cameron

J’ai vu Cameron passer, et je crois qu’il était en maillot de bain. Y’a deux solutions, soit il se rendait à la piscine, soit au jacuzzi. Mais je me dis qu’il ne doit pas être sortit dehors seulement vêtu de son maillot de bien, je penche plus pour la première option. J’ai envie d’aller le rejoindre, mais j’hésite. Je ne sais pas pourquoi en fait, j’ai pas à hésiter. Et je ne crois pas que ça va le déranger de me voir débarquer. Enfin, son sait jamais. Je me décide enfin, allant mettre la main sur mon bikini noir pour l’enfiler, prenant soin de me mettre un peignoir sur le dos. Je ne perd pas une seconde de plus avant de descendre les escaliers et de me rendre à la piscine. Je souris doucement en le voyant dans l’eau, heureuse de ne pas m’être trompé. Je m’avance lentement, je crois qu’il ne m’a pas vu. « Je une grosse chieuse qui a décidé de venir t’emmerder jusqu’ici... » Oui, voilà comment j’annonce ma présence dans la pièce. Je lui souris alors que j’ouvre mon peignoir et le laisse tomber sur le sol. Je ne suis pas trop à l’aise d’être en bikini, comme ça, devant lui. Ce qui est parfaitement idiot puisqu’il est celui qui connait le mieux mon corps ici. Mais je reste complexée. Et en plus, habituellement, lorsqu’il me voit avec peu de vêtement, c’est que nous sommes occupé, alors je n’ai pas le temps de penser à l’image que je dégage. Ça m’énerve de penser ainsi, mais je ne peux pas m’en empêcher. Sans attendre, je plonge gracieusement, nageant ensuite sous l’eau pour venir ressortir juste en face de lui, rejetant mes cheveux vers l’arrière puisqu’ils sont plutôt encombrant. Je le fixe comme j’en ai l’habitude de le faire, m’approchant finalement pour déposer mes lèvres sur les siennes dans un rapide baiser. C’était définitivement devenu une mauvaise habitude ce truc. « T’as décidé de t’entraîner un peu... ? » Oui, s’il est dans la piscine ça doit bien être pour ça. Ou il voulait se détendre d’une certaine façon. Je sais pas, je lui demande. J’espère qu’il ne pensera pas que je lui dis ça à cause de son ventre et toutes les petites blagues que j’ai pu faire à ce propos. Surtout avec ce qui s’est produit avec Myles, puisque j’ai déjà fait une comparaison de leur ventre. On a pas reparlé de ce qui s’est passé justement, Cameron et moi, depuis le prime. Je crois que je suis juste contente qu’il ne soit pas jaloux. C’est ça l’important.

« Ca tomber bien je me suis toujours pris de passion pour les chieuses, surtout les grosses chieuses dans ton genre... » Grosse chieuse, grosse chieuse... Faut pas exagérer tout de même. Je ne suis pas si pire que ça, non ? Enfin, peut-être qu’il a raison aussi, un peu. Et il dit ça plus à la blague qu’autre chose je pense, bien qu’il doit être un peu sérieux au fond. « Je suis pas si pire ! T’exagères ! » Je réplique, je ne peux pas m’empêcher de répliquer avant de le rejoindre dans l’eau et de l’embrasser. Parce que je l’avoue, bien que cette habitude m’énerve, c’est fou comme j’aime l’embrasser. Sauf que je brise un peu le moment, en lui demandant s’il était venu pour s’entraîner. Dans ma tête, c’était une question comme une autre, mais aussitôt que je lui demande, je me rend compte que ça fait un peu trop référence à une conversation précédente. Et je crois que Cameron pense à la même chose. « Non, je voulais juste me détendre mais ça va, j'ai compris le message... » Je viens de le froisser. Merde, ce que je suis conne. Je soupire. « Mais non... » Je n’ai pas le temps de continuer à parler puisqu’il me contourne pour commencer à nager. Je devrais tellement apprendre à réfléchir avant de parler, c’est pas croyable. « Cameron... » J’imagine qu’il ne m’entend pas. Mais s’il croit que je vais le laisser tranquille, il se met le doigt dans l’oeil. Je commence donc à nager derrière lui à la quatrième vitesse pour réussir à le rattraper, ce que j’arrive à faire avec tout de même un peu de difficulté. Et avant même qu’il ne s’en rende compte je m’accroche à ses épaules, l’empêchant de continuer. Enfin, je suis pas certaine que ça va l’empêcher, mais au moins ça va le ralentir. « Arrête ! J’ai rien dit d’accord. T’es parfait comme t’es ! » Je parle un peu plus fort parce que je veux vraiment qu’il s’arrête et qu’il m’écoute. Et je ne dis pas ça pour lui faire plaisir, merde. Je le dis parce que je le pense. Ce n’est pas dans mes habitudes, mais bon, je crois que je m’ouvre un peu plus à lui chaque jour, que je le veuille ou non. En attendant, ça serait bien qu’il m’écoute au lieu de fuir. Je me colle à son dos, toujours accroché à ses épaules.

« Je te signale que c'est toi qui a dit que t'étais une grosse chieuse. Mais je te l'accorde, je trouvais que tu exagérais pas mal. » Je lui tire la langue, telle une gamine. Non mais c’est que moi j’ai le droit de me dire grosse chieuse, mais lui, il n’est pas en droit de me traiter de la sorte. Ça fonctionne comme ça. Pas besoin de rester sur le sujet, après tout, c’était sur le ton de la plaisanterie. Je le rejoins dans l’eau et là, je fais une gaffe. J’aurais du me la fermer, ou au moins réfléchir avant de dire ça, mais bon, ce n’est pas ma force de penser avant de parler. Je suis directe, mais je le regrette aussitôt lorsque je le vois me contourner et m’ignorer pour commencer à nager. Je soupire et le rattrape. Au moins, ça fonctionne et en plus je lui dis qu’il est parfait, c’est pas rien. « Non Harlow, je ne suis pas parfait et je le sens. C'est juste que ... c'est la première fois que ça me préoccupe autant. » Je reste silencieuse, accrochée à son dos, alors que je ne suis pas certaine de savoir où il s’en va avec tout ça. Je comprend ce qu’il veut dire, je pense, et ça a tendance à me mettre en alerte, comme si je deviens soudainement tendu après cette révélation qui n’est est pas vraiment une. Il se retourne pour m’embrasser et je le laisse faire, évidemment. « Qu’est-ce qui te préoccupe ? Moi ? Ce que je pense de toi ? » Je le fixe, je ne peux pas me résoudre à décrocher mon regard du sien. « Cameron... » Ma voix est faible, alors que je ne suis pas certaine de vouloir continuer dans mes questions. Se sont les réponses à celles-ci qui me font peur en vérité. « Est-ce que... T’es jaloux ? Est-ce que ça te dérange que j’aie couché avec Myles ? » C’est mieux de ne pas y aller par quatre chemins. Nous aurions peut-être du en parler après le prime de dimanche, mais j’avais préféré dormir dans ses bras et ne rien dire. Mais j’imagine que nous en étions là. Et que j’avais beau vouloir fuir, je n’étais en position de le faire pour le moment.

Dans ma tête, à la base, ce n’était qu’une petite blague, lui parler de l’entraînement. Cependant, je me rend bien compte qu’avec les derniers événements, ma petite blague n’est pas nécessairement la bienvenue. Mais bon, je ne vais pas le laisser bouder dans son coin, ce n’est pas vraiment mon genre. Même si une partie de moi s’inquiète de son comportement, et surtout de tout ce que cela insinue. Parce qu’il n’a pas réagit comme ça pour rien. Il est préoccupé et je veux savoir pourquoi. « Toi, oui. Que tu te lasses sans doute un peu. Mais c'est con, je ne sais même pas pourquoi ça devrait me préoccuper. » Je me sens nerveuse à ses paroles, à ce qu’il me dit. Il a peur que je me lasse. Il se souvient bien de notre conversation de la semaine dernière. « Pourtant, j’ai cette impression que c’est toi qui va se lasser. Tu vas en avoir marre de mes conneries à un certain point. » Oui, lorsqu’il va s’ouvrir les yeux sur moi, et comprendre que je ne suis qu’une gamine à problème qui s’amuse à foutre sa vie en l’air, il se rendra vite compte qu’il perd son temps avec moi. Et ça me rend triste. Je ne comprend pas pourquoi je suis autant affectée par cette idée. Puisque de l’autre côté, j’en viens à lui demander s’il est jaloux, alors qu’une partie de moi aimerais bien que ça ne soit pas le cas. Je veux qu’il n’en est rien à faire de tout ça. Peut-être même qu’il soit blasé de la situation. Qu’il me repousse même. Je ne sais plus ce que je veux en fait. « Je ne suis pas jaloux, enfin peut être un peu. Et ... Oui... Je. Ouais, ça me fait chier que tu ais couché avec lui, surtout après tout ce qu'on s'est dit... » Je le fixe. Au fond, je connaissais déjà la réponse. Je suis silencieuse. Je ne sais pas quoi lui répondre puisqu’en temps normal j’aurais déjà franchis la porte sans me retourner. Mais c’est tellement différent. Je me sens tellement différente lorsque je suis avec lui. Je baisse les yeux, soupirant. Je me sens horrible avec lui, alors que je sais que ce n’est pas évident de dire ce genre de chose. Et voilà que je soupire fortement et ce devant lui comme toute réponse. Bon, je dois dire quelque chose. Sauf que la musique de merde de cupidon résonne dans la salle. Ce n’est pas tant le moment. Et ce n’est pas comme si en général, on a besoin d’une musique pour s’embrasser. Voilà qu’il se pense vers moi pour capturer mes lèvres dans un baiser si doux. Je sens mon coeur chavirer, battre plus vite, alors que doucement je passe mes mains autour de son cou, m’agrippant à sa nuque, comme s’il allait disparaître et mettre fin au baiser. Je me sens tellement drôle, tellement légère et lourde à la fois. Comme si d’une seconde à l’autre j’allais couler au fond de la piscine. Je me sens suffoquée alors qu’un sentiment de bien être m’envahit. Puis je me recule, peut-être un peu plus brusquement que je ne l’aurais voulu, alors que mon coeur bat à un rythme hors de la normal. « On devrait arrêter de s’embrasser... Peut-être qu’on devrait arrêter de coucher ensemble aussi. Parce que ce n’est que du cul, mais si tu commences à être jaloux... » Ma voix est froide. Je suis dure avec lui, comme si je venais de revêtir un masque qui contredit ce que je viens de ressentir pour lui. Je ne pense pas ce que je lui dis, pourtant je suis ferme dans mes paroles. Il a le temps de fuir, qu’il le fasse merde. Ça mène à rien cette relation. Et je suis trop attaché à lui et il est trop attaché à moi. Ça va mal finir.

Si j’avais su qu’en venant le rejoindre à la piscine on aurait une conversation aussi sérieuse, je ne sais pas si je l’aurais suivi. Ce n’était pas nécessairement ce que j’avais en tête non. À qui la faute ? Moi, de toute évidence. Mais de toute façon, j’ai comme l’impression que cette discussion ne donne rien. C’est lui qui va se lasser. Moi je suis certaine que c’est lui. Et de l’autre côté, je ne suis tellement pas certaine de ce que je ressens. « Harlow, si j'avais eu à me lasser ce serait arrivé avant pourtant je suis encore là avec toi. Et j'ai pas vraiment envie de partir. Des conneries, t'en referais, moi aussi j'en ai fait, c'est pas grave. » Il me semble si sincère, que s’en est un peu déroutant. Parce que je ne suis pas certaine de savoir où il s’en va avec tout ça. Est-ce qu’il est entrain de dire qu’il nous voit ensemble ? J’ai ce sentiment que tout devient beaucoup plus sérieux et ce à la vitesse supérieure. Je veux savoir s’il est jaloux. Et bien que j’aimerais qu’il ne le soit pas, je me rend compte que si la situation avait été inversé, j’aurais surement crevé les yeux de la salope qu’il se serait tapé. Oui, voilà, c’est beaucoup plus grave que je le pensais. Et il attend surement une réponse de ma part face à ses révélations. Mais je n’y arrive pas. Je me sens coincée. Et Cupidon le con fait des siennes, nous obligeant à nous embrasser. Je ne vais pas refuser un baiser de sa part. Sauf que ce baiser, il me frappe de plein fouet. Il me fait ressentir des choses que même à ce moment, je ne pensais pas véridique. Je m’accroche et une partie de moi aurait envie de l’embrasser à l’infinie. De ne plus jamais avoir à me passer de ses lèvres. Puis de l’autre côté, j’angoisse de ressentir tout ça pour lui. Et ce qui devait arriver un jour ou l’autre arrive à ce moment. Je me défais de son étreinte. Je me sépare brusquement, parce que sinon, j’ai bien l’impression que je ne le ferai jamais. Je lui dis que de toute façon, ce n’est que du cul entre lui et moi. Ce mensonge m’écorche les oreilles. « Et toi je pense que tu devrais arrêter de te mettre la tête dans le sable. Que du cul ? C'était que du cul ? Et ce baiser c'était quoi ? Le fruit de mon imagination ? » Je prend de grandes respirations parce que je me connais et ça ne va pas aller. Je ne vais pas pouvoir rester calme. « Ce n’était qu’un baiser... » Je ne suis pas capable d’en dire plus, parce que je me mens à moi-même et il est loin d’être con, il s’en est très bien rendu compte. J’aurais du m’en douter. « Si tu as cru que j'allais te laisser me repousser comme ça Harlow tu me connais mal. » Non justement, je commence à trop bien le connaître, je le savais bien que rien de cela n’allait fonctionner sur lui. Il a un caractère de merde, il n’est pas du genre mou à se laisser faire par une chieuse comme moi. Et je me met à repenser aux paroles d’Everleigh. Tout ce qu’elle a pu me dire. De lui laisser une chance. Que je devais arrêter d’avoir peur. Je sais plus ce que je veux. « T’es tellement chiant. » je lui fous une tape sur le torse. Ouais, est-ce qu’il se rencontre à quel point il me fait chier en ce moment. « Tu pourrais pas être comme tout le monde et te rendre compte que je suis une merde, que je suis laide et que je ne t’apporterai rien dans la vie. Tu ne pourrais pas me laisser te repousser comme tous les autres que j’ai connu, parce qu’ils se sont bien rendu compte que de toute façon, je n’en valais pas la peine. » J’ai les larmes qui me montent aux yeux, et ça aussi ça me fait chier. J’ai pas envie de pleurer devant lui.