THURSDAY, 10:10AM
BLACK STEEL
starring orson & harry

Orson était un couche tard, mais également un lève tôt. Il avait horreur de paresser, surtout lorsqu'il dort. Son horloge était réglé de telle sorte qu'il puisse se réveiller aux alentours des six voire des sept heures du matin. Il entama son rituel matinal en passant d'abord par la salle de bain pour se barbouiller un peu avant de se raser, ne serait-ce qu'un peu. Il voulait garder sa barbe de trois jours mais il fallait l'entretenir un minimum. Il sortit de sa trousse de toilette des petits ciseaux. Il enleva les poils en trop et regarda le résultat. Il en paraissait satisfait. Il rangea les ciseaux et se lava le visage. Une fois propre, il changea de pièce et arriva au dressing. Il se changea. Il mit un pull car le temps s'était rafraîchi, surtout le matin. Il se fit du café grâce au bouilloire qu'il avait subtilisé hier soir du cellier. Après le petit-déjeuner, il se réfugia dans la bibliothèque avec son échiquier sous le bras. Il s'installa sur un des canapés, disposa les pièces sur l'échiquier et entama sa première partie en ayant pour adversaire, lui-même. Il entendit les portes s'ouvrir. Un candidat était entré. Il croisa son regard et le gratifia d'un sourire poli. - Bonjour., qu'il lui dit d'une voix posée. - Vous savez jouer ?, lui demanda-t-il en pointant l'équipier devant lui, sur la table basse. Il lui proposait en quelque sorte une partie, si il le souhaitait. Par contre, son nom lui échappait. Ils s'étaient pas encore parlés jusqu'ici. Sinon, il s'en serait souvenu. Il l'observa un instant avant de reposer son regard sur le jeu. Il se saisit du fou et l'avança de quatre cases en diagonale.

Harry avait décidé de se coucher tôt, pour la première fois depuis le début de l'aventure. D'habitude, il avait une hygiène de vie très stricte, et s'il continuait à aller à la salle de sport tous les jours, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de trainer dans le château. De toute façon, même si Cupidon leur proposait des activités, clairement, ils ne pouvaient pas être aussi actifs que dans la vraie vie. Ainsi, le métis avait terminé de se préparer assez tôt, ce jour là, contrairement aux jours précédents. Il continuait à se familiariser avec le château, et donc tomba la bibliothèque. Orson était déjà présent, visiblement très concentré sur sa partie d'échecs. Comme ça, dès le matin, pourquoi pas. Les deux candidats ne se connaissaient pas vraiment, son camarade ayant été très occupé le soir de leur arrivée pour des histoires que Harry n'avait franchement pas saisies. De toute façon, lorsque tout le monde serait réuni, les tensions deviendraient plus claires et ils auraient tous l'explication qu'ils attendaient. Mais aujourd'hui, faire connaissance serait déjà un début. Il s'installa donc devant le jeu, sur proposition de son interlocuteur. Bonjour. Ils se vouvoyaient ? Très bien, c'était une idée. Harry déplaça un point situé sur le coté droit de deux cases vers l'avant. Il avait des notions d'échecs, et même si ce n'était pas la grande passion des gens qu'il côtoyait, il espérait avoir quelques restes. J'essaie, mais je ne pratique pas souvent comme ça, de bon matin.

Orson était un homme cérébral. Il aimait les jeux dits de réflexion tels les échecs, les dames, le mah-jong et autres. Tous les jeux qui faisaient appel aux neurones. A l'air des jeux vidéos et des applications, les jeux de société et de réflexion étaient devenus complètement has been. L'anglais n'avait jamais eu de console jeux vidéos car son père trouvait que c'était une perte de temps. Comme la télévision. Il était de la vieille école. Il méprisait les nouvelles technologies. Old school et conformiste, il refusait de toucher un ordinateur. Son assistante se retrouvait alors avec un surplus de travail concernant le courrier et les paperasses. Quant à son fils, il suivait assidûment les tendances en matière de portable, d'ordinateur, etc. Il était à la pointe de la technologie. Il était un homme de son temps. Malgré tout, il n'arrivait pas à se défaire de l'éducation paternelle puisque les échecs étaient un des seuls jeux tolérés à la maison. Il en avait fait des tournois. Ses adverses étaient tous des membres de la famille. Il avait failli vaincu son père, une fois. Il était sans conteste le meilleur joueur. Ce matin, il s'était réfugié dans la bibliothèque pour une petite partie à un contre un. Il était en train de jouer quand un candidat s'avança vers lui. Il invita son camarade à jouer avec lui. Il ne tarde pas à déplacer un pion de deux cases. - Je comprends. C'était un peu trop tôt pour une partie d'échecs. Il était de ceux du matin. Même à cette heure-ci, ses neurones étaient actifs. Il déplaça un pion également, mais d'une case seulement. - Orson., qu'il lui dit en levant les yeux vers lui. Il tendit sa main vers la sienne pour la lui serrer. Une fois cela fait, il reporta son attention sur l’échiquier.