Qu’on vienne lui parler de son père, Jaileen n’en avait strictement rien à fait. Qu’on vienne lui parler de son oncle, là c’était tout de suite un petit peu plus délicat. Remarquez c’était l’homme qui l’avait élevé alors elle avait énormément de respect pour lui. Elle avait un petit peu honte, vis-à-vis de cet homme, d’être dans une telle position avec un jeune homme qu’elle connaissait à peine et surtout devant des millions de personnes. Elle faisait mine de ne pas s’en soucier, mais elle savait déjà qu’elle allait se faire tirer les oreilles en sortant d’ici. Il ne relevait pas ce qu’elle venait de dire et tant mieux. La demoiselle n’avait pas envie de s’étaler sur le sujet encore un petit peu plus. Sinon et bien elle pouvait avoir encore plus honte parce que, sans même lui demander son autorisation, le jeune homme venait lui dégrafer son soutien-gorge. Oui elle se retrouvait seins nus devant toutes les caméras de la chambre dans laquelle elle logeait. Enfin, elle ne restait pas bien longtemps comme cela. Aussitôt elle venait mettre un bras devant sa poitrine pour la cacher de la vue des téléspectateurs et de son partenaire. D’ailleurs, il ne se gênait pas pour lui dire qu’elle n’avait pas besoin de la cacher. Mais oui bien entendu et puis quoi encore. « Ce n'est pas la première poitrine que je vois, tu sais. » Encore heureux qu’il ne s’agissait pas de la première poitrine qu’il voyait parce que sinon la blondinette se poserait des questions sur le garçon. Elle de répondait d’ailleurs pas et se contentait juste de lui faire un petit sourire provocateur. Peut-être que s’il était sage et bien il aurait droit de la voir par la suite. Sinon, l’anglaise ne se gênait pas pour glisser l’une de ses mains dans le boxer de son partenaire, effleurant son intimité. Décidément tout cela était en train de prendre une tournure plutôt étrange. Alors qu’il venait la mettre en garde, elle jouait les innocentes l’interrogeant sur ce qu’il comptait faire. Il ne répondait pas tout de suite et venait laisses glisser ses mains sur les formes féminines de la blondinette. « Tu verras... » Le sourire sur son visage s’échappait, mais pour venir y mettre une petite moue boudeuse. « Tu parles, je ne verrais strictement rien du tout parce que je suis certaine que tu parles, mais que tu n’oseras rien me faire. » Si en plus elle le provoquait alors là on ne s’en sortirait plus. S’en suivait un long échange de regard en silence jusqu’à ce qu’une petite voix féminine et fluette s’élève dans la pièce. [i] « Qu'est-ce que vous faites ? » Jaileen tournait la tête pour apercevoir Opaline. Ne sachant que faire sur le moment, voilà qu’elle échangeait un regard paniqué avec Valeri. Celui-ci essayait d’articuler quelques mots. « Je... On... » D’un geste de la main, il essayait de chasser la blondinette qui ôtait sa main de son boxer, s’échappant de lui, attrapant le draps pour se couvrir. « On allait prendre notre petit-déjeuner... » Ouai il allait prendre leur petit-déjeuner. Après tout, ils étaient là pour ça de toute façon. Enfin, à la base ils n’étaient là que pour ça et un strip-tease qui n’en était pas un et qui avait dérapé plutôt qu’autre chose. Jaileen ne savait toujours pas quoi pire. Elle se sentait véritable honteuse soudainement. Pourtant, ils n’avaient rien fait de mal. Enfin, tout était relatif bien entendu. « Tu peux rester avec nous si tu veux. Je crois que Jaileen a vu les choses en grand, on a mangé pour cent personnes dans ce plateau... » Ses pupilles se posaient sur le plateau. Non, vraiment elle ne savait pas quoi dire. Pourtant, elle finissait par articuler. « Ouai … Je … Je crois que j’ai vu large concernant ce petit-déjeuner donc … Oui oui reste avec nous. » Là, elle avait envie de disparaître, mais vraiment.

Parait-il qu'il parlait mais qu'il n'oserait rien faire. Elle connaissait mal le jeune homme. Très mal. Alors que ces mains se baladaient sur les hanches dénudées de la jeune femme, une petite voix frêle retentit. Aussitôt, il tourna le regard et put apercevoir Opaline. Il tenta alors vainement d'articuler quelques mots, de prendre la situation en main... même si cette situation semblait soudainement lui échapper. Je... On. Les mots se mélangeaient dans l'esprit de Valeri qui tentait, en même temps, de chasser Jaileen. Il faut dire que leur posture était quelque peu ambiguë et gênante. Ce n'était pas tant le fait que la jolie blonde était à califourchon qui le dérangeait, mais plutôt qu'ils aient été surpris. Surpris par Opaline qui plus est. Certainement, si ça avait été une autre personne, il s'en se serait foutu. Finalement, Jaileen enleva sa main baladeuse du boxer de son partenaire, et Valeri reprit alors la parole. Ils allaient prendre le petit-déjeuner, lui fit-il remarquer. C'est alors qu'il l'invita à rester avec eux, pour manger. Il donna comme explication un surplus de denrées qui pouvaient se trouver sur le plateau. Il y en avait sacrément de trop pour deux estomacs, alors un troisième ne serait pas de refus. Il restait quelque peu gêné. Gêné par cette scène qui tournait en boucle dans son esprit. Jaileen, lui et.. Elle. La jeune femme prit en fin la parole, Jaileen, elle s'était faite bien silencieuse depuis la venue d'Opaline, sûrement était-elle tout autant gêné que Valeri. A son tour, elle lui disait de rester. De rester avec eux. Leur invitation était certes quelque peu maladroite et tout à fait improvisée, à vrai dire, c'était la seule explication que Valeri avait réussi à trouver et à articuler face à Opaline. L'argument d'un petit-déjeuner. Il pouvait remarquer toujours ces mains qui cachées le visage de la jeune femme. Cela l'amusait. Ou... non, en fait, il n'arrivait plus vraiment à s'amuser de cela. Valeri sortit du lit et attrapa son tee-shirt qu'il enfila sur son torse dénudé. Il se gratta la nuque, et se pinça les lèvres. Il se trouvait debout, ne sachant que faire, que dire... Il lança un bref regard à Jaileen, puis reporta son attention sur Opaline. « Tu es sûre de ne pas vouloir ? ». Il fit alors quelques pas en direction de la jeune femme. « Ça me ferait plaisir que tu prennes le petit-déjeuner avec moi... enfin avec nous. Ça ferait plaisir à Jaileen. Hein, barbie ? » lâcha-t-il dans la chambre plongée dans un silence teinté de gêne. Il posa sa main sur le bras de la jeune femme, afin de lui faire enlever les mains qui lui cachaient son visage. Son si joli visage. Il n'eut guère de mal à le faire, puisque rapidement la jeune fille baissa les armes. « Allez viens... » reprit-il. Puis peut-être qu'avec un petit-déjeuner et quelques mots, elle oubliera ce qu'elle venait de voir. Lui faire oublier ce fâcheux incident.

Cette situation était étrange. Il y avait un véritable malaise dans la pièce. Jaileen avait enlevé sa main du boxer de son partenaire et avait même reculé pour ne plus être sur lui. Finalement, c’était moins honteux de penser aux caméras que de se faire surprendre dans une telle posture. Il y avait un silence pesant. Valeri finissait par se lever, après avoir invité Opaline à rester déjeuner avec eux, pour enfiler un tee shirt et s’approchait de la brunette. L’anglaise profitait de ce moment pour ramasser son soutien-gorge se trouvant sur le sol, ainsi que son débardeur pour enfiler le tout, c’était tout de même bien plus correct pour prendre un petit déjeuner. « Tu es sûre de ne pas vouloir ? » La demoiselle ne rajoutait rien, venant prendre place sur son lit, à sa place, observant ses deux colocataires. « Ça me ferait plaisir que tu prennes le petit-déjeuner avec moi... enfin avec nous. Ça ferait plaisir à Jaileen. Hein, barbie ? » Barbie ? Elle avait bien envie de lui balancer un coussin en pleine tête, mais ce n’était pas trop de circonstance là. Elle se contentait de se redresser pour articuler quelques mots, tout en adressant un sourire à la jolie Opaline : « Mais bien sûr qu’elle peut rester, elle ne nous dérange pas du tout. » Dit comme ça c’était étrange étant donné qu’elle venait de les surprendre dans une position des plus étranges, mais bon c’était la vérité, elle ne les dérangeait pas. « Allez viens... » La blondinette se penchait pour attraper le plateau et le tirer vers elle. Forçant les choses, voilà qu’elle venait demander à à la jeune femme : « Café, jus d’orange ou bien thé Opaline ? »

Non, mais alors là, Cupidon il était vraiment bidon. Déjà que les trois candidats se trouvaient dans une situation plutôt étrange, voilà qu’il venait trouver amusant de balancer sa petite musique pour les faux amoureux. Vous voulez qu’ils fassent comment pour s’embrasser à trois ? Non, mais sérieusement quoi. Finalement, la petite blonde décidait de ne pas se poser trop de question et de foncer. Après tout c’était un jeu, elle était là pour jouer et puisque Cupidon avait envie de s’amuser de la situation et bien elle allait lui faire plaisir. Un brin gênait, tout de même, elle se levait pour s’approcher d’Opaline et s’approchant d’elle, venait lui dire : « Désolé. » La pauvre risquait d’être sous le choc, mais tant pis. L’anglaise venait poser ses lèvres sur celle de la demoiselle avant de faire de même avec Valeri. Ce qu’il ne fallait pas faire tout de même dans ce maudit jeu.

PC'était idiot de lui proposer de prendre son petit-déjeuner avec lui. Enfin, avec eux. Elle allait refuser, c'était presque sûre. Elle n'avait même pas à ouvrir la bouche pour le dire, il le devinait. Sûrement pouvait-il le lire sur son visage. Le visage ne trompait jamais. Jamais. A moins d'être un excellent comédien, mais même les meilleurs avaient du mal. Il tenta vainement de la convaincre de rester. De rester là avec lui. Enfin, non. Avec eux. Oui, parce qu'il y avait Jaileen aussi. Elle était, même si elle se faisait bien trop discrète. Elle ne faisait plus la maligne. Lui, non plus à vrai dire. Il ne faisait plus le petit malin, rempli de prétention gerbante. Il ne savait pas vraiment pourquoi. Pourquoi il s'accrochait à cette idée avortée déjà d'avance. A cette idée qu'Opaline resterait là. Là, avec lui. Enfin, non, pas avec lui. Avec eux. Mais ça revenait au même avec lui, ou avec eux, dans les deux cas, elle serait à ses côtés. C'était stupide comme idée. Il le savait. Avec un soupçon de recul. A croire que la panique d'être pris sur le coup lui avait fait perdre ses moyens. Jaileen vint alors demander à Opaline ce qu'elle voulait prendre. Elle aussi semblait vouloir s'accrocher à cette idée avortée... Le regard de Valeri détailla, une nouvelle fois encore, le visage de cette nouvelle venue. Comme s'il la voyait pour la première fois. Évidemment, ce n'était pas le cas. Elle était jolie. Candide et naïve comme les filles qui avaient bercé les cours de récréation, à l'époque où il était enfant. Oui, parce qu'en grandissant, les petites filles devenaient des femmes, des espèces de monstres venues tuer toutes relations sociales des hommes. Les femmes avaient crée ce suicide social que l'on nommait : mariage. Cela n'avait jamais été démontré, mais pourtant c'est presque sûre. Alors qu'il se portait par ces pensées mêlant candeur enfantine et réalité gerbante, une mélodie retentit. Il secoua doucement la tête. Il l'avait déjà entendu cette mélodie. Cupidon. Il lâcha un soupir. Sans même qu'il ait à bouger, Jaileen vint l'embrasser, après avoir fait de même avec Opaline. Il lança un regard en direction d'Opaline, qui une nouvelle fois se cacha les yeux. Il y avait deux scénarios qui allaient se produire : soit il l'embrasse, soit il ne l'embrasse et ils perdent tous les deux de l'argent. Sachant qu'il ne courrait pas sur l'or, et qu'il n'avait pas envie de faire parti des plus pauvres, il ne pouvait pas se permettre de l'argent. Ce n'était pas comme s'il n'en avait pas besoin. Un nouveau soupir s'échappa de sa bouche. Le second depuis que la musique était entrain de chantonner dans toute la pièce. Il s'approcha d'Opaline, posant ses lèvres un peu trop fougueusement sur les siennes. Il profita de ce moment quelques secondes, ou peut-être un peu plus, à vrai dire, il ne faisait plus vraiment attention au temps qui pouvait s'écouler. Finalement, il se redressa, reculant d'un pas. Il baissa la tête... avant de laisser s'échapper un autre soupir. « Je... je reviens, j'en ai pour quelques secondes... » souffla-t-il, s'adressant à Jaileen, ou à Opaline, peut-être. A vrai dire, il était difficile de savoir à qui il s'adressait à cet instant. Peut-être aux deux jeunes femmes. Soit. Il secoua doucement la tête, avant de faire quelques pas, puis se retourna en direction des deux jeunes femmes. « Vous avez qu'à débattre pour savoir laquelle a eu le droit au meilleur baiser. » lança-t-il à haute voix à travers toute la pièce. Il plaisantait. Oui, il plaisantait... il n'était pas sérieux lorsqu'il disait cela. Il ne manquerait plus qu'elles l'écoutent à la lettre et qu'elles parlent de ça... ce serait drôle. Non. Enfin, peut-être ? Il ne sait pas en fait. En attendant, il disparut dans la salle de bain. Pour disparaître. Oui. Il aurait bien voulu disparaître là. D'un claquement de doigt, comme cela. Un peu comme Joséphine l'Ange Gardien. Oui, il aimerait bien avoir son pouvoir et pouvoir claqué des doigts. Par exemple, là, tout de suite maintenant, il le ferait pour disparaître de la pièce et pouvoir tout oublier. Claquer des doigts pour effacer la mémoire d'Opaline. Il avait vu ça dans un des épisodes de cette série avec Mimi Mathy.