Boxer noir enfilé, je me préparai pour me baigner dans l'eau chauffé, terriblement seul lorsque Léone rentra à son tour. Il n'avait pas fait attention à moi et se retrouva dos à moi. Je me surpris alors à poser mon regard sur son fessier, sans vraiment faire attention. J'avais simplement le regard perdu, regarder cette partie ou bien le sol aurait strictement était la même chose. Et alors que je sortais de mes pensées, mon regard remonta et j'eus la surprise de rencontrer celui de Léone, me rendant immédiatement compte que la situation pouvait être mal interpréter. « Euh.. ton étiquette dépassait.. Mais elle dépasse plus maintenant ! » avais-je tout de suite répliquer, sourire crispé sur mon visage, comme coupable alors que ce n'était même pas intentionnel

Je me levai d'un bond, secouant frénétiquement la tête et les mains en même temps que j'avançai vers lui « Non non non ! Je ne suis pas gêné et tu vas rien prendre du tout comme un compliment parce que je n'ai rien fais ! » J'avais le besoin de démentir tout quiproquo, comme si son opinion était important à mes yeux. Mais au vu de ce que j'avais pu voir, le jeune homme avait un égo sur-dimensionné, il était donc impensable que je ne le regardai pas. Et.. Il aurait quand même en parti raison -comme toujours finalement-. Sans vraiment m'en rendre compte, sans faire attention, je l'avais reluqué légèrement comme un geste machinal et naturel. Mais jamais je ne l'admettrai. Arrivé à son niveau, je lui dis, pas le moins du monde intimidé « Tu es vraiment vraiment sur de toi.. mais c'est ce qui te rends aussi sexy, je suppose. » avais-je terminé, pensif une nouvelle fois. Là il pouvait le prendre comme un compliment.

Léone m'avait laissé dans l'embarras, ignorant s'il m'avait finalement cru ou pas, ce qu'il pensait. Je détestais ça. Encore troublé par son silence, je le regardai faire quelques longueurs quand Betty-Jayne me sortit de mes pensées. Après un léger sursaut, je la dévisageai, levant un sourcil pour montrer mon incompréhension, comme pour lui dire de quoi elle parlait. Déjà assez perdu et gêné par ce que je venais d'éprouver pour Léone, il fallait qu'elle en rajoute une couche. « Va te faire foutre » avais-je répliqué, mon ton était monté d'un seul coup, ma voix pleine d'agressivité tous comme mes paroles. Je comprenais pas pourquoi j'étais aussi énervé, normalement je n'aurai jamais réagi comme ça. Mais là, c'était différent.

Une barre de chocolat glissée entre les lèvres, je la mordillais légèrement avant de la sucer, regardant les lignes transcrites sur le morceau de papier. Lisant les quelques lettres, j'eus la soudaine envie de faire un tour dans la piscine, histoire de voir l'encre se brouiller pour finalement disparaître. Oui franchement, c'était une théorie totalement débile qui me laissait à croire qu'un asile psychiatrique avait hérité d'un crétin de plus. Tout à la dégustation de ma barre protéinée, destinée à palier les besoins énergétiques de mon corps, j'entendis soudainement une insulte qui me fit lever la tête, tandis que la jolie blonde qui partageait mon lit se voyait abaissée de mauvaise façon par un de ses prétendants. Avançant jusqu'à la piscine, je l'observais le sourcil froncé avant d'attirer BJ dans mon bras. «Je te prierais de parler autrement à ma femme Matthew sinon je vais être obligé de laisser tomber ma barre de chocolat pour te faire subir le même sort qu'elle, c'est à dire, te faire embrasser la terre. ». Puis la regardant faussement sérieux, ignorant le départ du jeune homme en question, je plongeais dans son regard. « Tu as des choses plus importantes à faire que les déranger non? Viens donc t'occuper de ton mari préféré. » Attrapant sa main, ne souhaitant pas qu'elle subisse d'autres remontrances inutiles, je la tirais gentiment vers la maison après avoir fait un signe d'excuse à Léone.

Le couple partit, Léone sortit de l'eau et me fit une remarque , dans le but de me faire sourire sans grand succès. Mes lèvres se tordirent sans arriver à sourire, je n'y arrivai pas c'était plus fort que moi. Comment voulait-il que je lui explique ce qui se passe alors que moi-même ne comprenait pas. Je m'assis sur le rebord, plongeant mes pieds dans l'eau en faisant signe à Léone de s’asseoir. Appuyés sur mes bras arrières, tête relevé, je soufflai avant de penser à voix haute « J’éprouve des sensations étranges.. et inhabituel. Je déteste ça. Je déteste ne pas avoir le contrôle, en particulier lorsqu'il s'agit de moi.. Je déteste ça, je déteste ça.. » répétais-je à voix basse, en secouant lentement la tête. Mon regard se tourna alors vers Léone, sans plus aucune once de colère, observant sa réaction. Je me doutais qu'il avait compris ce que je voulais dire.