+ peyton
Fredonnant l'une des ces chansons à la mode qu'elle entendait constamment ces temps-ci, bougeant la tête en rythme, se retenant même de danser, autant dire qu'Emmeline rayonnait d'une bonne humeur qu'elle espérait contagieuse. Mieux valait ça qu'une bonne grippe, n'est-ce pas. Elle avait tendance à voir les choses ainsi. Se promenant dans le chalet, elle cherchait quelqu'un à embêter, quelque chose à faire, tout simplement une activité pour l'occuper. Elle ne parvint pas à s'attarder auprès d'un candidat et quoi qu'elle fasse, elle n'arrivait pas à tenir en place dans une pièce. Elle ne savait pas ce qu'elle souhaitait absolument faire, toutefois, elle continuait à s'agiter. Et avec ces températures étouffantes, c'était exactement tout ce qu'il ne fallait pas faire. Puisqu'elle allait encore plus s'agiter et avoir d'autant plus chaud. Cercle vicieux. Cela dit, en remarquant qu'elle avait vraiment vraiment trop chaud, elle décida qu'il n'y avait pas de meilleurs moments pour aller profiter de la piscine. Et avec un peu de chance, d'autres candidats seraient aussi en train de profiter de l'eau, si bien qu'elle aurait de quoi se rafraîchir et de quoi se divertir. Plan parfait ! Enthousiaste, elle ne perdit pas davantage de temps et alla enfiler son maillot de bain. Elle pressa ensuite le pas jusqu'à la piscine et... personne. Sérieusement ? Mais qu'est-ce qu'il faisait donc tous un jeudi, à midi et quart, hein ? Oh, peut-être qu'ils étaient en train de manger. Tant pis. Cela ne l'empêcha pas de plonger dans l'eau. Ah, ce que c'était agréable ! Elle nagea alors à la surface de l'eau, sous l'eau, faisait tout et n'importe quoi pour s'occuper maaaais... toujours aussi ennuyant. Seule, c'était bon pendant cinq minutes uniquement. Pff. Heureusement, quelqu'un parvint sans doute à lire dans ses pensées puisque Peyton arriva seulement quelques minutes plus tard. « Ah, tu tombes bien ! » qu'elle lui lança en esquissant un large sourire. La tête en dehors de l'eau, sans bouger davantage, elle garda le regard fixé sur lui. « J'ai terriblement besoin de compagnie. » Petite moue, regard de biche. Ou comment essayer de corrompre quelqu'un quand on est désespéré. Eh oui. Tous les moyens pour bons pour obtenir ce qu'on veut, n'est-ce pas.

Je traînais dans le chalet depuis un moment, sans but. Il faisait bien trop chaud pour la saison, cela n'était pas normal et cela me chamboulait un peu. Je n'avais pas pour habitude de telles températures pour la saison, cela n'était pas normal et je ne m'y ferais certainement pas. Non. Pourquoi ne nous avait-il pas laissé les bonnes températures ? Celle de saison, celle de l'hiver en ce moment. Cette chaleur m'étouffant un peu et me mettant mal à l'aise, j'eu comme idée d'aller me rafraîchir à la piscine. Tant d'eau, ça ne pouvait me faire que du bien. Même si je n'étais plus certain de savoir encore nager correctement. Manque de pratique depuis bien trop d'années maintenant. Je n'avais pas encore profité de la piscine du chalet pour me remettre à barboter comme un poisson, j'étais encore au niveau de la pierre qui coule. Mais j'étais convaincu que cela finirait par me revenir. J'espérais en tout cas. J'avais donc enfilé mon maillot de bain par dessous mes vêtements et avais déambulé jusqu'à cette piscine. J'pensais m'y retrouvé seul mais c'était visiblement pas le cas. « Ah, tu tombes bien ! » Au moins ma présence n'était pas un fardeau ! Contrairement à ce que j'avais pu être pour Mado lors de la première semaine. Elle m'avait à l'époque, bien fait comprendre que je la gênais et c'était heureusement pas le cas d'Emmeline. J'suis pas certain de son prénom mais je parierai mon caleçon préféré qu'il s'agit bien de celui-là. « J'ai terriblement besoin de compagnie. » Mon regard se fixe sur sa bouille, j'peux pas lui refuser ça. Elle sait comment faire pour avoir ce qu'elle désire elle. Je me défais donc de mon pantalon et de mon t-shirt pour ne finir qu'en short de bain. Je rentre doucement dans l'eau et décide enfin de briser le silence que j'ai laissé s'installer. « Et bien je suis là. Que puis-je faire pour que tu sois comblée ? » Peut-être avait-elle une envie précise ? En tout cas, j'étais disposé à l'aider à passer un peu le temps. Temps qui s'avérait coulé bien trop lentement par moment.

Si vous laissez Emmeline s'ennuyer, toute seule, dans une grande piscine, de nombreuses choses pourraient se passer. La possibilité la plus improbable étant qu'elle pourrait s'endormir de désespoir devant tant d'ennui. La plus probable, cela dit, serait qu'elle pourrait inonder toute la pièce pour recréer une piscine géante. Ou un aquarium. Pire qu'un gosse. Elle ne pouvait pas rester seule trop longtemps. C'était impossible. Enfin, si, de temps en temps, il se pouvait qu'elle ait besoin d'une certaine solitude, comme lorsqu'elle était énervée ou triste, par exemple. Et encore... avoir quelqu'un qui ne parle pas à côté d'elle pouvait aussi fonctionner. Oui, en bref, il ne fallait pas la laisser avec sa solitude. C'était sa pire ennemie. Et elle la forçait à faire encore plus n'importe quoi. Par conséquent, tout le monde pourrait féliciter Peyton d'être arrivé au bon moment. Oui, oui, oui. Et en plus de bien vouloir lui accorder sa compagnie, il semblait le faire sans ronchonner. Parfait ! Alors, que pouvait-il faire ? À peine avait-elle entendu cette question qu'elle se mit à la recherche de ce qu'elle pourrait lui répondre. Sans tarder, bien des activités débarquèrent dans son esprit. Et bien entendu, elle ne parvint pas à garder ses lèvres immobiles, faisant un récit détaillé des aventures extraordinaires qui se déroulaient dans sa petite tête. « Hm... on pourrait faire un jeu ? Ou danser ? Tu as déjà dansé dans l'eau ? Ou alors, on pourrait chanter. Oh oui, c'est bien de chanter ! Surtout que j'ai la chanson de l'autre-là, en tête. Tu sais, celle qui fait tout le temps des grimaces et dont la taille des fesses est souvent commentée ? Bah voilà. J'arrive pas à me la sortir de la tête. La chanson hein. Pas Ninji, je ne sais quoi. Hm, sinon, on pourrait... Tu pourrais me parler de toi ? Me raconter les détails les plus morbides de ton existence. Même si ça risquerait de plomber un peu l'ambiance. » Un peu, oui. Elle continua à chercher, parvenant à penser intérieurement cette fois-ci. Et lorsqu'elle trouva une idée qui lui semblait exploitable, son visage changea instantanément d'expression. « Oh, je sais ! Tu connais le jeu où tu dis deux mensonges et une vérité ? En fait, c'est simple, tu dis... bah, deux mensonges et une vérité et l'autre doit retrouver la vérité. » Ou alors, c'était l'inverse et il fallait dire deux vérités. Elle ne savait plus. Peu importe, ça n'avait pas tellement d'importance. « Alors, je te propose de faire ça. Et pour rendre le tout plus intéressant, ajoutons de l'alcool à cette histoire. » Regard mutin. « Disons que quand on ne démêle pas le vrai du faux, on doit boire une gorgée ? » Facile comme jeu, n'est-ce pas ? À moins qu'il n'ait une autre idée bien plus passionnante. Dans ce cas, qu'il parle ! Ou se taise à jamais, oui, oui, on sait.

Bien entendu, j'étais disposé à aider mademoiselle à passer le temps. J'étais galant, en tout cas ma mère m'avait toujours éduqué de cette façon. Il est vrai que je côtoie peu de femmes, la raison en est simple, je ne sors pas de chez moi. Par contre, j'ai vécu entouré de six soeurs et je pense pouvoir dire que je connais donc un peu les femmes. Je ne les connais pas d'un point de vue romantique mais je sais faire plaisir. Et c'est exactement ce que je fais avec Emmeline, je n'espère rien d'elle. Je ne suis pas là pour tirer mon coup et me barrer, ce n'est pas pour cela que je suis gentil. Non, j'veux juste lui faire plaisir et oser espérer que cela égaiera un peu sa journée. J'accepterai donc n'importe quelle idée qu'elle me proposerait excepté peut-être une compétition de natation. Je n'avais plus nagé depuis un siècle, j'étais rouillé et aucunement près à me ridiculiser. J'avais quand même ma petite fierté personnelle. Entrant dans l'eau, je serrais les dents au contact de celle-ci. Craignant qu'elle soit trop froide, je fus agréablement surpris du contraire. Ma mâchoire pouvait donc se desserrer un peu. « Hm... on pourrait faire un jeu ? Ou danser ? Tu as déjà dansé dans l'eau ? Ou alors, on pourrait chanter. Oh oui, c'est bien de chanter ! Surtout que j'ai la chanson de l'autre-là, en tête. Tu sais, celle qui fait tout le temps des grimaces et dont la taille des fesses est souvent commentée ? Bah voilà. J'arrive pas à me la sortir de la tête. La chanson hein. Pas Ninji, je ne sais quoi. Hm, sinon, on pourrait... Tu pourrais me parler de toi ? Me raconter les détails les plus morbides de ton existence. Même si ça risquerait de plomber un peu l'ambiance. »Je dois bien avouer, j'ai pas tout suivit. J'ai un peu perdu le cours de ce qu'elle disait là. Elle venait d'énoncer plusieurs idées et je ne savais pas laquelle je devais retenir. Laquelle était celle qu'elle préférait ? J'hésitais. Je n'eu pas le temps de répondre qu'elle prit la parole avant moi. Elle avait de la discussion au moins, ça ne me gênait pas. Au contraire, elle compensait le fait que moi, j'en avais pas. Parce que j'ai souvent l'impression de ne dire que des choses peu utiles, j'ai l'impression que les gens n'en ont rien à foutre du petit Peyton. « Oh, je sais ! Tu connais le jeu où tu dis deux mensonges et une vérité ? En fait, c'est simple, tu dis... bah, deux mensonges et une vérité et l'autre doit retrouver la vérité. » Ouais, je crois que je connais ce truc. J'balance la tête, parce que j'ai saisi le principe de ce jeu. « Alors, je te propose de faire ça. Et pour rendre le tout plus intéressant, ajoutons de l'alcool à cette histoire. » Je bois que rarement mais j'suis d'accord. J'vais quand même pas me dégonfler. « Je suis partant » Que je lui dis tout en me dirigeant vers la plateforme où je saisis deux verres et une bouteille. Une bouteille de champagne, je la lève un peu pour que la candidate puisse la voir «ça te convient ? » que je lui demande. J'espère que oui parce que j'ai déjà repris le chemin de la piscine pour rentrer à nouveau dans l'eau. « Disons que quand on ne démêle pas le vrai du faux, on doit boire une gorgée ? » On fait comme ça ! Une nouvelle fois, j'approuve ce que vient de dire la jeune femme. Je dois commencer je suppose. Donc je me concentre, je cherche quelque chose à dire « Premièrement, je vis avec mon épouse, deuxièmement, je suis vendeur indépendant sur internet et troisièmement, je suis papa. » Deux mensonges, une vérité. A elle de trouver.