C'est dingue de voir que, ces temps-ci, elle avait totalement oublié cette petite philosophie de vie qu'elle appréciait tant. Vivre ce jour comme s'il s'agissait du dernier... On ne pouvait pas dire que les choses se passaient encore ainsi, loin de là. Ce jeu avait changé beaucoup de choses pour elle. Et la plupart ne lui plaisait qu'à moitié. Elle allait devoir rectifier cela. D'autant plus qu'il s'agissait peut-être, ou sûrement, de sa dernière semaine dans ce jeu alors autant essayer d'en profiter. Elle verrait bien. Elle ne comptait pas s'attarder sur le sujet et paniquer durant des jours sur son éventuelle sortie. Si ça arrivait, tant pis. Ou même tant mieux. S'éloigner de ce jeu pourrait peut-être être bénéfique, dans le fond. Et si elle restait, eh bien... très bien. Ce n'était pas comme si l'émission durerait encore trois mois après cela, n'est-ce pas. Bref. Elle avait décidé qu'elle ferait rapidement sa valise, pour ne pas la faire à la dernière minute et ainsi oublier la moitié de ses affaires. Donc au moindre moment d'ennui et si la motivation s'y trouvait, elle allait essayer de ranger un maximum de ses vêtements. Si jamais elle en avait besoin, elle n'aurait qu'à les ressortir de sa valise, ce n'était pas un souci. Bagage grande ouverte sur son lit, elle était descendue jusqu'au cellier afin de récupérer les pulls qu'elle venait de passer à la machine, qui étaient à présent secs. Elle les plia puis retourna en direction de la chambre. Clairement, vu la chaleur prévue pour toute la semaine, elle ne risquait pas d'avoir besoin d'un quelconque pull ou d'une quelconque veste alors ils seraient très bien au fond de sa valise. De retour dans la pièce, elle remarqua sans mal que Mickey s'y trouvait, elle lui lança un sourire, tout en suivant du regard ses pas jusqu'à elle. La petite pile de pulls posée sur le lit, elle s'empara d'un avant de le ranger puis continua cette petite manœuvre jusqu'à ce qu'il prenne la parole. Unis dans la nomination, en effet. C'était presque plus rassurant de se savoir nominée en même temps que lui plutôt qu'il ne le soit ''''tout seul''''. Puisqu'elle préférait encore savoir qu'elle risquait de partir en même temps que lui, plutôt qu'il ne se retrouve seul à l'extérieur et qu'il lui arrive elle-ne-savait-quoi. Elle n'aurait pas fini de s'inquiéter, sans aucun doute, s'il quittait le jeu et que ce n'était pas le cas de la rousse. Il abordait d'ailleurs le sujet, après avoir exprimé sa gratitude, ce qui la toucha, avouant préférer la savoir encore en jeu que l'inverse. Vraiment ? Parce qu'elle pensait la même chose. Elle préférait le savoir ici et elle, à l'extérieur. Bon, cela dit, c'est vrai que si leurs sorts pouvaient être similaires, ça serait beaucoup plus simple. Sa réplique suivante l'amusa, la fit sourire. « C'est mieux à deux. » assura-t-elle en hochant la tête, toujours aussi souriante. S'ils pouvaient tous les deux continuer l'aventure, après tout, ça serait tout aussi bien, c'était certain. « Et loin de moi l'idée de balancer un ''je te l'avais bien dit'', mais j'avais raison... Tu es plus apprécié par le public que tu ne le pensais. » Lors d'une discussion dans la bibliothèque, oui, le moment dans la bibliothèque, il lui avait affirmé qu'il savait ce que le public pensait de lui, mais visiblement, il s'était trompé. Et Emmeline s'en amusait, oui, la mine taquine. Elle logea de nouveaux vêtements dans sa valise avant de lever de nouveau le regard vers lui, se mordillant la lèvre, hésitante. Devait-elle le dire ou non ? Oui, ça lui semblait important. « Je suis désolée de t'avoir déçu. » souffla-t-elle donc, d'une voix basse. Oui, les paroles de Mickey de la veille n'avaient pas quitté son esprit. Elle était sincèrement désolée d'être la responsable d'une déception, elle n'avait pas voulu ça. Elle comprenait bien qu'elle ne pouvait pas lui demander d'être fier de son comportement, elle-même ne l'était pas. Alors elle supposait pouvoir seulement s'excuser.

Elle devait faire ses valises, oui. C'était... perturbant. Elle savait bien qu'elle finirait par devoir les faire, c'était logique, inévitable, qu'elle allait finir par être nominée, qu'elle allait devoir quitter le jeu au bout d'un moment. Cela dit... c'était étrange qu'elle n'ait pas eu besoin de remplir ses bagages plus tôt. Tant de semaines dans ce chalet, et cela sans jamais avoir à s'inquiéter de partir et soudainement, tout était bouleversé, elle pouvait partir. À vrai dire, elle aurait très bien pu partir la veille, durant le prime. Si les téléspectateurs ne l'avaient pas soutenue... Ah, se dire que des gens avaient voté pour elle était presque incompréhensible. Après tout, il semblerait qu'elle ait perdu beaucoup de sa soit-disant popularité au sein du chalet. C'est vrai, si elle se retrouvait nominée cette semaine, c'était à cause des notes et celles-ci incluaient la popularité, en quelque sorte. Elle savait qu'elle faisait des conneries, qu'elle avait changé, qu'elle n'était plus la même (quoique, pour affirmer une telle chose, faudrait-il encore qu'elle sache qui elle était), qu'elle faisait n'importe quoi, cela dit, elle n'aurait jamais pensé que cela aurait une si grande influence et que cela mettrait sa place en danger... A moins que ça ne soit dû à autre chose. Ouais, d'accord, elle comprenait bien qu'elle n'était pas indispensable dans ce jeu et qu'elle n'était pas dotée d'un grand charisme, c'est vrai. Enfin, peu importe. Elle devait faire ses valises, voilà. Alors elle les faisait. Pas qu'elle en aurait quoi que ce soit à faire de laisser des affaires ici, ce n'était pas bien grave. Mais tant qu'à faire et puisqu'elle n'avait pas grand chose à faire pour s'occuper, puisqu'elle ne souhaitait pas juste attendre et subir la chaleur étouffante qui se faisait sentir, autant en profiter pour faire quelque chose de productif. Et puis, elle avait tendance à se dire qu'un coup que c'était fait, elle pourrait penser à autre chose et éventuellement oublier sa nomination. Oui, elle comptait l'oublier, du mieux qu'elle le pouvait. Ça ne servait à rien de ressasser les mêmes pensées, n'est-ce pas. Elle tâcherait de ne pas s'embêter avec ça trop souvent. Et mine de rien, elle était nominée aux côtés de cinq jeunes hommes qui avaient chacun leurs atouts. Ils devaient tous plaire aux téléspectateurs. Et pas que physiquement, ils avaient tous une personnalité bien à eux. Ah, oui, ça, c'était certain. Elle ne souhaitait à aucun de sortir. Et surtout pas à Mickey, à vrai dire. Elle aimerait bien qu'il aille le plus loin possible, juste pour prouver que le public l'appréciait malgré tout. Ce n'était pas par esprit de contradiction, non, ça n'avait rien à voir avec ça. Il avait une bien mauvaise idée de ce que les gens pouvaient penser de lui, à vrai dire. Au moins, il le réalisait, c'était déjà bien. Et comme il le disait, il aurait dû la croire, oui. Parce qu'elle avait toujours raison, la rousse, toujours. Bon, à peu près. Mais c'était déjà bien d'essayer de le croire, n'est-ce pas ? « C'est vrai que tu devrais me croire plus souvent, tout le monde a déjà compris que je ne dis que la vérité, rien que la vérité et que j'ai toujours raison, tu sais... ! » Bien sûr, oui. Que personne ne lui jette la pierre, elle ne faisait que plaisanter, rien de plus. Et c'était facilement reconnaissable à cet air mutin qui s'était dessiné sur son visage. Elle était loin d'avoir toujours raison. Elle ne faisait que connaître suffisamment Mickey pour savoir que les téléspectateurs n'allaient pas se tromper sur la personne à plébisciter. Ça aurait été impossible qu'il quitte le jeu, de toute façon. Impossible, c'est tout. Quoi qu'il en soit, par la suite, elle avait ressenti le besoin de s'excuser. Pour quoi ? Eh bien, pour la déception qu'elle avait provoqué après son comportement. Même si elle savait qu'elle n'avait aucun compte à lui rendre et que, dans le fond, il devait n'en avoir que faire de ce qu'elle faisait, de ce qu'elle ne faisait pas, mais elle avait ressenti le besoin de s'excuser. Parce que ses paroles après la question d'un des animateurs l'avaient... marquée ? Oui, en quelque sorte. Elle l'avait déçu. Et elle s'en excusait. Bien entendu, il déclarait qu'elle n'avait pas besoin de présenter de quelconques excuses, qu'elle ne lui devait rien, que son opinion était sans importance... Sans importance ? Ça avait de l'importance pour elle. Ça comptait même beaucoup. Elle n'avait pas souhaité le décevoir et elle se sentait mal qu'une telle chose se soit produite. C'était bête ? Peut-être. Quelque part, c'était plutôt amusant puisqu'elle détestait qu'on puisse attendre quoi que ce soit d'elle, qu'elle aimait faire ce qu'elle voulait malgré ce qu'on pouvait en dire. Oui, mais, là, c'était différent. Ça l'était, c'est tout. Elle hocha de la tête, tentant un sourire. « Oui, tu as raison... » acquiesça-t-elle en plaçant de nouveaux vêtements dans sa valise. Ouais, qu'est-ce qu'il pouvait en avoir à faire que Myles l'ait dégagé après un nouveau coup de folie ? Rien, sans aucun doute. C'était stupide de sa part. Ouais, stupide, elle savait l'être, c'est bon, elle savait. Bref. « Qu'est-ce que tu comptes faire une fois de retour dans disons, hm... la vraie vie ? » Ouais, à l'extérieur de ce chalet, en fait. Et elle ne voulait pas dire qu'il allait sortir en fin de semaine, c'était même peu probable, juste dans un futur plus ou moins proche, puisqu'il devrait bien quitter ce jeu un jour, alors que prévoyait-il de faire ? Elle comptait en parler une fois et une seule hein, elle n'allait pas disserter là-dessus durant toute la semaine. Mais elle était curieuse de connaître les éventuels projets de Mickey. Et après, elle allait parler d'autres choses, ouais, parce que parler de la sortie n'avait rien de réjouissant et que, quitte à parler, autant que ça soit de quelque chose d'autre afin d'éviter de se prendre la tête et de trop réfléchir à ''l'après fake lover''. Du moins, Emmeline ne souhaitait pas que ses pensées soient focalisées sur le sujet, non, elle était... juste curieuse concernant la vision des choses de Mickey, c'est tout.

Oh, si seulement elle pouvait avoir toujours raison... Sa vie serait bien plus simple, à ne pas en douter ! Mais non, elle savait pertinemment qu'elle avait souvent tort et qu'elle agissait souvent n'importe comment et bref, elle n'était pas vraiment un exemple de perfection, que personne ne pouvait contredire ou critiquer. Et elle le savait. Elle ne se permettrait pas de dire le contraire en adoptant un ton sérieux, en étant sérieuse. Non, à vrai dire, elle ne faisait que blaguer. Et puis, ça n'avait pas été très difficile pour elle de se douter que Mickey ne quitterait pas le jeu. Ça paraissait un peu évident, dans le fond. Alors, certes, elle avait peut-être légèrement flippé en n'entendant pas tout de suite son prénom associé au mot « sauvé » mais l'important était qu'il était toujours là. Bien qu'il se trouvait de nouveau nominé, ouais. Ça craignait, clairement. Mais bon, elle n'allait pas rester sur cette information pendant quinze ans. Non, à vrai dire, elle imaginait plutôt une rue à son nom. Ça, honnêtement, c'était une bonne idée. Non, mais vraiment, elle appréciait. D'où le sourire qui se forma sur ses lèvres. « Je suis contente de cette initiative, j'approuve totalement ! » fit-elle en bougeant énergiquement la tête de haut en bas. « J'ai toujours voulu qu'une rue porte mon nom. » reprit-elle, en guise d'explications pour ce soudain enthousiasme. Non mais elle était sérieuse, là. Elle souhaitait réellement qu'une rue soit nommée après sa petite personne. Ça pouvait être amusant. Ça l'amuserait, c'était certain. Et elle adorerait. Alors, certes, elle n'avait rien fait de spécial dans sa vie pour mériter une telle chose mais hein, peu importe. Mine de rien, ça serait bien si c'était possible. Soit. Ils passèrent rapidement sur le petit... incident ? De la veille. Puisqu'elle l'avait déçu et que cela était loin de lui plaire. Mais ouais, qu'est-ce que ça pouvait faire qu'il pense telle ou telle chose, hein ? Elle avait pourtant déjà prouvé plus d'une fois que son avis comptait. Comme lorsqu'elle avait avoué avoir embrassé qu'une seule personne de son plein gré dans ce jeu (ouais, Myles, comme par hasard) et que sa réaction l'avait contrariée. Ou bien encore ce moment dans la salle de bain, quand il l'avait ni plus ni moins critiquée... Mais non, bien sûr que son avis ne devrait pas avoir d'importance. Ouais, disons ça... Bref. Autant ne pas s'attarder sur le sujet, n'est-ce pas... ? Oui. Donc elle l'avait questionné sur ses quelques projets pour après sa sortie de ce jeu. Après tout, c'était une chose sur laquelle elle pouvait se renseigner, non ? Au moins, elle saurait, voilà, c'est tout. Elle souhaitait juste savoir deux ou trois trucs, par curiosité, oui. Voilà. Bref. Donc. Qu'en disait-il ? Logiquement, il souhaitait rentrer chez lui. Et réintégrer l'écriture à son quotidien. Bien. Mais ce n'était pas tout, non, puisqu'il ajouta qu'il allait essayer de sortir davantage. Eh bien, voilà qui lui semblait raisonnable. Donc elle hocha la tête. « C'est un bon plan. » souffla-t-elle simplement. C'était surtout le fait qu'il allait sortir qui la, hm... rassurait. Parce qu'il lui avait dit que la solitude risquait d’entraîner la démence et ce n'était pas vraiment une chose qu'elle lui souhaitait, loin de là. Donc savoir qu'il souhaitait sortir plus, ou du moins qu'il pensait à intégrer ça dans son petit projet d'avenir, c'était vraiment bien. Puis il lui assura qu'elle pourrait lui rendre visite. Oh, elle y comptait bien. Mais c'était mieux qu'il lui propose, tout de même. Il mentionna ensuite un certain aquarium qui trônait dans l'entrée de sa maison. Ah, tiens donc. Il avait un aquarium ? Il n'en fallait pas plus à la rousse pour esquisser un large sourire. « Tu as un aquarium ? Un grand ? Grand comment ? » Puisque s'il souhaitait lui montrer une telle chose, si c'était la chose qu'il mentionnait en premier, c'était sans doute qu'il devait avoir quelque chose de spécial, cet aquarium, n'est-ce pas. Du moins, c'était ce qu'elle pensait, il était aussi probable qu'elle se soit totalement trompée. « Et tu as des poissons aussi ? » Alors avant de la prendre pour une demeurée, sachez qu'il était totalement possible d'avoir un aquarium juste pour la décoration, sans le moindre poisson dedans hein. Bon. « Si oui, ils sont comment ? Gros, petits ? De quelle couleur ? Oh et ils sont combien ? Tu leur as donné des petits noms ? » Ça faisait beaucoup de questions, n'est-ce pas. Oui, elle savait. Mais il lui en fallait peu pour l'enthousiasmer. Surtout qu'elle aimait bien les poissons. Pas autant que les ours polaires, certes... Hm... bref. Donc, oui, c'était un accord, si jamais il en doutait encore. Quoique, dans le doute, elle préféra reprendre la parole. « Quoique, tu préfères peut-être garder la surprise pour quand je viendrais chez toi... » C'était aussi une possibilité s'il ne souhaitait pas s'étendre sur une dizaine de détails. Elle pourrait parfaitement le comprendre. Et puis, quelque part, cela permettrait à Emmeline d'avoir quelque chose pour occuper son imagination, ce qui pouvait ne pas être si mal que cela. Puisque le temps qu'elle penserait à ça, eh bien, elle ne penserait pas à d'autres trucs. Logique, certes. Cela dit, ça serait loin d'être une mauvaise chose de distraire l'esprit de la rousse hein.

Pourquoi est-ce que ça ne serait pas possible de nommer une rue à son nom, après tout ? C'était stupide qu'il y a cinquante rues au nom d'un foutu président ou d'un quelconque scientifique mais aucune pour représenter les gens comme tout le monde... Elle ne comprenait pas ce manque d'équité, elle le trouvait même profondément injuste et elle réclamait une rue portant son joli nom, voilà. Elle risquait même de faire un scandale, oh que oui, alors que Dudley se tienne tranquille parce que quand elle allait arriver, la demoiselle, avec ses cheveux roux et son air convaincue hein, ils feraient moins les fiers. Quoique, en fait, peut-être bien qu'elle allait abandonner cette idée de rue puisqu'elle allait obtenir une promotion et donc la place de reine. Oh, ça, elle aimait bien. Mickey en roi, elle en reine. Franchement, tout le monde en serait content, à ne pas en douter. Du coup, la rue à son nom, c'était bien nul face à ça. « C'est une bonne idée ! » Sourire aux lèvres, elle hocha la tête, plus convaincue que jamais. Elle voulait bien être reine ! Pas que c'était une chose qu'elle avait toujours souhaité être mais puisque l'occasion se présentait hein, elle n'allait pas refuser. « Donc j'ai le droit à une jolie couronne, hein ? » Honnêtement, c'était le minimum. Elle voulait une couronne, il n'avait pas le choix, il allait devoir lui en trouver une, sinon, elle... Eh bien, elle le virerait et il perdrait sa place de roi et voilà. Oui, elle était terrible. « Et il faudra qu'on se trouve un grand château dans lequel vivre aussi... » Évident, encore une fois. Vous avez déjà vu un roi et une reine vivre dans une maison banale hein ? Non, non, c'était impensable donc elle réclamait un château en plus. Mais puisque Mickey était le roi du monde, s'il vous plaît, il ne devrait avoir aucun mal à s'approprier un château, n'est-ce pas. En tout cas, elle aimait bien cette idée. Ça ne la dérangeait pas d'être la reine de Mickey... C'était même plutôt amusant, comme idée. Hm, bref, oui. Puisqu'il avait avoué avoir un aquarium qu'elle devrait absolument voir lorsqu'elle viendrait lui rendre visite. Vous pensez bien qu'il n'en fallait pas plus à la rousse pour poser une multitude de questions sur le sujet. Elle aimait bien les poissons, elle les trouvait amusant. Et les regarder nager avait quelque chose d'apaisant, selon elle. Mais bon, c'était sans doute parce qu'elle n'avait pas longtemps fréquenté le moindre poisson, elle n'en avait jamais possédé et au mieux, elle en avait vu dans des animaleries ou chez des amis, donc bon, son expérience dans le domaine était plutôt maigre. Cela dit, ça ne l'empêcha pas de lui poser des questions sur les fameux poissons. Et il y répondit, bien sûr. D'ailleurs, il la rassura sur un point puisqu'elle s'était demandée qui pouvait bien nourrir ces pauvres poissons durant son absence et en fait, ouf, tout allait bien, il les avait donnés, une bonne idée, sans aucun doute. Quant à Grezla... Heureusement qu'il n'avait fait qu'évoquer rapidement ce prénom qu'elle commençait à tout doucement haïr, au même titre que la demoiselle le portant, à vrai dire. Oh mais elle n'avait pas besoin de connaître quelqu'un pour détester cette personne, du tout. Hm, bref. Se concentrer sur les paroles de Mickey, oui. Il mentionna d'ailleurs plusieurs espèces et bien que cela la fit sourire, elle n'avait aucune idée de l'allure des poissons. Il faut dire qu'elle n'était pas uns spécialiste dans le domaine. « Ton aquarium m'a l'air plutôt pas mal, j'ai hâte de le voir repeuplé. Et, moi, je pourrais donner des petits noms à tes poissons ? » Sourire innocent teinté de malice. Eh bien, oui, pourquoi elle ne pourrait pas hein ? Ils méritaient bien des prénoms, non ? Eh bien, elle avait envie de croire que si. Voilà. De toute façon, sinon, elle le ferait dans son dos, oui. Elle se donnait tous les droits, c'est tout. Et puis, ce n'était que des petits noms, après tout, rien de dramatique. Il proposa ensuite de... lui montrer sa chambre. Sa chambre ? Mais hm... pourquoi sa chambre ? Oui, elle se le demandait, là. Parce que, dans une chambre, il n'y avait pas grand chose à voir, dans le fond... N'est-ce pas ? Heureusement, il ne tarda pas à ajouter quelques précisions, mentionnant donc son bureau. Ah, voilà qui était plus compréhensible. Elle devrait voir son bureau donc, où de nombreux livres avaient vu le jour. Elle était enthousiasmée par ça aussi, oui. « Et j'ai hâte aussi de découvrir où tu as dû passer tant de temps... Tu me liras un passage d'un de tes livres ? » osa-t-elle demander, de son regard enfantin. Elle aimerait bien qu'il prenne le temps de lui lire l'un de ses écrits, ça serait... bien. Elle apprécierait vraiment. Bon, cela dit, s'il ne souhaitait pas qu'elle mette son nez de ce côté-là, elle respecterait sa décision hein. C'était peut-être trop personnel... Certes, il en avait vendu des milliers d'exemplaires et des inconnus pouvaient le lire autant qu'ils le souhaitaient mais allez savoir, peut-être qu'Emmeline n'en avait pas le droit hein. « Tu auras d'autres pièces à me faire visiter, tu penses ? » Peut-être bien que chaque pièce avait son lot d'originalité et d'histoire et dans ce cas, elle devrait visiter chacune d'elles, ça lui paraissait évident. Et puisqu'ils papotaient sur le sujet, autant essayer d'en savoir le maximum dès maintenant, n'est-ce pas.

Reine. Emmeline, reine. Honnêtement, ça lui plaisait bien. C'était un titre qui lui allait bien au teint et elle ne doutait pas de pouvoir être une très bonne souveraine. Gentille, avec un cœur en or, tout en pouvant se montrer impitoyable face aux ennemis ou rebelles... Oh que oui, le monde était chanceux d'avoir une reine comme elle. Et un roi tel que Mickey, évidemment. Ah, le peuple serait sans doute content d'apprendre une aussi bonne nouvelle. En tout cas, en ce qui concernait la rousse, elle était bien contente de savoir qu'elle allait avoir une jolie couronne. Bien plus jolie que celle qui était déjà si connue dans leur pays natal, évidemment. « Eh bien, c'est le minimum pour une reine de mon envergure, n'est-ce pas. » C'est qu'elle se prenait au jeu, oui, oui. Eh, oh, ce n'était pas souvent qu'elle se prenait pour la reine du monde alors laissez-lui ce petit moment de fantaisie, d'accord. Et en plus de la couronne, elle souhaitait un château. Un grand, un magnifique, un majestueux château pour les accueillir. Avouons que c'était indispensable, tout de même. Et Mickey tapait fort, déclarant qu'il raserait plusieurs villes si cela était nécessaire. Rien que ça ! « Ça va vraiment être un grand château... » Sans compter les deux milles pièces, bien entendu. Deux milles. C'était énorme. Elle adorait. Cela la fit sourire. C'était peut-être idiot, mais, oui, elle en souriait. Parce que cela l'amusait beaucoup et parce qu'elle appréciait de s'imaginer dans un grand château, en tant que reine... Un peu plus et elle croyait au conte de fées, exactement. « Voilà qui est très généreux de ta part, je t'en remercie. » Le blason, c'était quand même pas n'importe quoi, c'était même sacrément important alors savoir qu'elle aurait l'honneur de le choisir... Oui, bon, en attendant, c'était bien beau mais il fallait redescendre sur Terre et se contenter de la maison de Mickey, avec son immense aquarium, sa chambre et son bureau. Oui, voilà. Elle avait d'ailleurs suggéré qu'elle pourrait donner des petits noms aux futures acquisitions de Mickey, sauf que, hm, le nombre de ces dernières la découragea un tout petit peu. Pas qu'elle n'aurait pas assez d'imagination pour trouver une centaine de prénoms pour poisson, loin de là, seulement voilà, pour les retenir, ces prénoms, ça risquait d'être difficile... Surtout si plusieurs poissons se ressemblaient, en fait. « Hm... disons que je pourrais en prénommer quelques-uns pour commencer et... Les autres pourront attendre un peu, je suppose. » Oui, voilà, elle ferait ainsi. Elle les nommerait un par un et elle attendrait d'être certaine de connaître ce nouveau prénom avant d'avoir à en retenir un nouveau. Et puis, au pire, les poissons n'étaient pas vraiment connus pour leur mémoire infaillible donc elle se donnerait quelques libertés... Après tout, ce n'était pas comme s'ils allaient se rendre compte qu'une rouquine un peu timbrée s'amusait à les appeler chacun par un prénom différent, n'est-ce pas. Ouais, peu importe. Pour en revenir à cette histoire de chambre donc... Enfin, de bureau. Il s'agissait de son bureau, de ses écrits, de ses livres. Et d'ailleurs, elle apprécierait vraiment qu'il se donne la peine de lui faire la lecture d'un passage, au moins d'un petit passage. Quoi de mieux que d'entendre une histoire de la voix de son auteur, hein ? Puisqu'elle pouvait profiter de cette occasion, elle ne comptait pas se gêner. Et heureusement, il accepta. Elle aurait eu l'air fine s'il lui avait refusé totalement la chose et qu'il lui avait interdit d'approcher un de ses livres hein. Mais non, il semblait prêt à lui faire la lecture, c'était une bonne chose. « Il faudra qu'on fasse ça... » assura-t-elle en hochant doucement la tête, un sourire doux sur les lèvres. Elle ne le montrait pas, mais en fait, elle avait hâte. Hâte de pouvoir découvrir la plume de Mickey, hâte de connaître l'univers pour lequel il avait opté, hâte de découvrir cette chose qu'il aimait tant. Oui, elle était réellement impatiente. Et pour continuer sur le sujet de l'écriture, il déclara, après une nouvelle question de la rousse, qu'une autre pièce pourrait être intéressante à visiter : le grenier, pour toutes les choses qu'il stockait. Dont des écrits. De lui, bien sûr. Et certains datant de son enfance. Vraiment ? Alors, là, elle ne comptait pas passer à côté, même si elle n'était obligée à rien, elle n'allait pas refuser ! Après tout, si elle n'était pas curieuse d'en découvrir plus, ça ferait longtemps qu'elle aurait changé de sujet de conversations hein. « Je veux savoir ce que le petit toi a écrit ! » Oui, le ''petit lui''. Bref, un lui plus jeune, en fait. Elle voulait voir son évolution, l'évolution de ses pensées, de son univers. Bien mieux que n'importe quelle photo souvenir, dans le fond, n'est-ce pas. « De toute façon, je pense que je vais visiter ta maison dans les moindres recoins... Enfin, sauf si ça t'embête, je pourrais éviter certaines pièces, si tu préfères. » Parce qu'elle ne comptait pas la jouer fouineuse, ce n'était pas ce qu'elle comptait faire, elle se disait juste qu'elle pourrait découvrir sa maison dans son entièreté. Après tout, tant qu'à venir le voir hein, autant en profiter. Souriante, elle se retourna vers sa valise et plaça dans celle-ci le dernier pull qui se trouvait là. Bien. C'était déjà une bonne chose de faite. Il ne lui restait plus que... tout le reste. Distraitement, elle pensa à ses prochaines victimes, qui seraient sans doute ses jeans. Là, encore une fois, elle n'en aurait pas besoin durant la semaine. Toutefois, oui, elle était distraite. Par une chose qui perturbait son esprit et qui l'obligea à tourner de nouveau le visage dans la direction de Mickey. « Est-ce que... je peux te poser une question ? » Mauvaise approche, mauvaise technique. Bip, bip, bip, alerte rouge. Elle devait reprendre la parole, là, c'était une très mauvaise idée de commencer son discours ainsi. Très mauvaise. « Ne va pas croire que c'est quelque chose de grave, c'est... On a souvent tendance à penser qu'il va nous tomber dessus un truc horrible quand quelqu'un commence par cette phrase, mais en fait... non, c'est pas le cas, là. Je... me disais juste que... si tu voulais, tu pouvais, tu sais, comme l'autre jour, hm, toucher mes cheveux. Je veux dire, si jamais ça t'a traversé l'esprit, comme ça, tu sais que tu peux et... sinon, tu peux aussi ne pas le faire, en fait et... hm. » Waouh, c'est dingue, parce que dans son esprit, cette petite déclaration paraissait très bien formulée et là, c'était juste un raz-de-marrée de mots qui se suivaient presque aléatoirement. Et si ça se trouve, ça allait le mettre mal à l'aise, en plus. Donc elle aurait mieux fait de se taire. Oui, elle savait. Surtout qu'elle ne l'obligeait à rien, en fait. Disons simplement que c'était le seul contact physique qui était permis avec lui et peut-être qu'elle souhaitait profiter quelque peu de ce contact plutôt que d'avoir à le regretter plus tard ? Peut-être qu'elle avait envie de ce contact, là, maintenant ? Oui, c'était très égoïste, quand elle y pensait. Et lorsqu'elle le réalisa, elle planta ses dents dans sa lèvre inférieure, comme pour s'empêcher de déblatérer d'autres énormités. Et dans moins de trois secondes, elle allait s'excuser d'avoir suggéré la chose, à ne pas en douter.