Le seul souci dans le fait d'avoir réduit le contenu de ma valise au minimum, c'était que du coup je me retrouvais à devoir faire de machines souvent, histoire de pas me retrouver à court de fringues. Quoi que je passais tellement de temps dans la piscine que du coup j'avais plus souvent un short de bain que des vêtements secs sur le dos, ça me donnait un délai supplémentaire disons, mais tout de même. Là ça faisait bientôt quinze jours que j'étais là, je pouvais plus vraiment y couper, à la corvée de machine à laver. Dégotant une panière je ne savais même plus où j'avais donc entassé mon petit tas de fringues dedans, vérifiant une dernière fois sous le lit que j'avais pas oublié une chaussette ou tout autre vêtement baladeur, et j'étais descendu ... dans la cuisine, mais avec un doute. A vrai dire, une fois arrivé en bas de l'escalier du hall j'avais réalisé que je savais pas trop où ils avaient mis les machines à laver. On me l'avait dit, sans doute, mais j'avais déjà oublié, j'avais disons la mémoire sélective et la lessive c'était pas le truc qui avait le plus retenu mon attention. Réfléchissant un instant je me disais que si, la cuisine ça semblait être l'endroit le plus logique pour y attacher une buanderie ... A moins qu'elle ne soit au sous-sol, avec la cave et la piscine ? Bah, j'allais déjà passer par la cuisine, ça me coûtait rien et de toute façon j'avais un petit creux. Attrapant donc un abricot dans le panier de fruit avec une main, tandis que l'autre tenait toujours ma panière à linge, je m'étais dirigé vers la seule autre porte que comptait la cuisine, et avait découvert la buanderie avec une certaine satisfaction. Parce que c'était genre, la première fois en quinze jours que je trouvais un truc du premier coup et sans me perdre, comme quoi tout finissait par arriver. « Je crois pas que l'option 'démarrage par la pensée' soit encore très au point. » avais-je lancé à la jeune femme qui se trouvait déjà là à mon arrivée, et qui regardait les boutons de la lessiveuse avec une concentration presque religieuse. Ouais carrément. « Je comptais faire une machine. On partage ? » qu'elle me demande finalement en se justifiant. Mes yeux passant de son tas de fringues au mien, ce dernier beaucoup moins conséquent d'ailleurs, j'avais haussé les épaules d'un air peu concerné ; Franchement peu importe dans quelle machine je mettais mes fringues, du moment qu'elles étaient prêtes à mettre au sèche-linge d'ici deux heures. « Si tu veux. Je partage déjà mon lit avec un gamin qui as les pieds froids, alors je peux bien partager une machine à laver avec une fille qui ... devrait d'abord séparer le blanc et les couleurs. Enfin, c'est un conseil. » Ouais c'était que ça, moi je disais ça pour elle, je pensais pas qu'elle avait envie de se retrouver avec des fringues blanches de base virant au gris, au rose ou au bleu pâle. J'avais pas vraiment envie que ça arrive à mes fringues non plus soi-dit en passant. « Inès, enchantée. » qu'elle m'avait finalement lancé en m'adressant un sourire, et en faisant de même j'avais légèrement hoché la tête avant de répondre sur le même ton « Akela, de même. » ... bref, j'essayais de faire preuve d'un peu de savoir-vivre, parait-il que ça me faisait pas de mal de temps en temps. J'étais même si motivé à faire des efforts que j'avais tenté d'engager la conversation, parce que c'était toujours mieux « Inès, c'est français ? » Non que je sache tout de suite si y'avait certains sujets que je devais éviter, j'avais toujours entendu dire que les français étaient susceptibles en plus. Du genre, si fallait que j'évite de critiquer le climat limite polaire de ce pays, valait mieux que je le sache maintenant, quoi.