Hier soir, t’as pas tellement pris le temps de faire le tour du propriétaire. Les choses se sont passées tellement rapidement que du coup, t’as oublié de partir à la découverte de ton nouvel habitat. Maintenant, t’es sobre, t’es douché, t’es habillé, t’as bouffé et t’es prêt à te payer une visite. T’es déjà passé par le grand salon, qui est plus que magnifique autant par l’architecture que par la décoration, ainsi que la cuisine, que t’as bien squatté pour t’empiffrer un peu. Après tout, à 15h, t’auras plus accès à cette pièce, alors autant en profiter. Tu passes alors dans le couloir, et croises un autre habitant, qui est aussi dans l’équipe d’Esther. Lui, contrairement à toi, vient de se réveiller et a encore la tête dans le cul. « Bien dormi ? », demandes-tu, espérant qu’il soit pas le genre de mecs à pas parler le matin. Y en a des comme ça. Si toi, t’es toujours de bonne humeur au réveil, déjà d’attaque pour ta journée, pour faire le con, tu sais qu’il existe des gens qu’il ne vaut mieux pas approcher à la sortie du lit, sous peine de reproches, insultes, clashs, grognements, etc. Ca serait dommage que Lewis soit comme ça, surtout que ce mec a l’air bien cool. « J’vais faire un tour de l’intérieur pendant qu’on y a encore accès, ça t’intéresse ? » Puisque tu comptais faire cette visite, autant la faire accompagner et apprendre à connaitre une personne avec qui tu vas passer plusieurs semaines. Avec un peu de chance, vous vous trouverez des points communs. Parce que bon, t’as besoin de trouver des mecs avec qui bien délirer ici.

Hier soir, ça a été un peu la folie. La découverte des lieux, les candidats, la nouveauté. L’excitation. Je n’en reviens toujours pas d’avoir été sélectionné. J’ai un peu de mal à réaliser que je suis dans Fake Lover. Que je passe à la télé. Que maman, mes potes, tout le monde peut me voir ! C’est juste trop excellent. J’ai envie de courir et sauter partout. Non mais sérieusement quoi, vous vous rendez compte ? Moi, Lewis, qui ne suis personne, et viens de Seattle, j’ai été pris pour participer à un jeu. Ma candidature a été retenue parmi des milliers d’autres, voir des centaines de milliers, que sais je. C’est kiffant quand même. Tu te dis que tu dois être spécial. Dégager un truc, c’est obligé. Sinon pourquoi te prendre ? L’ego est flatté. Maintenant ne reste plus qu’à profiter à fond de l’aventure. Vous pouvez compter sur moi ça c’est sur. Je suis même tellement excité que je me suis levé super tôt. 11h pouaw. Vous ne réalisez pas, mais pour une marmotte comme moi, c’est assez tôt. Quand j’ai rien à foutre de ma journée, je peux pioncer jusqu’à 14h/15h. Et encore cela peut aller plus loin, cela dépend à quelle heure je me suis couché. Mais là ça serait trop dommage de perdre une partie de la journée. Surtout qu’en plus, on est limité dans les accès. On a des horaires et tout. Je sens que je vais avoir du mal. C’est trop compliqué à retenir aussi. J’ai accès à quoi déjà ? Du coup j’ai demandé à un de mes camarades, et je me le suis écris sur la main. « 3/15h, interieur » sur la gauche, et « 15h/3, exterieur » sur la droite. Pour l’aile l’ouest, ça va, je m’en souviendrais. Je débarque dans le salon, en short et tshirt. Y a un type qui me parle. « Merveilleusement bien ! Je me sentais tel un pacha au milieu de tous ces coussins » Et le luxe de la pièce. Il propose de faire le tour du propriétaire. « Avec plaisir ! On pourra repérer les lieux cool, je n’ai pas eu l’occasion de tout voir encore. » En même temps hier soir on avait pas accès. « Tu crois qu’ils nous ont mis une salle de jeux ? Avec billard, baby foot, consoles de jeux, flipper. Oh t’sais, j’aimerais un de ces trucs où tu pousses le palet ! » J’adore ce jeu là. « Dis c’est pas toi le top model qui a été sélectionné plus tot ? » Sa tête me dit quelque chose.

T’es soulagé. Il a pas l’air ronchon, il a pas de veine qui apparait au milieu de son front et qui te menace de t’exploser en pleine figure. Puis même au niveau de ses paroles, il a l’air cool. Pas le genre de personne qui t’agresse à la première seconde, comme Henley qui n’avait pas perdu un instant pour s’attaquer à ta partenaire de jeu dès son arrivée dans la maison. Du coup, tu l’aimes déjà, ce type. « J’capte pas ceux qui se plaignent des lits, y a pas mieux pour dormir que cette chambre ! », t’exclames-tu. C’est vrai qu’avec l’ambiance qui y règne, entre les coussins partout, les matelas plutôt confortables, et l’odeur agréable qui embaume toute la pièce, t’arrives pas à comprendre les plaintes de tes camarades. Au moins, ton nouveau pote, c’est pas un râleur pour le coup. Et tout comme toi, il a pas eu le temps de visiter comme il se doit cette grande demeure. Tu t’imagines déjà un labyrinthe, vu comment le lieu à l’air immense. T’as juste eu le temps de repérer la chambre et la salle de bain, et les pièces principales se trouvant à l’intérieur. Le reste, c’est un peu flou. « Quoi qu’il arrive, si cette pièce existe, je vais la squatter souvent je sens, histoire de te mettre la rouste à un peu tous ces jeux ! », dis-tu d’un air taquin, comme pour le défier. T’es un fan de paris entre potes, il t’arrive souvent avec tes amis de faire des paris débiles et de donner un sale gage au perdant. Alors si tu peux retrouver le même délire ici, ça t’arrangerait. Encore faut-il trouver quelqu’un d’aussi courageux que toi. Il te dévisage un peu, et ne tarde pas à t’expliquer qu’il a l’impression de te reconnaitre. Ouais bon, forcément, t’as été sélectionné bien avant tout le monde, t’as eu ton visage affiché un peu partout, et il a l’air de s’en souvenir. « Top model, peut être pas, mais ouais, j’ai été le premier sélectionné de la maison. », dis-tu en commençant à marcher à ses côtés, repérant un escalier qui, contrairement à ceux des deux ailes, descend sous terre. Tu regardes ton camarade. « Rassure moi, t’es pas le genre de mec flippé qui a peur des sous-sol ? », dis-tu en rigolant, le défiant par la même occasion.

« On est d’accord ! », t’exclames-tu avec un grand sourire. « J’ai dormi pendant un mois sur un matelas par terre, qui m’a niqué le dos, alors là, je suis trop à fond sur ces trucs ! » Bon certes, en France, t’as un matelas qui est excellent, et qui te manque d’ailleurs, puisque cela fait un an que tu as déménagé pour le Royaume Uni. Et à ton arrivée dans le pays, t’as été accueilli chez un mec qui venait d’acheter une nouvelle maison, autant dire qu’il n’avait pas eu le temps de refaire la chambre dans laquelle tu dormais. Ici, pour toi, c’est le paradis. Déjà, t’es dans un château, et en plus, t’as l’impression d’être en vacances chez Aladdin vu la chambre. Tu viens ensuite le taquiner par rapport à la salle de jeux, lui faisant comprendre que face à toi, il n’aurait aucune chance. Mais t’as l’air de sous-estimer ton adversaire, puisqu’il te répond avec aisance et te mets lui-même au défi de le battre. Bien, si vous trouvez une pièce du genre, il y aura surement un petit combat de coqs amical. « On verra au prochain jeu qu’on trouve alors ! », dis-tu avec un sourire pour le défier. Toi-même, tu te demandes comment t’as fait pour être sélectionné avant tout le monde. Bon, ok, t’avais été assez bavard pendant ton audition, mais tu t’attendais pas pour autant à connaître ton sort bien avant le prime. Tu lui lances sur un ton sérieux. « J’ai tenté de proposer une branlette espagnole à Monroe mais j’me suis pris un vent, alors bon, fallait bien donner un peu du sien et Alix était open. », dis-tu en haussant les épaules. Un sourire finit par apparaitre sur ton visage. « J’déconne hein ! », le rassures-tu. « Presque. Antwon, en fait. Et toi ? » Vous arrivez finalement devant la porte menant au sous-sol, et tu lui demandes si c’est pas le genre de mec à flipper. C’est quand il t’annonce qu’il n’a peur de rien qu’un sourire s’affiche sur ton visage. Ca vous fait un point commun. « Alors go ! », dis-tu en commençant à descendre les marches. T’arrives face à la première porte, et l’ouvres, découvrant des bouteilles de vin partout. « On est au paradis ? »

Bon toi, c’était quand même bien différent comme situation. Quand t’es arrivé en Angleterre, t’as pas eu ton appartement à toi. On t’avait mis en relation avec un des profs de l’école où t’allais bosser et ce fameux monsieur avait accepté de t’héberger. Bémol ? La maison dans laquelle tu arrivais venait d’être achetée, et tu t’es retrouvé dans une baraque où le papier peint commençait à être arraché pour faire les peintures, et où le sol était une moquette fleurie. Et pour couronner le tout, ta chambre était rose, et vide. Enfin, si, t’avais des placards pour tes fringues, et heureusement. Mais pendant un moment, t’as dormi sur un matelas au sol. Aujourd’hui, t’as ton appartement en colocation, et c’est pas plus mal de se sentir réellement chez soi. Après avoir discuté de la potentielle salle de jeux et commencé un petit combat de coqs, vous en venez aux présentations. Si lui semblait te connaitre grâce à ton acceptation prématurée, t’avais aucune idée de qui était ce jeune homme. Blaguant sur les raisons de cette annonce une semaine à l’avance, tu arques un sourcil à sa réponse, te demandant s’il t’a pris au sérieux ou non. Parce que bon, tu rigolais quoi. Bon tant pis, au pire, il croit ce qu’il veut. La conversation suit son cours, et vous finissez par arriver dans la cave à vins. Tu fais quelques pas à l’intérieur, te tournant sur toi-même pour admirer la pièce. Très vite, tu prends une bouteille à la main et commences à lire. « Ouais bon, ok, tu marques un point. », dis-tu en levant la tête vers lui. « Mais c’est des putains de vieilles bouteilles ! Faudra qu’on en récupère pour le repas de ce soir. Bon vas-y, viens, on continue. » Au fond du couloir, t’avais aperçu une autre porte, et tu prends le chemin de celle-ci, t’arrêtant devant. « Après toi ! »