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Une semaine de plus au sein de ce jeu. Emmeline n’était plus sa partenaire, mais elle avait semblerait-il décidé de rester malgré tout au sein du chalet. Elle ne restait pas pour Emilien, il s’en doutait. Puis, il y avait Ezra aussi. Il était toujours là. Encore heureux, à vrai dire. Il était presque soulagé de savoir qu’ils continuaient cette aventure, ensemble, tous les deux. C’était ce qu’il désirait au fond, il ne souhaitait pas être séparé de celui qu’il aimait. Il n’était pas égoïste, juste amoureux. Oui, voilà. Il l’était. Peut-être un peu trop. Ou pas assez. Et ce matin encore, le premier visage qui s’offrait à lui fut celui d’Ezra. Il le regarda silencieusement, observant chacun de ses traits. Il avait envie le couvrir de caresses, de baisers. Il se contenta malgré tout de le regarder. Sans bouger, sans parler. Un mince s’ouvrir s’étira sur les lèvres du jeune suisse lorsqu’il vit les paupières du beau français s’ouvrir petit à petit. Il attendit alors quelques secondes, qu’il sorte petit à petit de cet état de sommeil dans lequel il se trouvait. Il lui caressa doucement sa joue et vint timidement déposer un baiser sur ses lèvres. Il aimait tellement ces réveils. Tout en douceur et délicatesse. Ceux qui ne vous obligeaient pas à sortir du lit en sursaut, ceux qui vous permettaient de profiter de chaque seconde. Il aurait très bien pu rester comme cela pendant de longues minutes, de longues heures. « Je vais prendre une douche… » souffla-t-il alors. Ou un bain. Il ne savait pas vraiment encore. Il verra bien selon son envie lorsqu’il se trouvera dans la salle de bain. Il avait prononcé ces quelques mots juste pour annoncer à Ezra où il allait, qu’il ne s’inquiète pas de le voir quitter le lit. Emilien souleva le drap qui le couvrait et sortit alors du lit. Enfilant alors l’un des deux tee-shirts qui se trouvaient au sol. Il ne savait pas vraiment s’il était à lui, ou bien à Ezra… à vrai dire, c’était un détail qui ne l’intéressait pas vraiment. Tant qu’il avait du tissu pour couvrir son torse. Il se dirigea alors en direction de la salle de bain, déposant un dernier regard sur son compagnon qui se trouvait encore dans ce lit à ce moment précis.
Emilien épia longuement la pièce, ne voyant aucun candidat dans la pièce. Tant mieux. Il finit donc par se faire couler un bon bain chaud. Ce n’était donc plus une douche qu’il allait prendre, comme il l’avait indiqué à Ezra, mais un bain. Pendant que la baignoire était entrain de se remplir petit à petit, il en profita pour s’observer très brièvement dans le miroir qui se trouvait en face de lui. Il n’y avait pas grand-chose à regarder. Juste un visage aux traits juvéniles, quelques peu soucieux et une légère pilosité naissante. Il n’allait pas pousser cette barbe naissante, il était préférable qu’il la fasse disparaitre au plus vite. Et pourquoi pas tout de suite, tiens. Il lança un bref regard sur la baignoire, jugeant finalement qu’il aura le temps de se raser avant que la baignoire soit pleine. Dans le pire des cas, il transformera la salle de bain en matinée mousse. Il eut presque fini de se raser, lorsque finalement, il se coupa la joue à l’aide de la lame de l’objet. « Eh merde, merde… » jura-t-il alors, en voyant la coupure. Il avait l’air fin maintenant. Et il n’allait quand même pas mettre un pansement, il aurait l’air… encore plus fin. Il se retourna alors, voyant la présence d’Ezra. Il allait certainement encore se moquer un peu de lui. « Tu viens à mon secours, c’est ça ? » répliqua-t-il alors.

Je l'avouais franchement, je n'aurais jamais imaginé pouvoir poursuivre mon aventure une semaine supplémentaire. Pourtant ici me trouvais-je, dans mon lit, en compagnie de l'homme que j'aimais, lui également sauvé par les votes du public. Ce scénario me semblait parfait, peut-être un peu trop puisqu'il en sortait du réel. Oui, irréalité. Après tout, je ne voyais simplement pas comment le public avait pu me sauver face à des candidats tels qu'Emmeline ou bien Bob, j'étais même presque certain que la plupart des candidats encore présent dans ce jeu aurait clairement préféré me voir quitter le nid. Mais j'avais choisi de ne pas y faire attention, peut-être parce que je n'avais plus rien à perdre, peut-être parce que passer une semaine en plus dans cette aventure n'était qu'un extra, un moyen comme un autre de passer du temps avec l'homme que j'aimais. Il ne restait plus beaucoup de temps avant la fin de l'aventure puisque nous en étions à la dernière semaine, celle avant que les demi finalistes de cette saison ne soient dévoilés. Que je quitte l'aventure à ce stade ou bien la semaine suivante, cela ne me posait pas vraiment de problème. La seule chose que je souhaitais, était de ne pas m'éloigner d'Emilien, non. Alors, je l'avais capturé pour une nouvelle fois, faisant de moi à nouveau un mauvais partenaire aux yeux de Mason. Tant pis, il devait comprendre que j'avais également besoin de passer un peu de temps avec Emilien, d'autant plus que mon partenaire avait eu le droit à ma présence presque toute les nuits de la semaine passée. Alors un petit écart ne ferait de mal à personne. Et clairement pas à moi. Mes lourdes paupières frappèrent quelques temps et je pu apercevoir le visage de l'homme que je jugeais être très certainement le plus beau, le plus bon au monde. Un visage qui ne tardait pas à s'éclipser. « Je vais prendre une douche… » Il se levait ainsi, et je détaillais sans gêne d'un regard encore endormi le corps de mon bien aimé, qu'il ne tardait pas à recouvrir d'un tee shirt. Là dessus il quitta la pièce, et je du rester quelques longues minutes, seul, à contempler le vide du plafond avant d'enfin oser me lever et quitter la chambre à mon tour. Direction la salle de bain où je ne tardais pas à découvrir un Emilien venant de se couper en tentant de se raser. « Tu viens à mon secours, c’est ça ? » Un sourire s'esquissa sur mes lèvres alors que celles ci se déposaient en un baiser sur la blessure du beau blond, diffusant de ce fait quelques gouttes du liquide rouge au coin de ma bouche. Chose que je chassais par la suite d'une revers de main, après m'être écarté pour replonger mon regard dans le sien « Il est clair que tu aurais bien besoin d'un prince charmant pour te soulager de ces lourdes blessures... » mon sourire s'étira alors que mon regard se reportait sur le bain qui semblait chaud aux vues de la légère vapeur s'en dégageant. Là dessus, je laissais glisser mes mains sous le tee shirt du jeune homme, ne tardant pas à lui en dégager. « Et en tant que prince charmant attitré, je me dois donc de venir à votre secours. » Je passais ainsi un bras dans son dos alors que l'autre s'échappait sous les jambes du jeune homme quelque peu plus grand que moi, et ne tardais pas à le soulever, sans vraiment d'effort. Je devais certainement être légèrement plus musclé que celui ci. Là dessus je m'avançais lentement jusqu'au bain et reprenez « Après vous... » je le glissais alors délicatement dans le bassin, un sourire s'esquissant sur mon visage. Son seul vêtement ainsi que le reste de son corps ne tarda pas à s'évaporer dans l'eau. Vêtu d'un simple boxer, et pas pudique pour un sous, je ne tardais pas à m'en débarrasser, me penchant par dessus le bassin pour finalement surplomber le corps du jeune homme, le mien perçant la surface de l'eau pour s'y enfoncer à son tour. Je laissais alors une de mes main se placer sur l'épaule droite du jeune homme, l'autre se baladant sur son torse alors que mes lèvres retrouvaient les siennes en un tendre et langoureux baiser. Mes doigts ne tardèrent pas à dévaler le corps du jeune homme, retirant bien rapidement le dernier bout de tissu cachant celui ci. Après tout, il serait bien incommode de se laver avec celui ci, d'autant qu'il n'avait plus rien à craindre de mon côté, ayant découvert à peu près tout ce que j'avais à découvrir du jeune homme. J'attrapais par la suite un produit moussant, ne tardant pas à en verser dans le bassin où nous nous trouvions pour que bientôt, de la mousse se forme autour de nous. Finalement, je ne tardais pas à murmurer quelques paroles « Oh, il semblerait que nous allons devoir partager le même savon, serait-ce un problème ? » référence à notre première rencontre qui ne s'était pas forcément déroulée pour le mieux. Mais pour sûr, celle ci serait bien plus plaisante.

Se blesser maladroitement. Cela devait très certainement faire parti de notre quotidien. Qu’on se le dise entre nous, on s’était tous blessé une fois dans sa vie de la manière la plus ridicule qui pouvait exister. Emilien avait donc réussi à se couper avec la lame du rasoir, tout en se rasant. Il ne lui restait plus que cette partie à raser et il avait terminé. Mais non. Il avait fallu qu’il le fasse d’un geste un peu trop brusque, un peu trop rapide… Voilà. Il ne s’en félicitait pas. Il reposa aussitôt l’objet de cet incident, jetant un coup d’œil sur sa blessure ensanglantée. Il n’avait pas l’air très malin avec cette coupure. Et comment allait-il pouvoir expliquer cela. En se battant à l’épée ? Non. Emilien ne pratiquait pas l’escrime. En se battant avec un autre ? Rions-en. Emilien n’était pas du genre à se battre. Bien au contraire. Trop pacifiste pour cela. Il partit rapidement éteindre l’eau qui coulait pour son bain, avant qu’un second incident subvienne. Transformer la salle de bain en piscine n’était pas dans ses objectifs. Lorsqu’il revint à hauteur du miroir pour contempler sa plaie en grimaçant, il se retourna aussitôt. Voyant son bien aimé entrer dans la pièce, il sentit une légère honte teintée de stupidité s’éprendre de son petit être. Sûrement venait-il à son tour. Evidemment. Et la réplique idiote alla de paire avec son état d’esprit, à cet instant t. Ezra vint alors déposer un furtif baiser sur sa blessure. Les enfants appelaient cela un bisou magique. Alors peut-être était-ce cela un bisou magique. Celui que vous aimiez déposait sur votre plaie avec cette certaine tendresse, cette délicatesse à en faire frémir plus d’un. Oui, ça devait être cela un baiser magique. Emilien passa instinctivement ses longilignes doigts sur sa plaie. Le sang semblait couler un peu moins, enfin il se désinfecterait cette ridicule plaie une fois son bain pris. Son regard se déposa alors aussitôt sur le visage rassurant du bellâtre qui se tenait debout, en face de lui. Un fin sourire se dessina sur les lèvres lorsqu’il lui expliqua qu’il avait besoin d’un prince charmant. D’un prince charmant. A l’écoute de cette naïve expression, un rictus amusé se peignit sur ses lèvres. Prince charmant. C’était ce concept inventé pour les jeunes filles (ou les jeunes garçons) en mal d’amour, celles qui étaient à la recherche de cette perfection, qui rencontraient leur bien aimé au détour d’une affiche publicitaire, d’un personnage fictif. Un être de papier, un être fictif. Être fictif inventé par les malades de l’Amour, ou des romances à l’eau de rose. Cela ne s’appliquait pas à tout le monde. A Ezra, ou à Emilien par exemple. Non. Eux n’avaient pas besoin de ce concept de jeunes filles frustrées par leurs histoires d’antan. Leur histoire, leur romance, ils la palpaient chaque jour un peu plus du bout des doigts. Ezra vint alors à enlever le tee-shirt qu’Emilien avait eu mis lorsqu’il était sorti du lit. Prince charmant attitré. Rien que ça. Ce détail fit délicatement rire le jeune suisse, alors qu’Ezra s’apprêtait à le soulever. Lorsqu’il se retrouva à quelques centimètres du sol, Emilien ne faisait plus vraiment le malin. « Repose-moi, tu vas te faire mal au dos ! » lâcha-t-il alors tout doucement. Il n’allait pas se mettre à gémir, ou à crier. Non. Emilien n’était, certes, pas un poids lourd alors certainement, Ezra n’avait trouvé aucune difficulté à le soulever. A cela, ajoutant la musculature développée du français. Celui-ci déposa doucement le suisse dans le bain qu’il s’était fait couler. Emilien se laissa alors tomber dans le bassin. « Merci… » souffla-t-il alors. Son bien aimé ne tarda pas d’ailleurs à le rejoindre. Un sourire se dessina timidement sur les lèvres du suisse, tant dit que celles-ci se joignirent aussitôt à celles de son bien aimé. S’adonnant amoureusement à un baiser. Il frissonna légèrement au même moment les mains d’Ezra parcoururent son torse, venant alors à lui ôter le dernier bout de tissu qui lui cachait son intimité. Après tout, il n’avait plus de gêne à avoir vis-à-vis du jeune homme. Emilien lâcha un petit soupir. Soupir de béatitude, tant dit qu’Ezra s’était munit d’un produit moussant. Rapidement, une mousse se forma tout autour d’eux, venant à dissimuler chacune de leur partie se trouvant émergée sous l’eau. Un petit rictus s’étira timidement sur les lèvres d’Emilien, tant dit qu’Ezra venait de prendre la parole. En effet. Il semblerait qu’ils allaient devoir partager le même savon. Référence à leur premier rencontre, qui s’était plutôt mal passée. Une rencontre quelque peu houleuse. Emilien fit mine de réfléchir. Est-ce que cela poserait problème, lui avait-il alors demandé. La question ne se posait même pas à vrai dire. « On partage le même bain à présent, alors il me semble que de devoir partager le même savon ne devrait plus poser de problème. ». Définitivement plus de problème. Et ce nouveau moment partagé dans cette salle de bain ne connaitra définitivement pas la même fin que leur première rencontre. Non. « Tu ne penses pas ? » souffla-t-il alors, avant de lui déposer furtivement un baiser sur ses lèvres. Il s’adossa contre le rebord de la baignoire, sa main venant happer la surface moussante de l’eau. Il lança un bref regard à Ezra, toujours ce même sourire au bout des lèvres. Il était chanceux de l’avoir, heureux de l’avoir toujours à ses côtés. Heureux de pouvoir profiter de chaque moment à ses côtés, heureux de pouvoir continuer cette aventure avec lui encore un peu plus longtemps. Il ignorait si leur aventure commune s’arrêtera au même point, ou si l’un des deux s’arrêtera avant l’autre. C’était peut-être cela qui l’inquiétait. Qui inquiétait Emilien. Ce n’était qu’un jeu pourtant. Mais se savoir séparé d’Ezra, de l’homme qu’il aimait le rendait soucieux. A cela s’ajouta la question qu’Emilien avait eu le droit lors du prime. Un léger soupir s’échappa de nouveau de la bouche d’Emilien. Tant dit qu’à l’aide du revers de sa main, il tenta de se débarrasser du surplus de mousse qui l’entourait. Mousse qui trouverait en partie refuge sur Ezra. Le suisse ne put s’empêcher d’émettre un petit rire, en se mordant les lèvres. « Pardon. » souffla-t-il rieur.