« Hé Novo ! Novo... Hep, toi là. Novo ! » Pourquoi il ne répond pas lui d'abord ? Merde. Novo c'est bien son prénom. Quoi que j'sais plus. Bon j'vais aller le chercher ça ira plus vite je crois. Il est entrain de parler avec d'autres gens mais c'est pas grave. Il aura que ça à faire de parler. Alors qu'en fait y'a un épisode de Grey's Anatomy qui nous attend. Et lui ne repassera pas. Enfin si en théorie, parce que c'est la saison deux et que c'est un dvd. J'ai trouvé la saison deux de Grey's Anatomy les mecs, vous y croyez vous ? Bref. Je l'attrape par le bras. « Monroe. Le brune aux yeux bleus, la Sam qui conduit et qui boit. Tu me remets ? » Il a intérêt à dire oui, la honte sinon. Non mais il va surtout me briser mon petit coeur d’artichaut ouais. Je le tire pas le bras, alors mais vas-y suis moi quand même. Il a des petites jambes en fait. D'ailleurs c'est marrant parce qu'il parait plus grand en photo. Là il est tout petit en fait. Mais bon, ce qui est petit est mignon, et puis on s'en fout de sa taille. « Et mais t'as vraiment 29 ans toi ? T'es sûr ? On dirait un minimoys. » C'est mignon les minimoys mais bon, il est petit quand même. Enfin déjà que moi j'suis petite. Bon là j'ai des talons, mais bon ça change rien au fait qu'il soit petit quand même. On arrive dans la salle de réunion. Je le lâche enfin le pauvre. « Tadam ! J'ai trouvé notre bonheur. » Je lui montre le coffret. « Bon c'est pas que je te crois pas, mais je les connais les types qui se vantent pour emballer les filles. Alors voilà, c'est le dernier épisode de la saison deux, celui où Izzie elle tue Denny, l'épisode où tu pleures avant le générique en gros. Enfin, voilà, j'veux une preuve. Allez, assis ! » Je lui montre le canapé, dans le genre autoritaire on ne fait pas mieux. Je suis une championne, mais c'est juste que j'aime pas qu'on se fiche de moi. J'dis pas à tout le monde que j'suis amoureuse alors ça se mérite tout ça.

C'est que je suis vraiment quelqu'un de super investi dans la vie du nid, il ne faut pas croire comme ça mais ça rigole pas là dedans quoi. Du coup j'ai commencé à me sociabiliser, j'ai commencé à parler avec d'autres habitants. Des conversations super sérieuses d'ailleurs, sur la disparition des poneys marins en Atlantique ou du réchauffement climatique en Nouvelle Zélande. C'est des sujets super communs, ça passe aux actualités et tout. Pourtant y'en a qui trouvent toujours le moyen de venir vous déranger, hein. « Hé Novo ! Novo... Hep, toi là. Novo ! » « ... Et donc c'est pour ça qu'ils disparaissent, vous voyez. Parce qu'ils n'ont plus de requin à manger. Parce que le poney marin, c'est un carnivore. Ça ressemble à quoi ? Bah à un poney, pardi. Avec des ailes. C'est super impressionnant. Et ils sont tout bleus aussi. » bien oui, ils vivent dans l'eau, tss. J'suis obligé de leur faire toute leur culture quoi. Ah et on m'attrape par le bras, mon sang se fige une demi seconde, principalement parce que je suis une pauvre fillette et que je prends toujours peur pour rien. « Monroe. Le brune aux yeux bleus, la Sam qui conduit et qui boit. Tu me remets ? » j'hoche très, très lentement la tête, de haut en bas pour tenter de comprendre de quoi elle me parle. Mais il est tard. Après quinze heure, mon cerveau a tendance à se déconnecter malheureusement. Du coup je fais comme si je voyais qui c'était. Et ça met d'ailleurs bien deux minutes à me revenir. « Et mais t'as vraiment 29 ans toi ? T'es sûr ? On dirait un minimoys. » d'une moue faussement offusquée, je ne tarde pas à lui répondre. « Sérieux ? J'fais presque 1m95 pourtant. » presque « Mais toi tu dois être le genre à sortir qu'avec des punk de deux mètres cinq. J'ai connu un gars du genre, une fois, c'est pas des vrais hommes hein. » bah oui, faut la mettre au courant. « Je suis bien mieux qu'eux. » en toute modestie bien évidemment. Ah et puis elle m’assoit direct sur un canapé en me brandissant un dvd tellement près du visage qu'y voyant flou, je n'arrive pas à en discerner les écritures. « Tadam ! J'ai trouvé notre bonheur. Bon c'est pas que je te crois pas, mais je les connais les types qui se vantent pour emballer les filles. Alors voilà, c'est le dernier épisode de la saison deux, celui où Izzie elle tue Denny, l'épisode où tu pleures avant le générique en gros. Enfin, voilà, j'veux une preuve. Allez, assis ! » attendez, attendez, elle me parle de quoi là ? Je fais semblant de comprendre mais je suis totalement paumé. Et puis ça me revient. Grey's Anatomy. Du coup j'suis un peu gêné, parce que bon, c'est toujours gênant que de pleurer en public. La scène défile, elle semble super concentrée sur mon visage, alors du coup, je pense à un truc super triste. J'ai perdu mon lapin nain le mois dernier. Et vous remarquerez que j'ai la fâcheuse tendance à perdre tous mes animaux de compagnie. Mais c'est pas de ma faute, non, non, c'est eux qui s'enfuient à chaque fois. Du coup y'a une larme qui s'écoule de mes yeux rougis. « T'es cruelle quand même. » que je dis la larme à l'oeil. Heureusement que je sais pleurer sur commande, parce que cette émission, c'est de la daube quand même. « J'ai le droit de mériter ton lit... euh... ton amour maintenant ? » le lit c'est mieux quand même. Mais chaque chose en son temps.

Il est un peu à l'ouest le nouveau. D'ailleurs j'crois que son prénom c'est pas Novo. quoi qu'il avait l'air à fond dans petits poneys que du coup c'est compréhensif qu'il ne m'ait pas entendu. Mais pourquoi il tire une tronche d'un mec qu'on viendrait de prendre entrain de faire des conneries ? A moins que ce soit sa tête de flippé de la vie ça. Je crois que je lui ai fait peur. J'fais souvent peur aux gens visiblement par ici. C'est bizarre, j'suis gentille comme tout pourtant. En le traînant je lui demande s'il a vraiment vingt-neuf ans parce que ça me frappe comme ça. J'ai l'impression de faire plus vieille que lui, c'est comme quand même ça. « Sérieux ? J'fais presque 1m95 pourtant. » « Ouais mais... » Ah bah non il enchaîne. « Mais toi tu dois être le genre à sortir qu'avec des punk de deux mètres cinq. J'ai connu un gars du genre, une fois, c'est pas des vrais hommes hein. » Pas des vrais hommes ? C'était quoi alors ? Une drag queen ? Possible, bah faudrait qu'il change ses fréquentations. « Je suis bien mieux qu'eux. » oh bah tiens, ça c'est certain. « Non tu vois, j'aime pas trop les punks, pas assez propres, j'préfère les gens propres moi, mais qui font un peu négligés mais toi... Non mais sérieux t'as presque trente balais ? » Je crois que je vais pas réussir à m'en remettre, enfin peut être bientôt mais pas là. Là toute suite j'ai autre chose en tête, genre Grey's Anatomy. Je veux voir s'il ne m'a pas un peu arnaqué avec sa sensibilité. C'est possible, j'en ai connus des beaux parleurs dans ma vie, faut pas croire. Je le fixe. Ouais ouais. Il chiale. Sauf que c'est pas vraiment les chutes du Niagara, c'est plutôt une petite larmichette qu'on est allé cherché trop loin quoi. « T'es cruelle quand même. » Je fronce les sourcils. Je suis super méfiante comme nana, faut pas croire. « J'ai le droit de mériter ton lit... euh... ton amour maintenant ? » Mon lit ? Quand je disais que ce type était un beau parleur. « Qui me dit que tu n'es pas entrain de m'endormir avec ta larme de polly pocket ? » Ouais j'ai un problème avec la taille, les perspective moi ce soir, faut pas chercher.

Pour sûr que vu son look super sombre et super rebelle, elle devait bien aimer les punks, enfin j'sais pas. On m'avait toujours dit que j'étais vachement doué pour cerner les gens, donc je devine que ça devait être le cas. Ou presque. « Non tu vois, j'aime pas trop les punks, pas assez propres, j'préfère les gens propres moi, mais qui font un peu négligés mais toi... Non mais sérieux t'as presque trente balais ? » dit-elle en continuant de me trainer derrière elle. D'ailleurs je saute à cloche pied parfois, tentant d'éviter des meubles genre des tables basses ou des conneries du genre. « Ouais, t'aimes bien les gars comme moi quoi. » j'le savais. « Je t'aurais bien montré mes rides, mais je suis certainement trop bien conservé pour en avoir. » continuais-je avec un air totalement désolé. Escroc d'un jour, escroc toujours. Parce que je n'étais bien évidemment absolument pas désolé, non, ce n'est pas de ma faute si la vieillesse ne pouvait pas m'atteindre. J'étais peut-être du genre à ne pas pouvoir vieillir, si ça se trouve, j'étais un vampire, ouais. Ou un dieu. Ouais, un dieu. Toujours est-il qu'elle me plaça face à cet écran, me torturant pour que j'en vienne à me faire pleurer. J'étais un vachement bon comédien quand on y repense, je pouvais me faire pleurer sur commande et tout. J'savais pas chanter par contre, c'était plutôt embêtant. Pour jouer dans les Misérables par exemple. Genre, dans ce film, tout le monde chante et tout le monde pleure. J'étais à mi-chemin. « Qui me dit que tu n'es pas entrain de m'endormir avec ta larme de polly pocket ? » j'ai toujours adoré les polly pocket. Une part de moi, la part féminine et super refoulée de mon être, était surtout en adoration devant les Bratz. « Ma larme de Polly Pocket ?! » repris-je, faussement offusqué. « En même temps je l'ai déjà vu trente six, voire trente sept fois cette scène. Donc forcément, à force, bah j'suis devenu un peu immunisé tu vois, parce que du coup, toute l'eau de mon corps s'est vidé les trente six premières fois. J'suis devenu un peu l'homme de pierre, tu vois. » que je lâche à toute vitesse en haussant les épaules.

Non mais c'est quoi ce cliché ambulant ? Ça y est je m'habille parfois en noir, j'ai les cheveux foncé et j'aime le hard rock et ça y est j'aime les punks ? Non mais je vous jure, j'aime les jupes, les masques, le vernis à ongle, j'aime les vernis à ongle rose bon sang. Alors j'aime pas les punks. J'suis pas un cliché bordel. Enfin peut être un peu au bout du compte mais pas tant que ça. En tout cas, moi au moins j'ai pas la tête d'un minimoys croisé adolescent. Na ! « Ouais, t'aimes bien les gars comme moi quoi. » Je lèverais bien les yeux au ciel si nous n'étions pas en mouvement et qu'on ne risquait pas de tomber, mais qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre, je vous jure. « Et t'es négligé de où toi ? On a l'impression que tu sors de la presse à repassé, toi tellement t'es nickel. » En apparence parce qu'il m'a tout l'air d'être un mec vachement fourbe quand même. « Je t'aurais bien montré mes rides, mais je suis certainement trop bien conservé pour en avoir. » Il en a de la chance, enfin j'sais pas les mecs vieillissant légèrement c'est quand même super attirant. « Oh remarque c'est bien, tu peux aller faire la sortie des lycées sans avoir les flics au cul. » Non mais c'est pratique. J'exagère pas du tout. C'est ça qui est bien. En tout cas comme j'suis certain qu'il m'a enfumé dès le premier soir lui avec Grey's Anatomy et bien je veux le mettre à l'épreuve. Sauf qu'il pleure, enfin il a tout juste les yeux humides j'ai ce résultat lorsque je me force à pleurer alors ouais il a des larmes de Polly Pocket. « Ma larme de Polly Pocket ?! En même temps je l'ai déjà vu trente six, voire trente sept fois cette scène. Donc forcément, à force, bah j'suis devenu un peu immunisé tu vois, parce que du coup, toute l'eau de mon corps s'est vidé les trente six premières fois. J'suis devenu un peu l'homme de pierre, tu vois. » Mais bien sûr. Et il pense qu'il m'a convaincu là ? J'crois pas, j'suis pas aussi crédule comme fille, il s'attaque à la mauvaise personne. « Prouve le moi. Prouve moi que t'es pas qu'un beau parleur qui m'a dit ça juste pour que j'écarte les cuisses plus facilement.   » Pas mon genre. En fait, si parfois mais là j'ai pas envie, non mais j'vais pas me faire baiser par le premier venu. Et quoi encore ? Une fois par saison c'est suffisant.

« Et t'es négligé de où toi ? On a l'impression que tu sors de la presse à repassé, toi tellement t'es nickel. » ah bon ? Je fais si propre que ça ? Pourtant je suis du genre à attendre le dernier moment pour laver mes affaires, genre quand j'ai plus rien à me mettre. Et des fois, avant d'aller me coucher, j'ai la flemme de me laver les dents aussi. Ouais, mais ça, on va éviter de le préciser. « Eh bah... il m'arrive parfois de ne pas me raser le matin, c'est super négligé ça hein, faut pas croire. » elles savent pas ce que c'est elles, les filles, que de se raser. Enfin si. Mais non. J'espère que Monroe ne se rase pas la barbe d'ailleurs, ce serait légèrement gênant. Et puis d'où je fais jeune ? Franchement je me trouve assez mature tout de même, j'ai limite la carrure d'un footballer, en plus mignon, franchement j'ai pas à me plaindre de ce côté là. « Oh remarque c'est bien, tu peux aller faire la sortie des lycées sans avoir les flics au cul. » je me fige un instant, avant de finalement approuver d'un hochement de tête. Oui, elle n'a pas tord. Mais bon. « A vrai dire, je suis plus branché couguars, tu sais, des femmes mures avec plus d'expérience. » oui parce que bon, les petites minettes qui veulent sortir avec un trentenaire et qui parlent de petits poneys, non merci. Enfin, j'ai rien contre les petits poneys, ne vous méprenez pas. Je plisse les yeux lorsqu'elle me sort sa prochaine réplique. « Prouve le moi. Prouve moi que t'es pas qu'un beau parleur qui m'a dit ça juste pour que j'écarte les cuisses plus facilement. » décidément, c'est tout ce que je dois faire en ce moment, prouver aux gens quelque chose. Heureusement que je suis trop bon, hein. Et puis d'où elle pense que je veux lui écarter les cuisses ? C'est tellement pas mon genre. Je m’apprête donc à rétorquer lorsqu'une musique raisonne. Euh. Oui ? « C'est le moment où je dois te faire danser le rock ? » parce que c'est bien la seule danse que je connais.

« Eh bah... il m'arrive parfois de ne pas me raser le matin, c'est super négligé ça hein, faut pas croire. » Oh bah oui c'est sûr que c'est assez négligé les barbes naissantes tout ça. Et puis ça doit lui retirer son air juvénile. C'est sans doute intéressant à voir.  « Tu devrais songer à oublier de te raser demain, et après demain aussi pour voir ce que ça donne. » Peut être que je lui sauterais dessus tout ça. J'aime bien les barbes, enfin les barbes de trois jours, négligé tout ça. C'est sexy. J'aime les gens sexy. Bref. J'ajoute une couche sur son apparence juvénile, j'exagère pas du tout en plus, mais comme je sens que ça l'énerve tout ça je continue, j'suis une chieuse faut pas oublier. « A vrai dire, je suis plus branché couguars, tu sais, des femmes mures avec plus d'expérience. » Je fais la moue. Ça veut dire que, oh mon dieu, il vient de me briser mon petit cœur.  « Et moi qui pensait que tu craquais pour moi, tout ça. Non mais c'est rien, je m'en remettrais. » Parce que clairement je ne suis pas une cougar, j'ai un peu vingt quatre ans quand même. J'aime Grey's Anatomy et j'ai envie de savoir s'il m'a enfumé ou pas lui avec son histoire de fou. Mais Cupidon est vraisemblablement du côté de Nova puisqu'il nous balance sa fameuse musique, solidarité masculine, bah tiens. Mais il ne sait pas de quoi il s'agit. « C'est le moment où je dois te faire danser le rock ? » Je ris et secoue la tête. J'ai bien mieux à lui proposer.  « Non en fait tu dois faire un remake de la fameuse scène de Risky Business avec Tom Cruise en calbute sur la table mais avant ça tu dois m'embrasser. Et ne me regarde pas comme ça, j'trouve ça bizarre aussi mais bon que veux-tu Cupidon est tordu. » Je lance légèrement affligée. Non mais c'est vrai c'est terrible. Je l'attrape par le col du t-shirt et l'embrasse, il en rêve depuis qu'il a croisé mon regard autant lui faire plaisir.