FT. NICOLA

Mission accomplie, Antwon est habillé pour son premier jour dans Fake Lover et on peut pas dire que ça ai été une mince affaire. C'est jamais une mince affaire, de toute façon. Mais bon, une fois que c'est trouvé, c'est trouvé. Je me demande comment notre mère s'y est prise pour qu'il devienne si terrible. Enfin, elle a pas fait les mêmes erreurs avec moi, faut croire. Y'a le brouillon et l'oeuvre d'art quoi.... Quoi ? C'est vrai, nan ? Ok, pas totalement, mais quand même. Enfin, tout ça pour dire que toutes ces tergiversations et ces conneries par rapport aux fringues de mon frère m'ont donné faim. Alors je me dirige vers la cuisine, sans oublier que c'est encore notre tour d'en profiter, et ça c'est plutôt sympa. Comment ils font les autres, pour manger ? Les pauvres quoi. Enfin. Je pousse la porte et repère quasi-directement une tignasse rousse. « Lilo ! C'est... pas toi. Merde. » Quelle idée d'être rousse, aussi. Bon, c'est pas grave, on va se contenter de ce qu'on a. « J'ose même pas te dire avec qui je t'ai confondu, tu risques de le prendre mal. » Et pour cause... « Ça a l'air bon, ce que tu fais. » Je sais pas cuisiner, j'arrive à louper les oeufs à la coque, alors vous imaginez... Alors j'aimerai bien avoir quelqu'un qui cuisine pour moi... Genre tous les jours. Ce serait pas génial, ça ? « J'pourrai goûter ? Genre une assiette. » Non, pas une cuillerée, une assiette. C'est mieux quoi... « Enfin si tu préfères me laisser crever de faim, j'peux le comprendre aussi hein. » dis-je, avant de finalement avoir.. comme une petite ampoule au dessus de la tête, qui s'allume d'un coup. Un éclair de génie quoi, ça n'arrive pas souvent chez moi, faut savoir en profiter. « T'es de quel pays ? » Non parce que si elle est anglaise (roux égal anglais, dans ma tête), j'veux ptêtre pas gouter, en fin de compte.

Je ne suis pas la meilleure des cuisinières. C’est un fait. Je ne suis pas la meilleure, mais je me débrouille tout de même. C’est juste que j’ai prit l’habitude d’avoir des cuisiniers qui me prépare tout ce dont j’ai envie, à n’importe quelle heure de la journée. C’est ça, travailler pour une famille qui sont très aisée financièrement. Enfin, je me force tout de même, parfois, pour me faire des petits plats maison. Et on aime se faire nous même à manger avec les filles. C’est une activité comme une autre. Bref. Je suis dans la cuisine, me préparant une bonne quantité de pâtes pour mon premier vrai repas dans le nid d’amour. Je viens de mettre les pâtes dans l’eau que je m’attaque aux pestos, alors qu’une personne fait son entrer dans la cuisine pendant que j’ai le dos tournée. « Lilo ! C'est... pas toi. Merde. » Hein ? Lilo... ? Est-ce qu’elle veut dire Lilo dans le genre de... « J'ose même pas te dire avec qui je t'ai confondu, tu risques de le prendre mal. » Je tourne la tête en direction de la demoiselle, intriguée par ses paroles. « Si c’est de Lindsay Lohan que tu parles, effectivement, je suis blessée. Je n’ai pas les lèvres refaites et surtout, on a pas la même grosseur au niveau de la poitrine... » Aucune ressemblance en vrai, sauf les cheveux roux. Enfin, je ne le prend pas vraiment mal, mais n’empêche, ce n’est pas le meilleur compliment qu’on m’ait fait dans toute ma vie. « Ça a l'air bon, ce que tu fais. » C’est quoi, elle veut changer de sujet ? Ça fonctionne un peu quand même puisque voilà que je dépose les ingrédients sur le comptoir, regardant le fouillis que je suis entrain de faire. « Pâtes aux pesto, rien de bien compliqué. » Oui, c’est plutôt simple comme recette. Pas beaucoup de chance que j’échoue dans ma tâche. « J'pourrai goûter ? Genre une assiette. Enfin si tu préfères me laisser crever de faim, j'peux le comprendre aussi hein. » On a pas la même définition de goûter elle et moi. Une assiette, c’est beaucoup. Mais je lui souris tout de même, levant les yeux vers elle par la même occasion. « Mouais... Je ne te connais pas. Partager avec une inconnue mon si bon repas... » J’ai l’air d’hésiter d’un coup. « Mais non, je plaisante, je ne te laisserai certainement pas mourir de faim. Et puis t’as vu tout ce que j’ai fait cuir, jamais je ne serai capable de manger tout ça. » Je suis gourmande, mais pas à ce point. Je continue donc de couper le basilic, alors qu’elle me pose une nouvelle question. « T'es de quel pays ? » C’est vrai qu’avec toutes ces nationalités, on s’y perd un peu. « États-Unis ! Je viens de Washington DC. » Je précise parce que c’est grand comme pays. Et puis parce que je suis fière de ma ville, je l’aime. «Et toi ? T’as tout un accent. » Je crois bien qu’elle est française, mais je n’ose pas émettre mon soupçon, de peur de me tromper.

J'entre dans la cuisine, et j'espère secrètement que quelqu'un sera là. Quelqu'un qui sache cuisiner, quelqu'un qui ne sera pas aussi paumé que moi. Non parce que ce serait con de tomber sur quelqu'un qui tente de profiter de moi... Surtout que j'lui servirai pas à grand chose, au final. Non parce que, que les choses soient claires... Je suis pas nulle en cuisine, je suis une calamité. Du genre, la nana qui oublie de couper la plaque et qui peut mettre le feu quoi. Non mais vraiment, faut pas me laisser dans une cuisine toute seule, sans surveillance, parce que je peux faire des conneries tellement énormes... Et bon, bref. Par chance, dans la cuisine, il y a une rousse et j'ai à peine le temps de finir ma phrase qu'elle comprend. « Si c’est de Lindsay Lohan que tu parles, effectivement, je suis blessée. Je n’ai pas les lèvres refaites et surtout, on a pas la même grosseur au niveau de la poitrine... » Je rigole, regarde la poitrine, histoire d'analyser. Je hausse un sourcil, parce qu'effectivement, y'a pas de grande ressemblance de ce côté là. Mon regard se pose ensuite sur ses lèvres, et je lance finalement : « Non mais en fait, Lindsay Lohan, aka Lilo, c'est mon chat. » J'éclate de rire, parce que c'est vrai et que c'est franchement drôle. « Donc en effet, pas trop de ressemblance, et heureusement... » La pauvre, si elle ressemblait à un chat... « Tu veux pas te faire greffer des moustaches ? Ce serait rigolo... Non ? D'accord, j'arrête. » Ca me fait penser à Hunger Games, cette histoire. Bon, faut vraiment que j'arrête, faut que je pense que je suis à la télé, que les gens m'observent, me jugent et que leurs jugements vont faire basculer mon avenir dans le nid. Un peu de sérieux serait peut-être le bienvenue. Mais moi et le sérieux hein... Du coup, je la complimente, parce que c'est vrai qu'en scrutant, je vois que ça a l'air pas mal... « Pâtes aux pesto, rien de bien compliqué. » J'hoche la tête, avant d'ajouter discrètement : « Franchement, c'est déjà trop compliqué pour moi, alors j'admire. » Voilà, je suis franche et en même temps, je la brosse dans le sens du poil. C'est bien Lulu-Belle, tu vas arriver à l'avoir, ton assiette de pâtes aux pesto. Du coup, j'ose quand même demander si je pourrai en profiter ou pas. Je vais pas non plus m'imposer, autant faire croire que l'idée vient d'elle et qu'elle a eu le bon cœur de me la donner toute seule, mon assiette. Psychologie inversée... Ou pas, je sais pas trop ce que je raconte là. « Mouais... Je ne te connais pas. Partager avec une inconnue mon si bon repas... Mais non, je plaisante, je ne te laisserai certainement pas mourir de faim. Et puis t’as vu tout ce que j’ai fait cuir, jamais je ne serai capable de manger tout ça. » Mon cœur a raté un petit battement, non parce que j'ai faillit passer à côté de mon assiette là... Je pose une main sur mon cœur et en même temps, j'espère que j'ai bien capté ce qu'elle a essayé de me dire. Non parce que moi et l'anglais, des fois... Enfin, j'ai capté qu'elle rigolait et qu'elle allait m'en donner, c'est tout ce que je demande ! « Merciiiiii, t'es trop adorable ! » dis-je, avant de m'avancer vers elle pour la prendre dans mes bras un bref instant. Bon, c'est peut-être soudain, mais j'ai faim et elle me propose de me nourrir gratuitement... C'est gentil, je suis touchée et honorée quoi ! Et puis, histoire qu'elle ne se focalise pas trop sur le câlin, je demande de quel pays elle est, et la réponse est sans appel : elle vient de Washington DC, dans l'état de... New York ? Je sais même pas, ma géographie des Etats-Unis est pas non plus super développée, j'essaie de m'y intéresser mais c'est plus difficile qu'on le pense ! Enfin, au final, la rousse me dit que j'ai un accent. Ah bah ça, c'est clair... « Je suis Française, en fait. Et je parle pas très bien l'anglais... » Je lance, en exagérant bien mon accent français sur le "not very well". En vrai, je crois que j'le dis pas si mal que ça. Je crois... « En fait je... me débrouille un peu. Mais c'est pas non plus un don chez moi quoi. » L'anglais, tout ça. J'ai pas mal de retard, me faut trente ans pour trouver les bonnes tournures de phrases et tout. « Donc limite, si tu parles français, dis-le maintenant. Pas que je continue à me ridiculiser inutilement. » Ouais, ce serait plutôt cool...