Je n'avais pas escompté sortir, pas par un temps pareil, pourtant, mes pas m'entraînèrent tous seuls à l'extérieurs. J'avais enfilé une veste, rapidement, et ma pair de gant en cuir et mon bonnet, assez ridicul je l'admet, à pompom ! J'étais sorti, sans grandes convictions, sur le balcon. Ne me demandez pas pourquoi ce choix, j'avais juste envie de me retrouver à l'air libre et le balcon offrait une vue imprenable sur le jardin. Lorsque je poussais la porte de la véranda, je me retrouvai face à Nolan ! Un peu intimidé, je le regardai en souriant, gêné... il était le partenaire d'Alice, que pouvait-il bien penser de moi après tout ce qui c'était passé dernièrement entre elle et moi ? Le mal que je lui avais fait... lui en avait-elle parlé ? J'espérais que non... Je m'avançai jusqu'à la ballustrade avant de lui répondre, sans le regarde, toujours gêné et un peu mal à l'aise, je devais bien l'admettre.

Austin ▬ Bonsoir Nolan.

Mais je ne rajoutais rien, avait-on vraiment quelque chose à se dire ? Etait-il du côté d'Alice ? Ne s'en mêlait-il pas ? M'en voulait-il ? Je n'en savais rien et au fond, je n'étais pas prêt à recevoir des reproches d'une tierce personne. J'avais mal agis, je m'en voulais suffisamment comme ça !

Je partais du fait qu'il ne m'appréciait guère plus depuis notre altercation avec Alice, c'était dommage. J'avais beaucoup apprécié notre moment passé près de la cascade, mais qui étais-je pour lui en vouloir. Je ne partais pas du fait qu'il fût coupable pour quoi que ce soit dans cette histoire... certes, Alice avait joué avec moi et s'était amusé à mes dépends à flirter avec son partenaire durant le prime, par vengeance. Mais je n'étais pas rancunier envers Nolan ! Pas du tout... Nolan, je le considérais plus comme une victime que comme un complice et puis, de toute façon, je n'avais pas à la juger pour un crime qu'il n'avait pas commis. En revanche, j'avais sans doute mis la pagaille dans leur "couple" depuis que j'avais dis à Alice tout ce que j'avais sur le coeur... et je m'en voulais d'avoir autant fait parler de moi pour si peu ! J'étais un imbécile, voilà pourquoi j'étais gêné. Néanmoins, lorsqu'il fit l'effort de briser le silence, mon coeur fit un bon dans ma poitrine... j'étais ravi ! Je souris en coin, difficilement, mais je me forçai.

Austin ▬ Je vais très bien. Merci ! Et toi ?

J'étais un très mauvais acteur, sauf quand je voulais tromper mon monde. Je ne voulais pas mêler Nolan à tout ça et je ne voulais pas qu'il s'en fasse pour moi, je préférai qu'il ne me voit pas comme un enfant qui cherchait à plaider sa cause mais juste comme un adulte qui voulait faire front et oublier ses problèmes l'espace d'une soirée.

Non, je n'avais pas trop envie d'en parler. J'avais surtout pas envie de déranger Nolan avec mes soucis... Ce n'était pas une question de confiance, juste de logique ! Il avait entendu la version d'Alice, je n'allais pas argumenter d'avantages, car pour moi, ça appartenait déjà au passé. Néanmoins, lorsqu'il me répondit, je sentis un froid m'envahir. Il était distant ! Le dérangeais-je ? Ou était-il simplement sur la défensive ? Je soupirai... il était normal qu'il soit froid avec moi après tout. Mais je ne voulais pas cautionner une fois encore les reproches d'une tierce personne ! Je tournai donc mon visage vers lui et lui sourit, avant de lui dire calmement.

Austin ▬ Bon, faut bien qu'on en parle après tout, sinon, on va se regarder sans se calculer.

Je pris le temps d'une pause en soupirant...

Austin ▬ Je sais pas ce que t'as raconté Alice, on s'est disputé... et j'ai pas forcément envie de t'y mêler. Mais j'ai rien, rien du tout contre toi ! Au contraire... je t'apprécie bien, et je serais très affecté si jamais tu décidais de ne plus me parler à cause de ça. Néanmoins, je respecterai ton choix, quel qu'il soit !

Je souris, difficilement, avant d'ajouer encore..

Austin ▬ Voilà... ça, c'est dit !

Voilà, ça c'était fait. J'étais pas mécontent de lui avoir dit ce que j'avais sur le coeur, c'était pas évident mais c'était essentiel. Et puis, Nolan était quelqu'un que j'appréciais beaucoup depuis notre dernier entrevue près de la cascade, je voulais qu'il comprenne que je ne lui en voulais pas du tout et que, surtout, j'espérais que lui non plus ne m'en veuille pas pour cette histoire avec sa partenaire de jeu. C'est fou comme tout prenait une dimension énorme dans une émission de télé-réalité comme Fake Lover, les émotions, les sentiments et puis, les rapprochements. Sa réaction me fit chaud au coeur, j'étais content qu'il soit suffisamment mature pour réagir ainsi, j'aurais été déçu qu'il me dise franco qu'il ne voulait plus me voir pour avoir briser le coeur d'une fille qu'il appréciait beaucoup, que j'étais qu'un salaud. Mais lorsqu'il m'avoua avoir trouvé le comportement d'Alice légèrement déplacé, je souris d'avantage, j'étais ravi de n'être pas le seul à penser ainsi... mais qu'importe, il ne voulait se mettre d'aucun côté et je le comprenais tout à fait.

Tant mieux alors... lui répondis-je à petite voix. Je suis content que les choses soient claires entre nous.

Je pris le temps d'une pause pour m'appuyer sur la rambarde, et plonger mes yeux dans l'immensité du décor. Le jardin était magnifique, j'avais l'impression d'être un de ces rois qui contemplaient ses terres, c'en était presque féérique. Doucement, je ramenai mes mains dans mes cheveux pour les ébouriffer un peu avant de tourner le visage vers Nolan.

Alors, comment vis-tu ta troisième semaine ici ? Bien ? lui demandais-je comme pour lancer la conversation.

Je souris à sa remarque. Ennuyante ? Je comprenais tout à fait, moi même je la trouvais spécialement triste ! J'étais dans un état second depuis mardi, presque amorphe, mais bon, c'était ainsi que devait se dérouler les choses dans la maison. Et puis, le silence était insupportable au sein de la maison, tout le monde agissait par derrière, personne ne parlait franchement et j'avais l'impression que plus rien n'était vrai ici. C'était un véritable bordel ! Le pire, la nomination du nouveau candidat. Je n'avais pas pris la peine de nominer quelqu'un, pour ma part, puisque je l'étais d'office, je ne prenais plus aucun risque. Mais je ne comprenais pas le comportement des gens, je me sentais détaché de la maison, c'était... triste à dire ! Je le regardai en souriant, puis mes iris s'éteignirent et mon regard se posa dans le vide.

J'approuve ce que tu dis, cette semaine est... étrangement ennuyante ! J'espère que ce n'est pas la dernière que je passe ici, sinon j'en garderai un mauvais souvenir. lui répondis-je soudainement, un sursaut dans mes épaules, une étincelle qui se ralluma dans mes iris et mes yeux qui se braquèrent sur lui. Comme si soudainement, j'avais eu un éclair de génie.