Pour une fille censée être incapable de vivre sans l'eau d'une piscine, Mado semblait plutôt bien s'en passer ces temps-ci. Croyez bien qu'elle en était la première étonnée. Et elle n'expliquait pas tellement ce phénomène, cela va sans dire. Peut être était-ce simplement une sorte de faille dans le système. Ou peut était-elle moins dépendante de ce genre de choses qu'elle le pensait, ce qui ne serait alors pas nécessairement une mauvaise chose, dans la mesure où, à la base, l'une des raisons pour lesquelles elle s'était rendue à Fake Lover était le désir d'apprendre à se défaire quelques peu de ce genre d'activités physiques, histoire d'apprendre à s'occuper autrement, en allant davantage vers les autres, sans plus seulement se contenter de rester dans soin coin, à nager, comme si le reste du monde n'importait pas. Pour autant, en ce jour, la jeune femme avait bien l'intention de faire quelques longueurs, ne serait-ce que pour se détendre, comme elle parvenait généralement à le faire quand elle nageait dans son élément. Ainsi, elle s'était d'abord assise sur le bord du bassin, puis s'était laisser glisser dedans, tout doucement, le but n'étant après tout pas de s'y précipiter pour s'en lasser un peu trop vite. Pleinement dans l'eau, elle commença à nager, là encore relativement doucement, n'étant en compétition avec personne, pas même avec elle-même, et a priori pas non plus avec Peyton, qui venait d'entrer dans l'enceinte de la piscine, et qui ne semblait pas l'avoir remarquée. Il faut dire qu'elle se voulait plutôt discrète et qu'elle n'attendait naturellement pas du jeune homme qu'il devine sa présence. Pour autant, elle ne le laisserait pas l'ignorer plus longtemps et comptait bien s'annoncer, histoire qu'il sache qu'une certaine Mado était dans la bassin et qu'elle avait bien envie de ne pas y rester seule plus longtemps. « Peyton, coucou, je suis là ! » qu'elle l'interpella alors, en se rapprochant du bord pour qu'il ait toutes les chances de noter sa présence. « Tu es seul, je suis seule, alors soyons seuls ensemble, d'accord ? » proposa-t-elle alors, un grand sourire aux lèvres, sans doute pour qu'il n'hésite pas un seul instant et ne soit pas tenté de briser ses rêves. « En plus, c'est ici qu'on s'est rencontrés, alors je te propose de pleurer en chœur en repensant à cette douce journée où, il me semble, j'avais été particulièrement adorable. » C'était tellement symbolique que ça valait bien quelques larmes, non ? L'idée n'étant pas non plus de faire déborder la piscine, hein, bien sûr. Ah et, non, Mado n'assumait pas du tout d'avoir envoyé chier Peyton lors de leur rencontre, hm.

Si je me plante pas, je suis rentré chez moi durant environs deux semaines - J'suis nul en math et en comptage du temps, ne m'en tenez pas rigueur si je me plante comme une merde. Deux semaines c'est vraiment court en fait. Puis c'est particulier d'essayer de récupérer son ancienne vie alors que beaucoup de choses ont changées. J'ai moi-même changé. Et je ne pense pas que cela soit négatif. Aux yeux de ma mère ça l'est bien entendu, elle a un peu l'impression d'avoir perdu son gamin. Elle a l'impression que je ne suis plus dépendant d'elle et ça lui fait peur. Terriblement peur. Pourtant je jure que je l'aime toujours autant ma petite maman. Je ne devrais pas jurer, c'est moche les gens qui jurent, mais c'est pour vous montrer à quel point elle est importante quoi. Bref. Ce fut également deux semaines où je fus éloigné de mes nouveaux amis. Mes seuls amis en fait, à l'heure actuelle. Je n'en ai pas d'autres et je n'en veux pas d'autres. Fake Lover m'a donné les meilleurs amis dont je pouvais rêver et bien entendu, Mado fait partie du top trois de ces amis. Et c'est cette candidate que je cherche activement au sein du nid en cet après-midi, je ne l'ai pas encore croisé depuis le prime et cela ne peut durer plus longtemps ! J'ai un besoin monstre de la serrer contre moi, de lui parler tout bas et je vais accessoirement éviter de vous chanter la vie en rose. Fouillant le chalet, je passe par la piscine sans vraiment penser à jeter un oeil ici. « Peyton, coucou, je suis là ! » Sa voix, je la reconnais directement. Comment n'avais-je pas pu deviner sa présence ici lorsque l'on sait qu'elle aime tant passer de longues minutes à barboter. J'aurais du le savoir. Enfin, j'suis bien contant d'avoir mis la main sur elle et directement, je me rapproche de l'eau. Bien que je ne porte pas mon maillot sur moi, je suis prêt à la rejoindre. « Tu es seul, je suis seule, alors soyons seuls ensemble, d'accord ? » Suggère-t-elle alors. Vous ne pouvez pas savoir que ce programme est plaisant à entendre. Je m'accroupie au bord de l'eau afin d'être à son niveau. « Si tu savais comme c'est plaisant d'être seuls ensemble lorsque c'est avec toi. » Je ne me suis jamais caché de dire tout ce que je pense lorsque je suis avec Mado. Ce n'est pas le cas avec tout le monde, mais elle, j'ai terriblement confiance. Attrapant mon t-shirt de chaque côtés de celui-ci, je l'enlève rapidement. Mado reprend la parole alors que je n'ai pas encore enlever mon pantalon et je n'ai donc pas encore eu la chance de rejoindre l'eau. « En plus, c'est ici qu'on s'est rencontrés, alors je te propose de pleurer en chœur en repensant à cette douce journée où, il me semble, j'avais été particulièrement adorable. » Oh oui. J'ai l'impression que c'est tellement loin maintenant qu'on en parle. Ca remonte a au moins un siècle non ? « C'est fou comme le temps passe vite. Je ne savais pas encore à l'époque à quel point tu étais VRAIMENT adorable. » Oui, j'insiste sur le vraiment parce qu'elle l'est. Elle est adorable. Mais je ne pouvais pas m'en douter un seul instant lors de notre première rencontre. Je quitte mon pantalon et l'abandonne au bord de la piscine. Je pourrais plonger dans la piscine mais j'ai peur de me ridiculiser alors m'asseyant sur le bord, je descends dans celle-ci le plus simplement possible. Je suis désormais dans l'eau, près de Mado. Je m'approche d'elle et sans parler, je la prends dans mes bras. « Tu m'as beaucoup manqué toi. »

Le départ de Peyton avait été l'un de ceux qui avaient le plus peiné Mado. Il faut dire qu'ils avaient tous deux noué une intense complicité au fil des semaines et étaient devenus de proches amis tout au long de leur aventure. Alors oui, avoir du se séparer de lui, avoir du le laisser retourner à sa petite vie, alors qu'elle avait du rester ici, au sein de ce nid, ça lui avait fait beaucoup de peine. Elle s'était sentie abandonnée et en avait beaucoup voulu au public de ne pas l'avoir sauvé une nouvelle fois, de le lui avoir repris, elle qui s'étant habituée à sa gentillesse et à toutes ses qualités humaines, à tout ce qui faisait assurément de lui quelqu'un de formidable. Bien sûr, ils s'étaient dit qu'ils se retrouveraient à l'extérieur, qu'ils passeraient du temps ensemble à l'extérieur de cette aventure, mais avoir du se déshabituer à sa présence du jour au lendemain, ce ne fut décidément pas facile. D'autant plus que le soir où on leur avait annoncé que d'anciens candidats revenaient au sein du nid pour terminer l'aventure avec eux, la française s'était naturellement attendue à voir revenir Peyton. Mais il ne fut pas là, et elle fut peinée à nouveau. Pour autant, elle ne lui en voulut pas, s'étant doutée qu'il n'avait pas nécessairement pu se libérer, ou qu'il avait des choses à régler à l'extérieur. Et dimanche, lorsqu'ils s'étaient enfin retrouvés, elle avait compris. La mère du jeune homme, cette femme qui semblait si protectrice, si désireuse de garder son fils pour elle, n'avait pas pu se résoudre à le laisser repartir aussi vite. C'était une chose qu'elle comprenait, dans un sens, pour être elle-même un peu trop protectrice à l'égard de son petit frère, Ezra, qu'elle avait longtemps voulu protéger des autres. Mais le principal aujourd'hui, c'était qu'il soit ici, qu'il soit de retour, et qu'ils puissent pleinement se retrouver, comme s'ils n'avaient jamais été séparés. Quelques petites choses avaient changé depuis le départ du jeune homme, mais l'attachement de la française à l'égard de Peyton était resté intact. Il lui avait infiniment manqué. Ainsi, lorsqu'elle le vit entrer dans l'enceinte de la piscine, elle ne put s'empêcher d'annoncer sa présence, histoire qu'il la remarque et qu'il sache, par la même occasion, qu'elle aimerait beaucoup passer un moment avec lui. D'où l'idée d'être seuls, mais ensemble, vous voyez. Chose à laquelle le jeune homme répondit d'une charmante façon, après s'être accroupi. Bon. « Hm, ça m'embête que tu me dises ça, tu sais. Ça m'embête parce que j'espérais que tu serais un petit peu moins chou qu'en partant, ce qui m'aurait ainsi dissuadé de te glisser dans ma valise pour te ramener sur Paris, mais ... mais tu ne me laisses pas le choix, hein, tu es resté un amour, alors tu vas devoir en subir les conséquences. » Oui, parfaitement. Ce jeune homme était toujours aussi gentil, toujours aussi affectueux, et Mado était toujours aussi charmée par la douceur qu'il dégageait. La jeune femme évoqua ensuite leur rencontre, qui ne s'était pas aussi bien passée qu'elle voulait bien le laisser croire, sans doute parce qu'elle avait honte d'avoir été odieuse avec quelqu'un d'aussi gentil que Peyton. Voyez comme il était mignon. « "Vraiment adorable", ça n'est généralement pas ce qu'on dit de moi, mais toi et moi nous savons que c'est toi qui as raison, hein, et pas les autres. » Et donc, oui, elle avait envie de lui donner raison, tant il était rare qu'on dise de Mado qu'elle était à ce point adorable. Elle avait bien le droit de passer pour la gentille pour une fois, non ? Bon. Toujours est-il que le jeune homme finit par plonger dans la piscine, puis par s'approcher, pour enfin l'enlacer. Prolongeant l'étreinte, Mado ne put qu'apprécier qu'il lui fasse savoir qu'elle lui avait beaucoup manqué. « J'espère bien ! Même si je suis sûre que tu m'as plus manqué que je ne t'ai manqué, hein » souffla-t-elle, toujours contre lui. Simple question de logique. Peyton était plus gentil et plus attachant que Mado, alors oui, il lui avait probablement plus manqué qu'elle ne lui avait manqué à lui. Okay, elle avait peut être envie d'avoir le dernier mot, ainsi que de le taquiner un tantinet. Soit.

C'est avec beaucoup d'a priori que j'avais passé les castings de fake lover. Poussé par ma soeur, j'avais réussi avec succès à passer l'étape des casting. Je vais pas vous mentir, j'en étais étonné. Je ne pouvais pas vraiment dire si c'était une agréable surprise ou non, parce que je m'avançais à l'aveugle et craignait de passer un sale moment. Je pensais ne jamais m'acclimater à l'atmosphère de ce jeu. Pour moi, j'allais être rapidement éliminé et on ne parlerait plus jamais de moi. C'est ainsi que j'avais imaginer mon aventure. Je m'étais lancé dans ce jeu pour une seule et unique raison, je voulais faire plaisir à ma mère. Jamais j'avais pu pensé que cette télé-réalité changerait considérablement ma vie. Grace à Fake Lover, je me suis remis en question et j'ai aussi remis mon mode de vie en question. Eloigné de ma mère, je me suis rendu compte qu'il était peut-être bon pour moi que d'évoluer seul, de devenir un peu plus indépendant. J'ai quand même trente ans quoi. Ces changements ne vont pas se faire directement, aujourd'hui, je vis toujours chez mes parents mais j'ai enfin eu le courage de m'exprimer librement sur certains sujet, notamment le mariage qu'elle avait prévu pour moi. Au sein de ce jeu, je me suis rendu compte que les sentiments comme l'amour ou l'amitié ont tellement d'importance qu'on ne peut s'en jouer sans que cela ne finisse par nous toucher. Je ne suis pas fait pour épouser une femme que je ne connais pas. Je veux un mariage d'amour, un beau mariage, je veux une famille et cela prendra le temps que ça prendra. Je suis désormais convaincu qu'il est bon pour moi de voir des gens, de sortir et de faire des rencontres. Je ne dis pas que cela est facile, mais je suis prêt à faire des efforts pour quitter ma petite chambre un jour ou l'autre. Fake Lover m'a aussi apporté des amis. Et ça, j'étais bien loin de m'en douter. Je pensais passer mon aventure comme un Hermite, je pensais que les gens étaient méchants. C'est l'image que ma mère m'avait toujours donné du monde et pourtant, la plupart des candidats sont gentils. Oh bien entendu, ils ont des défauts mais ça, c'est plus qu'humain. Mado, que j'ai rejoins à la piscine est elle aussi mon amie. La fille de qui j'ai été le plus proche et ce, sans aucune ambiguïté. Je ne suis pas tombé amoureux dans fake Lover mais ça ne me gêne pas. Enfin, la production a bien essayer de semer la discorde mais je pense sincèrement que notre amitié vaut bien plus qu'une amourette. Puis la question ne se pose pas de toute façon, tout le monde sait que Mado, elle est amoureuse de Fitz. J'suis content pour elle, elle sait enfin ce qu'est l'amour. Ca n'était pas le cas lorsque nous en avions parlé au début du jeu. Les a priori que j'avais donc avant de venir ici, se sont pour la plupart avéré être faux. Et j'suis bien content de m'être trompé, je n'ai eu que des bonnes surprises ensuite. J'ai découvert qu'éloigné de Mado durant deux semaines, celle-ci m'avait manqué et ça, c'est beau. Elle est l'un des plus gros facteurs m'ayant convaincu de revenir au sein de ce jeu.. Je ne suis pas exhibitionniste, je n'aime toujours pas les caméras mais pour elle, je peux bien les affronter encore un peu.La trouvant seule à la piscine, l'idée de passer un peu de temps avec elle est immédiate et il semblerait qu'elle eu idée similaire puisqu'elle me propose d'être seuls ensembles. J'aime bien cette façon de penser, je la trouve belle cette façon de penser. Etre seul avec quelqu'un, comme si il faisait partie de nous, je trouve ça beau. Je trouve ça poétique et j'accepte volontiers sa proposition tandis que je me débarrasse de mon t-shirt. Ce jeu m'a aussi permis de comprendre que j'étais plutôt plaisant à regarder et que je n'avais pas à avoir honte de montrer quelques parcelles de ma peau, comme mon torse. Faut quand même se rappeler, qu'au début de ce jeu, c'était une torture pour moi que d'être peu vêtu. . « Hm, ça m'embête que tu me dises ça, tu sais. Ça m'embête parce que j'espérais que tu serais un petit peu moins chou qu'en partant, ce qui m'aurait ainsi dissuadé de te glisser dans ma valise pour te ramener sur Paris, mais ... mais tu ne me laisses pas le choix, hein, tu es resté un amour, alors tu vas devoir en subir les conséquences. » C'est ce que la brune articule suite à mes paroles. Elle peut bien parler ! C'est elle la trop chou. Si je m'écoutais, je grimperai directement dans ses valises et on en parle plus. Parce que je me demande sincèrement comment ça va se passer quand on ne pourra plus se voir. Quand la distance aura fait son foutu bouleau. Quelle connasse cette distance, je la déteste, je la déteste, je la déteste. « Désolé. J'pense que je peux rien faire contre cet effet chou qui est présent lorsque je suis avec toi. J'suis obligé d'être chou. Je te jure. Et promis, je me débattrais pas lorsque sera venu le moment de rentrer dans ta valise pour rentrer chez toi. » Arrêt cardiaque de ma mère, elle ne doit pas l'entendre de cette oreille. Je pense que nous rêvons un peu trop Mado et moi et que jamais, jamais je ne pourrais la rejoindre sur Paris. J'ai toujours vécu en Irlande après tout. « Tu pourrais rester en Irlande toi. » j'hoche les épaules, lui décoche le sourire le plus mignon disponible en stock. Elle peut rien me refuser avec un sourire pareil. Si ? Non hein. Elle l'a dit, j'suis beaucoup trop chou. « "Vraiment adorable", ça n'est généralement pas ce qu'on dit de moi, mais toi et moi nous savons que c'est toi qui as raison, hein, et pas les autres. » Certains, contrairement à moi, n'avaient jamais réussi à comprendre que Mado portait une carapace pour se protéger et qu'au fond, c'était l'une des meilleures personnes que l'on puisse rencontrer. C'était une femme adorable, elle l'avait toujours été avec moi. Je n'allais certainement pas changer d'avis maintenant. « Bien sûr que nous deux, nous avons raison. Tu es adorable et tu as plein d'autres qualités. Je pense qu'il est inutile de les évoquer, tu les connais. Si les gens n'ont pas su les percevoir, c'est qu'ils sont trop aveugle ou pas assez intelligent que pour creuser un peu. » Je ne dis pas que c'est facile de creuser mais ça en vaut vraiment la peine. Quittant mon pantalon, je peux enfin rejoindre l'eau. Je n'ai pas de maillot, seulement un boxer mais je suppose que cela ne dérange pas Mado. Ce n'est pas comme si j'étais complètement nu non plus quoi. Ayant enfin rejoint l'eau, je ne peux réprimer plus longtemps l'envie de prendre la jeune française dans mes bras. Cela fait bien trop longtemps que je n'ai pu lui faire de câlin si vous voulez mon avis. Je pense que cela ne devra plus se reproduire. Il devrait exister quelque chose pour les câlins à distance, ce serait génial. Vraiment génial. « J'espère bien ! Même si je suis sûre que tu m'as plus manqué que je ne t'ai manqué, hein » FAUX. Je décidais de la garder contre moi, au moins dix minutes. Ouais, c'était vital en fait. « Tu racontes n'importe quoi Mado. Joue pas à ce jeu là avec moi. » murmurais-je alors à son oreille. Bien entendu, cela n'était pas dit méchamment, c'est pas mon genre. Au contraire, il fallait qu'elle sache à quel point elle peut manquer. « Je t'ai regardé à la télé ... » Ouais, je m'étais senti obligé de suivre l'aventure de mes amis. D'ailleurs, c'est très bizarre de voir les gens que l'on apprécie dans un écran de télévision. De les voir et de ne rien pouvoir faire pour les avoir un peu plus près de nous. « J'ai découvert ton secret, j'ai compris beaucoup choses. Notamment la discussion qu'on avait eu par rapport à ton fils. Mado, je te trouve très courageuse tu sais.»

Spoiler:

En cette toute fin d'aventure, dont la demi-finale se tiendrait dimanche soir, Mado était pleinement remotivée par le retour de Peyton. Le revoir lui faisait énormément de bien, et bien qu'elle se doute qu'il n'était pas revenu exclusivement pour elle, sachant qu'elle n'était pas le seul lien qu'il avait noué au sein du jeu, elle était tout à fait ravie qu'il soit là aujourd'hui, et surtout, qu'il soit toujours aussi charmant. Non pas qu'elle se doit dit que le retour à la réalité aurait altéré le comportement de son ancien camarade et que celui-ci lui serait revenu un peu moins sympathique qu'avant son départ, mais il est vrai qu'il était particulièrement plaisant de le retrouver aussi chaleureux que lorsqu'il était parti, comme si des semaines ne s'étaient pas écoulées depuis leur dernier véritable échange, la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés tous les deux et avaient pu partager un moment de partage et de complicité. Peyton était resté le même, et ça lui faisait ainsi d'autant plus plaisir de le retrouver. Alors oui, quand il disait qu'il était particulièrement plaisant d'être "seuls ensemble" quand il était question de l'être avec la jeune femme, celle-ci ne pouvait qu'être touchée par cet amour de garçon, qui était décidément resté un être absolument adorable et terriblement attachant. Il ne le faisait même pas exprès, il était simplement comme ça, comme il l'avait toujours été avec elle. Et du coup, oui, il risquait d'être forcé d'entrer dans sa valise pour gagner la capitale française et ainsi rester avec elle pour toujours. Bon, peut être que ça ne plairait pas à tout le monde, ne serait-ce qu'à la valise elle-même, mais Mado avait envie de croire que c'était faisable, vous voyez. Il était tellement chou qu'elle voulait effectivement pouvoir se dire que ramener Peyton avec elle serait chose possible, et qu'ainsi elle pourrait perpétuellement profiter de son adorable gentillesse. Peyton s'excusa alors, et franchement il n'avait pas à le faire, car elle adorait qu'il soit aussi mignon, aussi attendrissant, aussi lui quoi. « Oh mais je ne peux pas croire que tu ne sois aussi mignon qu'avec moi. Bien sûr, je sais que j'ai tendance à faire ressortir le meilleur chez les gens, tant je suis moi-même quelqu'un d'exquis, mais tout de même, les autres ont tout autant le droit que moi de savoir que tu es un amour. Bon d'accord, un peu moins, mais quand même ... » Un petit rire s'échappa alors de ses lèvres, tandis qu'il lui disait qu'il ne se débattrait pas au moment d'entrer dans sa valise. Ah bah ça, ça valait mieux, parce qu'elle préférait éviter d'avoir à l’assommer, hein. « Je ne garantis pas que ma valise sera très partante pour supporter ton poids, mais la bonne nouvelle, c'est qu'elle n'aura a priori pas le choix. » Oui, en tant que simple valise, personne ne lui demandait son avis, ainsi donc, elle n'aurait qu'à s'accommoder de son sort, sinon ce serait elle que Mado ressentirait le besoin d'assommer. Mais voilà que Peyton proposait à la jeune femme de rester en Irlande, ce qui était étrangement bien moins possible, déjà. Et qu'il cesse donc de lui sourire d'une si adorable façon, c'était beaucoup trop fourbe ! « Oh, j'adorerais mais ... mais depuis qu'un certain Thierry Henry a cru bon de réinventer les règles du football lors de l'Euro 2008, ou de je ne sais plus quoi, je crains de ne pas pouvoir rester plus longtemps en territoire irlandais, au risque d'être tout bonnement lapidée par ceux qui auraient la rancune tenace et éventuellement l'envie de s'en prendre à la première ressortissante française qu'ils croiseraient. Tu comprends que je ne puisse pas prendre de risque, hm ? » Bon, d'accord, c'était très probablement la pire excuse de tous les temps. Mado ne savait même pas comment ça lui était venu, sans doute tout à fait naturellement, ce qui n'était en soit pas franchement rassurant. Parfois, elle sortait de sacrées énormités, et elle ne s'en rendait compte qu'après coup. Là, par exemple, elle se trouvait complètement barge. Ouais, disons cela. Tout ça pour dire qu'elle ne pouvait naturellement pas rester en Irlande, mais qu'elle n'avait pas non plus envie de faire trop de peine à Peyton. Finalement, il avait bon dos le Thierry Henry, hein. Quant au reste, et bien oui, Mado avait envie de croire que Peyton disait vrai lorsqu'il avançait qu'elle était adorable. En soit, elle ne l'était probablement pas tant que ça, mais c'était toujours plaisant à entendre. Les autres ? Pff, ils jugeaient sans la connaitre. Pour le coup, c'était assez vrai, tout de même, car il est vrai qu'elle ne montrait pas ce qu'elle était vraiment à n'importe qui, et qu'ici par exemple, ils n'étaient pas tant que ça à la connaitre vraiment. « Oh si si, tu peux sans problème énumérer mes nombreuses qualités, hein, moi ça ne me dérange absolument pas. Parce que je ne suis pas franchement sûre de les connaitre, en fait » souffla-t-elle alors, pas franchement sérieuse. Parce que oui, elle disait ça sur le ton de l'humour, n'arrivant décidément pas à considérer qu'elle pouvait effectivement avoir des qualités, elle qui se trouvait tant de défauts. Elle avait souvent besoin d'être rassurée sur la personne qu'elle était, sur ce qu'elle valait. Finalement, Peyton entra dans l'eau pour l'y rejoindre et ne tarda pas à créer une délicieuse étreinte, pleine de douceur et faisant naturellement écho à toutes celles qu'ils avaient déjà partagé. Ainsi donc, Mado racontait n'importe quoi quand elle disait que Peyton lui avait plus manqué qu'elle ne lui avait manqué à lui ? Soit. « Bon, d'accord, alors disons que tu m'as autant manqué que je t'ai manqué. Comme ça, pas de jaloux. » Et comme ça, ils n'auraient pas à débattre pendant trois heures. Oui, décidément, ça lui semblait être préférable de le prendre comme ça. L'étreinte ne cessa pas et Peyton laissa entendre qu'il l'avait regardé à la télé, ce qui la fit doucement sourire. « Je n'ai pas l'air trop grosse à l'écran ? » souffla-t-elle, en riant légèrement. Oui, c'est la première chose qui lui était venue à l'esprit. Un comble, quand on sait qu'elle se fichait pas mal de son poids. C'était surtout pour détendre l'atmosphère, elle qui sentait qu'il allait lui parler d'une certaine chose, qu'il avait pu apprendre. Son secret, oui. Et justement, il s'y risqua. Elle se blottit alors davantage contre lui, sa tête posée sur son épaule et le regard assez lointain. Il disait avoir compris des choses, parla de leur discussion au sujet d'Aaron, et elle sourit à nouveau, quoi que plus discrètement. « Je me souviens que tu m'avais demandé si j'aimais mon fils, ce jour-là, et que je n'avais pas su quoi te dire, de peur que tu me juges ... Le plus dur avec ce secret, ça n'est pas d'avoir été abusée par mon propre père, mais d'avoir un enfant que je ne parviens pas à aimer comme tel. C'est ça qui me fait le plus de mal au quotidien, qui me rend un peu plus malheureuse chaque jour et qui m'empêche de me respecter pour le reste, pour ce que j'essaie malgré tout de faire pour Aaron. » Et c'est ça qui lui donnait envie de faire tout son possible que pour les choses bougent, qu'elles changent, qu'elles évoluent. Ce n'était plus vivable de se reprocher autant de choses, et comme elle l'avait dit la semaine passée à Emilien, Mado voulait se donner les moyens de faire évoluer sa relation avec son fils. Parce qu'il le fallait. « J'essaie d'être courageuse, parce que je n'ai jamais voulu que mon vécu, aussi pénible soit-il, soit une excuse pour faire n'importe quoi et devenir n'importe qui. Lorsque j'ai quitté mes parents, que je suis partie de chez eux, avec Ezra, j'ai cru qu'on ne s'en sortirait jamais ... Ma grossesse a été une période épouvantable, et je me suis demandée ce que j'allais devenir ... Aujourd'hui, je suis plutôt fière d'avoir gagné en autonomie, mais aussi en force, de n'être plus aussi fragile que j'ai pu l'être par le passé. La seule chose que je regrette, c'est que cette transformation m'ait valu de m'interdire le bonheur pendant quatre ans. » Par là, elle sous-entendait qu'elle se l'autorisait à nouveau, voire peut être même qu'elle l'avait a priori trouvé. A ce jour, elle était parvenue à laisser une chance aux hommes, ou en tout cas à un homme, mais également à elle-même, de vivre plus librement, et d'une façon plus épanouie. Les choses rentraient petit à petit dans l'ordre, et les effets secondaires de sa métamorphose caractérielle s'estompaient progressivement.

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