Du chocolat en barre. Mon dieu. Voilà ce dont j'avais envie présentement. Etait-ce mal d'en demander ne serait-ce qu'un petit carré ? Non mais j'avais sacrément faim, qu'on se le dise, le problème c'est que si je commençais à manger, après j'allais être encore plus stressé que je ne l'étais déjà, et ça, eh bien ce n'était pas forcément une bonne chose. En fait, je ne sais même pas si réellement parlant, c'était genre possible. Parce que j'étais déjà tellement stressé que du coup, j'avais l'impression d'avoir atteint l'échelon cinquante six sur dix quoi. Et bon, tout le monde sait que c'est difficile de dépasser cinquante six. Mon père avait cinquante six ans quand il a eu un accident de voiture, donc vous voyez. C'était comme avoir vingt sept ans lorsque l'on est une célébrité. Bon dieu. Rien que pour ça, j'espérais ne jamais atteindre cet âge là quoi. Ils trépassaient tous à vingt sept ans. Et c'est pas l'âge où Britney s'était rasée les cheveux ? Aucune idée. En même temps Britney, on dirait qu'elle a quarante ans maintenant, il est loin le temps des tenues en latex rouge et de ses magnifiques cheveux blonds lâchés. Oh et je me souviens aussi de ses cuisses parfaites et de ses lèvres pulpeuses, ainsi que de... Hm, oui, bon. Non, mais n'importe quel adolescent aurait à l'époque fantasmé sur elle quoi. C'était genre l'écolière super sexy qui danse dans les couloirs en mini jupe. Mon dieu. Enfin, bref, je tente de me reconcentrer, parce que mine de rien, penser à elle là tout de suite ne va pas me faire échapper au destin qui m'attend. Du coup je prends une profonde inspiration, comme si mes poumons c'était genre la foret amazonienne, sans tout les bucherons et les arbres en moins quoi. Je suis habillé un peu trop classe à mon goût. Enfin, j'aime bien hein, mais j'ai pas trop l'habitude d'être aussi serré, du coup quand j'ai envie de faire un mouvement brusque -oui, parce que tout le monde a des pulsions, hm- eh bien j'ai toujours peur de la déchirer moi, la veste. Alors je reste tout droit comme un piquet. C'est pas très drôle mais au moins j'ai pas l'air trop bête. Enfin, je crois... Toujours est-il que c'est le moment de se diriger sur le plateau, et d'un coup, je sens mon coeur s'emballer. Je vais probablement faire une crise cardiaque, oui, c'est pas cool, mais bon j'y peux pas grand chose, moi. « Je... Je peux pas aller au petit coin avant ? Non ? Bon, j'aurais tenté. » tant pis hein, si je me fais pipi dessus devant tout le monde, ce sera de sa faute à la technicienne. Du coup je m'avance sur le plateau en tirant à droite puis à gauche, les pans de ma veste avant de prendre place. « Ils sont bruyants les gens quand même, j'aurais du apporter mes bouchons d'oreilles... Je les mets souvent quand je vais à la piscine. » mais en fait, je parle plus à moi même qu'autre chose, là tout de suite. Mais c'est pas grave, je me sens bien, oui, tout à fait.

faisait déjà plusieurs semaines que j'avais passé le casting afin de participer à la onzième saison de Fake Lover. J'attendais des nouvelles de la production, nouvelles qui tardaient à arriver, mais voilà qu'au moment où je commençais à désespérer, un coup de fil réveilla tous mes espoirs. On m'invitait à partir pour Paris, afin de participer, au même titres qu'une grande partie des candidats présélectionnés, au prime d'ouverture. Je prenais donc le samedi 21 Septembre un avion pour Paris, je dormais dans un hôtel et partais le lendemain pour les studios afin de me préparer pour le prime.

Sur place, tout se déroula à vitesse grand V. Je fus accueilli par des stylistes, des coiffeurs, des maquilleurs. Certains voulurent briser mon image de jeune femme trop sage, d'autres voulaient au contraire conserver mon authenticité. Après une longue et acharnée lutte, ils trouvèrent enfin un compromis . Une simple robe blanche et délicate, ajusté pour un côté moderne d'un bibi composé d'une rose blanche et d'une élégante paire de ballerines . Une fois correctement vêtue et maquillée, j'étais fin prête pour faire mon entrée dans l'arène. À 19h30 précise, on m'indiqua que c'était l'heure, qu'en cas de sélection je serais prévenu de la démarche à suivre, qu'il fallait juste que je me présente sur le plateau aux côtés des autres candidats et que je suive, tout en discutant, le cours de la soirée. Si à la fin de celle-ci, je n'avais intégré le nid d'amour, je n'aurais plus qu'à rentrer chez moi, ce qu'au fond je n'espérais guère.

Suivant les consignes des assistantes de production, je suivais un gigantesque couloir avant d'arriver sur un plteau très lumineux. Le fameux plateau des primes, celui de Fake Lover. Le rêve devenait ainsi réalité, je m'avançais en totue discrétgion sur celui-ci, le cœur battant à deux mille à l'heure, tellement j'étais envahi par le stress. Il fallait absolument que je me calme, que paraisse détendu, ce serait l'unique solution pour vivre de la manière la plus parfaite ce début d'aventure. Sur un place un jeune garçon qui m'étais inconnu ( camille), je prenais place à ses côtés lui souriant et disant :

Stressé ?

Moi, oui, je l'étais stressée. Mais j'essayais, dans ma démarche de toujours paraître parfaite, de ne pas le montrer aux autres. Je souriais au public, le spectacle pouvait réellement commencer.

Et voilà, ça y est. Le jour J, l'heure H, la minute M, la seconde S, bon on pourrait continuer à penser à ça encore on ne sait combien de temps mais franchement, tout le monde s'en tape complètement, n'est-ce pas.. elle qui, comme les autres candidats - enfin elle l'imaginait - devrait être stressée à mort, à se demande si oui ou non elle rentrera dans le nid ce soir, ou si elle se ferait gentiment - ou pas - raccompagner chez elle, et bien ce n'était pas du tout ça. À vrai dire, elle avait totalement oublié qu'un prime avait lieux et que sa vie pouvait changer d'une minute à l'autre. Il faut dire qu'elle a passé tellement de temps dans les coulisses de l'émission, qu'au bout d'un moment, elle a commencé à devenir folle et à ne plus en voir le bout. Il faut avouer que c'était long, tout de même, à rester autant de semaines dans un même lieux, avec des gens que tu ne connais pas. Elle se demandait par ailleurs si elle arriverait à suivre, une fois à l'intérieur - si tentée qu'elle y pénètre -, étant donné que tout ceci n'avait été qu'un avant-goût de la véritable émission. En attendant, elle attendait patiemment sur son sofa, qu'on vienne la chercher. Il était clair qu'elle n'allait pas bouger le petit doigt pour ses cheveux, son maquillage ou sa tenue. On va pas abuser tout de même, hein. Quoi que, elle se permettait tout de même d'avoir son veto là dessus, à savoir qu'elle cracherait sur quiconque lui donnait une tenue absolument dégueulasse à regarder - et encore, non pas portée.. - ou un maquillage qui n'était pas digne de ce nom. N'oubliez pas, c'est une reine, tout de même. Enfin tout ça c'est dans sa tête, hein, mais clairement, elle se disait qu'elle avait lâché des soirées sur des yachts, ou des nuits dans des hôtels de luxe pour ça alors elle espérait vraiment que ce soit à la hauteur de ses attentes. Tout de même.
Quelques moments et kilomètres plus tard, elle était là, assise sur une chaise, plusieurs coiffeuses occupées à lui triturer les cheveux, et vas-y que je t'arrache trois mèches d'un coup, et vas-y que je fous plein de laque, et vas-y que Kinga te lance sa chaise dans ta gueule. Non mais où va-t-on ? Soit. Finalement, les coiffeuses laisseront ses cheveux lisses. C'est bien en fait, c'était soit ça soit attachés de toutes façons. Tout sourire, elle se fit escorter au niveau styliste mais avait déjà tout trouvé, à vrai dire elle allait s'habiller dans son style et puis c'est tout. Tout d'un coup, une voix, un homme, lui disait de se bouger. Oui bon ça va, hein, tu sais. C'est l'heure. Le prime a commencé, dans cinq minutes, elle peut rentrer, soit dans la maison, soit chez elle. Elle ne stressait même pas, à vrai dire elle se dit qu'elle aurait peut-être du s'habiller autrement. Elle risquait peut-être d'avoir froid, non ? Et en effet. À peine après avoir foulé le sol du plateau que déjà elle se souvenait que l'été s'était fini il y a peu. Enfin en termes de temps, hein... « J'ai trop froid, j'en ai marre d'être une pute » qu'elle avait lâché, comme ça, à personne en particulier. Faites que personne n'ait entendu.. surtout pas le micro.

Le jour J. Enfin. Putain, il en aura mis du temps à venir ce con de premier prime de la saison. Je suis trop excitée, même si j'ai une chance sur un certain nombre d'être prise ou pas et que du coup je vais peut-être me bouger le cul pour rien. Mais bon, c'est la classe d'être en France quand même, donc je m'en tape, au pire je resterais quelques jours et ensuite je me casse. Je pense que j'essayerais de m'incrusté dans le nid d'amour quand même, on sait jamais, ça peut marcher. Enfin, pour l'instant, on attend que le prime commence. Bordel, on est tous tellement canon, surtout moi. J'ai jamais été aussi...jolie, sans être vulgaire en fait et ça me fait bizarre. Les stylistes m'ont fait chier, ils m'ont proposés de ces robes ! Je vous en parle même pas, toutes plus laides les unes que les autres, j'avais envie de me crever les yeux tellement j'allais vomir en les voyant. Heureusement, on a fini par en trouver une potable. Rouge et noir, un peu longue à mon goût, un peu simple, mais on va dire que c'est moi quand j'essaye de ressembler à une fille lambda. Niveau coiffure et maquillage, c'est déjà mieux. Je leur ai expliqué comment je me débrouillais pour être présentable et ils ont fait à peu près ce que je leur ai dit, en sophistiquant le tout. J'ai jamais été aussi classe, je crois. Enfin, j'imagine qu'on est tous sensé avoir l'air gentil pour le premier soir alors je dirais qu'ils ont réussi leur coup les stylistes. Bravo. Vous avez eu de la chance que j'étais dans un bon jour, sinon j'aurais pété un câble et j'y serais allée à poils, et surement bourrée. Enfin bref, je suis parfaite maintenant et c'est tout ce qui compte. Je suis stressée, mon dieu, je suis jamais autant stressé pour quoi que se soit d'habitude, mais j'imagine que c'est parce que c'est une occasion spéciale. Il est maintenant l'heure de bouger nos popotins et d'entrer en piste. Je crois que je vais m'évanouir. Non ! Betty, t'es forte, t'es une grande fille. Oh ! D'où tu me pousses connard ? Que je lance à un technicien qui me fait presser le pas. Je me dépêche dons, en le mitraillant du regard, si je suis prise, au prochain prime lui, je vais pas le râter, ou même à la fin de celui-ci, il a qu'à bien se tenir. Je suis donc les autres sur le plateau et je souris, enfin presque, la lumière m'aveugle un peu. Je prends place à côté d'un inconnu comme il y en a tant d'autres ici. J'ouvre pas la bouche, j'en suis incapable, pour le moment.

Depuis plusieurs semaines, les fidèles téléspectateurs attendaient avec impatience le retour de l'émission de télé-réalité, Fake Lover. Voilà maintenant quelques jours que le casting de cette nouvelle saison fut arrêté. L'impatience régnait sûrement chez les postulants et en particulier chez une jolie brune plutôt mignonne de vingt-sept ans. Cette dernière se prénommait Tonya et venait tout droit de Boston. Comme plusieurs personnes, cette dernière avait également tenté sa chance pour cette onzième saison, la jeune femme n'était pas très convaincue de la réussite de son casting, mais maintenant que cela était fait, elle devait suivre les étapes jusqu'au bout. La dernière étape consistait à se présenter pour le premier prime puisqu'à la différence des autres saisons, tous les candidats ayant passés le casting avaient la chance de participer au premier prime en attendant son admission dans le nid, ou peut-être pas. à la veille de ce premier prime, Tonya pensait à différentes scénarios qui pouvait la concerner. Elle était prise lors du premier scénario, ce n'était pas le cas lors du second. Le troisième était une exclusion à la fin du prime et enfin le dernier et sûrement le pire, qu'elle ai un accident de voiture avant son arrivée sur le plateau. Tous ces scénarios lui ont permis de bien dormir durant la nuit. Jour J. Tonya s'était réveillée plutôt déterminée, elle comptait mettre ses atouts en avant afin d'être prise pour cette onzième saison, c'était son rêve du moment et elle comptait bien l'accomplir. Une voiture vint chercher la jolie brune afin de la diriger vers les studios de l'émission où elle allait sûrement être confrontée aux stylistes et maquilleuses de l'émission. Malgré que ce ne soit pas un moment très important, Tonya appréhendait cela. Cela allait être la première fois qu'elle allait se faire maquiller et habiller par des professionnelles, enfin, si ces personnes le sont. Tonya avait laissé carte blanche à ces dernières et le résultat était plutôt convenable. Une jolie tenue, simple, colorée qui faisait quelque peu coincée, pensa-t-elle, malgré la longueur de la robe. C'était sûrement l'image qu'on souhaitait lui attribuer dès le premier prime ou carrément au cours de toute l'aventure. Cela ne la dérangeait pas tellement, bien au contraire. Elle préférait être la coincée plutôt que la fille facile du groupe. Tonya pénétra dans le plateau et rejoignit les candidats déjà présents. Elle ne souhaitait pas converser, elle était en état de stress, elle tremblait légèrement et avait quelque peu froid, pour calmer cela, cette dernière se caressait les bras afin de se procurer un peu de chaleur. « Mon dieu. » Marmonna-telle. Elle attendit la suite avec impatience comme tous les autres en s'installant là où elle pouvait.