Il ne comprenait pas pourquoi elle évoquait ça, elle mentionnait le mot de 'changement'. Il n'avait pas changé. Qu'elle le veuille ou non, il n'avait pas changé. Il ne savait pas d'où était née cette idée. Elle n'avait pas à penser une telle chose. Il avait juste été affecté par le départ de la danoise, de Lena. En rien, il n'y avait un changement. Il était juste peiné. S'il avait changé, il aimerait bien des explications alors, ou tout du moins qu'elle lui dise en quoi il avait changé. On n'avançait jamais une idée hasardeusement, il y avait toujours des arguments sous-jacentes. Jaileen continuait de dire qu'il avait changé. Changé un petit peu. Mais pas du tout ! Un brin agacé par les paroles tenues par sa partenaire, il préférait couper court à cette conversation. Il se tourna donc sur le côté, en tirant avec lui le drap. Il n'avait pas envie d'entendre des reproches, puis que lui reprochait-elle dans 'ce' changement ? Quand l'on pointait du doigt un changement, ça n'avait rien de mélioratif. Non. Il y avait en cela quelque-chose de péjoratif. Valeri tenta alors de fermer doucement les yeux, afin de trouver une bonne fois pour toute ce fichu sommeil. Oui. La solution a tout ça était certainement de dormir. Ainsi, les paupières clauses, il pria son esprit confus de s'apaiser et de s'endormir. C'était sans penser à la venue de Cupidon. Encore une fois. Après Ismène, ce matin, c'était donc Jaileen. A croire que l'angelot aimait bien s'acharner sur le biélorusse. Il n'en avait rien à faire de sa foutue musique... si ce n'était qu'il n'avait pas envie de perdre de l'argent. Surtout aussi bêtement. Il savait que l'argent était précieux. Si ça se trouve, il n'y verra jamais la couleur, mais ce n'est pas grave. Tant pis. Il entendit, à ses côtés, Jaileen soupirer. Doucement il rouvrit les paupières, avant de marmonner quelques mots. « Dis que ça te fait chier de m'embrasser... ». Alors qu'il se laissa retomber sur le dos, ses lèvres vinrent rencontrer celles de la jeune femme sans qu'il s'y attende. Un peu par surprise. Un peu décontenancé, ses mains vinrent se poser délicatement sur ses joues. Un bref instant, il prolongea ce baiser. Un baiser non-désiré. En avait-il envie au fond ? Peut-être. Peut-être pas. Il ne savait pas, au fond. Ou plus. Oui, voilà. Il ne savait plus ce dont il avait envie. Tout était devenu confus dans son esprit, depuis le départ de Lena. Ses lèvres se détachèrent doucement, après ça, il ne bougea plus. Pouvant percevoir le souffle de la jeune femme trouver obstacle contre l'épaule du biélorusse. Il resta silencieux, un instant. Un long moment... il tenta d'ouvrir la bouche, pour articuler quelques mots certainement. Mais rien ne fusa de sa bouche. Il caressa doucement sa joue, avant finalement se rétracter. Il expira un peu trop fortement, avant de se laisser tomber une nouvelle fois sur le dos. Son regard se perdit un long moment sur le plafond grisâtre.

La conversation entre les deux jeunes gens étaient très certainement destinée à ne jamais aboutir à rien du tout, mais c’était une façon comme une autre de combler le silence qui menaçait de s’installer à n’importe quel moment. Si Jaileen n’avait pas fait cette réflexion étrange suite au comportement de son partenaire, jamais ils n’auraient commencé à parler. Elle serait très certainement restée là, son bras sur son torse, tout contre lui à attendre que le sommeil veuille bien venir s’emparer de son petit corps tout frêle. Cela n’aurait peut-être pas était plus mal en y réfléchissant un tout petit peu plus. Chacun de leur côté, sans se concerter, ils décidaient de mettre fin à leur conversation, mais Cupidon ne semblait pas du même avis que les deux jeunes gens. Il s’amusait à balancer sa jolie petite musique toute douce. Une musique qui semblait être faite pour les histoires toute rose et dégoulinantes de guimauve. Une musique qui n’allait pas vraiment avec l’ambiance du moment dans la relation du petit couple. La grande blonde poussait un soupir dans un premier temps. Ce n’était pas qu’elle n’en avait pas envie de se baiser, c’était juste qu’elle trouvait le moment pas franchement adéquat pour une situation aussi délicate. Parce que oui, entre eux c’était plus ou moins délicat, fallait pas se mentir. « Dis que ça te fait chier de m'embrasser... » Non. Bien évidemment que non, cela ne la dérangeait pas un seul instant de poser ses lèvres sur celles de son camarade, mais pas dans un tel contexte. Jaileen n’en avait que fait de ce qu’il disait, de toute façon il fallait qu’elle le fasse si elle ne voulait pas perdre de l’argent ou un truc dans le genre. Elle se tournait donc pour venir donner un baiser à Valeri. Ce qu’elle pensait n’être qu’un baiser furtif se transformait bien vite en un baiser un brin plus poussé. Peut-être même plus osé. Le jeune homme venait poser, avec beaucoup de délicatesse, ses mains sur les joues de la demoiselle qui, surprise, fermait brièvement les yeux, comme pour profiter au maximum de ce moment qu’elle n’avait pas eu le temps de prévoir. Impossible de réfléchir à ce moment précis. C’était étrange. Bien vite, malgré tout, ses lèvres venaient se détacher de celles de son colocataire. Aucun des deux ne bougeait. Bizarrement Jaileen avait du mal à détacher son regard de celui du jeune homme. Du bout des doigts, il venait une toute nouvelle fois caresser l’une des joues de la jeune femme avant de soupirer et de laisser son regard se perdre sur le plafond. C’était au tour de Jaileen de pousser un soupir et de reprendre sa place initiale. Elle aussi regardait le plafond. Au bout d’un long moment, elle tournait légèrement la tête, juste assez pour pouvoir l’observer durant quelques secondes de silence supplémentaire. « En fait je … »Admettre haut et fort que Sydney avait peut-être raison ? Ce n’était pas une bonne chose. D’autant plus que la demoiselle n’était pas certaine de ce qu’il en était. Oh oui il était très gentil, plutôt beau garçon et tout le tralala habituel, mais c’était étrange tout de même et puis cela restait une émission. Bizarre. Il lui plaisait. Peut-être bien que oui. Peut-être bien que non. Elle poussait un autre soupir fermant les yeux. « Oublie ce que j’viens de dire s’il te plait. » Ce qu’elle venait de dire à l’instant et juste avant aussi.

Cupidon venait de faire son apparition. Ce personnage teinté de niaiserie, de romance gerbante et autres conneries dont les trois quarts des mortels étaient friands. Il lui ferait bien bouffé ces flèches et son arc, tiens. Qui n'avait pas rêvé de lui faire ça, sûrement lors de ces interventions (divines ?). Il apparaissait toujours lorsqu'on n'avait pas besoin de lui, on lorsqu'on ne le voulait... voulait-on vraiment de lui dans les parages ? Il ne prédisait jamais rien de bon, celui-là. La preuve en étant ci-jointe. Il voulait que Valeri et Jaileen s'embrassent. Cette dernière ne semblait pas enthousiaste à l'idée de l'embrasser. C'était tout du moins ce que le jeune biélorusse en avait déduit par son soupir. Sans s'y attendre, elle l'embrassait. Du bout des lèvres. L'un de ces baisers sans nom qui n'était qu'une ébauche bien trop griffonnée d'un soupçon de baiser. D'une pulsion sans nom – encore, tout était indéfini chez Valeri – il prolongea ce baiser. Délicatement, chaleureusement. Ses pensées confuses s'étaient vaguement évaporées pendant ce temps. Ce bref moment. Il se recula doucement, comme pour ne pas profiter plus longtemps de cet instant interdit. Il se contenta finalement de la caresser. De lui caresser la joue. Il pouvait sentir sa peau douce au contact de ses doigts. L'instant était encore court, (trop) très court, une fois encore. Il se laissa retomber sur le dos, laissant s'échapper un souffle un peu trop bruyamment. Son regard se déposa sur le plafond inerte, qui laissait se dessiner des ombres éphémères. Il aurait très bien pu observer ce point sans intérêt pendant des minutes, des heures certainement, jusqu'à trouver sommeil. Oui. Voilà. Trouver le sommeil était une bonne chose. Sûrement était-ce la meilleure chose à faire. Il n'avait pas (ou plus) spécialement envie d'échanger quelques mots avec Jaileen. Sûrement parce qu'il allait se prendre de nouveaux reproches en pleine figure, sans même qu'il ne lui demande quoique ce soit. Apparemment, il aurait changé. Changement, mon cul. La voix de la grande blonde retentit dans la chambre. Il tourna doucement sa tête en sa direction, alors qu'elle avait prononcé quelques mots. En fait, je. Ce fut les trois mots articulés par la jeune femme. Sa voix en suspend, une légère interrogation se peignit sur le visage du biélorusse. Elle ? Que voulait-elle lui dire ? Quelques secondes s'écoulèrent, et elle reprit la parole. Elle allait certainement répondre à son interrogation tue. Il l'espérait. Elle... alors... elle quoi ? Elle lui disait d'oublier. D'oublier ce qu'elle venait de lui dire. Il ne pouvait pas oublier, elle ne lui avait rien dit. Elle n'avait rien dit. On ne pouvait pas oublier un silence non-significatif. C'était impossible. Il fronça doucement les sourcils, tentant de comprendre ce qu'il pouvait bien se tramer dans l'esprit de la jeune femme. Il n'avait jamais été doué en matière de psychologie féminine, il faut dire. Pourtant, il les fréquentait bien. « Que voulais-tu me dire, Jaileen ? » demanda-t-il alors dans un murmure – afin de ne pas éveiller ses camarades déjà endormis, eux. Elle voulait bien lui dire quelque-chose. Quelque-chose qu'elle avait décidé de taire. Évidemment, ces quelques mots, quelques sons, avaient éveillé la curiosité de Valeri. N'importe qui le serait à sa place, certainement. Une curiosité légitime, n'est-ce pas ?

C’était étrange. Jaileen ne savait pas si elle devait remercier Cupidon ou, au contraire, le blâmer. Ce n’était pas comme si embrasser Valeri pouvait déranger la jeune femme, mais elle trouvait juste que ce n’était pas le moment. Pas maintenant. Pas pendant une discussion aussi sérieuse. Pourtant, par envie ou simplement pour ne pas perdre des sous, elle venait poser ses lèvres contre celle du garçon pour lui offrir un baiser. Baiser qu’il ne perdait pas de temps à prolonger tout en venant poser ses mains sur les joues toutes douces de sa partenaire. Au ne pouvait pas dire que Jaileen était aux anges, mais presque. Elle ne savait pas vraiment ce qui était en train de lui arriver. Elle était partagée entre deux sentiments. Deux sentiments très forts qu’elle n’arrivait pas vraiment à contrôler et dont elle ne savait plus comment elle devait réagir. Bien vite, trop vite à son gout, ce baiser prenait fin. Ils restaient là durant quelques temps à se regarder, à s’observer. Mais bien vite chacun regagnait sa place. Elle à droite et lui à gauche. Ils restaient silencieux un très long moment. Un petit peu comme s’ils ne savaient pas quoi se dire. La demoiselle se risquait à briser le silence, mais elle s’arrêtait soudainement et lui demandait d’oublier ce qu’elle venait de dire. Pourquoi faisait-elle cela ? Très certainement par peur. Oui elle avait peur de lui dire ce que, peut-être, elle ressentait réellement pour lui. « Que voulais-tu me dire, Jaileen ? » Elle restait silencieuse encore un temps. Ses lèvres se pinçaient comme si elle voulait retenir des phases, des paroles au fond d’elle. Ses pupilles scrutaient le plafond. Elle ne savait pas vraiment comment formuler ce qu’elle pensait. Tout allait tellement trop vite pour elle. Elle était comme paralysé. Elle ouvrait la bouche, mais aucun son n’en sortait. La demoiselle tournait très légèrement la tête vers son camarade et sans savoir pourquoi, voilà qu’elle attrapait sa main pour la serrer dans la sienne. Fermant les yeux, elle poussait un soupir, mais pas un soupir d’exaspèration, juste un soupir comme si elle voulait se donner un petit peu de courage. « Eh bien … je … j’crois que … » Elle ouvrait les yeux, osant enfin le regarder. « J’crois que tu me plais un petit peu. » Autant le dire tout de suite, la jeune femme avait le cœur qui cognait extrêmement fort contre sa poitrine.

Elle... ? Que voulait-elle lui dire ? C'était bien la question qui s'ancrait à son esprit à ce moment précis. Il ne savait pas ce qu'elle voulait lui dire, et pourtant malgré cette ignorance, il devait oublier. Oublier ce qu'elle venait de lui dire. C'était insensé en soi. Oublier un silence. Ce n'était pas possible ça. Alors que voulait-elle lui dire ? Peut-être en soi ce n'était pas important, peut-être si. Il ne pouvait pas juger l'importance de ces dires par trois mots. Non. Alors, peut-être qu'en lui demandant directement, il obtiendrait une réponse. Une vraie. Une concrète. Des vrais mots. Des sons vocaliques et consonantiques qui se marieraient entre eux. Et non un silence. Peut-être, il ne savait pas vraiment. C'était la seule façon qu'il avait d'obtenir une réponse. Dans le pire des cas, elle ne lui répondrait pas, préférant le silence. Une nouvelle fois. Il fallait avouer que le silence, et les conversations inachevées étaient leur truc. Leur truc à eux. A croire qu'ils n'étaient pas doués pour parler. Des secondes s'écoulèrent. Sûrement devait-elle réfléchir à ce qu'elle devait lui dire. Pourquoi réfléchir tant ? Etait-ce si grave que ça ce qu'elle avait à lui dire ? Qu'allait-elle lui dire ? Il fronça doucement les sourcils, intrigués par ses mots. Il l'observa longuement, sans un mot. Il parvenait avec une certaine difficulté les traits esquissant le visage de la jeune femme. Ce silence, il ne l'aimait plus soudainement. S'il lui permettait de rester en compagnie de sa peine, il n'appréciait pas ce nouveau silence. Ce dernier n'avait pas la même symbolique que le premier, que ce premier silence dans lequel il s'était plongé en allant se coucher. Un frisson parcourut doucement son échine lorsqu'il la sentit se saisir de sa main. Il ne comprenait pas pourquoi ce geste. Chaque geste avait une symbolique distinctes, parait-il. Il ne savait pas... il n'avait jamais été très doué pour ça. Vous savez pour analyser les subtilités des gestes, pourtant... les gestes et les silences faisaient partis de son quotidien de mime. Mais, là, la situation semblait lui échapper. Depuis dimanche, tout lui échappait de toute façon. Une certaine interrogation se peignit sur son visage, alors qu'elle venait enfin de prendre la parole. Quelques sons s'échappèrent de sa bouche. Eh bien ? Bien quoi ? Elle ? Elle croyait que ? Trop de suspense... Elle croyait quoi ? Alors qu'il voulut reprendre la parole, afin de lui demander ce qu'elle croyait concrètement, Jaileen prit la parole. Il n'avait pas à lui demander. Tant mieux alors. Il n'avait pas envie de passer pour le garçon bien trop curieux, qui voulait tout savoir sur tout. Elle croyait qu'il lui plaisait. Enfin... un petit peu, c'était tout. Il lui plaisait un petit peu. Il serra un peu plus fort sa petite main. «  Oh... » murmura-t-il. C'était peut-être la première fois qu'elle lui faisait un aveu. Tout ceci avait été très certainement sous-entendu les semaines passées. Il déglutit avec peine, ne sachant que dire, ni que faire. Il pouvait très bien couper court – une nouvelle fois – à cette conversation. Mais il ne pouvait pas continuer de fuir perpétuellement. La fuite, c'est pour les lâches. Pourtant, c'est (très) souvent ce qu'il se passait avec les filles. Il prenait la fuite, comme un lâche. Fuyant les sentiments par obligation d'une part, fuyant l'engagement de l'autre. Valeri et l'amour, c'était un duo qui n'avait jamais existait. Même ses parents ne le faisaient pas rêver. Certains adulent des couples de people, ou de personnages fictifs autour d'un film ou d'une série. Lui n'avait aucun couple qui lui vendait du rêve. Non. Aucun. «  Si tu crois, alors ça veut dire que tu as des doutes ? Des doutes... sur ce que tu peux ressentir à mon égard ? » souffla-t-il alors, en tentant de tirer vainement une conclusion. Quand on croyait à quelque-chose, il y avait toujours une part de doute. A moins que sa croyance soit sous le joug du dieu de l'amour.

Elle lui demandait d’oublier. Cela n’était pas simple, elle en était consciente, mais elle ne trouvait rien de mieux à lui demander. Elle n’avait pas envie de se dévoiler maintenant. Elle ne savait pas vraiment par où commencer. Tout un tas de chose se bousculaient dans la tête de la demoiselle. C’était un petit peu comme si un raz de marée était en train de prendre possession de son esprit. Elle fermait les yeux puis tournait la tête vers son camarade. Elle l’observait un très court instant avant de se lancer réellement. Enfin elle hésitait tout de même un petit peu. Ce n’était pas franchement simple à avouer ce genre de chose. Pourtant, au bout d’un certain temps, Jaileen se laisser aller à quelques confessions, expliquant à son partenaire qu’il était probable qu’il lui plaise un petit peu. Ne disant rien de plus, elle attendait une réponse de la part de son camarade. Valeri venait très légèrement serrer un tout petit peu plus la main de la jeune femme. Son cœur se mettait à cogner de plus en plus. Elle ne savait pas ce qu’il pensait de tout ça. Elle ne pouvait pas cacher qu’elle avait un peu peur tout de même. Peur de la réaction qu’il pouvait avoir envers elle. « Oh... » En l’entendant murmurait, l’anglaise se sentait stupide. Cela ne devait pas être la même chose de son côté. Elle lâchait sa main, soudainement. Pourquoi ? Elle ne le savait pas vraiment, mais elle était certaine que cela était préférable. Le silence était pesant. C’était bel et bien la première fois qu’elle venait dire ça à un garçon. En général elle s’amusait et puis voilà. Rien de plus. « Si tu crois, alors ça veut dire que tu as des doutes ? Des doutes... sur ce que tu peux ressentir à mon égard ? » Des doutes ? Oui elle en avait, mais pas à ce sujet là. Elle était certaine du fait qu’il y avait un truc chez lui qui lui plaisait. Quoi ? Aucune idée précise. Elle était sous le charme. Un petit peu. Beaucoup. Peut-être. Elle se demandait seulement s’il lui plaisait, un petit peu, parce que tout le monde ne cessait de lui répéter à longueur de journée les paroles de Sydney lors d’un prime d’il y a quelques semaines ou bien si cela ne venait que d’elle et de ce que pouvait dégager le garçon. La jeune femme secouait la tête de gauche à droite. « Non je n’ai pas de doutes, tu … tu me plais un petit peu. » Pourquoi un petit peu ? Ne pouvait-elle pas avouer ce qu’il en était réellement ? « Enfin je ne veux pas te déranger avec toutes ces histoires donc … si cela te dérange, je … j’peux changer de lit tu sais. » Après tout autant prendre les devants vu qu’elle ne savait pas ce qu’il pensait de tout ça. Il allait peut-être prendre peur.

C'était donc ça qu'elle voulait lui dire et ce qu'elle voulait qu'il oublie. Enfin, c'était tout du moins ce qu'il en avait déduit. Ainsi, il lui plaisait. Mais un petit peu. Un tout petit peu. Ah. C'était peut-être mieux que rien, certains diront. Il restait un instant sans voix, face à cette révélation. Peut-être parce qu'il ne s'attendait pas à une telle révélation, ou tout du moins pas maintenant. Ce n'était peut-être pas le moment. Il n'avait pas le cœur à recueillir de pareilles paroles. Vraiment pas. En temps normal, c'était ce genre de discours qu'il fuyait. Par obligation, par non-désir de son engagé, pour toutes ces choses-là. Alors qu'un semblant de silence semblait s'installer entre les deux jeunes gens, il pouvait sentir la main de la grande blonde s'en fuir. Il ne comprenait pas pourquoi elle venait de faire ça. Elle n'avait certainement pas à le faire, il ne savait pas... pour tout dire, la seule chose dont il avait besoin, à ce moment précis, était un peu de réconfort. Valeri finit par prendre la parole. Tentant vainement d'établir une conclusion. Peut-être se trompait-il. Il faut dire que la psychologie féminine n'était pas toute simple à cerner. Il y avait de nombreux traits qui lui étaient encore inconnus – ou flous. Ainsi, il lui demandait si elle avait des doutes. Des doutes sur ce qu'elle ressentait à son égard. Parait-il que non. Non, elle ne doutait pas. C'était tout du moins ce qu'elle lui disait. Donc, elle ne doutait pas sur ce qu'elle ressentait à son égard, et elle répéta qu'il lui plaisait. Lui plaisait un petit peu. A croire que ce 'petit peu' avec son importance aux yeux de la jeune femme. Bien. Il resta longuement silencieux, avant de tenter de prendre la parole. Finalement, le biélorusse n'avait pas là le faire. Tant mieux certainement, il n'avait pas envie de l'interroger de moult questions qu'elle jugerait d'ennuyeuses. Elle disait alors ne pas vouloir le déranger avec toutes ces histoires. Toutes ces histoires ? Valeri fronça quelque peu les sourcils. Ca le dérangeait pas, non. Pourquoi pensait-elle ça ? Ce n'était pas tant du dérangement qu'il ressentait à cet instant précis, c'était... il ne savait pas vraiment, à vrai dire. Tout ceci avait un arrière goût d'inconnu. Elle ajouta alors que si ça le dérangeait, elle changerait de lit ? Changer de lit. Il secoua doucement la tête, montrant son désaccord. Il posa alors sa main sur l'avant-bras de Jaileen, comme pour tenter de la dissuader de partir. « Reste... » souffla-t-il. C'était idiot de vouloir quitter le lit pour si peu, vous ne trouvez pas ? Si peu... au fond, ça ne l'était peut-être pas, mais c'était tout du moins comme ça que le jeune biélorusse le concevait. « ...et tu ne me déranges pas, je crois qu'il vaut mieux qu'on ne reste pas sur des non-dits, tu ne penses pas ? » reprit-il alors, avant de se taire une nouvelle fois.