ROBBIE

Il était dans les alentours de minuit, ou peut être plus, je ne saurais trop dire lorsqu'une envie fulgurante de chocolat s'empara de moi. C'était ce genre de pulsion que vous ne pouviez contrôler, de celle qui vous empêchez de dormir. Ce fut d'ailleurs le cas, j'étais dans mon lit essayant en vain de trouver le sommeil mais ne pensant qu'au chocolat que je pourrais dévorer à l'abri des regards. J'attrapais mon ipod alors que je sortais de mon lit, simplement vêtue d'un mini short et d'un top à bretelle en coton. J'enclenchais la musique et poussait le volume à fond tandis que je descendais les escaliers. J'activais la playlist que j'avais confectionné avec ma meilleure amie avant mon départ, elle était composé de chansons qui me faisaient sourire, ou du moins qui me permettait de me remémorer de très bon souvenirs en période de moins bien. La chanson qui débutait était mythique pour moi. I touch myself des Divinyls, une chanson datant du début des années 90, elles dataient d'ailleurs la plupart de cette période. Je commençais à entonner la chanson tandis que je partis en quête de plaques de chocolat à faire fondre. « I don't want anybody else when i think about you » Perché sur la pointe des pieds, j'attrapais enfin mon Graal, je me saisissais ensuite d'une casserole afin de faire fondre le dit chocolat, une fondue improvisée me semblait être une excellente idée. « I touch myself, i don't want anybody else oh no, oh no, oh nooooo » Je dandinais en rythme tandis que je remuais le chocolat dans la casserole, persuadée d'être seule au monde puisque je tournais bien évidement le dos à l'ouverture de la porte.

En règle générale, Robbie dormait d'un sommeil profond, meme une marée d'éléphants en furie ne pourrait pas le réveiller. Seulement, ce soir là, il semblerait qu'un autre élément, bien différent, et surtout, bien plus agréable, vienne troubler sa nuit. La porte de la chambre était entr'ouverte, et puisque le mannequin avait son lit juste à cité de la sortie, il fut le premier réveillé par la tornade Sydney. Ne comprenant pas vraiment ce qu'il se passait, le jeune homme décida de se lever, refermer la porte derrière lui pour ne pas déranger ses colocataires et se diriger vers l'endroit d'où provenait ce vacarme : la cuisine. Après quelques secondes pour émerger, le Londonien reconnut facilement la très charmante Sydney. Dès le début de l'aventure, les deux habitants avaient très bien accroché, si bien que le jeune homme décida de ne pas s'énerver contre elle. D'autant qu'il fallait bien avouer que le spectacle valait le coup. Il l'observa ainsi quelques secondes avant de lire, au moment où elle se tourna vers lui au cours de sa petite danse. « Beau déhanché, mad'moiselle. »

Complétement happé par ma chanson, ma danse et oubliant totalement le fait que quelqu'un puisse me surprendre, je m'étais laissé allé - même si en toute honnêteté, qu'on me surprenne ne m'aurait pas plus dérangé que ça. La preuve en était lorsque tourbillonnant sur moi même, j'aperçus Robbie visiblement encore à moitié endormi à l'entrée de la pièce. Je m'arrêtais aussitôt, coupant par la même occasion mon ipod que je déposais sur la table de la cuisine. « Merci. Mais je suppose que tu n'es pas descendu pour m'observer danser. » Lançais-je amusé, alors que je me retournais le temps de remuer le chocolat qui était presque prêt. Puis constatant son allure, je ne pus qu'en déduire que je devais être la cause de ses yeux cernés. « Oups, il semblerait que je chante beaucoup plus fort que j'aurais pu le croire n'est ce pas ? » Je lui souriais navré, de l'avoir fait sortir de son lit à une heure pareille. Mon attention se porta à nouveau sur le chocolat qui commençait à frémir, je le retirais du feu et déposais la casserole sur un dessous de plat que j'avais au préalable disposé. « Que dirais-tu de goûter à cette petite merveille ? » Je sortis les fraises du réfrigérateur, puis en trempa une dans la casserole l'enduisant de chocolat, je m'approchais du jeune homme, un air plus que mystérieux sur le visage fraise tendu à quelque centimètre de sa bouche puis murmurais. « Avant ça, il va falloir que tu me promettes de ne révéler à personne que j'ai cuisiné ça ... Je peux compter sur toi ? » Même si cuisiné n'était pas le terme approprié, Leone ne me préparerait certainement plus mes repas s'il savait que j'étais capable de faire quelque chose de mes dix doigts.