Ce jacuzzi rendait Mado incroyablement nostalgique. En soi, ça n'était qu'un endroit comme un autre, quoi qu'un peu plus glamour que certains autres lieux du chalet, mais de base pas si riche de sens que cela. Pour autant, aux yeux de Mado, cela avait comme un certain symbolisme. En vérité, c'était ici qu'elle avait eu l'occasion de converser avec Neila pour la dernière fois. Et la jeune femme lui manquait, c'était certain. Elle avait beau avoir abandonné peu de temps après le début du jeu, Mado ne pouvait s'empêcher de penser qu'avec le temps, elles auraient pu devenir véritablement proches, elle qui avait toujours eu beaucoup de mal à se faire des amis, particulièrement chez la gente féminine. Donc oui, c'est une Mado mélancolique qui se trouvait présentement dans ce jacuzzi, mais qui ne comptait pas y rester seule bien longtemps. En effet, elle avait convié son partenaire à l'y rejoindre dans la soirée, histoire qu'ils fêtent ensemble le sauvetage du grand bouclé. Alors certes, pour beaucoup ça n'était qu'un banal sauvetage et il y aurait peut être d'autres, mais à leurs yeux, c'était comme une petite victoire, finalement. La façon dont Bob avait été nominé n'avait pas manqué de les perturber, c'était certain. Mado s'était d'ailleurs épuisée à le défendre auprès de Mickey, et à clamer à qui voulut bien l'entendre combien cette nomination avait été injuste. Mais cela était derrière eux, désormais, et la jeune femme avait bien l'intention de le célébrer, en quelques sortes. Elle avait donc pensé à se munir d'une bouteille de champagnes, de deux coupes, et n'attendait désormais plus que la venue de son partenaire. Partenaire qui, d'ailleurs, lui apparut au bout de quelques instants, et qu'elle accueillit avec un large sourire. « Tu as très exactement trente-sept secondes de retard. J'exige une explication, Bob. » Naturellement, elle était ironique. Qu'il soit ponctuel ou non importait bien peu, et il est clair qu'elle ne comptait pas chipoter pour quelques secondes, hein. De plus, ils n'avaient pas convenu d'un horaire très précis pour se retrouver ici, alors c'était plus pour le taquiner qu'autre chose qu'elle disait cela, à n'en point douter. « Le champagne et moi t'attendons, alors ne te fais pas prier pour nous rejoindre » reprit-elle, assez malicieusement, caressant la surface de l'eau du revers de sa main. « D'autant plus que j'ai enfilé mon plus joli bikini pour toi. » Bah oui, évidemment. Disons que ça changeait des maillots de bain standards qu'elle portait lorsqu'elle enseignait la natation à Paris, hm.

Tu étais assuré d’avoir une semaine de plus au chalet, au sein du jeu. Chose qui te soulageait franchement. Tu pourrais souffler un peu, sans t’inquiéter ni rien. Malgré tout Isis faisait partie des nominées, et tu espérais vraiment qu’elle ne partirait pas. Elle était l’une des rares personnes avec qui tu étais réellement proche ici. La voir quitter l’aventure te ferait vraiment bizarre, et tu mettrais sûrement longtemps avant de t’en remettre. Mais bon… Tu ne pouvais rien y faire. Tu n’avais aucun pouvoir sur les votes ni rien du tout. Chose qui était bien dommage, hm. Bref. Mado t’avait convié à la rejoindre dans le jacuzzi. Et tu ne t’étais pas fait prier pour accepter et t’y rendre. Vous aviez quelque chose à fêter. Même deux choses, au final. Tu étais toujours là, premièrement. Et deuxièmement, vous avez été nommé couple de la semaine, pour votre relation, et non pour vos chamailleries. On pouvait appeler ça un bon pas en avant, non ? Pour toi, ça l’était. Une fois sur place, tu arquas un sourcil. Action que tu faisais assez mal d’ailleurs, à cause de ta blessure de la semaine passée. Certes, tu souffrais moins que mercredi dernier, mais la douleur était toujours plus ou moins présente. Mais peu importe. Tu avais tout de même ton éternel sourire aux lèvres. « Je me suis fait attaquer par des lilliputiens en venant ici… Ils ont essayé de me voler mon nez pour l’offrir à voldemort, mais je me suis battu jusqu’au bout. Je ne me laisse pas faire, moi ! » Oui, c’était ton excuse pour être en « retard ». Oh, et quel retard, soit dit en passant. Tu n’avais même pas connaissance de l’heure, en fait. Tant pis. « J’arrive, j’arrive, je ne voudrai pas que tu boives tout le champagnes toute seule, ça serait triste. » dis-tu en lâchant un petit rire et en t’introduisant finalement dans le jacuzzi. Tu lâchas par ailleurs un petit soupire de satisfaction. Te retrouver dans l’eau te faisait toujours un bien fou, surtout dans le jacuzzi. Car tu étais de ce genre de personnes qui avaient constamment des courbatures, et les remous de l’eau avaient le don de détendre tes muscles. Muscles toujours plus ou moins endoloris à cause des activités sportives que tu exerçais. Car tu te devais de rester en forme. Puis finalement, dans un sourire, tu observes son plus joli bikini, d’après elle. Elle était plus jolie que le bikini, mais peu importe. « Ah oui, quand même. Tu devrais considérer ça comme une tenue à part entière, et te promener partout comme ça. Après, je dis ça, je dis rien. » Et bien oui, pourquoi pas. Ce n’était pas toi qui irais te plaindre, hm. Tu lui fais alors un sourire malicieux accompagné d’un petit clin d’œil. Tu reprends finalement après quelques secondes : « Bon, on l'ouvre, ce champagne ? »

Mado aurait assurément bien mal vécu le fait que Bob ait quitté l'aventure à l'issue du prime de dimanche soir. Elle qui le considérait à ce jour pleinement comme un partenaire, mais surtout comme un allié, ne pouvait absolument pas concevoir que leurs routes puissent se séparer maintenant, et surtout pas parce qu'un certain Mickey avait cru bon de laisser sa rancœur dicter ses choix et sa manière de jouer en le mettant injustement en danger. Non, ça n'aurait définitivement pas été loyal. Il y avait des façons de faire et la façon dont Mickey avait nominé Bob lui restait définitivement en travers de la gorge. Pas sûr que ça lui passe un jour, d'ailleurs. Il était en tout cas incroyablement satisfaisant que Bob ait réchappé à cette improbable nomination. Car si elle était naturellement ravie pour Fitz et Alecia également, elle n'en oubliait pas que Bob, lui, n'avait pas été nominé suite au choix de la majorité de leurs camarades, ce qui donnait à ce sauvetage un goût d'autant plus plaisant, sans doute. Pour autant, il est vrai qu'elle n'avait jamais tellement douté du sort de son partenaire. Elle s'était fait du soucis pour lui, évidemment, mais avait toujours tâché de garder en tête qu'il serait logique, ou en tout cas légitime, qu'il soit sauvé. Comment le public aurait-il pu le laisser rentrer chez lui, alors qu'il semblait populaire depuis le début du jeu ? Et puis, c'aurait été se ranger du coté de l'injustice de Mickey, et ça, elle n'avait pas pu l'envisager non plus. Donc oui, elle était restée confiante le concernant, et avait visiblement bien fait. Et aujourd'hui qu'il la retrouvait au jacuzzi comme cela avait été prévu, il est vrai qu'elle comptait fermement fêter son sauvetage avec lui. Elle avait donc prévu du champagne, se disant qu'il apprécierait peut être de ne pas être forcé de trinquer au jus de fruit, qu'importe l'heure qu'il pouvait être. Elle le taquina également d'entrée de jeu, prétextant qu'il était en retard, ce qui n'était évidemment pas le cas. Et son excuse, c'était quoi ? Oula. « Ah ouais, rien que ça ! » Une histoire à dormir debout, comme beaucoup des choses qu'il racontait d'ailleurs. Mais soit, il n'en perdait jamais son sens de l'humour, et ça aussi c'était habituel. Après une insinuation qui fit sourire Mado - genre, il la prenait pour une alcolo ou quoi ? - Bob entra alors dans le jacuzzi, puis ne tarda pas à se permettre de contempler ce que sa partenaire avait revêtu exclusivement pour lui. Oui bon, c'était surtout pour le jacuzzi, mais laissons-le rêver. Et elle, elle ne tarda pas à lâcher un franc rire, parce que franchement, Bob l'étonnerait toujours. Une tenue à part entière ? Bah voyons. « Avec tous les obsédés qu'il y a dans le coin ? Tu plaisantes, j'espère ? » Oh cette remarque englobait bien plus de monde qu'on pouvait le croire, car ce qu'elle ne disait pas forcément, elle ne le pensait pas moins, c'était certain. A sa remarque, elle hocha doucement la tête, et saisit la bouteille de champagne. Elle entreprit alors de la débouchonner ... avant de décréter que non, ça n'était pas à elle de le faire. C'était qui l'homme ici, hein ? Pas elle, jusqu'à preuve du contraire. « Je pense qu'il vaudrait mieux que tu t'en charges. Essaie simplement de ne pas orienter le bouchon vers mon visage, je tiens à chacun de mes yeux. » Un œil, c'était bien. Deux yeux, c'était mieux. Ouais, c'est clair.

Tu avais beau te demander pourquoi tu étais tombé sur une partenaire telle que Mado à tes débuts, tu étais désormais content de l’avoir près de toi, mine de rien. Car si vous n’aviez pas été partenaire, aucun de vous deux n’aurait fait d’efforts pour bien vous entendre, et vous vous détesteriez sûrement encore en ce moment même. Mais ce n’était pas le cas, et c’était ce qui importait, au final. Tu hoches la tête après avoir raconté ton improbable récit. « Oui, rien que ça. J’ai tout de même eu chaud aux fesses… » On pouvait y croire en admettant que tu ne racontes pas de bobards. Ce qui était faux, hm. Tu hausses innocemment les épaules faisant bien comprendre que tu n’étais pas le fautif. Tu entres finalement dans le jacuzzi, et tu ais une remarque sur son maillot de bain qui lui allait fort bien, à vrai dire. Peut-être même trop. Mais bon, il fallait bien faire avec. « Je te protégerai si tu veux. Ou sinon, je pourrai marcher toujouuuuuurs à côté de toi, et je fermerai les yeux de tous les mecs qui seraient sur notre passage. De cette manière, tu n’auras rien à craindre. Ça me paraît être un bon plan, non ? » Ou pas, en fait. T’avais beau avoir l’arcade sourcilière atrophiée, tu étais toujours autant apte à raconter des conneries. Dommage pour elle. Finalement, elle te passe la bouteille de champagne et tu ne peux pas t’empêcher de rire à ses paroles. Le pire était sûrement que c’était parfaitement ton genre d’envoyer un bouchon dans l’œil de quelqu’un. Sans faire exprès, cela va de soi. Tu n’étais pas très doué, ce n’était pas de ta faute, hein. Après avoir pris entre tes mains la bouteille, tu la regardes d’un air désolé. « Je ferai de mon mieux.. Mais tu pourrais être sexy avec un cache œil de pirate, tu sais. Penses-y. » Au cas où tu ferais une gaffe, il faudrait relativiser le tout, et positiver. Oui, voilà, elle pourrait avoir un certain charme avec un bandage sur son œil. Bon… On allait éviter que le pire arrive, tout de même. « Attention, ferme les yeux. » préviens-tu alors que tu entreprends de déboucher la bouteille, le bouchon diriger vers le haut. Ce dernier est alors propulsé en l’air, et tu attrapes rapidement une des flûtes que tu remplis du liquide, et que tu offres à Mado. Très peu de secondes après, le bouchon retombe. Sur ta tête, dans tes cheveux. Comme par hasard. Un léger rire se fait entendre de ta part, et tu dis dans un sourire « Tu vois, tout le monde l’aime, ma tignasse ! » Ils avaient beau la critiquer, Mason était carrément prêt à faire un milliard de missions pour avoir la même coupe de cheveux que toi. Sans encore enlever le bouchon, tu te serres à ton tour un verre. Verre que tu ne tardes pas à lever en l’air après avoir reposé la bouteille à sa place. « Au couple de la semaine ! » Eux, en somme. Et bien oui, tu dédiais ce verre à votre couple qui avait finalement tenu bon.

Alors euh, cette histoire de lilliputiens, elle était pas mal dans le genre farfelue. Et à en croire le récit enflammé de ce cher Bob, il avait vécu l'enfer. MAIS ! Mais il avait survécu, bien évidemment. Bah oui, sinon rien n'aurait servi d'être sauvé dimanche soir, hein. Son nez et lui se portaient donc bien, et ça n'était pas pour déplaire à Mado, qui aurait quand même eu un peu de mal à dormir à coté d'un mec qui aurait un trou à la place du pif. Ouais, ça lui aurait fait bizarre, disons. Donc oui, elle pouvait naturellement concevoir qu'il ait eu drôlement chaud aux fesses, comme son vif hochement de tête le laissa penser. Mais voilà qu'à peine entré dans le jacuzzi, Bob se laissa aller à une remarque tout à fait absurde au sujet du bikini de sa partenaire. Non mais franchement, il la croyait du genre à se balader dans cette tenue en permanence ? Non, elle n'en était absolument pas réduire à cela pour attirer l'attention, elle. Et puis, comme elle l'avait très justement sous-entendu, avec tous ces messieurs et leur kékette en chaleur, il ne ferait pas bon s'exhiber de la sorte. Ah ça non ! Et Bob, que lui proposait-il ? Oh bon sang, c'était censé avoir l'ai rassurant comme alternative, ça ? « Euh, je doute que ce soit franchement une bonne idée, tu sais. Limite, ça ne me rassurerait justement pas trop que tu sois toujours dans mes pattes, sans vouloir t'offenser. » Parce que bon, ça en deviendrait louche aussi, dans un sens. Au fond, elle savait pertinemment qu'il était atrocement jaloux de tous ceux qui pourraient trouver Mado à leur goût. Bah ouais, logique, non ? Bien sûr que si, c'était l'évidence même et se voiler la face ne servirait à rien. Il leur fallait en tout cas ouvrir cette bouteille de champagne, car il était tout de même préférable de la boire, et pas de se contenter de l'observer. De même, elle ne se débouchonnerait pas toute seule, alors quelqu'un allait devoir s'y coller. Et ce quelqu'un, naturellement, c'était Bob. A lui l'honneur, oui, tant qu'il tâchait de ne pas viser son visage au moment de faire sauter le bouchon, hm. Un cache œil de de pirate, disait-il ? Mais, ce garçon était complètement taré ...« Permets-moi d'en douter » soumit-elle alors, perplexe, et peinant honnêtement à s'imaginer avec ce genre de trucs sur la tronche. Ouais, non, elle préférait quand même éviter, disons. Il la somma de fermer les yeux, alors elle s’exécuta bêtement, prenant même la peine de protéger son visage à l'aide de son avant bras, au cas où. Et puis finalement, tout se déroula fort bien, même si le bouchon avait visiblement trouvé refuge dans la chevelure de Bob. Mado ne manqua pas d'en ricaner, évidemment. « Mais personne ne l'aime autant que moi, ta tignasse » répliqua-t-elle, comme pour contraster très nettement avec ce qu'elle en disait auparavant. Oui, elle exagérait clairement, mais tout de même, elle s'était habituée aux cheveux de Bob. « Tu vas le laisser là ? » demanda-t-elle ensuite, car il est vrai que le bouchon se trouvait toujours dans ses cheveux alors, hm, soit il l'avait déjà oublié, soit il le laissait intentionnellement à cet endroit. Leurs deux verres en main, Bob ne tarda pas à leur proposer de trinquer à une chose qui devait autant compter à ses yeux qu'à ceux de Mado. « Au couple de la semaine, oui, j'approuve. » Ainsi, ils trinquèrent, et Mado but sans tarder une gorgée de champagne. Un bon champagne, d'ailleurs. « J'ai hésité à te tenir compagnie dimanche soir, mais je me suis dit que tu apprécierais celle d'une autre personne ... » Comme la dernière fois, elle faisait indirectement référence à Isis, qu'elle savait proche de Bob. « Hm, mais tout ne s'est pas très bien passé, je me trompe ? » se risqua-t-elle alors à demander, concernée et compatissante, car ayant eu l'occasion de s'attarder sur certaines petites scènes, lors du prime. Il lui avait semblé qu'il y avait eu comme un problème entre Bob, Isis et leur camarade Nadan. Mais elle pouvait se tromper.

Tu pourrais faire un très bon garde du corps, t’en étais convaincu, même. Bah oui, pourquoi pas ? Il te suffirait de te promener en costard et lunettes noires, bras croisés sur le torse, et tu ferais peur à tout le monde. Ou pas, en fait. Parce que la plupart des gardes du corps étaient chauve.. et toi, tu étais tout sauf chauve, au cas où quelques personnes ne l’auraient pas encore remarqué. Et pour rien au monde tu te raserais la tête pour faire peur, soyons clair. Et puis quoi encore ? Quoi, Mado n’appréciait pas ton idée ? Mais… C’était impossible. Oui, impossible, c’était le mot. Parce que ton idée, franchement, elle déchirait. Non ? Ah, non. Bon, tant pis. « Je ne comprends pas… Tout le monde rêverait de m’avoir dans ses pattes, pourtant. » Pas trop, en réalité. Mais il fallait bien lui faire croire, hein. Même si tu savais qu’elle ne serait pas dupe. Qui le serait face à un mensonge gros comme ta blessure au sourcil ? T’en viens finalement à lui avouer qu’elle serait vraiment pas mal avec un cache œil de pirate. Et bien oui, pourquoi pas ? Ça pouvait lui donner un certain genre, hum. « Oh, tu auras ton beau sourire pour tout rattraper. » prétextes-tu, au cas où, par erreur, tu crèverais son œil. Que ce soit maintenant ou dans une semaine, il fallait assurer ses arrières. Ta chère partenaire se protège finalement le visage, et tu ne peux pas t’empêcher de penser qu’elle avait bien raison. Avec toi, on était malheureusement sûr de rien. Tout pouvait arriver, et n’importe quand. Par chance, il n’y eut aucun problème, à ton grand étonnement. Oui, toi, Bob, tu avais débouché une bouteille de champagne, et tu n’avais tué personne. On devrait sûrement te remettre une médaille. Mais tu avais beau regarder à droit et à gauche, aucune médaille en vue. Tant pis. Le bouchon, par contre, avait décidé de s’offrir un petit séjour dans tes cheveux. Oh, si ça pouvait lui faire plaisir. Ton rire se fit entendre à la réplique de Mado. Si seulement tu avais su qu’elle dirait ça un jour. « Attends… Si je reviens avec un magneto, tu voudras bien répéter ça ? » Oh, sait-on jamais, imaginez qu’elle ne redise plus jamais cette phrase. Tu t’en voudrais, tout de même. Il fallait que ce soit graver dans toutes les mémoires. A jamais. « Oh, je le laisse profiter un peu, après je l’enlèverai. » Peut être qu’après tout, ça pensait, un bouchon. Peut-être que ça avait une âme, une conscience, peut-être qu’il voudrait rester dans tes cheveux. Ou pas, hm. Tu allais beaucoup trop loin dans tes réflexions, comme toujours. Vous trinquez alors au couple de la semaine. A vous deux, donc. Logique. « J’trouve que c’est le meilleur de tous les couples. » fais-tu remarquer. Normal, tu en faisais partie. Et elle aussi. Alors forcément, ça jouait. Tu avales une gorgée, et tu souris à sa phrase. Oh, tu aurais franchement préféré passé le prime avec elle, au final. Car mis à part la bonne nouvelle de la fin, la soirée avait été assez chiante. Dans le sens où rien de bien ne s’était passé. Et puis, il y avait eu cette fichue mission que Cupidon t’avait donné, hm. « Oh bah tu sais.. Je n’étais pas en si bonne compagnie. Entre Harlow qui me grimpait dessus et qui me faisait des offres assez déplacées, et Nadan qui me menaçait de je ne sais quoi… » Tu lâches un rire, car finalement, tout ça était réellement ridicule. Franchement. « Non, pas vraiment » réponds-tu alors. « J’crois bien qu’il avait envie de m’arracher les dents une par une.. » expliques-tu, amusé. Parce qu’au final, ça t’amusais plus qu’autre chose, oui. Bon, certes, les paroles de Nadan ne t’avaient pas plu non plus. D’où Isis lui appartenait ? Non mais n’importe quoi.

Hm, après réflexion, disons que Mado ne savait pas tellement ce qui serait le pire : avoir à faire à une tribu d'obséder sexuels ou avoir dans ses pattes Bob ici présent, qui ne la lâcherait alors plus d'une semelle ? Dans un cas comme dans l'autre, elle serait plus ou moins dans la merde, disons. Car Bob avait beau être prévenant et assez intentionné, disons qu'elle préférait tout de même éviter d'en arriver là. Elle le savait du genre un peu collant, boulet de son état à certaines occasions, alors ouais, elle venait officiellement de renoncer à l'idée du bikini comme tenue à part entière, c'est certain. « Si quelqu'un t'a dit ça un jour, il t'a menti » glissa-t-elle, taquine, lorsqu'il laissa entendre que n'importe qui aimerait l'avoir dans ses pattes. Autant dire personne, non ? Ouais, déjà plus. Bob avait en tout cas beaucoup de suite dans les idées, si bien que ça ne l'étonnait même plus. Non mais franchement, son idée du cache œil façon pirate, il l'avait sortie d'où ? Parce qu'à choisir, elle préférerait porter un œil de verre. Ce serait, disons, beaucoup plus discret. « Tu sais parler aux femmes, toi » reprit-elle, dans un sourire élargi. Des compliments, on ne lui en faisait que rarement. Et ici, les hommes étaient même relativement froids avec elle. Entre ceux qui ne lui servaient pas à boire, ceux qui lui tenaient tête et ceux qui trouvaient toujours à redire de ce qu'elle portait, disait ou faisait, ouais, ça lui faisait du bien d'avoir droit à ce genre de paroles, disons. La bouteille fut finalement débouchée, et au plus grand bonheur du visage de Mado - qu'elle avait tout de même protégé, pas folle la guêpe - aucun incident ne fut à déplorer. Le bouchon s'était simplement contenté de se foutre dans les cheveux de Bob. Cheveux qui ne tardèrent pas à être plus ou moins encensés par Mado, d'ailleurs. Il parlait d'un magnéto, et elle ricana. Avait-il au moins compris qu'elle avait un tantinet exagéré, hm ? « Ah non, c'est le genre de trucs que l'on dit une fois et qui perdent tout leur sens si on les répète, tu comprends ... » Ouais, disons qu'elle voulait surtout anticiper afin d'éviter qu'il le lui fasse vraiment répéter. Elle l'en savait capable, clairement. Le bouchon resterait donc là, dans les cheveux de Bob, tant qu'il le voudrait. Grand bien lui fasse, ça n'était pas bien important de toute façon. Ils trinquèrent alors et la réflexion de Bob ne manqua pas d'amuser Mado. Le meilleur de tous les couples ? Ah bah ça, c'était plutôt logique quand on y pense. « Tout à fait. Et que personne n'ose mettre en doute notre objectivité, hein. On sait ce qu'on dit, quand même. » Bah ouais, de l'intérieur, ils étaient encore les mieux placés pour en juger. Vrai ou faux ? Vrai, évidemment. Mado se risqua ensuite à évoquer le prime, une soirée loin d'être plaisante pour tout le monde - en demi-teinte pour elle, en tout cas - et qui n'avait peut être pas été franchement évidente pour Bob non plus. C'est en tout cas ce qu'elle avait cru remarquer, de là où elle était. Alors, qu'en était-il précisément ? Elle l'écouta alors attentivement et ne tarda pas à froncer doucement les sourcils. « Oui, j'ai pu noter l'attitude d'Harlow. Cette gamine devrait être tenue en laisse, si tu veux mon avis. » Cela lui éviterait au moins de s'abaisser à des choses que la morale était tentée de condamner, tout autant que Mado d'ailleurs. « Nadan t'a menacé ? » s'offusqua-t-elle surtout, fortement perplexe pour le coup. Elle connaissait relativement bien Nadan, et elle l'appréciait. Ce qu'il lui disait là la surprenait, mais expliquait les tensions qu'elle avait pu percevoir. « Est-ce que tu ... » commença-t-elle, craignant peut être de le vexer. « Est-ce que tu lui as donné une raison de le faire ? Tu l'as provoqué ? » A ses yeux, il était légitime de se poser la question. Peut être Bob provoquait-il un peu trop, comme il avait du le faire avec Mickey. Dans cette situation-ci, Mado n'était du coté de personne, mais il est vrai qu'elle se demandait si Bob n'avait pas un peu cherché Nadan, dans un sens.

Est-ce que tu étais en train de prendre un air offusqué à ses paroles ? Parfaitement. Comme si quelqu’un allait te mentir en disant qu’il adorait t’avoir tout le temps près de lui. Bon, en réalité, personne ne t’avait dit ça. Donc il n’y avait pas de quoi être offusqué. Ce n’était qu’un tissu de mensonge. Oh, juste un tout petit mensonge, rien de bien méchant, soyons clair. « Un jour, on me le dira, et on le pensera. » fais-tu remarquer. Ouais, t’en étais convaincu. Un jour. Dans très très longtemps. Vraiment longtemps, hm. Ou peut-être jamais, en fait. Bon, il ne fallait pas être pessimiste. Finalement, ta partenaire n’a pas l’air emballée par l’idée du cache œil de pirate. Tant pis. C’était dommage, tout de même. Et à ses paroles, tu ne peux pas t’empêcher de sourire. Toi, savoir parler aux femmes ? Plutôt, oui. Tu étais ceux qu’on pouvait qualifier de beau parleur. Mais tu en restais pour le moins honnête. En gros, tu n’irais pas faire de compliment à une femme qui n’en méritait pas. Même si tu restais convaincu que chaque femme avait une beauté bien particulière. Après, elle pouvait ne pas plaire à tout le monde, cette beauté. Bref. Tu ne mentais pas quand tu parlais du sourire de Mado. Elle ne souriait pas souvent, du moins, pas à ses débuts dans l’aventure, mais quand elle le faisait, ça restait assez époustouflant.. C’était un sourire qu’on pouvait nommer de communicatif. « Oh, je sais bien » répliques-tu dans un petit rire. « Mais je ne dis que la stricte vérité. » Même avec un œil en moins, t’étais certain que Mado resterait plutôt pas mal. Elle avait tout pour, honnêtement. Tu fais finalement la moue lorsqu’elle refuse de répéter les paroles qu’elle venait de prononcer, bien qu’ironique. Tu venais de perdre tout espoir. Mais bon, cette phrase resterait à jamais graver dans ta mémoire, c’était le plus important, non ? Oui. Aller, il fallait se contenter d’essuyer cette échec magnétophonique, et s’attarder sur le plus important : vous étiez élue couple de la semaine, et tu n’avais pas été éliminé dimanche dernier. Joie. Tu éclates alors de rire aux paroles de ta partenaire. « Tout à fait d’accord. On est les mieux placés pour nous qualifier de meilleurs. Après tout, qui nous connaît mieux que nous ? Personne. Et on sait qu’on déchire tout ! » Ton sourire est peut-être trop grand pour ton visage. Oh, pas de fausse modestie, non. Après tout, vous méritez sûrement cette place de couple de la semaine. Et t’en étais bien content. Vint alors le sujet du prime, qui n’avait pas dû être top pour tout le monde. Tu avais pu voir Mado bouillir, en quelque sorte, pour on ne sait quelle raison. « Oh, ne dis pas ça. Je pense qu’elle cherche juste à ce qu’on fasse un peu attention à elle. Les choses n’ont pas dû être faciles pour Harlow, je pense. Après, ce n’est que mon hypothèse. » Tu ne connaissais pas sa vie, tu ne connaissais rien. Mais d’après son secret, tu te doutais que les choses ne devaient pas être simples pour elle. La pauvre. Tu savais très bien ce qu’on pouvait ressentir avec un parent en moins. Et pour cause : tu en avais deux en moins, toi. M’enfin. Tu te contentes de hocher la tête quand elle te demande s’il ta menacé. Bien sûr. Rien de bien flippant, mais bon. Toi, l’avoir provoqué ? Pas du tout. Enfin… Peut-être. Un tout petit peu. Tu grimaces alors en avalant une autre gorgée. « Hum… Non, je ne crois pas. Je lui ai seulement parlé d’Isis… Mais j’étais obligé. » Ta mission te l’obligeait, plutôt. Mais tu ne savais pas si tu avais le droit de parler de ce que Cupidon t’avait demandé, du coup, tu restais vague. Mais t'essaies de lui faire plus ou moins comprendre dans ton regard. Tu espérais seulement qu’elle allait comprendre que tu ne lui avais pas dit ces choses sur Isis de ton plein gré. A voir si elle allait assimiler ce que tu essayais de lui dire. « Du coup, il a pété un câble, en mode "Isis est à moi, blah blah blah" » continues-tu. « Et là, oui, je peux admettre que je l’ai légèrement provoqué. Mais, MAIS, il m’avait menacé avant que je ne le provoque. Donc techniquement, rien n’est ma faute, si ? » D’après toi, tu n’y étais pour rien. Après, peut-être que les autres le voyait autrement. Et ça, ça serait vraiment con. « Je crois qu’il y a un truc qui se trame entre eux deux. Leur secret est commun, si tu veux mon avis. Tu te souviens des deux indices sur le secret d’Isis ? « relations » et « deux ». Il y a forcément un truc. » Est-ce que tu étais vraiment en train de parler secret avec ta partenaire ? Tu n’aurais jamais cru. Après tout, vous étiez une équipe, désormais. Qu’elle buzze, ou que toi tu buzzes, ça revenait au même, votre cagnotte était commune. Bref, tu faisais tout simplement part de tes doutes à Mado, te demandant si tu étais le seul à penser ça, ou si ça crevait vraiment les yeux pour tout le monde.

Attention, que personne ne se méprenne, Mado n'était absolument pas entrain de dire qu'il n'était pas du tout plaisant de passer du temps avec Bob. Depuis que leur relation s'était améliorée et que tout était devenu plus plaisant entre eux, elle aimait au contraire discuter avec lui, apprendre à le connaitre davantage, déconner en sa compagnie ... Pour autant, il est certain qu'elle n'aurait pas tellement envie qu'il la colle sans arrêt, quelle que soit la situation, qu'elle doive se protéger d'une multitude d'obsédés sexuels ou non. Vraiment, et bien qu'elle soit à même de saisir son humour et de partir du principe que ça tout partait de toute manière d'une bonne intention, disons qu'elle n'avait pas du tout envie de l'avoir sur le dos en permanence. Lui, il disait alors que tout le monde aimerait pourtant l'avoir dans ses pattes, choses qu'elle remit immédiatement en doutes, fidèle à elle-même, et naturellement plus pour le taquiner qu'autre chose. A sa réponse, elle arbora un sourire assez charmé. C'était mignon, en fait, comme naïveté. Et elle ne pensait pas à mal, parce que vraiment, quand il disait ce genre de choses, il était incroyablement attendrissant. Qu'importe que tout cela repose principalement sur du second degré, ça n'en était pas moins touchant, dans un sens. « C'est certain » souffla-t-elle, beaucoup plus sincère qu'il le croirait assurément. Parce qu'elle le pensait, en fait. Bien sûr que quelqu'un saurait pleinement se satisfaire de la présence et du coté envahissant de Bob. Il méritait de connaitre quelqu'un comme ça, tout comme quelqu'un méritait de connaitre quelqu'un comme Bob. Oui, c'est ce qu'elle pensait, sincèrement. Quant au sourire de Mado, et bien, il était ce qu'il était. Aux yeux de la jeune femme, il n'avait en soi rien d'exceptionnel, mais elle accepta le compliment de son partenaire bien volontiers, car il était certain qu'il était bien rare qu'elle ait droit à ce genre d'attentions. Et du coup, lorsqu'il revint gentiment à la charge, elle lui adressa un large sourire, pas du tout hypocrite, et du coup complètement raccord avec leur conversation. Il était en tout cas certain - et que personne ne s'avise de dire le contraire - que le couple de la semaine était le meilleur. Oh, attendez voir, il semblerait que le hasard fasse incroyablement bien les choses, puisque c'était le leur. En même temps, rien d'étonnant à cela, ils étaient un peu fabuleux dans leur genre. « C'est clair qu'on déchire tout. Enfin, surtout moi, avouons-le. Mais t'es pas mal non plus, allez. » Ouais non mais quand elle pouvait le taquiner un petit peu, disons qu'elle ne se gênait jamais pour le faire. En soi, elle était très fière de son "couple" qui n'avait pas toujours connu des situations aisées mais qui s'en sortait plutôt bien, hein. Les deux jeunes gens vinrent alors à parler du prime, et dans un premier temps, d'Harlow. Aux yeux de Mado, le comportement de cette jeune femme était inadmissible. Elle ne savait trop ce qu'il se passait dans la tête de sa camarade, mais un truc clochait sérieusement. Bob défendit plus ou moins la blonde, ce qui ne surprit pas tellement Mado, puisqu'elle le savait plus compatissant qu'elle. Pour autant, elle ne pouvait pas se permettre d'entrer dans ce jeu-là, elle. « Passer son temps à lui trouver des excuses, ça ne l'aide pas. Des baffes ont du se perdre pour elle, c'est tout. Quoi qu'elle ait vécu, il faut toujours partir du principe que d'autres ont pu connaitre bien pire, sans pour autant avoir tourné comme elle. Ce sont ses choix qui l'ont conduite à ce résultat, pas ceux d'Everleigh ou de qui que ce soit d'autre. » Parce qu'okay, Harlow avait été abandonnée par sa mère ... Et puis quoi ? Cela justifiait une telle conduite ? Elle se croyait être la seule au monde à être dans cette situation ? D'autres ne se comportaient pas de la sorte. Et d'autres encore avaient connu bien pires épreuves que les siennes. C'est tout. Vint en suite l'évocation à Nadan, aux menaces que celui-ci avait visiblement proféré. Chose étonnante, aux yeux de Mado. Qu'en était-il vraiment ? Bob l'avait-il cherché ? C'était plutôt plausible, après tout. Il disait lui avoir parlé d'Isis. Ce serait donc la cause de tout ça ? Curieux. Et puis, c'était quoi encore cette histoire d'appartenance ? Pff. « Euh, okay ... Personne n'est à personne, hein » soupira-t-elle, trouvant Nadan un peu limite pour le coup. Et donc Bob l'avait provoqué à ce moment là, c'est bien ça ? Mais finalement, les menaces avaient été faites avant ... Bon, elle n'y comprenait rien, clairement. « Je ne suis pas sûre de tout saisir, ou simplement que c'est encore quelqu'un que tu ferais mieux d'éviter à l'avenir. » En plus de Mickey, évidemment. Autant ne pas insister si le courant ne passait pas, sinon ça pouvait donner lieu à, disons, une nomination d'office ... Une fois, pas deux hein. Un sourire quelques peu amusé gagna ensuite les lèvres de la française, lorsque son partenaire lui parla d'un possible secret commun impliquant Isis et Nadan. Oh ... « Ah, toi c'est que tu penses ? Moi j'ai quand même l'impression qu'il y a déjà pas mal de secrets communs, non ? » Un, deux ... Euh, deux, ouais. Bon, pas tant que ça, okay. « Je ne connais pas Isis, et relativement peu Nadan. Mais peut être as-tu raison. Si vraiment il a donné l'impression de considérer Isis comme son bien, c'est louche en effet. Ça et les indices, ouais. » Car soit cela voudrait dire qu'il avait quelques problèmes pathologiques, soit cela indiquerait qu'un secret commun ne serait pas à exclure, oui. « En parlant de secrets, tu pistes certains candidats ? » demanda-t-elle naturellement, curieuse. Ils étaient partenaires, ils pouvaient bien en discuter. Eux, leurs secrets étaient bien gardés, ça c'était certain.

Oh oui, un jour, quelqu’un te supporterait en entier. Avec un peu de chance. Ça n’était encore jamais arrivé en ces 24 ans d’existence. Mais bon, qui sait, peut-être que ça arrivera. Peut-être que tu trouveras la bonne personne. Au final, tu n’étais pas si convaincu que ça, mais peu importe. Tu n’allais tout de même pas pleurer une personne que tu ne connaissais pas, et sûrement qui n’existait même pas. Bref ; tu ne peux pas t’empêcher de rire quand vous faites l’éloge de votre équipe. Vous aviez bien raison, après tout. Vous étiez les meilleurs, il n’y avait pas photo. Comparé aux autres couples, tu ne pouvais pas t’empêcher de penser que vous aviez bien plus de potentiel. « Hum, ou pas hein. Je suis beaucoup mieux quand même, on va pas se mentir. Mais j’admets qu’on déchire beaucoup plus à deux. » Oh non, tu ne pensais pas forcément être le meilleur. Tu disais seulement ça pour l’embêter, même si ça ne marcherait sûrement pas, étant donné que tu parlais d’ors et déjà sur un ton ironique. Vint alors le sujet d’Harlow. Et tu n’étais clairement pas d’accord avec elle. Mais contrairement à ce qui aurait pu se passer lors des premières semaines, vous ne vous gueuliez pas dessus. C’était une discussion calme, où chacun donnait son avis sans pour autant chercher à mettre l’autre dans son camp. En fait, c’était une discussion normale, voilà tout. Tu secoues donc négativement la tête, de droite à gauche. « Je ne mets pas la faute sur qui que ce soit. Je dis seulement qu’il y a des choses pas faciles, que chacun prends différent selon son tempérament. Tout le monde à une manière particulière de surmonter les difficultés. Peut-être que c’est sa manière à elle de le faire. Après, j’ai jamais dit qu’il n’y a pas pire, j’en doute pas. Seulement, tout le monde a une histoire différente qui fait ce qu’on est aujourd’hui. » Pour toi, il était clair que c’était toutes les crasses que tout le monde avait dû surmonter qui faisait le caractère. Tout le monde avait sa dose de tristesse, de moments sombres, plus ou moins important selon la chance qu’on ait pu avoir dans la vie. Tu n’insinuais pas qu’Harlow ne devait pas mieux se comporter, ou quoi que ce soit. Mais personne ne la connaissait vraiment au final, et tu pensais qu’on n’avait sûrement pas à la juger en si peu de semaines passées avec elle, bien que son attitude ne soit pas des plus saines. Il pouvait y avoir une raison à tout. M’enfin, tu ne te faisais pas avocat d’Harlow non plus, tu disais seulement ce que tu en pensais. Tu hausses les épaules à ses premières paroles concernant Nadan, et tu bois une gorgée du liquide à bulle. Toi, tu n’as jamais compris comment certaines personnes pouvaient être aussi possessives. Aussi jalouses. Un tel sentiment était improbable à tes yeux. Mais bon, tu en avais déduis qu’il y avait sûrement quelque chose entre le rouquin et Isis. Ce que tu trouvais plutôt horrible, puisqu’Isis était un milliard de fois plus belle que Nadan. Il n’y avait pas photo. « Ouais… Un de plus. Tant pis, hein. C’est pas comme si je ratais grand-chose. » Parce qu’il ne t’avait pas l’air très intéressant, ce pauvre mec. Hum. Puis tu lui fis part de tes pensées, sur leur secret. Ou peut-être que ça n’avait rien à voir avec leur secret, mais ce qui était certain, c’était qu’ils étaient liés. Et ça ne datait pas de Fake Lover. « J’en sais rien, c’est l’impression que j’ai eu.. après, peut-être qu’en cinq semaines il considère déjà qu’elle est sienne. Pourquoi pas après tout… Mais pour une fois, mon idée me paraît plus cohérente. » dis-tu en lâchant un petit rire, car oui, tu étais connu pour avoir des idées assez farfelues. « Enfin, peut-être que je me trompe complètement, aussi… » Tu hausses tes épaules. Tu n’en savais franchement rien, et tu préférais ne pas faire de conclusions hâtives. « Alors là… pas du tout. Mis à part les indices que Cupidon peut bien donner. Et toi ? » C’était clair, les secrets, les candidats savaient bien les garder. Bon, t’étais un peu du genre aveugle, aussi, et tu n’étais pas un excellent espion. Loin de là. Les tours jumelles auraient pu prendre feu sous ton nez, tu ne t’en serais rendu compte que lorsque tu commencerais toi-même à brûler. Dans le genre inattentif, tu faisais des prouesses. « D’ailleurs, c’était quoi ce truc entre Israel et Ezra ? » tu parles du prime. Tu n’avais pas vraiment fait attention, mais t’avais remarqué qu’il se tramait quelque chose. Enfin, ce que tu avais surtout remarqué, c’était la réaction de Mado.