Cette pièce. Il avait dû s’y rendre une seule fois, au cours de son aventure. C’était peu contrairement à d’autres qui devaient s’y rendre régulièrement. Il n’avait d’ailleurs toujours pas compris l’utilité de cette pièce, à part vouloir se faire passer pour un voyeuriste, épiant chaque activité de ses (charmants) camarades. Il s’y était rendu. Sûrement pour la dernière fois. Après tout, dans quelques jours, il quittera ce chalet. Il avait reculé l’échéance de sa sortie à une semaine, sûrement parce que tout cela lui faisait peur. Un peu trop. Ainsi, il avait finalement décidé de rester. Une semaine de plus enfermé dans cette cage aux folles. Ses yeux regardèrent furtivement chaque écran qui se trouvait en face de lui. Il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait là. Voir ses autres camarades en action ne l’intéressait pas. Ou peu. Il ne voyait pas d’intérêt d’en cela. Quoique avec l’arrivée de ces nouveaux (ou anciens, nommez comme bon vous semble), Emilien était sur ses gardes. Ah. Peut-être aurait-il dû venir ici plutôt pour les guetter. Il était presque certain que cette fille, dont il ne savait toujours pas le prénom, avait jeté son dévolu sur Ezra aussi. Oh non. Il ne l’espérait pas ça. Autrement, ça chaufferait pour le matricule de cette fille. Il fronça légèrement les sourcils, observant avec attention l’un des écrans. Il n’y avait rien d’intéressant à regarder. Il finit par se laisser tomber dans l’un des sièges confortables qui étaient installés dans cette pièce. Il n’avait rien de prévu, tout du moins pour le moment, alors il pouvait bien rester là. Au lieu de rester, s’assoupir dans cette pièce, il aurait aussi très bien pu se préparer pour le rendez-vous qu’Ezra lui avait donné. Oh… enfin, il avait bien tout son temps pour cela. Dans cette pièce peu lumineuse, Emilien lâcha un bref soupir, venant alors à briser ce silence qui s’était installé confortablement avec lui. Il était seul. Ce n’était pas plus mal comme cela. Et comme dirait l’expression : mieux vaut être seul que mal accompagné. A vrai dire, il ne fut guère longtemps seul. Puisque quelques minutes plus tard, il entendit la porte s’ouvrit et sursauta légèrement lorsque cette dernière se clora. Il se retourna et aperçut alors Emmeline. Sa première partenaire dans ce jeu. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Il semblerait d’ailleurs qu’ils aient eu la même idée. Certainement. Enfin, ce n’était peut-être pas les mêmes raisons qui les avaient poussés à venir là. A vrai dire, le suisse n’avait pas de vraie raison initialement. Il secoua la tête de gauche à droite lorsque la jeune femme lui demanda s’il se passait quelque chose. En effet, il ne se passait rien de palpitant. Vraiment rien. Ce n’était pas plus mal ainsi. La rousse évoqua alors la sortie, leur sortie. La sortie de tous à vrai dire, puisque dans quelques jours, ce jeu sera terminé. Fini la vie en communauté, fini les caméras qui vous épiez jour et nuit. « On en aura d’autres caméras à nos trousses, et même d’autres objectifs, je pense. » soupira-t-il. Les caméras voulant filmer leurs premiers pas à l’extérieur de ce chalet, ou pire encore, les photographes qui voudront les épier et tirer le plus beau des clichés de leurs candidats fétiches. « Enfin… je pense que je serais tranquille sur ce point-là. ». Tout du moins, il l’espérait mal. Enfin qui voudrait s’intéresser d’un petit gars comme Emilien de toute façon ? Personne, n’est-ce pas ? Et bien, ce n’était pas plus mal. Vraiment. Il ne s’en plaindrait pas si les médias l’oubliaient. Peut-être avaient-ils déjà à l’oublier. Emilien se tourna vers son ancienne partenaire, l’observant attentivement pendant quelques secondes. « Tu vas être prête à te séparer de moi ? » lui demanda-t-il alors.

Dans quelques jours, tout cela sera derrière eux. Adieu frivoles caméras, qui les épiaient jour et nuit. Adieu téléspectateurs qui semblaient être épris d’un curieux intérêt pour le quotidien de ces personnes. Adieu le chalet, adieu tout le monde. Adieu tout ça. Emilien se doutait bien qu’ils ne quitteraient pas de sitôt les caméras et divers objectifs de telle ou telle magasine, ou émission de télévision. Enfin, il échapperait peut-être à cette trop grande médiatisation. Tout du moins, il l’espérait. Après tout, il avait toujours été ce candidat discret, très discret, trop discret, celui dont la majorité des candidats ne prêtait certainement peu ou pas d’intérêt. Alors, ce sera sûrement la même chose avec les médias. Tout du moins, il l’espérait. Il ne voulait qu’une chose : qu’on le laisse tranquille, retrouver sa vie d’antan en paix. Cette vie qui aura semblerait-il quelque peu changé, certainement dû à sa médiatisation au cours de ces dernières semaines. Mais il ne voulait pas lui. Il ne le voulait pas. Il ne voulait pas qu’on s’intéresse à lui. Pourtant, Emmeline semblait penser le contraire. Il fronça légèrement les sourcils à sa question. Pourquoi serait-il moins harcelé que d’autres. « Hum… parce que je suis moins intéressant que les autres peut-être ? ». Puis, il ne voulait pas que l’on parle de lui soudainement, surtout juste pour le simple fait d’avoir participé à une émission de télé-réalité à laquelle il avait fini demi-finaliste. En soi, allait-il évoquer cela dans son curriculum vitae à l’avenir ? Vous imaginez vous une petite ligne insérée entre deux ou trois informations : « demi-finaliste de Fake Lover ». Fatalement, non. Tout cela allait certainement être derrière lui, à un moment donné. Il ne voulait pas être en couverture de telle ou telle magasine tirée par les cheveux et sans intérêt. Il voulait qu’on l’oublie. Et les gens l’oublieront, tout du moins il l’espérait. Tout simplement parce qu’il se trouvait moins intéressant que les autres candidats. Qu’est-ce que les magazines allaient bien pouvoir sur son cas ? Rien, pas grand-chose. Emilien lui demanda alors si elle était prête. Prête à ce qu’ils se séparent. Car après tout, ils avaient fait un bon petit chemin ensemble au sein de ce jeu, depuis ces trois mois. Leurs routes allaient se séparer dans quelques jours. Ils iront retrouver leurs proches. Un fin sourire se dessina sur les lèvres du suisse lorsqu’Emmeline lui fit qu’elle ne voulait pas. Si Emilien avait eu le choix, lui non plus n’aurait certainement pas voulu. Tout simplement parce qu’il appréciait beaucoup Emmeline, et qu’il le savait, ils allaient être séparés… de plusieurs kilomètres. Il y avait la solution ultime, celle de se revoir. Il était évident qu’ils se reverraient à l’extérieur, en dehors de ce jeu. Sûrement pas autant qu’ils le désireraient, tout simplement parce qu’il y avait des kilomètres de terre qui les séparaient, et une mer. Ca en faisait des obstacles. La jeune femme lui avoua qu’elle allait le mettre dans sa valise pour l’emmener avec lui. Emilien émit un petit rire amusé. Techniquement, il serait un peu difficile pour qu’Emilien puisse entrer dans une valise, tout simplement parce qu’il était un peu trop grand pour cela. Une petite personne comme Mickey pourrait certainement entrer dans une valise, avec un peu de souplesse. « Ca va être un peu difficile pour cela… » souffla-t-il, avant de reprendre son sérieux. « Puis, je crois que si tu fais cela tu vas t’attirer les foudres d’une certaine personne ! Et crois-moi tu n’auras pas du tout envie de le voir en colère. ». Evidemment, Emilien faisait référence à Ezra. Il était certain que son petit-ami refuserait de voir son Emilien subtilisé par quelqu’un d’autre que lui. Il était possessif, tout comme Emilien l’était avec lui. « Alors, tu veux toujours faire ça ? » lui demanda-t-il alors, après l’avoir mis en garde.

Un être sans intérêt. Ce n’était après tout que le point de vue d’Emilien. Il était certain qu’il n’avait aucune idée de quelle image et de quel intérêt médiatique on lui accordait à l’extérieur de ce jeu. Tout simplement parce qu’il n’avait aucune idée de ce qui pouvait bien être publié, être diffusé à son sujet. Peut-être était-il naïf, ou juste utopiste, de croire que les médias ne s’intéresseraient pas à lui, tout simplement parce qu’il avait fini à la sixième place, qu’il n’était que demi-finaliste. Les médias s’intéresseront bien plus de ce qui adviendra des finalistes. Le sort d’un Emilien, est-ce que ça intéresserait vraiment quelqu’un ? Blogueurs, journalistes, chroniqueurs n’auront d’yeux que pour ce carré final. Tout du moins, il l’espérait. Qu’on lui fiche la paix, que ce soit lui, mais aussi Ezra. Il ne voulait pas être ennuyé par tout un tas d’articles souvent diffamatoires et faux à son sujet. Il espérait pouvoir sortir par la petite porte, et surtout incognito. Redevenir rapidement le monsieur Tout le monde. Mais le reviendra-t-il ? Peut-être, peut-être pas. Tout du moins, il l’espérait. Il n’aimait pas attirer les regards et les intérêts d’autrui. S’il se faisait si discret au sein de ce chalet, c’était pour cette seule et même raison. Pour ne pas attirer l’attention sur lui. Alors oui, il se faisait silencieux et discret. Peut-être un peu trop pour certains. Mais tant pis. Tant pis, pour ceux qui pensaient cela. Il n’allait pas changer pour l’avis de quelques personnes de toute façon. Emilien dessina une petite moue lorsqu’Emmeline prit la parole. « Bah… » souffla-t-il, avant de s’interrompre. « Je ne vois pas vraiment ce qu’ils auront à dire sur moi… » Et dans tous les cas, il ne voulait pas qu’on parle de lui dans les journaux, dans les magazines, à la télévision ou même à la radio. Qu’auront-ils à raconter sur lui ? Emilien à la montagne, Emilien à Paris, Emilien fait du vélib… intéressant tout cela. Sortie voulait aussi dire séparation. Il y avait des personnes qu’il reverra inévitablement à l’extérieur, et qui feront parties de son entourage familial, de ses proches. Ezra. Puis il allait certainement revoir Mado aussi, puisqu’elle était la sœur de son petit-ami. Il était certain que s’il avait le choix, il souhaiterait revoir au quotidien Emmeline. Sa petite Emmeline. Elle n’était que sa partenaire de jeu, et pourtant une grande amitié s’était tissée entre les deux jeunes gens. Ils allaient devoir se préparer à cette séparation. Non, cela n’était pas vraiment dramatique en soi, puisqu’ils trouveront bien un moyen pour se revoir, pour se parler quotidiennement. Si vous voulez du mélodramatique, ils pleureront à chaude larme, tout simplement parce qu’ils seront tristes, très tristes. Evidemment, ils n’allaient pas verser des larmes. Ce serait sûrement un peu trop tiré par les cheveux. Emmeline avait d’ailleurs proposé une idée qui ne semblait pas vraiment convenir à Emilien, et il ne voulait même pas imaginer la tête d’Ezra s’il venait à entendre cela. Et malgré l’obstacle Ezra, la rousse ne semblait pas manquer d’idée. Elle évoquait alors une garde partagée avec Ezra. Une semaine avec son petit-ami et deux semaines avec elle. Emilien fronça doucement les sourcils, évidemment elle n’était pas sérieuse et dans tous les cas, cela n’était franchement pas très équitable. Et même si elle disait au français qu’il était bien traité, il n’accepterait toujours pas. Evidemment. « Oh ça non ! » souffla-t-il alors, en répondant à sa question. « Mais on trouvera bien un moyen pour rester en contact. C’est un peu révolu l’époque où l’on ne communiquait qu’avec des pigeons voyageurs… ». Internet faisait des magies maintenant. Alors, ils trouveraient bien une solution très facilement pour continuer à se parler au quotidien. Certes, ce sera différent, puisqu’il ne pourra plus la toucher, ni la prendre dans ses bras, il aura en face de lui un être pixellisé. C’était cela notre époque : des êtres de pixels que l’on ne pouvait palper qu’à l’aide de notre curseur de souris. Emilien s’adossa confortablement contre le solide dossier de son siège. « Tu sais, Emmeline, ça aurait été beaucoup plus simple si on s’était détestés, tu ne trouves pas ? Au moins, tu n’aurais pas voulu me prendre en otage chez-toi ! ».

Certainement, il n’allait pas échapper à la curiosité avide des médias. Pourtant, il l’espérait. Mais cela, ce n’était pas lui qui le décidait, mais bel et bien ces rapaces de journalistes. Si bien même il se disait inintéressant, il devait il y avoir déjà des articles écrits à son sujet. Des écrits peu intéressants ou tout simplement erronés. Emilien n’irait certainement pas chercher ce qu’il avait bien avoir été dit sur son compte, au cours de son aventure. Il y en aurait bien quelques-uns pour lui faire part de leurs lectures trouvées dans l’un de ces magazines people. Mais qu’importe… les journalistes ne trouveront rien, aucune information sur lui de toute façon, tout simplement parce qu’il n’y avait rien savoir. Tout du moins, il l’espérait. Il était un peu crédule ou idéaliste, utopiste de croire au désintérêt journalistique. Il hocha légèrement la tête lorsqu’Emmeline prit la parole. Elle espérait elle aussi qu’ils ne trouvent rien sur lui. Mais à vrai dire, il y avait d’autres soucis qui fleurissaient dans son candide esprit. Il y avait l’impact médiatique qu’aura sa certaine sortie, mais aussi ses séparations. Celles de ses proches, de ceux avec qui il avait su s’attacher et avait appris à connaitre tout au long de ces longues semaines. Il n’était pas encore prêt à se séparer de certaines personnes, comme… Emmeline par exemple. La jeune femme semblait être dans le même état que lui à l’idée de partir, de quitter son ancien partenaire. Elle lui avait même soumis une idée assez farfelue. De le prendre en otage chez-lui, de l’emmener dans ses valises, et finalement d’avoir une garde partagée avec Ezra. Il était certain qu’elle ne devait pas être sérieuse. Non, elle ne devait pas l’être. Tout du moins, il l’espérait. Mais, tout cela aurait sûrement été plus simple s’ils ne s’étaient pas appréciés. S’ils s’étaient détestés, certainement ils auraient souhaité cette séparation. Emmeline rejeta la faute sur lui. Oh ? Elle était culottée quand même. Il n’y était pour rien lui. Il était gentil, adorable et doux, il n’allait pas changer et se métamorphoser en brute tout simplement parce qu’il était dans une émission de télé-réalité. Non. Emilien avait su rester naturel. Peut-être aurait-il dû faire un effort. Un effort d’être plus désagréable et irritant. Il fronça légèrement les sourcils, faisant mine de réfléchir. Il était certain que le relation aurait très clairement pris une autre tournure s’ils s’étaient détestés. Sûrement ne se seraient-ils jamais attachés, ni même appréciés. Et il n’y aurait pas eu ses câlins, ses bisous, ses petites confidences. Tout aurait été autrement. «C’est certain… souffla-t-il. J’aurais vraiment dû agir comme ça. Genre, dès le premier soir ! Je t’aurais jeté comme une vieille chaussette, je t’aurai viré du lit et tu aurais été dormir dans le salon. Et là, t’aurais commencé à me détester. T’imagines, toi ? Et forcément, en étant un peu plus méchant, j’aurais eu l’image du petit merdeux, du bad boy… et là, j’aurais eu plein de groupies. Tu crois que c’est possible de retourner en arrière ? » lui demanda-t-il. Clairement, jamais Emilien n’aurait pu agir d’une telle façon avec Emmeline. Tout simplement parce que ce n’était pas dans son tempérament. Puis, cette histoire de groupie, de bad boy, il ne se prenait pas au sérieux en disant cela. Il disait plutôt cela pour s’amuser. Et quant à sa dernière question, le suisse n’était pas si crédule que cela. Il savait bien qu’il était impossible de retourner en arrière, des semaines en arrière, des mois en arrière même.

Emilien endosser le rôle du méchant était certainement quelque chose d’impensable. Même dans une pièce de théâtre, on lui attribuera le rôle du gentil, du naïf ou de la fleur bleue, mais pas celui du méchant. Non. Et si bien même, il voulait tenter de se montrer méchant, sa certaine crédibilité en prenait un coup. Emilien méchant, était quelque d’inenvisageable pour son entourage. Certainement parce qu’il était trop gentil, trop doux, trop attachant. Il avait beau tenter de s’imaginer dans ce rôle, il avait bien du mal à se projeter dans ce monde fictif. Dans ce monde imaginaire où il serait le méchant, et plus le gentil. Dans ce monde palpable par les songes crédules où il serait la brute, celui qui ne serait pas tendre avec son entourage, qui ne l’aurait pas été non plus avec sa partenaire de jeu. Evidemment, il ne pouvait pas envisager une seule seconde d’agir comme telle avec elle. Parce qu’il était gentil, doux, attachant… parce qu’il était à la fois trop tout ça. Mais, il était certain que tout aurait été différent s’il s’était conduit ainsi. Différent et étrange. Car jamais, il n’avait été méchant avec personne. Il ne se voyait pas changer pour une stupide émission de télé-réalité. Sûrement aurait-il dégagé une autre image, il aurait eu plus de petites groupies en mal d’amour en quête perpétuel de ce truand qui déchirera leur cœur. Ou… peut-être de ce garçon fleur bleue… Bon. Il ne savait pas vraiment s’il avait des fans, des groupies, des folles furieuses allant jusqu’à harceler sa famille. Cela, il ne l’espérait pas. Pas du tout. Au même titre qu’il ne voulait pas avoir sa tête dans les journaux. Il était évident qu’ils ne pouvaient pas faire machine-arrière et faire en sorte qu’ils ne s’entendraient pas, qu’ils se détesteraient même. Emilien secoua énergiquement la tête de gauche à droite lorsque son ancienne partenaire lui demandait s’il se voyait être méchant. Clairement, non. Puis, il avait dit tout cela… pour rire, enfin il n’était pas du tout sérieux. Et finalement, il ne préférerait pas savoir comment tout cela se serait passé entre eux, s’ils s’étaient détestés. Leur histoire n’aurait pas pris la même tournure. Elle aurait été différente, sûrement un peu plus désagréable à vivre. Ca doit être fatiguant de détester les autres, et de leur faire la vie. Oui, ça doit être fatiguant. « Je ne préfère même pas imaginer, tout compte fait… souffla-t-il. Je préfère que ce soit comme ça entre nous. ». Oui. Qu’ils s’entendent bien, qu’il y ait une certaine complicité entre eux deux. Il préférait que ce soit comme cela entre eux, même si ça le peinait un peu de se voir éloigner et séparer de son ancienne partenaire de jeu. Certes, ils ne perdront pas contact, tout du moins, il l’espérait fortement cela. Ce sera une relation à distance qu’ils devront à présent écrire. Une beaucoup trop longue distance. Cela aurait été moins attristant s’ils habitaient le même pays, et mieux encore : la même ville. Oui, mais le hasard avait fait qu’ils habitaient deux villes différentes, et qui plus est deux pays différents et assez lointains. Les aléas de la vie, diriez-vous. Emilien se tourna vers la jeune femme. « Tu me fais un câlin ? » lui demanda-t-il alors, tout en tendant les bras en sa direction. « Tu t’imagines que ce sera sûrement notre tout dernier câlin là… ». Oh non. Ca, il ne voulait pas se l’imaginer.