. De lui et moi, il n'est pas celui qui aurait des choses à raconter à ce niveau-là » laissa-t-elle entendre, faussement outrée. Disons qu'Ezra ramenait régulièrement des nanas à la maison, que Mado pouvait difficilement l'ignorer, mais que de son coté, la jeune femme ne faisait entrer que des livreurs de pizzas et des mécaniciens à son domicile. Et aucun n'avait jamais eu à baisser son pantalon, qu'on se le dise. Mais ça, elle se garderait bien de le lui dire, histoire de ne pas lui faire trop pitié quand même, quoi. Bon okay, Mado allait garder son cadeau. Car bizarrement, plus elle faisait semblant de trouver de quoi le décrier, plus elle l'appréciait. Il était chou, quoi qu'un peu rose, mais ça n'était pas un vrai problème en soi. Fitz, lui, prétendit en tout cas n'avoir jamais testé d'Everleigh. Ah ben ça, Mado n'en savait pas grand chose. Elle s'était en fait contentée de lancer hasardeusement ce sujet délicat par rapport à ce qui avait été montré lors du prime. Ce fut plus spontané que volontaire, d'ailleurs. Elle hocha donc doucement la tête lorsqu'il demanda si elle faisait référence aux baisers, puis se retint de soupirer. A égalité, ouais. Et devinez quoi ... « Je pense que ça ne restera pas en l'état bien longtemps. » Alors attention, qu'il ne se méprenne pas, elle ne parlait pas pour elle là. Elle estimait simplement que si Everleigh s'était faite sautée dès la deuxième semaine, elle pouvait bien compter sur Fitz pour passer derrière, histoire de les essayer les uns après les autres. En cela, elle prendrait une certaine avance, oui. Avance que Mado ne rattraperait évidemment pas, parce que bon, faut pas déconner non plus, disons. Elle ne s'abaisserait pas à passer derrière elle, ça c'est certain. Et puis, honnêtement, tout ça lui donnait envie d'étrangler un cerf à mains nues, tant elle trouvait ridicule qu'on dépeigne la situation comme une pseudo-rivalité à la graisse d'oie. Everleigh voulait Fitz ? Et bien, dans un sens, elle l'avait déjà. Parce que Mado n'avait aucune envie de rentrer dans ce petit jeu. Alors si Fitz commençait à lui plaire - si tant est que ce ne soit pas déjà le cas - elle s'effacerait bien sagement. Oui, voilà, ce serait super ça. Et ça plairait grandement à Everleigh, elle n'en doutait pas. Elle perdrait peut être un mec en or, mais elle ne perdrait pas sa dignité, elle. « Tu fais bien ! J'ai beaucoup de suite dans les idées, et une imagination globalement funeste. Beaucoup n'en ont pas réchappé. » Mais oui, c'est cela. Elle avait tué des dizaines et des dizaines de mecs, juste parce qu'ils n'avaient pas été sages, hein. Ouais, tout à fait son genre, c'est clair. La rose était en tout cas charmante. L'atout charme de la soirée, avec Monsieur ici présent. Dormir avec ? Mais il voulait à tout prix qu'elle ait un doudou, ou quoi ? « Ouais, je vais faire ça. Elle reposera sagement entre Bob et moi. Et s'il la broie en se tournant, je la lui ferai bouffer ! » Ah ça c'était certain. D'ailleurs, Bob lui avait presque manqué, là. Presque, ouais, parce qu'elle se le coltinait suffisamment pour ne pas avoir à pleurer son absence dans la moindre de ses conversations, hein. Et sinon, c'était quoi ce petit air amusé, dimanche soir, hm ? Oh, visiblement, il s'était davantage moqué de la bêtise de Bob que de la joue meurtrie de Mado. Ah ben tant mieux, parce qu'elle n'aurait pas été contre l'idée de lui montrer quel mal de chien ça pouvait faire, justement. Bonne réponse, donc. « S'il était plus attentif, ce genre d'incidents n’arriveraient pas » soupira-t-elle. Dans un sens, Bob avait un coté très enfantin qui lui rappelait Aaron. Et ça lui était, comment dire, assez insupportable par moments. « Mais ça n'est pas un mauvais bougre. Et cette gifle, il se l'est amèrement reproché. J'en fus même très surprise. Il a reçue l'absolution. Il a maintenant intérêt à se tenir à carreaux, parce que la prochaine fois, la gifle viendra de moi, et elle lui coûtera quelques dents. » Oui, elle lui avait pardonné. Par contre, s'il venait à Bob l'envie de récidiver, il serait dans la merde. Une fois, ça passait. Deux fois, ça casserait.